Pas très beau le pétage de plombs. De manière générale j'ai un bon tempérament, loin de toute forme de violence ou simplement de méchanceté mais j'ai moi aussi mes limites. Et quand on touche à mes enfants c'est encore pire.
Après ma "crise" comme je l'appelle tout va changer et prendre un virage à 180 degrés. Mais pas dans le bon sens, on pourrait le penser. Ca aurait été logique. On pourrait penser à une prise de conscience, ou je sais pas. Mais non, pas du tout. Moi qui pensait que les choses ne pouvaient pas être pire que ça....
Je n'ai pas dormi de la nuit (première d'une très longue liste), je devais partir. Tout ça était allé bien trop loin. Ma vie partait à la dérive. Je me dois de protéger mes enfants. De ne plus avoir de frics je peux gérer c'est que du matériel et matérialiste je ne le suis pas. Je ne peux pas aider quelqu'un qui ne le veut pas, il veut mener la vie d'un tox ben qu'il le fasse mais sans nous, sans moi.
Faire les choses dans l'ordre. Plus facile à dire qu'à faire, commencer par le boulot. Je dois reprendre le taf. La petite va bien maintenant, il lui faut une nourrice et du taf puis un appart. Des détails qui auront leurs et qui font que encore aujourd'hui je suis obligée de le supporter.
L'école est fini, mon fils monte me dire qu'il part avec son père. Je descends, tu compte l'emmener où? vous voulez faire quoi? C'est bon ne me prend pas la tête, on va se promener c'est tout, j'ai pas le droit d'aller me promener avec mon fils.
Retour plus de 2h après. J'angoisse, passe mon temps à la fenêtre, à attendre leurs retour, j'arrête de vivre le temps qu'ils partent. Je n'arrête pas de me répéter, il ne recommencera pas, il a compris. c'est trop de risque pour rien.
J'entends enfin la voiture, j'essai de ne pas montrer mon angoisse. Mon fils monte, je le vois dépité comme jamais. Que c'est il passé? Une fois de plus, je me retrouve à questionner mon ainé. Tu m'avais promis de ne rien dire. Papa n'est pas content, il m'a grondé. Il a dit qu'on pouvait pas me faire confiance. Maintenant il ne veut plus partir avec moi.
Il avait pas osé faire ça, mais à quoi il joue? Pourquoi blâmer le petit? Pourquoi lui en parler? Dans quel but? Je ne comprenais pas et comprend toujours pas l'intérêt qu'il a à être aussi débile. Ce n'est qu'un enfant. Un enfant qui perd peu à peu sa place. Qui se retrouve tirailler entre deux adultes. Comment le protégé, le préservé?
Je suis désemparée. J'hurle, je pleure, cherche des réponses en face d'un mec qui n'a rien à me dire. Cette fois je n'attends pas. Je veux des réponses tout de suite. J'oublie les enfants et vide mon sac devant eux. On se dispute comme des chiffonniers, je veux qu'il se rende compte de ce qu'il fait. Que son comportement est entrain de nous détruire, de détruire mon fils. Sans parler des risques, qu'on risque de perdre nos enfants s'il se fait chopper.
Toute les vérités sont dites, les enfants à côté, les mots sont lâchés. J'essai de comprendre de lui faire comprendre. Mais il n'a pas l'air de s'intéresser, ça lui passe au dessus, c'est moi la taré qui fait une crise pour rien en plus devant les petits, je devrais avoir honte!
Il est sérieux!!! Et là je lâche le mot qui fâche et lui demande qui est le tox de nous deux. Quel est le sale tox qui prive ses gamins pour sa merde et qui est tellement con qu'il emmène même son gosse au quartier. Il se lève, va à mon armoire, y cherche la boite "interdite" et me balance mon traitement à la gueule. Et toi tu crois être quoi? Tu penses vraiment valoir mieux que moi? Regarde toi dans une glace. Et reviens me voire après. Il se tourne vers mon fils et lui dit : regarde ta mère si parfaite, elle ne vaut pas mieux que moi bien au contraire.
Et il part. A moi de gérer les dégâts une fois de plus. Mon fils me regarde, dépassé par ce qui vient de se passer. Je le regarde, je ne sais même pas quoi lui dire, par ou commencer, simplement quoi dire devant un tel spectacle dévastateur.
Je t'avais dis qu'il allait se fâcher. Et en plus tu m'avais promis de ne rien dire.
