Pourquoi les adolescents ont-ils recours aux produits psychoactifs ? Comment
certains développent-ils des habitudes de consommation alors que d’autres parviennent à limiter leur usage ? Pour explorer ces questions fondamentales, peu documentées en France hormis de rares travaux, parcellaires ou anciens, une vaste campagne d’entretiens a été menée, entre 2014 et 2017, auprès de 200 mineurs de profils sociaux diversifiés, enrichie d’observations en direct .
- Enfin, les propositions ne répondent pas aux critères fixés par la Commission Globale de l’ONU sur les drogues, composée d’une constellation d’anciens premiers dirigeants du monde.
https://www.psychoactif.org/forum/t3046 … .html#divx Notamment,
1) Les politiques des drogues doivent etre basées sur des évidences scientifiques fortes. La première mesure de succès doit etre la réduction des méfaits pour la santé, la sécurité et le bien être des individus et de la société.
2) Les politiques doivent être basées sur le respect des Droits de l'Homme et de la Santé Publique.
La criminalisation, la stigmatisation et la marginalisation des usagers et des personnes impliquées, à un bas niveau de responsabilités, dans la culture, la production et la distribution doivent cesser et les usagers problématiques traités comme des patients non comme des criminels.
(Nb= Les usagers problématiques sont ceux qui ont des effets secondaires importants. Certains n’arrivent pas à arrêter leur consommation sans aide médicale. Ils sont addicts. D’après la Commission cela représente environ 12 % des usagers, tous produits confondus, et plus précisément pour la vie entière le taux d’usage problématique est de 23 % pour l’héroine, 17 % pour la cocaine, 9 % pour le cannabis, 15 % pour l’alcool et 32 % pour le tabac).
3) Le développement et l'implémentation des politiques des drogues doit etre une responsabilité collective mais aussi tenir compte des diverses réalités politiques, sociales et culturelles et permettre des expériences de régulation légale au niveau national.Les Droits de l'Homme des personnes impliquées dans la production, le trafic et la consommation doivent être respectés.
4) Les politiques des drogues doivent être mises en place de façon étendue impliquant les usagers mais aussi les familles, les écoles, les spécialistes de santé publique les leaders politiques et administratifs en partenariat avec les structures de police et justice et les autres structures gouvernementales.
Sur le plan juridique, la législation sur les usagers de substances illégales est la dernière à sanctionner judiciairement une pratique individuelle sans dommage à autrui, comme l’ont été dans le passé l’ivresse publique, l’avortement, l’homosexualité et même au-delà le suicide et le sacrilège.
Les dommages à autrui secondaires à la consommation de drogues illégales sont largement secondaires au trafic et celui ci à la répression. Ils sont considérablement réduits par le contrôle de leur circulation, comme l’a montré l’introduction des TSO (Buprenorphine et Méthadone, traitements de substitution aux opiacés) qui ont fait baisser les cambriolages de pharmacie et en général la criminalité, violente ou non, liée aux opiacés. Les TSO ont eu au surplus de nombreux effets sanitaires positifs, notamment sur les infections (SIDA, Hépatites), les Overdoses. De façon générale, la prise de TSO (prescrits et remboursés) est la mesure qui fait baisser le plus la mortalité des usagers d’opiacés.
Bien entendu, cela ne veut pas dire que la Société ne doit pas intervenir sur la consommation de psychotropes dangereux mais que, comme le demande la Commission, les usagers problématiques doivent être traités comme des patients non comme des criminels.
Les projets actuels du gouvernement ne vont clairement pas dans ce sens comme le souligne le Syndicat de la Magistrature. (surtout si la récidive renvoie à la prison).
http://www.syndicat-magistrature.org/Dr … ues-l.html
" Cette mission n’a pas pour objet de réfléchir à la lutte contre la toxicomanie ou la réforme de la loi du 31 décembre 1970 ». Délivrée en préambule de la présentation du rapport, la précision est stupéfiante mais a le mérite de la lucidité.
