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Une simple lubie... 



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Extrait de Métaphrén... (A ce stade, ce n'est même plus de l'expérimentation... : un récit étrange, une sorte de récit curieux/bariolé, hyper coloré, un beau bazar écrit sous substances, écrit sous décrochages... "certains naissent posthumes" comme aimait à le rappeler... un certain marcheur solitaire du 19ème siècle dans les cantons de Sils-Maria) Bon, c'est surement moins pire qu'une randonnée aux cotés d'un Fabrice Luchini : "blablablabla..." (mais tu veux/peux pas fermer ta gueule pour au moins deux secondes ?) big_smile


Suis-je en train de disjoncter ? Comment lever le pied sur la créativité randoom, hermétique, hors-sujet ? Pas mal de gens ont mon manuscrit entre leurs mains, peu le lisent et je peux le comprendre tout à fait : "on a pas que ça à faire, et tes néologismes, et ce monde que tu as imaginé sont incompréhensibles, c'est de la mauvaise S.F...(?)" Non ce n'est pas de la S.F, c'est de l'anticipation, un simple essai d'anticipation... juste un essai, juste un test, juste une esquisse... : l'idée de base étant l'invention d'une réalité-virtuelle (ou "augmentée") en guise de paix social (Du "pain et des jeux", version Huxley) et peut-être qu'un jour... je vais enfin pouvoir m'atteler au véritable projet que j'ai en tête...
XD

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[...] Au moyen de son contacteur temporal gauche et des données externes relatives à celles envoyées par son syntellite, Dinraw fut projeté… en lui-même. L’espace en accroissement se figea brusquement, durant dix secondes stagnantes équivalentes à une chute libre. Une plongée dans un entre-deux comatique s’exécuta. Hors des murs évaporés de son bloc, Dinraw s’ôta de son corps. En lévitation soudaine, de fortes impressions sensorielles s'emparèrent de lui : le sol aussi se désagrégeait. La nuit était totale. Telle une averse inopinée, les perspectives du lieu s’arrimaient brique par brique, infɵdés par infɵdés. Une fraîcheur nouvelle balaya l’aura de son avancée, dans un frisson agréable, créant de ce fait un champ sensitif étourdissant. La route se renouvelait, s’allongeait puis se prolongeait, elle était oblongue, son champ spacieux restait incalculable. Les rangées de réverbères éclairaient les façades des proches habitats assoupis. Plus loin encore, la démarcation entre ciel et terre touchée par les projectiles de son regard l’exalta au point qu’il s’identifia à Noé, affrontant les déchainements du Déluge-cyclique. Plus loin là-bas, sur les reliefs du constructile, s’érigeait un sommet simplement immense. Sa cime, en lieu et place des tours, courtisait des nuées rouges-orangées tout en projetant sur d'innombrables mètres les ombres froides de plusieurs phares fondus dans l'espace, fractionnés, plasmiques ou auréolés de faisceaux cristallisés, autour desquelles d'impressionnants bâtiments de lumière gravitaient, arpentés d’arches célestes anthracites et de kaïds, drones miniatures furtifs, métalliques-stridents - armes de destruction massive et solides gardiennes de ces lieux interdits. D’obscurs et vifs éclats d’ohtavan les reliaient une à une et s’éparpillaient au summum, à l'unisson des cirrus nuancés de tons polychromes.
Il était temps de voir plus loin, de laisser cette cascade visuelle l’entraîner. Il stagnait en cet air, avançait avec prudence, mais quand ses pieds frôlèrent de nouveau le sol, sa traversée commença. Aux alentours brusquement assombris se forma sans crier gare une ancienne bullville de son enfance, dans un espace de déserts, de fractions cycloniques et de quartiers abandonnés. Intégrées aux espaces-transférés du Grand-Est de la 2nd cyt-forteresse, les Plaines du Losange se dévoilèrent comme s’éparpillait un tapis de nuage autour d’un pic montagneux. La bullville s’ouvrit sous ses pieds comme l’ouïe soudainement assailli par un effet surround puissant. Plongée dans la nuit, ses bâtiments fléchés de tailles diverses, ses couleurs vertes-golden, ses parcs attractifs à thèmes, ses allées commerciales tapissées de magasins discount s’élevèrent de front. Reconnaissant les lieux, ce fut à cet instant que Dinraw bondit dans un élan prodigieux, s’éleva sur des dizaines de mètres, retomba avec allégresse et sauta de nouveau, dans une ivresse ravageuse. Tout s'accéléra brutalement, terriblement. Il rit à s'en rompre les cordes vocales, refrôla le sol et se précipita encore, retomba sur un toit de spatiogare, repartit de pleins pieds, franchit ensuite une cour d'école, où il décampa de plus belle. La vitesse insensée qui enserrait ses sauts cheminait en lui dans une entente d'enivrement, de chute enragée. Ainsi retombé sur l'abri d'un planeur, il s'agenouilla puis ferma les yeux, se persuadant presque que l'éternité de ce moment à part - restera éternité.
Alors il accéléra, mais cette fois en plus abrupt, où il toucha la réalisation, la compréhension de ses désirs inaccessibles. Tel l’indicible éther amovible propre aux rêves, Dinraw se souleva de nouveau, au plus lointain, au plus élevé. Des bonds frénétiques, prodigieux, le menant de ruelles désertes, genre coupe-gorges, en ruelles bondées de lueurs, de vitrines illuminées d’animations. Mais instantanément le paysage entier lui fut étranger. Plus rien ne fut reconnaissable, au vu des multiples plans visuels ouverts les uns sur les autres, la bullville s’était mutée en médiapole, les rails supraconducteurs, s’entrelaçant les uns aux autres dans les dédalles des avenues, en étaient la preuve. Dès lors, Dinraw sentit que quelqu'un le pourchassait. Il éclata de rire puis s'élança vers une énième place de transfert, où le saut suivant le mena sur un passage piéton élevé en triple-voie. Il contempla alentour l’avenue entière, le feu était au rouge : un G-Lisseur était à l’arrêt, flottant sur quatre centimètres, une W-latine noire aux vitres plasmiques. Dinraw avait déjà vu ce planeur, c’était l’un de ces véhicules détournés par la délivrance. Une jeune femme en sortit, le jaugea d’un œil sombre coloré de méfiance, puis se dirigea à son encontre.

