Bonjour aujourd'hui!
Je m'étais inscrite ici, cherchant des conseils pour arrêter la drogue en soirée. Samedi dernier, j'ai été soumise à ma première grosse tentation à laquelle j'ai su résister, je ne sais toujours pas comment. Après une petite excursion, un de mes potes est arrivé en soirée avec des comprimés d'
ecstasy que j'avais eu l'occasion de tester il y a quelques mois et qui avaient fait sensation, le cadre et la bonne humeur aidant évidemment.
Pour ce post, j'ai donc décidé de raconter cette ancienne soirée, et puis j'avais promis une histoire plus rigolote que la précédente.
C'était au début de l'été passé. Je suis partie avec une bande d'amis dans une ville voisine pour assister au concert d'un pote. Là bas, on a rejoint des "amis d'amis" habitant sur place. Après le concert, on est tous allés s'envoyer une pizza. On formait une belle tablée de presque quinze personnes, de 20 à 40 ans. On fumait, bâfrait, riait...
Et puis, un de mes potes, un peu hautain, fait l'erreur de se plaindre:
Putain c'est vraiment une ville de merde ici, que des vieux fachos qui promènent leur chien et des bars qui ferment à 23h... Les "locaux" se regardent, amusés. L'un deux déclare que chez eux on se marre bien, et il va nous le prouver. Après le resto, on marche donc pendant presque une heure et on finit dans un endroit très bizarre. Une sorte de boÎte dégueulasse dans un sous-sol, remplie de fumée (et pas que de la
cigarette), alors que c'est interdit dans les lieux publics depuis longtemps. Des canapés affreux sur un sol en damier jaune et blanc, un bar avec des néons violets derrière les bouteilles, des tables basses laquées éparpillées autour d'un semblant de piste de danse. Le genre d'endroit que t'as pas envie de voir avec les lumières allumées.
Et surtout, les gens se droguent sans se cacher, tirent de la
cc directement sur leur table, en vérifiant vite-fait que personne ne regarde alors que tout le monde sait ce qu'il se passe. Quelques danseurs complètement perchés se trémoussent comme des malades. Mes potes commencent à s'y mettre peu à peu. Etant un peu timide, j'observe sans dire grand chose, je décide de prendre mon temps. Certains de mes amis commencent à ressembler à des Furbys.
Avec un de mes potes, 40 ans, ancien pro de la rave toujours en mode "c'était mieux avant", qui se limite maintenant à deux ou trois soirées
md par année, on décide d'aller acheter de la drogue. On repère le vendeur en deux secondes, c'est limite si il ne tient pas un stand. Le type nous propose de gouter de la C, je refuse, je veux de la
mdma. Il m'informe qu'il a des super
tazs, les meilleurs du coin, soit-disant fabriqués dans la région, une vraie fierté locale! Il précise que les pilules ne contiennent que de la
md, de super qualité bien sur, et que les comprimés sont surdosés, pas loin de 200mg. Il nous implore donc de ne pas tout bouffer d'un coup.
Un peu intimidée, je repars avec mon
taz en direction du bar et achète deux bouteilles de flotte. Je vais aux chiottes. Le comprimé me semble énorme. J'avale deux cachetons de magnésium avant de m'envoyer un tiers du
taz, peut-être même moins.
Une demi-heure plus tard, malgré la pizza de tout à l'heure, je sens que ça commence à monter. Ca devient de plus en plus fort, c'est incroyable, des vagues de bien-être me traversent. J'ai déjà des crampes à la mâchoire. Pas parce que je maille (car curieusement je ne maille pas), mais parce que je ne peux pas m'arrêter de sourire. L'effet de surprise en moins, mon premier
taz peut aller se rhabiller.
Tout est fabuleux, cet endroit est magnifique. La mauvaise techno que passe le DJ devient un produit fabuleux, comme si Drexciya était entré dans le corps de Ben Klock. La barmaid est si gentille, mes potes sont magnifiques. Le suisse-allemand est vraiment une langue sublime.
Une copine a perdu une chaussure. Pas de problèmes, je vais la retrouver. Je pars à la recherche de la chaussure. Pendant longtemps... Mais je la retrouve! Sur le sol, à l'autre bout de la pièce. Je suis géniale, un vrai radar à chaussures perdues!
Adossé au distributeur de clopes, je tombe sur mon pote de 40 balais, complètement perché. Il "réconforte" le distributeur, "parce qu'il travaille tellement dur ce soir! Le pauvre!". Une des mes potes, qui ne prend rien, se tape un méga fou-rire. Moi ça me paraÎt normal de soutenir cette machine à clopes qui est si gentille!
On se fait foutre dehors gentiment vers 9h du matin. Je commence à redescendre. Une partie de mes potes décident de poursuivre la fête chez un autre ami. On est dimanche matin et je bosse lundi. Je sors le reste du
taz, l'offre aux autres, et prends le chemin de la gare avec quelques copines.
Dans le train, la dame d'en face me regarde bizarrement. Je pensais pourtant que ma mâchoire était calme? Je vais "vérifier" aux toilettes. Mes pupilles sont tellement dilatées que je ne vois quasi plus la couleur de mes yeux. Je ne ressemble strictement à rien.
Je continue à descendre dans le train avec mes lunettes de soleil sur le nez, ce n'est pas très agréable mais ça va encore.
En rentrant chez moi en début d'après midi, je constate que je suis totalement déshydratée. Deux litres de flotte et quelques heures plus tard, je m'endors enfin. A mon réveil vers 6h, je me fais un gros plat de pâtes et pars au boulot.
Alors voilà , quand samedi dernier je sais qu'il y a le même produit, du même endroit, c'est pas évident de dire non (évidemment on n'est jamais 100% sur que c'est exactement la même chose, mais ça l'était). Je suis rentrée chez moi assez tôt et l'envie de me défoncer m'a poursuivie jusqu'au fond du lit. Mais le lendemain j'étais contente de ne rien avoir pris.
Contente de m'être tenue aux bonnes résolutions et d'avoir gardé un bon souvenir, sans doute en partie exagéré...
Mais si un lecteur se retrouve un jour dans un endroit correspondant à la description et se laisse tenter par un bonbon magique, j'ai un conseil: pas en entier!