La mission d’information relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants assume ainsi son rôle réel : entériner les mesures déjà annoncées au printemps par Gérard Collomb, sans réflexion d’ensemble sur les drogues, ni ambition sanitaire ou sociale. Au prix de contorsions invraisemblables, de contradictions de motifs même, le rapport conclut en faveur de l’amende forfaitaire. Et sans surprise, Gérard Collomb confirme ce matin l’intention gouvernementale de forfaitiser ce délit.
Cette procédure n’est pas, comme on l’entend trop souvent, une voie de dépénalisation mais bien un moyen de répression plus systématique, qui ménage la possibilité de prononcer des peines d’emprisonnement. L’approche répressive du traitement des drogues demeure, alors que la fonction dissuasive de la peine en la matière est depuis longtemps invalidée…….."
Enfin quelques mots sur la prévention des conduites à risque chez les jeunes adolescents. Comme le souligne l’étude de l’OFDT citée plus haut les jeunes mettent majoritairement une séparation entre tabac, alcool et cannabis d’une part et les autres psychotropes (héroine, cocaine, LSD, MDMA) d’autre part.
Le discours public mettant la séparation entre drogues légales et illégales renvoie donc les usagers de cannabis vers « le côté obscur de la Force », ce qui fragilise son efficacité. D’ailleurs l’echec patent de la politique de répression française concernent aussi bien la consommation de cannabis que celle de cocaine, et notamment chez les jeunes, est bien connu et n’a pas besoin d’être ni rappelé ni commenté.
Que demandons nous ??
1) Que le cannabis thérapeutique soit enfin accessible librement pour les patients qu’il peut guérir ou soulager.
Le cannabis , dans lequel on trouve entre autres le CBD, dépourvu d’effet psychotrope et actuellement plus ou moins toléré en France, doit pouvoir contenir des doses flexibles et adaptées de THC quand la guérison et le soulagement le requièrent.
Il faut remarquer que fournir une guérison ou soulagement aux patients n’est pas seulement une « habileté politique » mais aussi une valeur essentielle de nos sociétés. Bien entendu, s’il était possible de fournir une alternative plus efficace que le cannabis pour ces maladies, ce serait une excellent nouvelle pour les patients.
Un point important est de protéger les patients des pratiques de vente abusives de certaines mafias mais aussi de fabricants « officiels ». Le cannabis est un produit qui ne devrait pas côuter des prix exorbitants, comme l’a montré l’Italie en confiant la culture à son armée.Cet enrichissement abusif est facilité par le flou des autorisations et interdictions résultant de la grande confusion administrative actuelle sur ce sujet. Nous demandons donc notamment, qu’au delà du Sativex, l’auto-culture du cannabis par les patients soit autorisée, ce qui permettrait de lutter contre ces prix abusifs.
2) Prévenir la consommation du tabac, de l’alcool et du cannabis chez les adolescents par des techniques de prévention efficaces et fondées sur les données acquises de la science, si possible par une action nationale cohérente, concertée et respectant la sécurité et le bien être des adolescents.
Et, s’attacher à réduire les risques et les méfaits, si l’adolescent s’engage dans des conduites à risque. Comme le souligne la Commission Globale sur les drogues de l’ONU.
Les politiques des drogues doivent etre basées sur des évidences scientifiques fortes. La première mesure de succès doit etre la réduction des méfaits pour la santé, la sécurité et le bien être des individus et de la société.
3) Que la consommation récréative de cannabis soit considérée comme une pratique à risque sanitaire, et non comme un délit, et traitée comme tel, dans la mesure, bien sûr, où elle ne nuit pas à autrui (conduite sous l’influence de cannabis par exemple) .
