Bonjour, félicitation pour la reprise en main !
Je vois que les dosages sont relativement forts et variés, mais entre nous, quelque part, ils n'ont rien de particulier pour ceux qui peuvent avoir d'autres types de consommation en tout genre et sans suivi, même l'
alcool...
Courage pour baisser encore la consommation résiduelle de
cocaïne. Ce type de produit peut avoir de forts effets déstabilisants et pour moi, son usage régulier n'est pas satisfaisant, trop de yoyo et de difficulté à avoir un bon repos.
Quand j'avais enfin pu baisser, très lentement, sur 4 à 5 ans, ma consommation de
méthadone et arrêter les antidépresseurs (ces derniers ne me servaient en fait à rien, sinon la croyance de pouvoir m'y raccrocher), j'ai retrouvé certaines sensations d'humeur positive, de vieilles sensations de mes vieux sentiments et un calme que les
opiacés m'avaient pourtant longtemps apporté (concentration, assurance en moi, anti-anxiété, pétillance mentale...).
C'est une très bonne chose de ne pas avoir besoin de recours aux anti-dépresseurs. Ce sont surtout eux qui m'avaient effacé une partie de ma sensibilité en me faisant oublier certains sentiments portant mes allants, et même le souvenir de ces sentiments souvent issu de l'enfance et du bon vieux temps. L'arrêt des antidépresseurs avait été un pas des plus décisifs, même si je m'étais permis de les arrêter du jour au lendemain (ce qui n'est pas conseillé). Ca m'avait créé des sensations bizarres, plutôt inconfortables, mais tenables, durant bien 6 mois, mais derrière, je sentais revenir mon potentiel émotionnel (et de bonnes émotions). Dans cet inconfort de l'arrêt brut des
AD, je sentais que je gagnais au change. Et je m'apercevais que j'avais tenu à maintenir leur prise durant tant d'années alors que je n'en avais en fait eu besoin que durant 3 mois de dépression réactionnelle.
Le
Concerta et la
Ritaline peuvent avoir dans une moindre mesure quelques effets aussi sur l'effacement ou la transformation de certains sentiments. La
cocaïne bien évidemment, et même encore plus ! Si on peut se passer de cette dernière drogue (c'est même conseillé !
), le méthylphénidate semble avoir une importance majeure dans ce traitement. J'aurais même tendance à dire qu'il est employé comme substitut aux anciens produits avant de pouvoir réussir à trouver une stabilité et peut-être pouvoir l'arrêter un jour ou l'autre. En prenant tout ton temps et en ne te sentant jamais contraint ni en ayant quoi que ce soit à te prouver (ou à d'autres). Si tu as un TDA/H, alors d'autant plus, aucune honte à continuer ce traitement, il est efficace. Et je peux témoigner qu'il a sauvé la vie sociale et professionnelle de plusieurs personnes dans mon entourage et ma famille. Bon, il ne rend pas pour autant intelligent ou plus futé, mais il a permis à bien du monde de retrouver une vie normale, et même parfois des rapports normaux (cordiaux, dégagés du stress, de confusions intellectuelles ou émotionnelles et des agitations) et sereins avec les autres.
Dans ton cas, il est possible que ce médicament te permette de réapprendre la sérénité, la confiance, les meilleurs processus pour parfaire tes analyses, les réussir, y mettre les bons sentiments et la bonne énergie. Et les juger, puis te juger de manière satisfaisante. Que tu sois dur, exigent ou pas dans tes jugements. Mais en tout cas que tu puisses te les approprier pleinement, autant que la
codéine m'avait permis de faire ce long travail sur moi (entre hyperactif, HPI, phobique social, victime du syndrome d'abandonnite, et un peu con aussi, mais mon exorciste, heu mon médecin, m'a rapidement dit que la médecine n'y pouvait pas grand-chose sur ce dernier point...^^). J'étais passé à la
substitution après avoir dérapé avec le
pavot à
opium qui était moins cher, alors que c'est bien la
codéine qui me convenait le mieux et que j'appréciais pour sa grande stabilité et sa très bonne efficacité, toujours aux mêmes doses. Avec le
pavot, ma consommation a plus que doublé en 8 mois seulement, ne m'apportait plus de satisfaction et je suis allé consulter.
Possible donc que dans quelques années, tu aies besoin de moins de recours aux médicaments. C'est juste une supposition, mais on sait que le TDA/H se corrige et s'améliore avec le temps grâce aux bonnes habitudes intellectuelles prises, acquises, avec les médicaments.
Courage et persévérance sur cette bonne voie ! A partir de là, le temps de prendre de bonnes habitudes, enlever les anciennes et acquérir une sérénité qui pourra permettre de ne plus avoir de béquille, se compte en années. 10 ans, c'est tout à fait commun. J'ai d'ailleurs fait 10 ans de
substitution (avec des produits plus durs que la
codéine...). Durant ce temps, c'est à toi d'apprendre à te connaitre (biologie, appétence...) et de savoir ce que les médicaments t'apportent et ce que tu pourras arrêter le temps venu.
Je pense que le méthylphénidate et les BZD marchent un peu de concert (je tente le jeu de mot, désolé, je suis HPI...^^) pour éviter certains effets secondaires et pallier quelques besoins acquis avec les
RC (stim et sédatifs). C'est certainement relativement propre à ton cas de les utiliser ensemble. Un jour, tu risques de ressentir que tu en as moins besoin (contrainte, effets secondaires...) et les médecins pourraient te proposer de baisser leurs doses ensemble. Mais tout ça ne sera à considérer que plus tard et s'il y a la possibilité de réduire les doses, cela viendra certainement spontanément de toi. Il faudra évidemment suivre les conseils et précautions des médecins. Je ne t'apprends rien !
Prends soin et merci pour ta sincérité et les témoignages que tu as apportés à la communauté !