Séminaire INPES du 15.03.10 autour de l'injection

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Alain Will homme
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Le 15 mars 2010 s'est tenu à  Paris un séminaire organisé entre autre par l'INPES (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé) autour du thème :

"Injection : comment articuler prévention, éducation et réduction des risques ?"

Fabrice Olivet, Pierre Chappard, Mikykeupon et votre serviteur Alain W. étaient présents. En voici un bref comte-rendu.

Après l'ouverture du séminaire par M. Bernard Basset, directeur général adjoint de l'INPES, c'est Marie Jauffret-Roustide de l'InVs qui a pris la parole sur "Les risques liés à  l'injection : enjeux épidémiologiques et sociologiques".

En 2006, on dénombrait, en France, environ 230 000 usagers problématiques. Dont 145 000 injecteurs et 81 000 usagers récents. Ces chiffres français sont inférieurs à  ceux du Royaume-Uni, de la Finlande et de la Norvège. On note une reprise de l'injection chez les plus jeunes (cf. Enquête Coquelicot 2004-2007).

D'après cette enquête, 70 % des usagers ont au moins une fois dans leur vie pratiqué une injection à  l'âge de 20 ans. 83 % d'entre eux ont été initiés par un ou des tiers. 40 % ont injecté au moins une fois durant le moins précédant l'entretien (dont 58 % chez les moins de 30 ans).

39 % injectent quotidiennement, 30 % une fois par semaine, et 31 % au moins une fois par mois.

La prévalence du virus de l'hépatite C est de 29 % chez les moins de 30 ans.

Outre la diversité régionale, globalement, la consommation de cocaïne (tous modes de consommation inclus) représente 50 %, celle du crack 29 %, l'héroïne 28 %, les médicaments 45 %, la buprénorphine (Subutex) 45 % et les sulfates de morphine 64 %.

La cocaïne est de plus en plus injectée. Chez les jeunes injecteurs, on observe une augmentation de l'injection en milieu festif. Injections qui sont faites dans l'urgence d'où une augmentation des risques infectieux. Les usagers de moins de 25 ans sont majoritairement polytoxicomanes.

Quelles sont les pratiques à  risque :

13 % partagent leur seringue (chiffre en diminution),
38 % partagent leur petit matériel (stéricup, etc),
74 % réutilisent leur seringue,
81 % partagent leur pipe à  crack,
35 % partagent leur paille.

Les risques liés à  l'injection sont 6 fois plus importants chez les cocaïnomanes. Les femmes encourent 5 fois plus de risques que les hommes dont elles sont souvent dépendantes. Les risques sexuels sont aussi prédominants (multi-partenaires).

Il faut donc envisager le contexte de l'usage, l'accès et l'acceptabilité des programmes de réduction des risques.

En ce qui concerne la première injection (*), les plus jeunes faisant souvent partie d'un groupe ne sont pas épargnés. Ils ont une mauvaise connaissance des pratiques de réduction des risques et la pratique de l'injection reste taboue.

La première injection est déterminante (quant à  l'évolution des pratiques à  risques et des habitudes).

Toujours chez les femmes, la consommation de crack représente 42 % (contre 25 % chez les hommes), celle du sulfate de morphine 20 % (vs. 6 % chez les hommes), les pratiques à  risques : partage 25 % (10 % chez les hommes), partage matériel 22 % (5 % chez les hommes), filtres 26 % (4% chez les hommes).

Les femmes sont majoritairement initiées par un homme, souvent partenaire sexuel. Les risques sont accrus par négligence du préservatif, prostitution, etc...

Les hommes sont majoritairement initiés par des pairs. La prison et les détentions sont un facteur important : 61 % des UD ont des antécédents carcéraux. Le partage y est important, d'où l'augmentation des risques.

Il est donc fondamental d'avoir une équivalence de la réduction des risques en prison et en milieu extérieur.

La réduction des risques a fait baisser les contaminations par le virus du Sida. L'actuelle politique de RdR en France ne conduit pas à  une diminution des contaminations par le VHC. Elle est trop centrée sur les héroïnomanes injecteurs.