Pour citer la Commission Globale sur les Drogues de l’ONU
Le lien entre la perception des drogues et des usagers et les politiques publiques de contrôle des drogues
Ce lien constitue un cercle vicieux. Dans un régime prohibitionniste un consommateur s'engage dans un acte illégal, ce qui augmente la stigmatisation. Cela favorise la discrimination à leur égard et permet à ces politiques de traiter les usagers comme des sous-hommes, des non citoyens et des boucs émissaires de problème sociétaux plus larges.
D'abord la peur des drogues s'est traduite par des messages de prévention qui ne promeuvent que l'abstinence complète et ne font aucune différence entre les produits. Malheureusement donner une information incomplète et souvent incorrecte ruine la confiance entre la jeunesse et les autorités. Une meilleure voie serait de donner des informations honnêtes, d'encourager la modération de l'usage et de donner des informations sur un usage plus sécuritaire.
Ensuite, l'usage de drogues est perçu comme un problème moral, anti-social, et donc criminalisé bien que la consommation en elle même soit un acte dénué de violence et ne constitue un risque que pour l'usager lui même. De ce fait dans de nombreux pays la peine de mort est appliquée pour des actes non violents, les plaçant ainsi de facto au niveau moral du meurtre et d'autres crimes graves.
Un changement dans les opinions et les politiques est deja en route dans certains pays. L'influence des élites (leadership) et l'information ont joué un rôle crucial en montrant que le public peut supporter des politiques pragmatiques et fondées sur des données scientifiques quand on lui donne une information crédible. Il a été possible de persuader des personnes en charge de l'ordre public et de la sécurité que des politiques alternatives peuvent être plus efficaces pour réduire l'impact de la consommation de drogues pour les usagers, leur environnement et la société en général.
Catégorie : Actualités - 04 février 2018 à 19:27
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Lecoq a écrit
S'il ne veut pas être sanctionné, il n'a qu'à pas en consommer. C'est aussi simple (simpliste) que cela.
(...)
Eux (pour la plupart) n'en n'ont que des idées théoriques qui datent d'un autre âge, bourrées de contrevérités et de préjugés entretenus tous les jours
Détrompe-toi, les parlementaires ne sont pas si cons que ça, et qu’ils aient des envies de changement ou non, ils ont parfaitement capté que le débat se décline sur plusieurs axes.
Je ne sais pas si tu suis l’actualité des associations qui militent pour la dépénalisation/régulation, mais il ya un moment où il faut passer à la vitesse supérieure, et c’est ce qu’ils ont tous fait, et d’autant plus depuis que des parlementaires planchent sur un projet de loi. Leur rapport a été remis il y a une dizaine de jours, tu peux le trouver sur internet.
Ils ont reçu et entendu beaucoup de monde, de tous bords, toutes opinions, et les revendications ne sont pas frileuses du tout.
Les députés ne sont pas des lapins de 3 semaines et savent très bien où en est le débat et là où il coince. Qu’ils soient favorables ou non à un changement de la loi de 1970.
Alors pourquoi nous, usagers, on mettrait le paquet sur le cannabis thérapeutique alors que tout le reste nous concerne ? Alors que même les rapporteurs englobent toutes les drogues dans leur rapport sur la contraventionnalisation ?
je crois qu'il faut forcément y aller par étape
2018 - 1970 = ...ça fait 48 ans que les militants franchissent des étapes et ne lâchent pas l'affaire.
Là, le débat est sur la table, peut-être plus sérieusement qu’il ne l’a jamais été.
Eh bien personnellement, ça me ferait un peu chier que les usagers de drogues ne fassent campagne que pour le cannabis thérapeutique ou qu'ils le prennent comme prétexte.
aujourd'hui en France, personne ne prendra au sérieux quelqu'un qui demandera le dépénalisation du crack, de la méthamphétamine ou du LSD.
Ah oui ?
Je crois déjà que tu te mélanges les pinceaux sur les mots.
C’est la dépénalisation de l’usage qui nous intéresse : que l’usage de drogues se place dans le domaine de la santé et quitte une fois pour toutes celui de la répression pénale.
