Pourquoi les adolescents ont-ils recours aux produits psychoactifs ? Comment
certains développent-ils des habitudes de consommation alors que d’autres parviennent à limiter leur usage ? Pour explorer ces questions fondamentales, peu documentées en France hormis de rares travaux, parcellaires ou anciens, une vaste campagne d’entretiens a été menée, entre 2014 et 2017, auprès de 200 mineurs de profils sociaux diversifiés, enrichie d’observations en direct .
- Enfin, les propositions ne répondent pas aux critères fixés par la Commission Globale de l’ONU sur les drogues, composée d’une constellation d’anciens premiers dirigeants du monde.
https://www.psychoactif.org/forum/t3046 … .html#divx Notamment,
1) Les politiques des drogues doivent etre basées sur des évidences scientifiques fortes. La première mesure de succès doit etre la réduction des méfaits pour la santé, la sécurité et le bien être des individus et de la société.
2) Les politiques doivent être basées sur le respect des Droits de l'Homme et de la Santé Publique.
La criminalisation, la stigmatisation et la marginalisation des usagers et des personnes impliquées, à un bas niveau de responsabilités, dans la culture, la production et la distribution doivent cesser et les usagers problématiques traités comme des patients non comme des criminels.
(Nb= Les usagers problématiques sont ceux qui ont des effets secondaires importants. Certains n’arrivent pas à arrêter leur consommation sans aide médicale. Ils sont addicts. D’après la Commission cela représente environ 12 % des usagers, tous produits confondus, et plus précisément pour la vie entière le taux d’usage problématique est de 23 % pour l’héroine, 17 % pour la cocaine, 9 % pour le cannabis, 15 % pour l’alcool et 32 % pour le tabac).
3) Le développement et l'implémentation des politiques des drogues doit etre une responsabilité collective mais aussi tenir compte des diverses réalités politiques, sociales et culturelles et permettre des expériences de régulation légale au niveau national.Les Droits de l'Homme des personnes impliquées dans la production, le trafic et la consommation doivent être respectés.
4) Les politiques des drogues doivent être mises en place de façon étendue impliquant les usagers mais aussi les familles, les écoles, les spécialistes de santé publique les leaders politiques et administratifs en partenariat avec les structures de police et justice et les autres structures gouvernementales.
Sur le plan juridique, la législation sur les usagers de substances illégales est la dernière à sanctionner judiciairement une pratique individuelle sans dommage à autrui, comme l’ont été dans le passé l’ivresse publique, l’avortement, l’homosexualité et même au-delà le suicide et le sacrilège.
Les dommages à autrui secondaires à la consommation de drogues illégales sont largement secondaires au trafic et celui ci à la répression. Ils sont considérablement réduits par le contrôle de leur circulation, comme l’a montré l’introduction des TSO (Buprenorphine et Méthadone, traitements de substitution aux opiacés) qui ont fait baisser les cambriolages de pharmacie et en général la criminalité, violente ou non, liée aux opiacés. Les TSO ont eu au surplus de nombreux effets sanitaires positifs, notamment sur les infections (SIDA, Hépatites), les Overdoses. De façon générale, la prise de TSO (prescrits et remboursés) est la mesure qui fait baisser le plus la mortalité des usagers d’opiacés.
Bien entendu, cela ne veut pas dire que la Société ne doit pas intervenir sur la consommation de psychotropes dangereux mais que, comme le demande la Commission, les usagers problématiques doivent être traités comme des patients non comme des criminels.
Les projets actuels du gouvernement ne vont clairement pas dans ce sens comme le souligne le Syndicat de la Magistrature. (surtout si la récidive renvoie à la prison).
http://www.syndicat-magistrature.org/Dr … ues-l.html
" Cette mission n’a pas pour objet de réfléchir à la lutte contre la toxicomanie ou la réforme de la loi du 31 décembre 1970 ». Délivrée en préambule de la présentation du rapport, la précision est stupéfiante mais a le mérite de la lucidité.
La mission d’information relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants assume ainsi son rôle réel : entériner les mesures déjà annoncées au printemps par Gérard Collomb, sans réflexion d’ensemble sur les drogues, ni ambition sanitaire ou sociale. Au prix de contorsions invraisemblables, de contradictions de motifs même, le rapport conclut en faveur de l’amende forfaitaire. Et sans surprise, Gérard Collomb confirme ce matin l’intention gouvernementale de forfaitiser ce délit.