Il faut améliorer les compétences des usagers, s'appuyer sur leur expertise et intervenir précocement.

Un nouveau type de doseur (pipe à  crack) doit voir le jour en avril 2010.

(*) malheureusement pour des problèmes de timing, les témoignages du forum  n'ont pu être lus.

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Alain Will homme
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Anne Guichard de l'INPES : "Synthèse des connaissances sur les interventions (prévention, transitions, éducation aux risques liés à  l'injection".

Elle a rappelé le contexte déjà  évoqué par l'intervenante précédente en s'appuyant sur la littérature. Pour les jeunes en milieu festif, il faut des outils de RdR mieux adaptés.

Les programmes d'intervention : intervention chez les non-injecteurs, interventions "brèves" ; les programmes d'information d'Education et de Communication sont importants mais peu évalués ; il est donc difficile de cerner leur efficacité.

L'entretien Motivationnel (EM) : il peut être fait par un intervenant en toxicomanie. Les études sont insuffisantes en France, 2/3 d'entre elles concernent les Etats-Unis. La place des jeunes dans la réduction des risques est fondamentale. Les médecins sont en difficulté car le tabou de l'injection chez l'usager ne facilite pas le dialogue.

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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Elise Roy, université de Sherbrooke (Québec) ; Discutant : M. Jean-Michel Delile de l'ANITeA.

"Prévention du passage à  l'injection".

Le contexte au Québec :

Il existe des programmes d'échange de seringues (PES) et de matériel, des traitements de substitution (dont le Suboxone), des services de proximité et une intervention environnementale et distale. Ce qui conduit à  une diminution de la répression et une augmentation de l'insertion.

On observe une augmentation de la distribution des pipes à  crack (simplement parce que le crack est un produit en augmentation de consommation).

Elise Roy a parlé des jeunes et de la rue. La précarité est importante, 46 % des jeunes de la rue ont déjà  injecté. Ils sont en rupture scolaire, sociale et n'ont pas de droits sociaux.

Sont en augmentation, les contaminations par le VIH, par le VHC, les surdoses, les tentatives de suicide. Ce qui conduit à  une mortalité 11 fois plus élevée chez cette population par rapport aux autres jeunes du même âge.

En ce qui concerne l'injection, les désavantages et les avantages sont les mêmes qu'en France : malgré les risques de surdose et la perte d'intégrité, le plaisir, l'extase et le coût l'emportent.

On observe un discours général de désapprobation, une ambivalence, et un processus de désensibilisation.

Une campagne de prévention intitulée "Pourquoi commencer" a été menée sans communication journalistique mais en collaboration avec la Police : ayant un objectif de santé publique et de communication. Faite à  l'aide d'affiches placardées sur des palissades, lieux de consommation (scènes ouvertes), etc.

Les messages de ces affiches ont été compris, les jeunes sont "touchés" par leur contenu. Certains UDIV les ont trouvé trop envahissants, choquants, ayant un contenu négatif, mais sans effet pervers (pas d'incitation).

D'autre part, un projet "PIJE" est en cours d'évaluation. Il concerne les jeunes de la rue entre 14 et 21 ans, basé sur des rencontres individuelles.

En résumé, le concept de prévention est compatible avec les autres moyens de réduction des risques. Il faut adapter le discours au profil de l'usager. Prendre en compte des modèles incluant stratégies individuelles et environnementales (distales et proximales) et tenir compte du marché de la drogue (augmentation du crack par exemple).

Jean-Michel Delile, Discutant, a parlé de l'étude "La première fois". Portant sur 100 UD festifs ; 42 % des injecteurs avaient pratiqué une injection avant leurs 18 ans avec une prédominance des hommes sur les femmes. 60 % l'ont pratiqué en groupe, 2/3 ont été initiés par des pairs.

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

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Alain Will homme
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Neil Hunt, KCA, Royaume-Uni ; Discutant Fabrice Olivet

"Transitions vers d'autres modes d'administration - Programme "Break the cycle" :

Voir son site : http://www.neilhunt.org/ où vous trouverez de plus amples informations.

ndAW : outre le détail du programme "Break the cycle", Neil Hunt a évoqué la distribution de feuilles d'aluminium pour "inciter" les injecteurs à  chasser le dragon. No comment wink

ps : reste à  suivre la seconde partie du séminaire, mais vous pouvez déjà  réagir si vous le souhaitez...