TOUTES les drogues, donc aussi le crack, la meth et le LSD que tu sembles placer dans une catégorie à part. Si elles te paraissent plus "dangereuses" que d'autres ou que le cannabis, considère alors que c'est une raison de plus...
Dépénalisation tout seul ne veut rien dire de précis.
Ou alors on parle de régulation (du marché par l’État) ou de légalisation.
Tout le monde prend l’idée très au sérieux quand on explique ce qu’a fait le Portugal depuis 2001. Ils ont dépénalisé l’usage de toutes les drogues sans exception.
Les parlementaires le savent parfaitement, sans compter tous les organismes qui leur fournissent des statistiques. Aujourd'hui il n'y a plus d'amateurisme possible.
suite à la décision du ministere de l'intérieur de contraventionnaliser la premier infraction d'usage" de cannabis, mais de laisser la possibilité d'aller en prison si on se fait prendre une deuxième fois...
Même s’il a un avis, le ministre ne décide rien et ne vote pas les lois. Il fait de la comm et des discours.
Le vote des lois, c’est le boulot du parlement.
Du coup...
Préalablement au vote de cette future loi, un rapport d’information a été élaboré par une commission "en conclusion des travaux d’une mission d’information relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants" (copié-collé de l’en-tête du rapport)
Dans la synthèse de ce rapport à propos de l’amende forfaitaire délictuelle on peut lire :
L’extension de cette procédure à l’usage de stupéfiants préserverait trois principes majeurs sur lesquels repose actuellement le régime juridique de la répression de l’usage de stupéfiants :
la maîtrise par le parquet de l’opportunité des poursuites,
l’absence de distinction selon la nature du produit
et la sanction plus sévère de la détention à des fins autres que la simple consommation personnelle.
Et un peu plus loin :
Cette procédure d’amende forfaitaire doit concerner tous les stupéfiants sans distinction selon le type de substance en cause.
Et ainsi de suite dans le rapport.
C’est pourquoi je ne comprends pas qu’une association d’usagers ne tienne pas compte de ce qui va être la base de travail du législatif et ferait une fixation sur le cannabis thérapeutique. D’autant plus que comme dit plus haut, il n’est même pas évoqué dans ce rapport, qui ne fait de toute façon pas de distinction entre les stupéfiants.
Il y a déjà pas mal de cannactivistes qui nous considèrent comme des junkies irrécupérables qui méritent bien la prohibition sur leurs produits, alors si une association d’usagers n'a pas une position de principe sur le sujet, et ne défend pas la dépénalisation de l’usage de toutes les drogues, qui va le faire ?
C’est pourquoi je ne comprends pas qu’une association d’usagers ne tiennent pas compte de ce qui va être la base de travail du législatif et ferait une fixation sur le cannabis thérapeutique. D’autant plus que comme dit plus haut, il n’est même pas évoqué dans ce rapport, qui ne fait de toute façon pas de distinction entre les stupéfiants.
J'avais lu en effet ce rapport et j'avais pensé que c'était une fois encore parler de LA drogue et non DES drogues, chacune ayant ses bénéfices et ses risques et demandant donc dans l'idéal une approche "personnalisée".
Je pense donc que cette approche des rapporteurs est (probablement consciemment) un moyen de faire voter le pire. D'ailleurs nous serons bientôt renseigné la dessus (je parie que dans le débat dès qu'on abordera le cannabis il y aura des orateurs pour parler de crack et d'héro) mais nous aurons raté une occasion de faire bouger les lignes.
Il ne s'agit pas pour moi de faire une fixette sur le cannabis thérapeutique mais d'imposer l'idée essentielle qu'il y a DES drogues et que l'approche ne doit pas être la même pour tous. D'ailleurs PA bien qu'il soit "généraliste" déconseille certains produits particulièrement dangereux (par exemple le Krokodil) et fait de la RdR produit par produit.