C'est des histoires de grands, tu n'aurais pas du entendre tout ça. Ce que papa fait en t'emmenant avec lui, c'est interdit. Il te met en danger, même si toi tu n'en as pas l'impression. Et si maman en a parlé à papa c'est pour qu'il comprenne que de t'emmener avec lui c'est dangereux. Je ne pensais pas qu'il allait te gronder ou te le reprocher. Je l'ai fait pour te protéger.
Mais papa n'est pas dangereux. Il est gentil avec moi et on fait plein de truc ensemble.
Je sais bien que papa n'est pas dangereux, c'est ce qu'il fait qui l'ai. Je suis ta maman, je dois te protéger et c'est ce que je pensais faire en parlant à papa. Je suis désolée, vraiment si j'avais su je n'aurais rien dit. Je ne voulais pas que papa réagisse comme ça. Tout va rentrer dans l'ordre, ne t'inquiète pas. Maman va trouver une solution. Tout ira bien. D'accord.
J'essayais de rassurer mon fils, tout en restant assez vague sur la situation. Toujours dans le même objectif essayer de le protéger, de le préserver d'une vie qu'il n'aurait pas du côtoyer.
Je suis complétement dépassé par les événements, par la réaction qu'a eu le père de mes enfants. Je n'aurais jamais penser qu'il ferait des reproches au petit, qu'il me balance mon traitement à la gueule, qu'il ne remarque pas qu'il est entrain de nous détruire et surtout qu'il risque de perdre les enfants. Cet homme m'est totalement devenu inconnu. Comment peut on en arriver là ? Pourquoi? Est il si malheureux?
Mille questions qui encore aujourd'hui me sont sans réponses. Et c'est une véritable torture. Comment protéger au mieux mes enfants? Partir plus facile à dire qu'à faire, mais il faut et en attendant je dois essayer de laisser les enfants en dehors de toute cette merde. Mais comment? Comment empêcher mon fils de partir avec son père? Est ce vraiment la solution? N'y a-t-il pas une autre solution? Je vais lui parler tranquillement, sans m'énervé, sans le blâmer. Il n'y a pas de raison, il est assez intelligent pour comprendre le mal qu'il est entrain de faire, sans parler du risque qu'on perde nos enfants. C'est de ma faute s'il s'est braqué. Une fois de plus j'essaie de lui parler le plus calmement du monde, je prends sur moi, je suis d'un calme qui m'est inconnu, moi la passionné. Il me dit qu'il a merdé, qu'il aurait pas du emmener le petit avec, qu'il ne le fera plus, qu'il arrête ses conneries, qu'il a compris et qu'il ne veut pas tout perdre ... etc...
Il disait tout ce que je voulais entendre, ce que j'attendais de lui. Ca aurait du me mettre la puce à l'oreille c'était bien trop beau pour être vrai. Mais qui n'a pas envie d'y croire, c'est tellement plus facile...
Ca aura durée deux mois, deux mois avant qu'il ne retourne au quartier avec mon fils et ma fille. Un samedi alors que j'étais au boulot (oui j'ai repris le boulot). Sans arrière penser en rentrant j'ai demandé à mon fils si ils avaient passé une bonne journée. Comme le fait n'importe quelle mère quant elle rentre de boulot. Sur le coup mon fils reste assez vague sur la journée passée. Puis alors que je faisait à manger, il est venu et me dit : tu sais maman on était au quartier mais tu dis rien, promis.
A l'intérieur de moi je m'effondre, mon cœur se brise en mille morceaux, mais je ne peux pas flancher. Je rassure mon fils et continu ma fin de journée comme si de rien n'était ou presque. Difficile de se contenir alors que notre seule envie c'est d'explosé et de lui explosé la tronche au passage. Mais je pense à mon fils, à sa peur, son angoisse. Car cette position va vite devenir une source d'angoisse pour lui. Tout le monde dort, je lui demande ce qu'ils ont fait de la journée, très calmement.
Rien de spécial, on est allé se promener c'est tout. Pourquoi? Il est où le problème de nouveau?
Nul part, j'ai le droit de savoir quant même. Après moi je suis sure que tu n'es pas juste aller te promener, c'est tout. De toute façon, tu ne m'avouera jamais la vérité. J'ai l'habitude.
Et là il se met dans une colère noire, tel un innocent accusé à tort. Et me lâche, t'as qu'à demander au petit tu verras il te le dira. Il se dirige vers la chambre de l'ainé, je lui barre la route, lui demande d'arrêter de crier, que les petits dorment. Enfin j'essai de le calmer mais rien à faire, il me pousse et entre en bombe dans la chambre du petit. Il se met à crier, dit lui où on était. Qu'on était pas au quartier qu'elle me foute la paix cette conne. Le petit ouvre les yeux dépité, en pleure, il comprend pas ce qui lui arrive et se met à pleurer. Quoi de plus normal. Je vire mon "mec" de la chambre, je le supplie de laisser le petit tranquille, de partir. Une nouvelle dispute éclate à mon grand regret. Je calme mon fils, le rassure, le caline, on fini par s'endormir tout les deux.