– C’est toi Nil Dinraw ? s’écria-t-elle, traversant les quelques mètres le séparant de lui.

Ses traits étaient usés. Son énergie vitale paraissait lasse. Son regard témoignait clairement du pire, de l’horreur, ne décrochait plus d’un horizon qui sauve. Le désert urbain maintenait ses nitescences lointaines couplées aux mouvements sonores. Vêtue comme Dinraw d'une parka hydrofuge de camouflage, elle frôla sa paume sur le front du projeté.

– N’essaye pas de savoir si cela est vrai ou faux. Aucune interprétation n’est possible, aucune réponse universelle, aucune vérité éternelle. Il n’y a aucun mystère que l’humanité n’ait créée elle-même, murmura-t-elle.

Dinraw esquissait malgré tout un sourire, ce transfert était puissant.

– Je me nommais Enylam. Enylam Nadhir. J’ai été Ancestral Franc-Tireuse. J’avais un rôle à jouer dans la délivrance, dans les objectifs de destruction des médiapoles.

La jeune femme abaissa sa capuche. L’inquiétude vive de ses traits ne la rendait pas moins attrayante. Elle regarda alentour.

– Trop de mouchards ici. On monte, murmura-t-elle en posant sa main sur l’épaule de Dinraw.

Tous deux décollèrent du sol, s'élevant sur une quinzaine, une vingtaine, une quarantaine de mètres, dépassant le haut des gratte-ciels consolidés. La cité-pieuvre locale ressemblait des hauteurs à une tapisserie de braises, de débris étincelés. Une tapisserie encadrée et férocement tenue par les frontières altières de l'immense Rempart Anti-Flux méridien ; coupant distinctement les régions englouties de l'ouest, tel un colosse-lombric de béton arrogant, de ferrailles flexibles, de conduits dérivés, ou d’alliages plastiques récents. Dans ses artères urbaines circulaient des centaines de riverains Immergés, aux corps et aux êtres englobés de bullprotects informatives. Une fois l'engouffrement réalisé dans les limites stables de l'atmosphère, les deux intrus s'accrochèrent l'un à l'autre. Les ondulations du vent contournaient l’effluence de leurs mouvements. La fraîcheur était aussi étrange que tranquillisante. Dinraw aurait aimé croire que ce transfert était autre que seulement virtuel. Un mix de mélodies croissait dans son esprit, qui vaquait puis rechutait dans l’éphémère. 

