Sevrage en cours ..

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Oxy
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Inscrit le 12 Nov 2011
3 messages
Salut,

Je viens de m'inscrire sur le forum mais je vous lisais depuis un bout de temps. Je me suis présentée déjà , mais en gros j'ai 20 ans, je vis à  Paris, et je suis en ce moment en HP pour un sevrage.

Je suis addict à  l'oxycodone (en sniff) depuis seulement 1 mois et demi. J'ai des douleurs chroniques pour lesquelles on m'a prescrit initialement l'oxy, que j'avais jamais vraiment utilisé.
Un jour sur un coup de tête, après une grosse dispute avec ma famille (chez qui je vis) et pour éviter de mettre fin à  mes jours, j'ai tenté de sniffer le contenu d'une gellule. Et puis je me suis mise à  faire ça tous les soirs en augmentant la dose en fonction de mon moral (et un peu de la douleur, mais pas tellement). Puis j'en ai pris la journée aussi.

J'avais de grosses réserves, mais par "amour" pour un garçon qui s'iquétait énormément pour moi, (je ne pense pas qu'il m'aime de son côté), je lui ai donné tout ce qu'il me restait. Pas d'inquiétude, ce n'est pas le genre à  avoir utilisé ou revendu l'oxy. Je peux lui faire confiance. A la suite de ça, j'ai du arrêter pendant une journée et ça a été affreux. Puis en rentrant chez moi, je me suis mise à  en chercher et j'en ai trouvé partout : dans mes sacs, des armoires, dans ma table de chevet... Le Bonheur !
Bref malgré lui avoir donné le plus gros de mes réserves j'ai réussi à  tenir encore une semaine et quelques. Puis j'ai réussi à  m'en faire represcrire et là  encore j'ai tenu une semaine.

Quelques jours avant de ne plus avoir d'oxy et à  la demande de ce même garçon, j'ai demandé à  mon psy une hospit pour sevrage. J'étais montée à  70-80mg d'oxy par jour, en à  peine un mois et demi, et en commençant à  10mg par soir... J'en prenais plus de 6 fois par jour. Je passais ma journée à  avoir de la poudre dans le nez, j'arrivais pas de tousser, j'avais mal à  la tête. Je ne savais même plus pourquoi j'en prenais. J'arrivais plus à  me lever le matin, mais j'allais encore en cours régulièrement.

Je suis rentrée en HP jeudi midi. Début difficile (ça l'est toujours en fait), impossible d'accepter qu'on me "traite" de toxicomane, de droguée. Les jours passent tout doucement et c'est vraiment dur. Souvent dans la journée je ferme les yeux et je m'imagine préparant ma poudre, puis j'essaye de ressentir l'effet que ça me faisait. Et puis je pleure, et puis je dis que je veux rentrer chez moi. Je me demande comment on peut "tomber là  dedans" aussi rapidement. J'ai du mal à  y croire.. J'essaye de me souvenir de comment c'était "avant" mais ça me parait loin ! L'oxy m'a fait perdre la mémoire, à  force d'être défoncée j'arrivais plus à  retenir quoi que ce soit.

Aujourd'hui, c'est d'autant plus dur que je n'ai pas vraiment l'impression de faire ce sevrage pour moi. Je ne sais plus vraiment pour qui, pour quoi je le fais. Mais je sais pourquoi je ne peux pas m'arrêter : maintenant, ma famille est au courant, certains de mes amis.. J'aurais l'impression d'être complètement minable à  leurs yeux. Je le suis surement déjà ...
Mais pour moi, l'oxy est toujours la molécule miracle, qui me calme la douleur, me remonte le moral d'un coup, me donne chaud, m'empêche de trop penser, me défonce si j'ai envie...

Bref, je ne sais pas où va me mener cette hospit. C'est mon 3e jour, je rêve de sortir d'ici depuis que j'y suis entrée. Pas le droit aux visites pendant 1 semaine... Heureusement j'ai mon téléphone. Mais malgré ça je me sens vide, déprimée, sans aucune envie. Je n'arrive pas à  manger, la nourriture "m'agresse", on dirait qu'elle a trop de gout! Quand c'est acide, ça me pique le nez, la gorge, je ne ressentais plus tout ça ! Et j'aimais bien ne plus rien ressentir...