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
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Beau boulot les gars :)

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+2h-2n
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merci pour ce resumé
djédjé

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synchro
anarchaotique
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Alain Will a écrit

.

Quelles sont les pratiques à  risque :

13 % partagent leur seringue (chiffre en diminution),
38 % partagent leur petit matériel (stéricup, etc),
74 % réutilisent leur seringue,
81 % partagent leur pipe à  crack,
35 % partagent leur paille.

sans déconner.. ces chiffres sont authentiques... ça fait froid ans le dos...

1UD sur 3 partage sa paille? seulement 1 usager sur 4 a remarqué qu il y a un 2 barré sur les insulines, et s'est posé la question de pourquoi?

Y a encore du taf quand meme!


Je ne sais pas où je vais. Oh ça, je ne l'ai jamais bien su.
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus... roll
(La Rue Ketanou.)
Intel dual ou extrem kore

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Alain Will homme
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Oui comme tu dis, y'a encore du taf... une partie de l'Enquête Coquelicot déjà  évoquée sur le forum est disponible ici sous la forme d'une plaquette :  www.invs.sante.fr/publications/2008/enq … elicot.pdf

Selon le discours des intervenants, il s'avère que la première injection est déterminante pour l'usager. Ce qui veut dire que si une mauvaise habitude est prise, elle est souvent gardée. Et ça fonctionne dans le sens inverse bien sûr.

Sinon j'ai oublié d'insister sur deux choses évoquées à  plusieurs reprises ; il faut tenir compte du marché de la drogue (régionalité, etc.) Quant à  l'héroïne en particulier, je n'ai pas noté tous les chiffres énoncés mais une chose est à  noter. Sur 369 prélèvements analysés par le Sintes au cours d'une année, le taux de pureté des échantillons varie de 0% à  60% avec une moyenne se situant approximativement autour des 5 à  7 %. Mais le rendu des résultats est complexe, les chiffres sont "recalculés" afin qu'un seul échantillon fortement dosé ne tire pas la courbe vers le haut.

Les usagers injecteurs savent relativement bien estimer la qualité (la pureté) du produit plus celui-ci est concentré. En revanche pour des échantillons se situant dans la moyenne et présentant une faible concentration, les usagers ont tendance à  surestimer la pureté du produit. Si j'ai bien retenu, de mémoire, pour un produit à  7 %, globalement les usagers le chiffrent à  15 %. Certains usagers ont même rendu un score de 10 % pour un produit ne contenant pas d'héroïne.

Je vais essayer de nous procurer des compte-rendus plus précis si cela intéresse les forumers sur la situation actuelle qui a été décrite pendant toute la matinée de ce séminaire. En attendant, voilà  la suite très brièvement résumée :

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Alain Will homme
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La seconde partie du séminaire, après avoir évoqué la situation actuelle en France, au Québec,... portait sur le thème : "Quelques nouvelles approches et outils de réduction des risques liés à  l'injection.

Florence Chanut, du CHUM Hôpital Saint-Luc de Québec, nous a parlé de l'Entretien Motivationnel" (évoqué précédemment).

"Un exemple d'intervention brève : l'entretien motivationnel" :

Ses fondements reposent sur l'ambivalence du discours et des situations. Il sert à  favoriser l'auto-motivation (à  différencier de la motivation induite par un tiers, professionnel de la toxicomanie).

Ses applications et indications sont vastes, de l'alcool à  toutes les substances et stupéfiants consommés.

Son principe est de GUIDER (plutôt que de diriger).

En pratique, il faut éviter la confrontation ou l'argumentation. Exprimer de l'empathie, développer une divergence entre l'idéal et le comportement actuel de l'usager. Et travailler avec les forces-mêmes de l'usager.

Les techniques privilégiées sont les questions ouvertes, l'affirmation des forces...