Cette procédure n’est pas, comme on l’entend trop souvent, une voie de dépénalisation mais bien un moyen de répression plus systématique, qui ménage la possibilité de prononcer des peines d’emprisonnement. L’approche répressive du traitement des drogues demeure, alors que la fonction dissuasive de la peine en la matière est depuis longtemps invalidée…….."
Enfin quelques mots sur la prévention des conduites à risque chez les jeunes adolescents. Comme le souligne l’étude de l’OFDT citée plus haut les jeunes mettent majoritairement une séparation entre tabac, alcool et cannabis d’une part et les autres psychotropes (héroine, cocaine, LSD, MDMA) d’autre part.
Le discours public mettant la séparation entre drogues légales et illégales renvoie donc les usagers de cannabis vers « le côté obscur de la Force », ce qui fragilise son efficacité. D’ailleurs l’echec patent de la politique de répression française concernent aussi bien la consommation de cannabis que celle de cocaine, et notamment chez les jeunes, est bien connu et n’a pas besoin d’être ni rappelé ni commenté.
Que demandons nous ??
1) Que le cannabis thérapeutique soit enfin accessible librement pour les patients qu’il peut guérir ou soulager.
Le cannabis , dans lequel on trouve entre autres le CBD, dépourvu d’effet psychotrope et actuellement plus ou moins toléré en France, doit pouvoir contenir des doses flexibles et adaptées de THC quand la guérison et le soulagement le requièrent.
Il faut remarquer que fournir une guérison ou soulagement aux patients n’est pas seulement une « habileté politique » mais aussi une valeur essentielle de nos sociétés. Bien entendu, s’il était possible de fournir une alternative plus efficace que le cannabis pour ces maladies, ce serait une excellent nouvelle pour les patients.
Un point important est de protéger les patients des pratiques de vente abusives de certaines mafias mais aussi de fabricants « officiels ». Le cannabis est un produit qui ne devrait pas côuter des prix exorbitants, comme l’a montré l’Italie en confiant la culture à son armée.Cet enrichissement abusif est facilité par le flou des autorisations et interdictions résultant de la grande confusion administrative actuelle sur ce sujet. Nous demandons donc notamment, qu’au delà du Sativex, l’auto-culture du cannabis par les patients soit autorisée, ce qui permettrait de lutter contre ces prix abusifs.
2) Prévenir la consommation du tabac, de l’alcool et du cannabis chez les adolescents par des techniques de prévention efficaces et fondées sur les données acquises de la science, si possible par une action nationale cohérente, concertée et respectant la sécurité et le bien être des adolescents.
Et, s’attacher à réduire les risques et les méfaits, si l’adolescent s’engage dans des conduites à risque. Comme le souligne la Commission Globale sur les drogues de l’ONU.
Les politiques des drogues doivent etre basées sur des évidences scientifiques fortes. La première mesure de succès doit etre la réduction des méfaits pour la santé, la sécurité et le bien être des individus et de la société.
3) Que la consommation récréative de cannabis soit considérée comme une pratique à risque sanitaire, et non comme un délit, et traitée comme tel, dans la mesure, bien sûr, où elle ne nuit pas à autrui (conduite sous l’influence de cannabis par exemple) .
Pour citer la Commission Globale sur les Drogues de l’ONU
Le lien entre la perception des drogues et des usagers et les politiques publiques de contrôle des drogues
Ce lien constitue un cercle vicieux. Dans un régime prohibitionniste un consommateur s'engage dans un acte illégal, ce qui augmente la stigmatisation. Cela favorise la discrimination à leur égard et permet à ces politiques de traiter les usagers comme des sous-hommes, des non citoyens et des boucs émissaires de problème sociétaux plus larges.
D'abord la peur des drogues s'est traduite par des messages de prévention qui ne promeuvent que l'abstinence complète et ne font aucune différence entre les produits. Malheureusement donner une information incomplète et souvent incorrecte ruine la confiance entre la jeunesse et les autorités. Une meilleure voie serait de donner des informations honnêtes, d'encourager la modération de l'usage et de donner des informations sur un usage plus sécuritaire.
Ensuite, l'usage de drogues est perçu comme un problème moral, anti-social, et donc criminalisé bien que la consommation en elle même soit un acte dénué de violence et ne constitue un risque que pour l'usager lui même. De ce fait dans de nombreux pays la peine de mort est appliquée pour des actes non violents, les plaçant ainsi de facto au niveau moral du meurtre et d'autres crimes graves.
