Petit disclaimer avant de rentrer dans le vif du sujet. Comme énoncé dans la description de mon blog il est probable que les gens (vous) trouvent mes futurs billets assez barbants voir redondants, sans grands intérêts etc. Je signale à nouveau que je compte publier surtout pour moi, car les écrits reste. A ceux qui me lisent et qui commentent ou non d'avance merci de votre attention.C'est un pavé, attention les yeux! L'orthographe n'est pas mon fort, prière de n'être pas trop regardant... GO!!
PRE-TR: La première expérience avec le
2c-b m'avait laissé sur ma faim, un peu stressé à cause de l'incertitude du dosage, je m'étais donc dit que la prochaine fois, j'aurais tout le matos pour faire une dilution volumétrique correct. C'est chose faite, j'ai trouvé aux puces un Erlenmeyer et des verres de montres pour la pesée. J'ai commandé pour 2 francs 6 sous des microcuillère, bouteilles sombres pour la conservation ainsi qu'un agitateur magnétique et son turbulent.
Bref, la totale pour moins de 50 euros. J'ai été livré à la naissance avec deux mains gauche, très emmerdant pour un droitier, donc après les quelques manips pour la dilution je me sens comme un p**** de vrai chimiste. (Shulgin, vas te rhabiller mec!) L'entièreté du matos stérilisé etc, c'est propre et niquel!
Homme la trentaine, 1m78, pour 78 kilos de mauvaise foi et de volonté d'aventures. Accompagné de son pote de toujours, sensiblement identique, mais avec moins de cheveux... #alopécie (elle est gratos celle ci
)
Substance: 15mg de
2c-b dilué dans de l'excellent Rhum premier prix à 55 degrés, un
gout exquis de canne à sucre dégueulasse et de jus de bulot, Yehea!
Lieu: Cette fois, c'est décidé, on se tire de chez moi. On prend le camion et on va le garer en bas de la montagne qui surplombe Genève.
17h. A la seringue on tire le 2B, 15mg, pas plus pas moins. DROP! Le sac à dos chargé d'eau gazeuse, de bières et de pinchos, on attaque la montée ultra raide en plein cagnard. ( la montée de la montagne hein!) Après une bonne demie heure de rando on transpire à grosses goutes mais toujours rien. On se dirige vers un spot pour y établir notre camp de
base pour les prochaines heures. Vue de dingue sur Genève, petite bière on est refait!
17h50. On est refait, mais comble de la bêtise, on attend tellement la claque avec impatience qu'on s'ennuie un peu...
18H. HA!?! j'ai l'impression que ça commence gentiment, cette impression inimitable de peiner à tenir sur mes jambes, une gelée de muscle remplace les quadriceps. Et comme d'hab pour moi, Paie ton bodyload! Légers frissons, tremblements, chaud/froid. Comme souvent pour moi avec les prods, la montée est une succession ininterrompue de quintes de bâillements vraiment impressionnants et probablement assez agaçant pour mes collègues de voyage. Je baille, encore et encore à m'en décrocher la mâchoire. J'adore!!
Ça vient par vague, ça pousse quand même assez fort. Je peut pas dire que l'on soit terrassé par la montée mais parfois elle nous accable, comme une couverture très lourde que l'on nous jetterait dessus. Mon pote fait un parallèle avec ses années de défonces cannabique, monde que je ne connais pas, je lui fait confiance. On oscille entre forte défonce et moment de clarté absolu, c'est pas désagréable, on en vient même à aimer cela. En revanche, pas de soucis au niveau digestif comme j'ai pu le lire ici et là. Étonnamment pas de mydriase cette fois ci, étrange la première fois nous y avions eu droit.
Ça y est les arbres respirent, autour de nous, comme un cirque bien veillant les arbres prennent vie. Dans le ciel, les trainées de condensations des avions se détachent de leur plan, elles se tordent, s'écartent... les paréidolies, vous vous en doutez bien, sont faciles, ici un dragons, là Alf de la séries des années 90 etc, c'est drôle et agréable.
On commence à phaser sur les parapentistes au dessus de nos tête, sans savoir pourquoi on les trouves d'un ridicules absolu, on a l’impression de voir des étrons volant ou des mecs dans des espèces de cercueils, bref on trouve ça hilarant, bon on a pas dit que ça rendait intelligent non plus hein...
La musique nous accompagne tout du long, Bob Dylan est avec nous, on a facilement l'impression de redécouvrir les chansons, elles semblent plus précises, chaque pistes est facilement "isolables" des autres, c'est le kiff. Attention, je vais enfoncer une porte ouverte sur une fenêtre, mais sans la musique l’expérience ne serait pas la même...
La chronoception est touchée, le temps se courbe, c'est pas aussi impressionnant que certain
TR que j'ai pu lire mais c'est sensible. Je le remarque avec le défilement des tracks de musiques. Tu te sens totalement immerger dans un morceau qui te semble durer encore et encore, quand il s’arrête un autre prend le relais, quelques secondes après le début du second morceau j'avais de la peine à me souvenir du précédent et lorsque j'arrivais enfin à me le remémoré j'avais la nette impression de l'avoir entendu il y a une bonne demie heure.