L'esprit de l'entretien motivationnel, afin d'augmenter les probabilités de succès, tend à  développer les arguments du changement et ce, lorsque l'usager est prêt. Il permet de favoriser une recherche d'aide plus active que l'entretien en lui-même vers d'autres outils de réduction des risques, en complément d'autres approches (par exemple thérapeutiques).

Il présente des particularités et des limites ; l'attitude thérapeutique n'est pas intuitive. La participation active du thérapeute et sa flexibilité sont des critères de fatigue.

Il permet de valoriser l'autonomie des usagers et leur auto-détermination. Mais ce n'est pas une panacée : les recherches sont à  poursuivre.

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Alain Will homme
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Nicolas Bonnet, Pharmacien RESPADD, et Lionel Sayag, CAARUD P.R.O.S.E.S., ont fait le "Panorama critique outils développés en France (17'10, kit couleurs, bras articulé, etc.)

L'information passe par les brochures, le manuel du shoot à  moindres risques, etc.

Le film 17'10 sur l'injection doit conduire à  des perspectives d'amélioration et traiter de l'injection en groupe et lorsque l'usage des drogues se fait dans l'urgence (à  l'opposé de la situation évoquée dans le film), comme dans le milieu festif, la rue, les squats,...

Il existe les kits "Never Share" de couleur (*), les Stérifilts, et le bras articulé (prothèse reproduisant un bras humain permettant aux intervenants en toxicomanie de faire une démonstration et aux usagers de s'entraîner).

La complémentarité des outils et des approches doit être appuyée par le savoir-faire, le savoir-être. Des outils de médiation sont nécessaires et complexes à  évaluer.

(*) Ces kits de couleur ne sont pas toujours bien acceptés par les usagers ayant l'habitude des insulines des Stéribox ou des Kits+. Le "produit" change, les habitudes sont tenaces.

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Alain Will homme
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Olivier Maguet, CCMO Conseil, a dressé un "Panorama critique des projets associatifs (AAI, ERLI, salle de consommation)".

Le programme d´éducation aux risques liés aÌ€ l´injection (ERLI) date de 2002. L'AAI (Aide à  l'injection), mené par Aides, remonte à  2006. Le projet des salles de consommation, menée par un collectif, étant le dernier-né en 2009.

Chaque programme présente ses particularités et on retrouve plusieurs points communs. En décomposant "l'avant", le "pendant" et "l'après" d'une injection, l'avant est, dans les trois programmes, synonyme d'information et d'un entretien.

Le "pendant" adhère à  un accueil collectif pour l'AAI et ERLI. Cet accueil devient individuel dans le projet des SCMR.

"L'après" conduit (outre le repos nécessaire à  l'usager) à  un debriefing sauf dans le cas des SCMR.

Ont été évoqués les binômes d'intervenants qui diffèrent selon les programmes.

Une particularité des SCMR réside dans l'approche : elles utilisent la consommation (effective, existante) comme porte d'entrée. Ce qui n'est pas forcément le cas pour les deux autres programmes.

ps : ce post est à  compléter...

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Alain Will homme
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Table ronde : Nicolas Bonnet (RESPADD), Florence Chanut (CHUM Hôpital Saint-Luc), Elizabeth Avril (Gaïa, Paris), Marie Debrus (Médecins du Monde), Arnaud Simon (Aides).

Outre différents thèmes évoqués au cours des précédentes interventions, il ressort deux points importants :

- l'implication des usagers doit être sérieusement prise en compte.

- le Fibroscan (http://hepatoweb.com/fibroscan.php) est un outil important d'évaluation de la fibrose du foie. Il est utilisé à  Gaïa et devrait l'être dans les SCMR. En effet le diagnostic apporté prévaut sur la sérologie. Son appréhension est mieux acceptée et gérée par les usagers.

"Regard(s) extérieur(s) sur les débats de la journée", Neil Hunt, Elise Roy.