Un changement dans les opinions et les politiques est deja en route dans certains pays. L'influence des élites (leadership) et l'information ont joué un rôle crucial en montrant que le public peut supporter des politiques pragmatiques et fondées sur des données scientifiques quand on lui donne une information crédible. Il a été possible de persuader des personnes en charge de l'ordre public et de la sécurité que des politiques alternatives peuvent être plus efficaces pour réduire l'impact de la consommation de drogues pour les usagers, leur environnement et la société en général.
Catégorie : Actualités - 04 février 2018 à 19:27
1 2
D’où l’intérêt d’agir plutôt que de faire des phrases.
Je pourrais lancer l'impression en même temps sur des dizaines d'imprimantes à la Commission Européenne.
Ça devrait avoir son petit effet lors de la réunion d'unité.
Et un directeur de DG pourrait finalement évoquer tout ça
Bon je perdrais sûrement mon boulot quelques heures après; même si je fais ça sur un user générique, depuis une salle de réunion.
Mais inonder les bien pensants d'une lettre si bien remanié c'est alléchant.
Je vais pas pondre mon avis détaillé.
Parce que je trouve que la lettre 8 est très claire.
Ça va en refroidir certains. En emoustiller d'autres.
C'est vraiment du bon travail!
ElSabio a écrit
... faire l'unanimité (Gilda ? )
Cher monsieur Sabio
Je reste sur ma position initiale même si elle n'est pas partagée.
Je tire mon chapeau à Prescripteur qui s'est donné la peine de rédiger cette lettre, et je reconnais sans réserve la légitimité et le dernier mot de la majorité.
En conséquence, je ne vais rien ajouter de plus au débat.
Certes, il m'en coute de me taire, mais j'ai bien un pochon consolateur qui traine quelque part, et qui fera grand effet sur mon taux de dopamine, pour lequel ni THC ni CBD ne seraient le réconfort que j'attends.
Reçois toute mon amitié et siteuplé arrête de te foutre de ma gueule.
Fin de message
Ok bon, puisque tu le prends comme ça :Dame Gilda a écrit
siteuplé arrête de te foutre de ma gueule
A l’heure où le projet de Loi sur la justice entend « régler » en quelques lignes le devenir de milliers de nos enfants consommateurs de cannabis,
Le projet de loi ne contient pas une seule fois le mot cannabis mais fait référence à l'art. L.3421-1 du code de la santé publique donc aux stupéfiants. Si ce texte doit être évoqué en préambule, pourquoi parler de cannabis ? ca donne l’impression qu’il n’a pas été lu, ou que la lettre est volontairement réductrice.
Au nom des modérateurs et usagers du forum d'usagers de psychotropes, Psychoactif,(psychoactif.org), et des autres associations et personnes signataires,
Qui seront les autres associations et signataires ?
(et usagers du forum d'usagers >> répet.)
Pourquoi mettre le trombinoscope de la commission globale ?
A mon avis inutile et peu esthétique.
Sinon, je remets ici une compil de mes précédentes remarques :
= La lettre est trop longue
= Beaucoup trop de citations.
Donne l’impression que Psychoactif n’a pas une pensée autonome et éclairée. Que les UD n’ont aucune expertise et doivent s’adosser à des déclarations d’organisations pour faire valoir leur cause. Comme si l’expérience n’avait aucun poids. Ce qui est à l’opposé du concept d’auto-support.
= Cannabis et cannabis thérapeutique sont trop mis en avant. Dans la lettre ils sont en introduction et en conclusion. A mon avis, ça ne représente pas l’intérêt global et la diversité des inscrits de Psychoactif qui, comme dit Pierre, n’est pas un forum de malades même si certains utilisent le cannabis à cet usage.
= Je continue donc de penser que les usagers de toutes les drogues ont leur mot à dire, une position à prendre, et un autre message à passer que celui des cannactivistes intégristes, qui d’ailleurs font très bien le job (voir la justesse et la qualité de leurs revendications)
= Le projet de loi (qui est cité en référence à la première ligne de la lettre) concerne très directement la répression ET tous les stupéfiants. On ne comprend pas le but précis de la lettre parce qu’aucune proposition n’est clairement formulée à ce sujet (répression) ou noyée dans des généralités.