Le vrai spectacle est à nos pieds, la vue sur Genève est imprenable, le volume se modifie sous nous yeux, mon pote trouve que l'urbanisme a été particulièrement bien pensé ce qui nous a valu un échange de haute volée.
-(Mon pote), c'est quand même bien là.
-(moi) c'est à dire?
- (Mon pote) nan mais la tu vois... les espaces verts et les immeubles c'est bien agencé...
- (moi à qui tout semble évident maintenant) ouai trop.Pour ma part je vois surtout un concert de vague composé de forets, de prés et d’immeubles, c'est impressionnant. Des vaches paissent dans un champs dans la campagne Genevoise, on les voient se deplacé très vite et tanguer comme dans un manège, je dis à mon pote que je pense que c'est étrange que les vaches n'ont pas le mal de mer en étant autant sur une balançoire... Comprendra qui pourra, je suis pas sur de m'être compris moi même.
env.19h30. Pas de rush de
sérotonine comme avec la
MDMA mais le côté
empathogène est clairement présent. A plusieurs reprises, j'ai l'impression de faire un voyage avec mon pote sur un tricycle ou il manque une roue. Ça avance, mais avec notre troisième équipier ça aurait été mieux...
On change de musique, c'est le moment de mettre de la techno bien vénère! A peine les premiers kicks de Jeff mills arrivé je sens le côté amphétaminique qui prend le dessus sur tout le reste! L’énergie arrive de manière quasiment instantanée, je me sens vraiment tonique, les masséters commencent à se serrer, c'est bon, très très bon. Je ferme les yeux et des débuts de synesthésie se manifestent, premières CEV. Chaque basses dessines des motifs basiques devant mes yeux, ça vibrent, ça se répètent en pattern, c'est cool!! J'ai pensé que cette molécule est un vrai couteau suisse, elle te permet de faire bcp de choses. Après quelques morceaux de tech on change de registre musical et la tension retombe immédiatement, de manière douce et sans problèmes, très agréable.
A nouveau, un échange très poétique entre mon pote et moi. Je le vois fermer les yeux et je lui demande ce qu'il voit.
-(moi) alors, tu vois des trucs les yeux fermés?
-(mon pote un peu emmerdé) Ouai alors attend parce que je vais t’expliquer et ça va être compliqué mais... En fait je vois comme quand je ferme les yeux d'habitude... mais en plus petit.
-(moi qui pige plus rien, complétement baffé) - ha... ok. t'as du bol moi je vois des fougères quand je ferme les yeux...De vrais poètes je vous avait prévenu.
Je joue avec les hallucinoses, le jet d'eau de Genève se tord, s'étire, se tasse, les couleurs sont plus vive. A un certain moment je flirt avec une véritable hallucination je regarde le ciel et je crois voir plusieurs parhélies dans le ciel, chose qui aurait tout à fait pu être possible avec les quelques nuages de haute altitudes, mais après vérification c'est bien la molécule qui me faisait voir le spectre de la lumières se déchirer en morceau d'arc en ciel, c'était beau, j'ai aimé.
Tout est très lumineux, tellement lumineux!
Environ 20h30. La
descente arrive, encore une fois, c'est presque comme si on appuyait sur un bouton... C'est ON/OFF, tout s'échappe, on aimerait retenir encore un peu les sensations, juste encore voir quelques textures, mais non le corps fait bien son travail, il détricote le
2CB avec application, avec pour seul parfum une belle plénitude ultra zen qui est propice à la discussion, rien de vulgaire comme avec parfois la
MD non, c'est juste...
ok, on est bien. Le court de la vie reprend ses droits comme si l'on avait rien consommé, une bière me marque bien plus par exemple. En creusant vraiment, je pourrais confesser un très très léger mal de tête, que je ne suis même pas sur de pouvoir vraiment incombé à la molécule.
On se ballade encore un peu et on rentre tranquille, la musique à fond en se disant qu'on a beaucoup de chance de vivre ce genres d'expériences.
Epilogue Elle est bien belle cette molécule, en tout cas au dosage consommé cette fois ci, elle est douce et élegante, elle ne s'impose jamais, il faut aller la chercher, elle accompagne. J'aime beaucoup, elle me semble infiniment moins "grossière" que la
MDMA (que j'aime énormément aussi). Je comprend également les gens qui n'apprécient pas le
2CB, si tu t'attends à l’avalanche que représente la
MDMA alors tu ne seras jamais comblé... c'est une autre molécule un autre monde, mais pas moins beau, pas moins bon.
Les jours suivants, pas de fatigue résiduel, mes entrainements de courses à pied n'en on pas souffert, pas de soucis de sommeil, pas de problème pour manger etc. je dois même avouer un afterglows positif.
Je ne me fais pas de film non plus, je sais que chaque molécules peut se révéler traitre à un moment ou à un autre, la prudence est de mise et c'est avec infiniment de respect que l'on continuera nos expériences en espérant que tout se passe aussi bien que cette fois ci.
Nous pensont pouvoir pousser encore un peu le dosage, il est probable que la prochaine fois nous augmentions la dose à 18mg. Si tel est le cas un autre
TR verra le jour.
Merci aux courageux qui m'ont lu jusqu'au bout.
Ocram