De part ce témoignage je ne cherche qu'à en parler, à vider mon sac. Je me montrerai cela dit brève. A savoir que mon premier
sevrage à été relativement brutal, ce que je déconseille aujourd'hui.
Bien à vous.
J'ai commencé à m'intéresser à la drogue très jeune, vers mes 12 ans je crois. J'ai commencé par quelques taffs sur des
joints d'herbe, puis par boire, comme à peu près tous.
Mais le cauchemar se formait déjà , et je ne réalisais pas encore à quel point toutes mes actions me mèneraient inexorablement vers ce qui est aujourd'hui une réalité.
Ma
came à moi, c'était l'
héro. J'étais consommatrice abusive dès mes 15 ou 16 ans. C'est assez flou. J'ai construit mon adolescence sur des mensonges et des illusions. Je vivais sur une autre planète. Avant tout cela, ma vie était plutôt paisible, si ce n'est tous les problèmes familiaux qui m'ont chaque jour renfermée de plus en plus sur moi même. Je ne cherche certes pas à donner des excuses à mes actes, mes en tant qu'être humain, tous nos actes sont d'abord guidés par des sentiments non spécialement agréables en soi.
L'
héroïne c'était bien mais j'en voulais plus, alors j'ai commencé à shooter. Beaucoup. Ça à commencé vers mes 17 ans, aujourd'hui j'ai du bois à la place des veines.
Je me suis toujours sentie différente, de part ma timidité, et cette
came me donnait une impression de normalité à laquelle j'aspirais.
Puis un jour dans ma 19ème année, j'en ai eu marre et j'ai tout arrêté. Je prenais du sub depuis un an, seulement quand je n'avais pas assez de fric pour l'
héro, je le shootais aussi. Le geste est pire encore à arrêter que la
came en elle même au bout du compte. Je ne prenais que 8mg par jour, ce qui n'était pas excessif, et j'ai arrêté d'un coup.
Pendant un mois j'étais paralysée, je ne dormais ni ne mangeais, j'ai perdu plus de 10kg, ce qui est énorme vu que, du haut de mes 1m75, je ne faisais que 50kg.
J'ai pu remarcher à la fin du premier mois ce qui m'étais impossible jusque là . Et vous vous doutez bien que les frissons, douleurs, crises, le dos en miettes, les jambes en béton armé, et autres hallucinations en tout genre n'en étaient pas qu'un peu responsables.
J'avais cela dit quelqu'un à mes côtés qui m'a été d'un grand secours.
Le deuxième mois j'ai recommencé à sentir, manger, goûter, marcher, dormir (un peu) et c'était vraiment un renouveau, mais la dépression frappait à ma porte et bientôt je sombrais peu à peu dans l'
alcool.
Je buvais des litres tous les jours, jusqu'à ne plus en pouvoir. Et puis, au bout d'un an, je décidais de diminuer. J'étais entourée de mes amis les plus chers, qui me soutenaient à chaque instant difficile, c'était une bénédiction.
Mais, au bout d'un an et demi ou tout recommençait à rouler pour moi, le soir du nouvel an, mon meilleur ami s'est suicidé. Je l'ai très mal vécu et faible consommatrice nouvellement sevrée, j'ai sombré à nouveau. Pendant deux mois j'ai prit de l'
héroïne de manière excessive puis me suis mise sous
subutex pour arrêter petit à petit.
Cela fait deux ans que je suis plus ou moins bien le traitement. Mais aujourd'hui j'en ai assez, j'ai prit de longues vacances avec la bénédiction de mon adorable patron (puisque je travaille depuis près d'un an dans un endroit génial) et je vais tout arrêter, cette fois pour de bon.
Le traitement m'empêche d'être totalement concentrée, il me rend parano, il me rend dépressive, ce qui pousse aujourd'hui ma démarche.
Je ne sais pas du tout comment cela va se passer puisque les circonstances ne sont plus les mêmes que la dernière.
Mais je pense que je viendrais écrire ici, pour partager cette deuxième et ultime expérience.
Pardonnez mon texte qui doit être plutôt bordélique, j'écris à chaud, je suis épuisée de tout cela. Je n'ose pas même me relire. J'écrirai peut-être un texte plus détaillée et plus clair (plus long aussi certainement, j'en suis navrée).
Je vous souhaite à tous, qui vivez cette tragédie, bien du courage. Pour moi, je vis mes derniers instants avec mon "ex-femme" adorée, et j'en suis ravie. (Je le serai moins bientôt mais peu m'importe !)
God Bless.