Les douleurs aussi sont revenues en puissance X 10 000. Malgré l'acupan j'ai mal, et ça me fout le moral à  zéro. J'ai du Catapressan, je trouve par contre que ça marche un peu contre les effets du manque (le premier jour je n'ai rien eu et c'était super dur). Ce qui marche bien aussi c'est de parler, parler, parler. J'ai eu la malchance d'arriver la veille d'un jour férié suivi d'un weekend !!! Le très très mauvais plan vu qu'il n'y a presqu'aucun médecin...

Mais bon, c'est mon troisième jour et il parait que ça va aller mieux, petit à  petit. On verra, je vous tiendrai au courant si ça vous intéresse.

Désolée d'avoir fait cet énoooorme roman, et merci beaucoup si vous avez réussi à  le lire jusqu'a au bout ! Désolée aussi d'avoir tout mélangé, le présent, le passé. J'ai du mal à  mettre tout ça dans l'ordre...

Si vous avez des choses à  dire, des témoignages, des conseils, des critiques, allez y !

Merci

A+

Oxy(gêne)

Dernière modification par Oxy (12 novembre 2011 à  17:01)

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
des gélules? l'oxy est sous formes de cachet non?

l angoisse est le vertige de la liberté

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Oxy
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Inscrit le 12 Nov 2011
3 messages
L'oxycontin est en comprimé, mais l'oxynorm (la forme rapide) en gellules.

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Doritos13
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Inscrit le 14 Nov 2011
3 messages
Salut, je prennais aussi Oxicontin LP 40 ml 2 fois par jour et 20 ml Oxycodone en entre dose depuis 1 ans et demi...je suis en sevrage depuis 29 jours je l'ai fais a sec...on m'a prescrit ca aussi pour douleurs cronique, si t'a envie de discuter je suis la, je trouve ca très difficile moi aussi...car on m'a dit que le sevrage durerai 7 a 10 jours mais c'est pas mon cas ca dure encore, moin pénible mais pénible quand même....Je sais pas trop comment je vais continuer a m'endurer, et vivre avec ses symptômes merdique...combien de temps ca va durer...ect dure de vivre sans quelque chose que l'on aime...je te souhaite bon courage , lâche pas, essais de vivre ca au jour le jour même si c'est plus facile à  dire qu'a faire...

Dernière modification par Doritos13 (14 novembre 2011 à  13:42)

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le gecko homme
Banni
Inscrit le 01 Dec 2010
582 messages
Salut Oxy. Je m'étonne que dans ton hosto on ne t'a pas proposé de passer par une substitution (méthadone ou buprénorphine) car l'oxicontin est un opiacé (si je ne me trompe pas) et les symptômes que tu décris sont ceux du manque. Parles-en à  ton toubib. Bon courage

La dope fait mieux passer les moments sans argent que l'argent, les moments sans dope.
(Fat Freddy in Freak's brothers)

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
Franchement bighorse, tu ne trouves que ça à  lui répondre ? Gélule ou comprimé... C'était vraiment le plus important dans ce post ? neutral

Bienvenue à  toi Oxy, j'imagine que tu ne passes pas des moments faciles, mais dis toi qu'1 mois et demi c'est très peu, et le plus important est d'être sur la voie de la guérison (et non de la destruction).

Oxy a écrit

Aujourd'hui, c'est d'autant plus dur que je n'ai pas vraiment l'impression de faire ce sevrage pour moi. Je ne sais plus vraiment pour qui, pour quoi je le fais. Mais je sais pourquoi je ne peux pas m'arrêter : maintenant, ma famille est au courant, certains de mes amis.. J'aurais l'impression d'être complètement minable à  leurs yeux. Je le suis surement déjà ...

Pour l'instant tu te laisses "transporter" par les autres : tu arrêtes un peu "parce qu'il le faut", mais dis toi que c'est le moment idéal pour réellement comprendre pourquoi et comment t'en sortir. J'espère que tu as de bons psy qui seront capables de t'écouter réellement et de t'épauler.
Combien de temps dure ton séjour ?

Et j'ai noté cette phrase :

Oxy a écrit

Et j'aimais bien ne plus rien ressentir...

Voilà  une des raisons majeures qui nous pousse à  consommer..

Tu parles de ces goûts très difficiles à  "revivre" car il paraissent tellement plus fort : en fait ce sont toutes les émotions qui te paraissent plus fortes sans oxycodone car c'est un "nid douillet" où se réfugier. Mais ça ne fait pas avancer : au final, ça ne règle absolument rien. Envisages-tu vraiment une vie à  somnoler, anesthésiée de tout et apathique ?