D'ailleurs les jeunes si l'on en croit le rapport de l'OFDT font bien la différence entre les différents produits. C'est donc un discours où ils se retrouveraient totalement.
Donc je pense que si PA imposait l'idée qu'il n'y a pas UNE mais DES drogues cela ferait avancer sérieusement le schmilblick. Mais cela ne me gênerait pas qu'on ne se limite pas au cannabis thérapeutique mais sans faire l'amalgame ("qui ne fait de toute façon pas de distinction entre les stupéfiants") par exemple l'héroine médicalisée.....justifié par une utilité spécifique et non par un principe général qui se retourne souvent contre l'usager ("Il prend de LA drogue !!!")
Quand nous avons déclenché le débat sur les salles de conso en 2009, beaucoup nous disaient que ça n'en valait pas la peine, que la France ne bougerait pas... Aujourd'hui nous les avons..
Nous avons aussi gagné par ce que d'autres pays l'ont mis en place et que nous avons profité de leur expertise. Actuellement à part le Portugal les autres pays européens en sont à l'autorisation du cannabis thérapeutique et, dans certains cas, à la dépénalisation du cannabis recréatif. Pourquoi ne pas simplement suivre le mouvement ???
Ceci dit si je privilégie le cannabis thérapeutique c'est parce que c'est la faille de raisonnement des prohibitionnistes. On peut etre contre les drogues (chacun a son avis) mais priver des patients d'un soulagement possible ne devrait pas etre permis, c'est ce que dit l'Académie de Médecine (Américaine bien sûr). Quand on grimpe une paroi on se sert des failles !!
Amicalement
prescripteur a écrit
...j'avais pensé que c'était une fois encore parler de LA drogue et non DES drogues, chacune ayant ses bénéfices et ses risques et demandant donc dans l'idéal une approche "personnalisée".
D'accord pour distinguer les drogues quand il s'agit de prévention, d'information et de réduction des risques
Pas d'accord quand on parle de répression ce qui est le sujet de ce fameux rapport.
Tant mieux, qu'ils en parlent ! Je n'attends que ça.
Surtout si des associations sont parvenues à convaincre certains députés de l'inutilité et des méfaits de la répression pour toutes les drogues.
On ne va pas demander aux héroinomanes de s'excuser d'exister, ni aux députés de s'interdire d'en parler, parce que les cannactivistes sont depuis longtemps très visibles et efficaces, et bien plus proches que les autres usagers d'obtenir gain de cause.
Mais cela ne me gênerait pas qu'on ne se limite pas au cannabis thérapeutique mais sans faire l'amalgame ("qui ne fait de toute façon pas de distinction entre les stupéfiants") par exemple l'héroine médicalisée.....justifié par une utilité spécifique et non par un principe général qui se retourne souvent contre l'usager ("Il prend de LA drogue !!!")
Du peu que j'en sais, le dossier du cannabis thérapeuthique, Sativex en l'occurence, est bloqué bien plus pour des raisons "économiques" (son coût et les médicaments concurrents posent problème) que pour des raisons de classification de substances.
J'ai trouvé un historique du dossier Sativex :
https://www.vidal.fr/actualites/18759/c … _touraine/
En fait je ne vois pas ce qu'il viendrait faire dans des revendications à propos de "stupéfiants".
J'ai cherché à propos de l'héroïne médicalisée, je n'ai pas trouvé qu'elle existait en France, mais je n'ai pas beaucoup de connaissances à ce sujet. Idem pour le Krokodil.
Tout ce que je vois c'est que depuis presque 50 ans, pour la première fois, voilà enfin des députés qui écrivent clairement dans un rapport de plus de 80 pages que la répression telle que la loi de 1970 la définit et s'applique n'est pas une solution efficace, et ce serait dommage de ne pas prendre le train en marche.
pierre a écrit
Et puis on ne peut jamais savoir si on "pisse dans un violon" ou pas. Ça dépend aussi comment on le fait.
Oui, voilà !