Une fois de plus il eu une réaction qui me dépassais. Je ne le savais même pas capable d'une chose pareille. Ce mec déraille c'est pas possible d'être aussi débile. De s'en prendre au petit en plus sans raison comme si tout était de notre faute. Est ce qu'il réalise seulement??? Quoi penser ??? Quoi faire??? Une fois de plus je suis complétement désemparée face à ces réactions, face à la situation.
Il faut fuir de cet environnement nocif, de cet homme devenu toxique. Le père de mes enfants a perdu pieds. Est ce qu'il se demande seulement ce qu'il fait vivre au petit à ce moment là ? Je suis au bout de ma vie. Jamais je n'aurais imaginer ça. Ce n'est peut être qu'un cauchemard? Tu parle je vais vite être confronter à ce qui va être une bien triste réalité. Comment l'empêcher d'emmener les enfants? Comment les préservés? Comment? Comment? Comment?
Si tout pouvait seulement être simple, mais si ça l'était ça ne serrai pas la vie. Ca ne serrai pas ma vie. D'abord j'ai décidé de ne plus rien dire à mon "mec", vu ces réactions totalement, je ne trouve même pas de mots tellement c'est hallucinant. Ensuite faire en sorte qu'il soit le moins possible avec mes enfants, mais bon je bosse maintenant et je ne peux pas refuser de bosser les week end ou la nuit. J'ai besoin de ce boulot pour pouvoir partir d'ici. Prendre son mal en patience et ne plus rien dire. Eviter les conflits pour préserver les enfants, limiter au possible les sorties avec leur père. En gros essayer de limité la casse. Plus facile à dire qu'à faire. Je me demande comment tout gérer, je vais faire de mon mieux.
Les semaines se suivent et à mon grand regret se ressemblent. Empêcher mon fils de partir avec son père est une mission bien plus difficile que je le pensais. (rien n'est jamais facile). Et ça deviendra une source de conflit. Mais en dehors des conflits, des risques que cet homme prend avec mes enfants, ce qui me terrorise le plus c'est de voir mon petit homme changer, se perdre partager entre l'amour d'un père et celui d'une mère. Il finira par se perdre. Dans tout ce chaos c'est ce qui me fait le plus souffrir.
La souffrance de mon fils, de le voir se perdre dérivé et malheureux.
Chaque enfant réagit à sa façon. Mon fils commence à se montrer violant envers les autres enfants, ne travaille peu ou plus à l'école, provoque les adultes. Il est en permanence dans la contradiction, dans la provocation. Il souffre et me le fait bien comprendre. Et mes paroles ne suffissent plus à apaiser sa peine, son angoisse, sa tristesse. Le fait de braver l'interdit avec son père lui donne des ailes, une place qu'il ne devrait pas avoir à son âge.
Ma vie m'échappe, mon fils se perd et je suis là impuissante à ce carnage qu'est devenue notre vie. Je sais que la seule solution est de partir, de l'ôter de cet environnement nocif, de cette vie qui nous bouffe qui nous pourri. Mais je suis encore là .
Oh croyez moi c'est loin d'être un choix. Mais je ne voulais pas tirer mes gamins d'une galère pour les mettre dans une autre. Alors j'essai de prendre mon mal en patience, de faire les choses du mieux que je peux. J'ai décroché mon CDI, je cherche un appart, j'ai réussi à mettre un peu d'argent de côté. Mais les dégâts sont bien encrer et l'avenir ne sera pas aussi serein que je le voudrais. Je ne me fais même pas d'illusion. Pour protéger mon fils, j'ai pris la pire décision qu'une mère peut prendre, il va me détester pour ça mais je n'ai plus le choix. Après les vacances il va aller en internat, et ne rentrer que le week end. Je dois le protéger, il se met trop en danger. Et puis je suis épuisée de me bagarrer avec lui, avec son père. Epuisée d'arrêter de vivre, de respirer à chaque fois qu'ils partent. Terrorisée à l'idée qu'on vienne me prendre mes enfants à cause de mon incompétence à les protéger.
Voilà où j'en suis, on ne peut pas dire que j'ai avancé. Je ne peux que me blâmer.
Voilà le récit d'une vie qui part à la dérive....