L'hépatite C reste un fléau. L'Entretien Motivationnel correspond à  un accompagnement qui existe déjà  en France (bien que des nuances puissent être apportées, sans doute dues à  la différence de culture entre les deux pays). Il y a beaucoup moins d'associations travaillant sur la réduction des risques au Québec qu'en France. Neil Hunt a souligné l'importance de la distribution des pipes à  crack, le partenariat élargi autour du projet des salles de consommation à  moindres risques en France ; quant au projet "Break the cycle", celui-ci est parti sur la force ethnographique concernant les usagers injecteurs au Royaume-Uni. Le soutien du gouvernement est capital pour apporter les ressources nécessaires à  ce projet.

En conclusion, Me Thang le Luong, INPES, souligne la volonté de collaboration avec les collectifs de travail. Les résultats des risques sur la première injection doivent être publiés d'ici la fin de l'année. Il faut construire un cadre de réflexion et d'action.

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Alain Will homme
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Beaucoup d'autres choses ont été dites ; j'essaierai de compléter dans les jours qui viennent. A noter que EGO (Espoir Goutte d'Or) distribue des feuilles d'alu pour chasser le dragon. Bref un tas de petits détails qui ont un  peu enrichi ce séminaire où malheureusement, à  mon avis perso qui n'engage que moi, les termes sont souvent pompeux (sans mauvais jeu de mot), on n'a pas appris forcément grand chose de bien nouveau, et la parole des usagers et surtout leur ressenti même s'ils sont souhaités (et reconnus) officiellement suivant les discours, ne semblent pas souvent pris en compte.

Mais j'y reviendrai en donnant mon point de vue et en essayant de répondre aux questions si vous en avez... wink

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Alain Will homme
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PrimInject : une enquête sur la première injection

© vih.org | Aude Segond, Crips (France) | 07.10.10

http://www.vih.org/20101007/priminject- … tion-18126

L' Inpes lance PrimInject, une enquête sur les contextes des premières injections de drogue, en particulier chez les jeunes de moins de trente ans. Cette enquête, accessible en ligne sur le site www.shoot-premierefois.com, comprend deux volets, quantitatif et qualitatif, et se déroulera du 1er octobre au 31 décembre 2010. L'objectif de cet état des lieux est de permettre à  l'Inpes de développer des outils et des programmes de prévention de l'injection et de réduction des risques, notamment ceux liés à  l'hépatite C.

La prévention de la transmission du VHC est un enjeu majeur de santé publique. Une étude a montré qu'en France, en 2004, près de 367 000 personnes parmi les 18-80 ans étaient porteuses d'anticorps anti-VHC, dont près de 221 000 étaient atteintes d'une hépatite virale chronique C. Pour plus du tiers de ces personnes, le traitement antiviral s'avère inefficace.

La consommation de drogues par voie intraveineuse est le principal mode de transmission du VHC. On estime que 70% des usagers ayant injecté au moins une fois et fréquentant les dispositifs de soins, sont infectés par le VHC. La promotion du non partage de la seringue a permis une baisse significative des infections par le VIH mais a eu un effet plus limité sur les hépatites virales C. Le VHC, plus résistant et plus contaminant que le VIH, se transmet en outre via l'échange du petit matériel nécessaire à  l'injection (eau, filtre, cuillère...). Or l'échange de ce type de matériel est fréquent.

Connaître le contexte des premières injections est fondamental pour la prévention du VHC

Selon différentes études, la contamination par le VHC intervient très tôt dans le parcours d'engagement dans l'usage par voie intraveineuse. Les premières injections, souvent opérées par un tiers, sont particulièrement risquées à  cause tant du manque d'informations etr d'expérience que des conditions matérielles et environnementales de leur réalisation. Les jeunes usagers de drogues par voie intraveineuse (UDVI) sont donc très exposés au risque de transmission du VHC. Les connaître, eux et leurs pratiques, est essentiel à  la mise en place d'outils et de programmes de prévention et de réduction des risques. C'est le but de PrimInject.

Cette enquête s'adresse aux expérimentateurs de l'injection et aux nouveaux injecteurs, en particulier les moins de trente ans, quelles que soient les substances injectées et les consommations associées. Elle vise à  atteindre des consommateurs précarisés autant que des usagers plus "intégrés", lycéens, étudiants ou jeunes salariés, consommant et injectant plus ou moins occasionnellement des drogues, dans un cadre festif par exemple.

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