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La fille au coeur malade 



Portant ses vingts printemps lourds comme une vie pleine,
Son esprit dans le vent,  les yeux noyés de peine,
Les épaules saillantes,  abandonnées de chair,
Fredonnant une chanson dont elle n'avait que l'air...

Les bras croisés sur la table, portant sa tête,
Le regard dans le vide, elle balançait ses guêtres.
J'avais remarqué sa sublîme chevelure.
Sous cet air dévasté, subsistait une allure.

Elle avait un ami qui n'en avait aucun,
Qui étalait des lignes, tels de longs cheveux bruns,
Les ramenait ensuite en une épaisse mêche,
Renifflait puis sombrait dans des idées revêches...

Elle semblait le souffrir pour ne pas être seule.
Il n'était même pas l'ombre d'un être veule.
Ce n'était rien pour elle qu'un peu de compagnie,
Ou bien plus simplement son homme-pharmacie...

Depuis longtemps déjà on la savait perdue
Son corps avait grandi, mais dans son coeur fragile
Malgré les blouses blanches, les mains les plus habiles,
Les battements étaient de moins en moins tenus.

Je n'ai pas pu l'aider,  je n'ai pas su quoi dire.
Je lui parlais d'envie, de fougue et d'avenir!
Elle qui n'en avait pas, elle me regardait braire,
Fredonnant une chanson dont elle n'avait que l'air...

Écrit via zit

Catégorie : Poèmes - 27 avril 2020 à  23:42



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