Les réseaux clandestins misent sur des emballages attrayants, la vente en ligne et des prix imbattables Les réseaux clandestins misent sur des emballages attrayants, la vente en ligne et des prix imbattables
Le crime organisé a sorti quelques tours de son sac pour garder la mainmise sur le lucratif marché du pot malgré la
légalisation de cette drogue depuis près de six mois.
Des groupes criminels ont même commencé à vendre de la
marijuana dans des sachets colorés et attrayants, copiés sur la mise en marché des produits de sa nouvelle concurrente légale, la Société québécoise du
cannabis (SQDC).
Une enquête sur les activités d’un réseau de contrebande de
tabac a récemment permis à des policiers de saisir une bonne quantité de ces emballages sous vide et frappés d’une mention « pour usage médical seulement ».On avait l'impression que ces beaux emballages venaient de la SQDC tellement c'était bien fait », a fait remarquer le commandant Paul Verreault, de la Division du crime organisé au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
on avait l'impression que ces beaux emballages venaient de la SQDC tellement c'était bien fait », a fait remarquer le commandant Paul Verreault, de la Division du crime organisé au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
On peut y lire les saveurs (doux, terreux, raisin...), les effets (détendu, heureux...) et le taux de
THC – l’élément psychoactif du
cannabis – des variétés de
cannabis contenues à l’intérieur des sachets. Un peu comme sur les emballages de produits vendus sur le marché légitime.
Les autorités croient que la présence d’un logo (SD) sur les sachets saisis vise à créer l’impression que ces produits proviennent d’un producteur autorisé.
Commandes sur Internet
Les trafiquants du marché souterrain, qui vendent leur pot 50 % moins cher que la SQDC, ont également développé de nouvelles méthodes ou perfectionné des recettes éprouvées afin d’améliorer leur « service à la clientèle ».
Les commandes de pot sur internet sont présentement en vogue, selon le commandant Verreault.
La vente en ligne sera d’ailleurs une priorité de la nouvelle brigade Accès
cannabis, composée de plusieurs corps policiers pour réprimer la production et la vente de
marijuana illégale à travers la province.
Au dépanneur
Les livraisons à domicile seraient également devenues monnaie courante pour les réseaux de distribution de « Québec Gold ».
Des groupes criminalisés utilisent aussi des commerces de l’économie légitime afin d’écouler leur
marijuana et de cibler leur clientèle. Et pas n’importe laquelle.
« On a récemment ouvert deux dossiers d'enquête où des dépanneurs qui sont situés à proximité d'une école se sont fait prendre à vendre du
cannabis à des jeunes », a déclaré le commandant Paul Verreault, du SPVM, en ajoutant que la répression de la vente de pot aux mineurs reste au sommet des priorités policières.
C’est toujours la pègre asiatique qui continue de contrôler la grande majorité de la production intérieure de
marijuana dans les régions de Montréal, de Laval et de Longueuil.
Plusieurs de ses producteurs ont même cultivé des milliers de plants illégalement après avoir réussi à obtenir des permis du ministère de la Santé du Canada les autorisant à cultiver du pot médicinal en toute légalité, a découvert le SPVM.
Ressources déplacées
À Montréal, le nombre de « maisons de pot » exploitées par ces cultivateurs d’origine vietnamienne et démantelées par la police a d’ailleurs diminué de façon drastique depuis 2010. Les ressources du SPVM se sont plutôt concentrées sur le trafic de drogues dures, la crise du
fentanyl et les crimes avec violence.
Marché noir Ces sachets colorés saisis lors d’une opération policière précisent les effets et les saveurs du pot qu’on trouve à l’intérieur.
SQDCLes emballages de
cannabis de la SQDC sont ornés du logo d’un producteur autorisé et d’une mise en garde sur les propriétés addictives de cette drogue.
17,2 grammes
Quantité moyenne de pot achetée de fournisseurs illégaux par les consommateurs, comparativement à 8,3 g sur le marché légal
49 % moins cher
Le prix moyen du gramme de pot des producteurs clandestins se vend 6,51 $, par rapport à 9,70 $ en vente légale.
79 % du marché
Les ménages canadiens ont dépensé 1,2 milliard $ en pot illégal lors des trois premiers mois suivant la
légalisation du
cannabis et 307 millions $ dans les points de vente.
--------------------------------------------------------------------------------
Au Québec, c’est moins cher
Le Québec est la province canadienne comptant la plus faible proportion d’adeptes du
cannabis parmi ses habitants, soit 13,6 %, comparativement à 21,6 % pour la Nouvelle-Écosse qui vient en tête de liste. Mais c’est au Québec que le prix du gramme de pot est le plus bas au pays, selon des données fournies à Statistique Canada par plusieurs centaines de consommateurs via l'application StatsCannabis, entre les 25 janvier et 26 mars 2019.
PRIX MOYEN DU GRAMME DE POT
(marchés légal, illégal et médical confondus)
Québec 5,85 $
Colombie-Britannique 6,91 $
Maritimes 7,16 $
Prairies 7,35 $
Ontario 7,45 $
Territoires Nord-Ouest/Yukon 10,99 $
Canada 6,91 $
source
www.journaldequebec.com