Je tire un trait. 

Sur l'actualité, sur la parano grimpante actuelle...
Je tire un trait.

Sur les guéguerres stériles des politicards avides qui plombent le peuple au profit des nantis, sur le suffrage universel et la "démocratie" au sens actuel du terme, qui n'est juste que la dictature du plus gros possédant, du plus riche...
Je tire un trait.

Sur la sobriété, affreuse et froide, qui laisse entrevoir la déperdition de l'humanité, les dégâts qu'elle a engendré aux 4 coins du monde et la quasi-impossibilité de les réparer...
Je tire un trait.

Sur le fait de gagner ma croûte sans détruire et avec passion...
Je tire un trait.

Sur le fait d'arriver à vivre sans aide chimique au sein de ce monde malade et contagieux...
Je tire un trait.

A défaut de me saisir d'une arme de guerre et de faire un carnage sur tout et tous ceux dont la vénalité maladive et la soif de pouvoir font la déperdition du monde actuel...
Je tire un trait.

Je tire un trait sur tout ce qui fait le monde actuel et sur mon existence en tant qu'être humain. Comme des générations d'ermites avant moi, je me retire de toute vie sociale.
Tout en restant physiquement présent au sein du marasme absolu qu'est le monde actuel, je me retire, je ne vis et ne vivrai que par et pour la seule chose qui, à mon sens, donne encore un semblant de sens à "la vie" : l'art. Et plus précisément, la musique.

En bref, je tire un trait sur Hugo. Je ne suis plus qu'Organic Waves, mon ermitage sera mon studio ; mes synthés, et le dancefloor, mes antidépresseurs. Vivre uniquement pour ce moment magique, insaisissable, où tu es seul au milieu de milliers de gens, et où tu es seul maître du navire. Un faux-pas, une fausse note et c'est toute l'énergie construite depuis le début qui retombe comme un soufflé... Stressant, oui, mais extrêmement positif.

Le jour où il sera possible de se faire greffer un synthétiseur à la place des cordes vocales, je serai parmi les premiers.

edit : j'ai retiré la photo, j'avais pas capté que ma carte de bus était aussi visible