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Le rdv chez l'addicto et la jouissance sous came 



J'avance en sifflotant dans les palettes chromatiques d'automne.
Un brouillard doux envoûte mes matins laborieux.

Biais de mécontentement dans mes écrits
Je ne marque pas quand je me réjouis
Alors les heures heureuses ne témoignent que de vides dans ce calepin virtuel

Et pourtant
Heureuse, je le suis.

Heureuse de suivre ma voie, en entendant pour une fois la légitimité de ma voix.
Oh combien Comblement régénérateur de marcher la tête haute sans se cacher à l'ombre des murs

Dans la lumière étincelante de ce début d'automne, illuminé par les rougeurs de mars les soirs et de l'halo rouge des feuillages diurnes.

Et ces marées d'octés ordonnés en bases de données n'y sont pas pour rien. Au contraire, ça a contribué à construire mon sourire.

Mais souriante, je me soucie d'une entrevue synchronisée dans mes agendas virtuels privés de G.

S'il y a une chose que je n'associe pas à un moment plaisant c'est le RDV avec l'addicto.

Pourtant, il est une personne à l'écoute. Nous échangeons sous des semblants d'humanité. Il doit avoir à peu près mon âge. Il est posé, n'affirme pas de vérités et adapte son discours en fonction du mien. Nous lisons des articles scientifiques pour répondre à mes questionnements, échangeons sur des fonctionnements de l'addicto.
Mais je ressens un jugement présent et pressant. Ça ne vient pas de sa personne, mais de l'institution qu'il personnifie.

Je ressens une épée de Damoclès m’incomber au-dessous de ma tête et de mes prescriptions. Il a le pouvoir de pouvoir signer ma tranquillité.
Certes, tout ne dépend pas d'une feuille en papier sécurisé.
Équilibrée dans mes prescriptions je vais bien. Je trame des possibilités futures, je m'éclate dans chaque instant. Et c'est un ensemble.
Mes jours se sont déshabillés de mes peurs revêtues d'angoisse.

Mêmes les matins où, en ayant oublié le traitement, je commençais doucement à frissonner, je rigolais de ma chaire de poule. J'en profitais pour me branler de plaisirs si immédiatement profonds. Au fond, je n'ai pas besoin de ces cachets pour aller bien.
Mais le fait d'avoir lutté pour les obtenir, d'y avoir accès maintenant me fortifie.
Un équilibre peut-être précaire, qui mélange opiacés et hormones.

Au comptoir des pharmacies, j'ai enlevé cette culpabilité qui complique les choses. Je pose des questions désintéressés sur le dossier médical partagé, sur les interactions entre molécules ou les moments de prise des médocs.

Catégorie : Carnet de bord - 28 août 2024 à  11:57



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