– Donc tu as vu… tu reviens du continent-caché ? demanda-t-il de façon détachée.

L'Ancestral frôla encore le front de celui qui l’imaginait, ce qui fit office de réponse. Mais son silence ne faisait qu’approuver. Ses traits éprouvés, marqués par les épreuves, furent comme un impact brusque, désormais indélébile.

– Dinraw, le présent est un souvenir.
– Ça t’a capturé… c’est qui ça ?
– Un ordidroïde hautement évolué, lancé par un bloc insurgé. Un bloc qui a trouvé refuge jusqu’au paléozoïque. J'ai un message à transmettre de la part de ce passé terrestre. Ce passé parle avec nous.
– Un bloc… de machines ? Des Intelligences de Synthèse luttant contre des Intelligences de Synthèse ?
– Une terrible puissance combat la technosphère en désagrégation. J’ai vu cette puissance, de mes propres yeux. Dinraw, je n’existe plus.
– Est-ce que le prochain messie sera un homme-machine ?
– Non, je ne crois pas. Plutôt un patient zéro. Tiens, incorpore ce lien. Et explore-le. 

Enylam frôla de sa paume la nuque grainée de Dinraw.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il, sourcils froncés.
– La transmission des trajectoires distinctes de quatre personnes ordinaires, dont moi-même. Quatre personnes ayant menées des combats ordinaires, noyées dans des foules monolithiques ordinaires, broyées dans des technostructures ordinaires. Quatre personnes reliées au secret expérimental et stratégique le plus férocement gardé du dernier millénaire. Cette transmission aura pour toi l’effet d’un rêve lucide.

Le rictus incrédule que Dinraw esquissa à l’écoute de ces mots fit fermer les yeux de l’apparition. La tristesse résiliente de ses traits s’intensifia, et des ondes claires fragmentaient par instants son image.

– Tu te dis que j’exagère. Mais « seule l’exagération est vraie ». Nous ne sommes devenus les uns pour les autres que de mièvres hologrammes, de piteuses images. Ce sont belle et bien les technostructures qui façonnent l’individu.
– La clé ouverte à [[A]] ! C’est ça « le secret » ? Le vortex généré à [[A]] ?

Mais le corps, l'image, l'illusion d'Enylam se scindait presque définitivement - et avant de froidement disparaître, sa voix déjà lointaine émit dans un écho :

– La vision subjective humaine est contagieuse ; en rendant perceptible le réel, elle le crée.

Enylam disparut. Il ne restait qu’une brume atmosphérique viciée, calfeutrée en nuit lunaire d’étoiles trépassées. Dinraw gravitait seul maintenant. Un déchirement flagrant le tourmentait déjà. Il ferma fortement les yeux. Très fortement. [...]

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> visuel créé en 2017-2018, bien avant l’avènement du triomphalisme Musk et de X... > je ne fonctionne qu'à l'intuition, et je ne me cantonne qu'à "l’Échec des prophéties"... Tout ceci, toute cette merde, ne sont que des synchronicités. Des coïncidences parfois troublantes, mais rien d'autre...

Merci d'avance pour celles et ceux qui liront ce "machin": persévérance et Work in progress wink Sans substances, sans P/A (que je connais depuis 2013), ce récit n'existerait probablement pas...

Note de bas de page : DINRAW est un anagramme. Et il n'est pas difficile de savoir ce qu'il signifie...



Catégorie : Expérimental - Aujourd'hui à  14:59



Commentaires
#1 Posté par : Pesteux Aujourd'hui à  16:50

Suis-je en train de disjoncter ? Comment lever le pied sur la créativité randoom, hermétique, hors-sujet ?

Hey camarade ! Comment te le crier suffisamment fort ?


 
#2 Posté par : Nils1984 Aujourd'hui à  18:48

a écrit

Hey camarade ! Comment te le crier suffisamment fort ?

A design for life !!


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