Quand le Portugal a changé de législation, on lui a fait comprendre que non seulement il pissait dans un violon mais qu'il allait aussi atomiser le violon !
Mais en attendant, le résultat est là.
Tout ce que je vois c'est que depuis presque 50 ans, pour la première fois, voilà enfin des députés qui écrivent clairement dans un rapport de plus de 80 pages que la répression telle que la loi de 1970 la définit et s'applique n'est pas une solution efficace, et ce serait dommage de ne pas prendre le train en marche.
S'il n'était question que de convaincre quelques députés, cela aurait été fait depuis un bail, le gros défi est de convaincre l'opinion, c'est pas gagné !
Comment arriver à faire comprendre à des gens bornés (narconon) qu'il faut dépénaliser toutes les drogues en 2018 ? en plus, quand tu vois que récemment, tous les merdias se sont rués sur les crackers du métro, je vois pas comment tu peux les faire évoluer pour qu'ils aient un autre schéma de pensée, vraiment, j'ai de sérieux doutes sur leur ouverture d'esprit et leur tolérance même si je rêve de ce que tu voudrais.
Sincèrement, je crois que l'on doit y aller crescendo et se mettre d'accord, c'est-à-dire tous ensemble et peut-être avec d'autres associations sur le contenu d'une lettre mais en gardant à l'esprit qu'en face, c'est "bouché à l'émeri" et qu'il nous faut choisir des arguments solides mais aussi "modérés", dans le cas contraire, ils ne nous prendrons pas au sérieux, c'est mon sentiment en tout cas car les conservateurs de tous bords s'accrochent et sont toujours là, hélas.
Bien amicalement.
par
3) Que la consommation récréative des différents psychotropes soit considérée comme une pratique à risque sanitaire, et non comme un délit, et traitée comme tel, dans la mesure, bien sûr, où elle ne nuit pas à autrui (conduite sous l’influence de drogues par exemple) .
En l'espèce le cannabis n'était cité que parce que la Loi en discussion était généralement présentée comme concernant le cannabis (même si le rapport ne faisait pas la différence)
On peut même en faire le point N°1 ce qui pourrait satisfaire tout le monde.
En plus, si le projet continue malgré tout je pense que des modifications s'imposent par exemple ne faire que citer les traités internationaux imposés par les USA et développer l'exemple du Portugal et de l'Allemagne.
Pour rejoindre El Sabio sur l'opinion publique je pense que la composition de la Commission Globale a un rôle important parce que la plupart des noms sont connus et que cela montre que des personnages connus et ayant eu des responsabilités peuvent avoir un avis différent sur les drogues.
Amicalement
ElSabio a écrit
S'il n'était question que de convaincre quelques députés, cela aurait été fait depuis un bail, le gros défi est de convaincre l'opinion, c'est pas gagné !
Comment arriver à faire comprendre à des gens bornés (narconon) qu'il faut dépénaliser toutes les drogues en 2018 ?
Que le gros défi soit de convaincre l'opinion, je ne suis pas vraiment d’accord.
Bien sûr que l’opinion publique devrait être convaincue et que ce serait la situation idéale. Parce que tout ça n’est qu’une affaire de bon sens et de cohérence des politiques publiques. Mais une opinion publique, par définition, ce n’est pas rationnel et ça ne raisonne pas.
De plus, ce n’est pas un référendum et ce n’est pas l’opinion publique qui vote les lois mais les députés, lesquels ont reçu mandat de leurs électeurs. Et c’est à eux qu’une lettre serait adressée.
Donc si l’opinion publique est informée et comprend, c’est bien, si elle reste arque boutée sur des préjugés et des phrases toutes faites style la "drogue c’est mal", tant pis. On lui donnera rendez-vous quand les résultats seront dans les statistiques, et ça calmera tout le monde. Comme au Portugal.