Évidemment, ce n'est pas possible. C'est là  tout l'enjeu de se soigner afin de réapprendre à  vivre. Ca peut paraître très con, mais il faut bien réapprendre à  vivre : car même en 1 mois et demi on "désapprend" à  vivre.

Puisque tu évoques les goûts qui te paraissent si forts : pourquoi ne prendrais-tu pas le temps de les savourer ? Plus largement, les émotions sont le plus difficile à  gérer : surtout quand on est trop sensible, mais ne faut-il pas le prendre comme un atout ? Cela permet de ressentir les bonnes choses de façon plus intense. Quant aux mauvaises, il faut justement apprendre à  s'en prémunir : de toute façon, on y peut rien, la vie ne sera jamais un long fleuve tranquille, alors autant encaisser les coups qu'on reçoit un jour ou l'autre malgré nous et profiter à  fonds des bonnes choses...

En tout cas bon courage à  toi, même si tu n'es pas convaincue de ton sevrage pour le moment, c'est un premier pas indéniablement positif : essayes de profiter autant que possible du suivi psychologique pour essayer de comprendre un peu ce qui te rend si sensible et donc apprendre à  gérer cette sensibilité autrement que par "l'anesthésie générale" wink

Tiens nous au courant de la suite des opérations lol wink


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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Naxalythe femme
Psycho sénior
Inscrit le 07 Sep 2011
620 messages
salut oxy!

faut tenir bon...
avant que ta vie entière ne tourne qu'autour du produit. faut vite que tu oublies le bien etre que te procurent ces pilules sinon tu risques de partir vraiment en live.
tu as déjà  une petite idée de ce qu'est l'addiction, sur 2 mois de ta vie. tu t'imagines dans 1 an, 5 ans, 10 ans? toujours sous oxycodone? aucune vie, plus d'amis, toujours dans la recherche du produit et de la défonce!

fait-toi des projets et dit toi que l'oxycodone n'en fait pas partie!

prend toi en main avant qu'il ne soit trop tard.

je sais c'est facile à  dire. mais plus tu attendras pour redevenir clean et plus ce sera difficile. déjà  qu'au bout de quelques semaines tu ne te rappelles plus de la vie d'avant... alors imagine dans quelques années.

si tu prenais ces cachets pour palier à  une dépression ou un mal etre alors il faudrait peut etre voir avec le psy de l'hopital pour avoir un traitement anti-depresseur par exemple. je ne dis pas que c'est la sollution miracle mais ça peut peut etre t'aider.

ça me fait de la peine de voir qu'en si peut de temps on peut etre accro... et aussi jeune! moi ça fait 15 ans que je me défonce et j'ai l'impression que c'est trop tard pour moi. alors quand je te lis, je me dis merde, faut vraiment qu'elle agisse maintenant!

aller, ma belle! courage!!!

Plus tu pédales moins fort et moins tu avances plus vite.

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prescripteur homme
Modérateur
Inscrit le 22 Feb 2008
12147 messages
Je suppose que tu avais consulté des specialistes de la douleur (peut etre ce sont eux qui ont commencé l'oxycontin) . Dans tous les cas, continue de consulter (en prevenant de ton derapage avec l'oxycontin) parce que si la douleur n'est pas bien prise en charge, tu auras du mal à  tenir.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
besicle
désolé mais quand j'ai voulu répondre à  oxy, ma connection a laché , ce qui fait que mpon message en etait resté à  cette simple question, qui je peux le comprendre, peut paraitre stupide!

alors désolé oxy si je n'ai pu continuer à  te répondre; j'imagine bien ce que tu vis car je suis aussi sous oxy pour des douleurs intenses, qui ne peuvent être traités que chirurgicalement.;peut être..
faire un sevrage pour autrui n'est que rarement un bon plan; c'est déjà  dure pour soi quand on le décide soi même! mais il se peut qu'avec le temps, heure après heure, tu parviennes à  t'approprier ce sevrage et le réussir
par contre, comment comptes tu traiter les douleurs que tu as? car l'accupan n'est pas top, mais tout dépend de la nature des douleurs
en tout cas je te souhaite bon courage , l'hp est assez déprimant en lui même

l angoisse est le vertige de la liberté

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
C'est vrai qu'il faudrait savoir pourquoi l'Oxycontin était prescrit : et voir si une alternative est possible pour la douleur (si douleur il y a). En tout cas en parler au prescripteur me paraît être le minimum.

Donnes nous de tes nouvelles si tu veux.

"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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