On est pourtant dans l’urgence d’un calendrier législatif : vote de la réforme de la procédure pénale à la rentrée /fin de l’année.
= J’aurais pensé qu’émanant du forum Psychoactif, la lettre aurait conclu non pas sur les propriétés analgésiques du cannabis, mais par les notions de dépénalisation de l’usage de tous les stupéfiants, de prohibition et de RDR.
Désolée d'exprimer une voix discordante, mais je crois que les enjeux sont importants (1970 - 2018) et les opportunités trop rares pour se permettre des revendications frileuses et marginales par rapport à la vocation de Psychoactif et à la multiplicité des profils qui font vivre le forum.
:)
Pourquoi mettre le trombinoscope de la commission globale ?
A mon avis inutile et peu esthétique.
Je sais que tu n'as aucun doute sur la vérité et la pensée juste. Mais certains élus et journalistes peuvent avoir des doutes et des interrogations et dans ce cas la qualité des politiques signataires de la Commission peut les amener à changer d'avis.
prescripteur a écrit
Je sais que tu n'as aucun doute sur la vérité et la pensée juste.
Mmhh…
Je ne sais pas comment il faut le prendre.
Comme dans le message initial, il nous est demandé nos avis à propos de cette lettre, j’ai donné mon avis. J’ai aussi donné mon avis, me sentant concernée parce que la lettre indique qu’elle est au nom (…) des usagers du forum d'usagers de psychotropes (petite répet usagers usagers) ce qui est mon cas.
J’ai ces idées-là (dépénalisation de l'usage de TOUTES les drogues, blablabla) et je les exprime sans présumer que c’est LA vérité, mais c’est en tout cas la mienne MA vérité, que je trouve juste, effectivement, comme quiconque défendrait ses idées.
Je connais moi aussi cette législation, je suis l’actualité et je lis tous les documents relatifs au projet de loi. Je suis antiprohibitionniste depuis longtemps et je m’efforce de documenter mon opinion, pour la formuler avec le plus de rigueur possible.
Mon avis n’est pas partagé, et je n’ai ni le moyen d’une lettre, ni la prétention de l’imposer à tout prix et à tout le monde ici. C’est pas un drame.
Cet avis était toutefois partagé en début de discussion :
#7 Posté par : pierre 06 févier 2018 à 09:04
Je suis d’accord pour que nous parlions de la dépénalisation de toute les drogues et pas que du cannabis. J’etais Passé a côté.
#12 Posté par : pierre 06 févier 2018 à 13:31
(…)
Et puis nous ne sommes pas une asso de malade qui utilise le cannabis therapeutiquement, même si il y a des membres malade qui utilise le cannabis sur PA.
Nous défendons les injustices qui touchent les usagers de drogues (cannabis et le reste)
C’est pourquoi je crois que c’est une erreur de se focaliser sur La cannabis. Ça peut être même contre productif pour les consommateurs d’autres drogues.
On le voit aux US, des états ont légalisé le cannabis, ça n’empeche Pas que les consommateurs d’autres drogues vont toujours en prison... et pour cela, pas grand monde se mobilise....
Je voulais juste préciser tout ça, et au passage souligner que je fais malgré tout partie de la douzaine de membres du forum qui se sont sentis suffisamment concernés par cette lettre pour commenter le sujet, ne serait-ce que par une approbation sans réserve.
Je ne suis pas en phase, je ne partage pas vos priorités, le générique de début et de fin sur le cannabis thérapeutique, personnellement ça ne me convient pas, j'éviterai à partir de maintenant d'intervenir dans cette discussion.
:)
prescripteur a écrit
Mais certains élus et journalistes peuvent avoir des doutes et des interrogations et dans ce cas la qualité des politiques signataires de la Commission peut les amener à changer d'avis.
N'y vois pas malice, je trouve ça rigolo. Je pense que si je recevais cette lettre je me demanderai si c'est une liste d'élections municipales avec les petites têtes de vainqueurs des prétendants (qui effectivement peut être un argument de poids, ya bien des gens qui votent pour un président car il est beau gosse.) :)
Les mots qui ressortent le plus à la lecture, c'est "cannabis", et "américain" quand je lis ton brouillon.
Après c'est bien que ce soit un premier jet.
Pourquoi ne pas songer à demander un coup de main aux adhérents? Je pensais à Yoshinabis en tête de liste qui me semble bien causer.
Amicalement et Psycannactivement,
Bise,
Cynder
1 2