Parce qu’au Portugal, l’opinion publique n’était pas favorable à la dépénalisation de l’usage des drogues, il faut le savoir quand même. Les députés qui étaient manifestement plus courageux que les notres sont passés outre avec leur loi. Et aujourd’hui personne ne s’en plaint, bien au contraire.
[...]ce n’est pas l’opinion publique qui vote les lois mais les députés, lesquels ont reçu mandat de leurs électeurs. [...]
député = élu par des électeurs
opinion publique = électeurs
Maintenant, que des députés s'assoient sur les convictions de leurs électeurs, c'est pas nouveau mais sur un sujet comme celui-ci, à mon avis, et par expérience, peu ont envie de se cramer les ailes...
Ma position est celle-là, je ne m'en cache pas, dans un pays où le gouvernement veut continuer dans la répression, j'ai peu d'espoir que l'on puisse faire évoluer les mentalités des députés sans passer par le soutien de la majorité de l'opinion publique et je suis convaincu que le peuple doit participer à un sujet aussi important que celui-là.
On peut transmettre évidemment un courrier aux élus mais sans prendre en compte les points importants cités dans les posts précédents, cela n'aura que peu d'effet car une fois la lettre en main, ils feront tous plus ou moins la même chose, ils réfléchiront aux conséquences et agiront en ce sens, c'est-à-dire qu'ils se préserveront.
On a quelques députés qui commencent à se questionner intelligemment sur la question de la dépénalisation des drogues mais ils sont dans l'opposition et sont assez peu nombreux , reste à savoir s'ils sont décidés à agir vraiment, rien n'est moins sûr.
Enfin bon, je ne vais pas essayer d'argumenter davantage, si l'on n'arrive pas à se mettre d'accord nous-même, qu'en sera-t'il des élus ? :)
Bien amicalement.
ElSabio a écrit
P.S : Tu es sûre que la porte est vraiment grande ouverte ? (ok, je sors )
Maieuuuuh !
Tu as très bien compris ! La porte est "rhétoriquement" ouverte par l'emploi du mot "stupéfiants" dans le rapport.
De la têtue au têtu... je sors aussi
De plus, des études ont montré un intérêt thérapeutique potentiel direct
(pas seulement symptomatique) dans le cancer, les affections neurologiques dégénératives les
psychoses (CBD) et plusieurs autres pathologies.
C'est la première occurrence de "CBD, il faudrait une précision de ce que c'est, c'est quand même nettement moins connu que le THC. Par exemple (CBD, une substance présente dans la plante).
Je pensais à un argument qui m'avait beaucoup fait réfléchir, pour la légalisation du cannabis thérapeutique, destiné aux gens qui ont peur que ce soit la fête du slip si on peut s'en faire prescrire pour une simple douleur : c'est que, pour le traitement des douleurs, on utilisé déjà des substances beaucoup plus addictogènes que le cannabis (à savoir les opiacés). Qu'en pensez-vous ? Faudrait-il utiliser les opiacés comme exemple d'une substance qualifiée de "drogue" qui rend un grand service thérapeutique dans ce texte ?
Louna a écrit
Personnellement je ne reconnais aucun légitimité à l'engeance politicienne !
Pardon, mais dire ça, c’est comme cracher en l’air.
Un mandat électoral issu du suffrage universel donne techniquement une légitimité.
Et il y a des lois, dont la loi absurde (et en échec total) de 1970 qui fait bien chier.
Alors légitimité ou pas, ça passe par le pouvoir législatif et donc les députés.
Et légitimité ou pas, tu te fais serrer avec une boulette, de la came ou un taz dans la poche, tu pars direct en garde à vue.
D’où l’intérêt d’agir plutôt que de faire des phrases.
prescripteur a écrit
Bonsoir Prescripteur,
Excuse-moi d'insister, mais "Commission Globale sur les Drogues de l’ONU" ça ne colle pas parce que cette commission n'a rien à voir avec l'ONU.
:)
Un homme patient, en effet :)
Allez Gilda, dis-le nous :
Bien amicalement.
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