Nocturne car les idées viennent plus vite la nuit tombée, l’esprit altéré.
Quatrième histoire fictive avec instants autobiographiques, poétiques et idéologiques.
région parisienne — 2018
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Vêtu d’un tutu en kevlar, d’une cagoule, d’un pétard,
Très têtu sous xta, je magouille, coup d’éclat.
Pote tecla sur le trottoir, je suis perché en balançoire.
Picorer la dope oui-oui, comme par magie ca m’adoucit.
Petit oiseau de la nuit, c’est par envie que je m’envole vers l’oubli,
Ne rentrant que l’après midi, mon père me dis fils tu files d’ici.
Papa je sais c’est illicite, je m’attends pas à ce que tu me félicites.
Du coup je quitte le site, non sans rite mystique, car les toxiques, circulent encore dans mon sang avec un laisser passer diplomatique; je vais pas tenir longtemps. Les délires apocalyptiques se multiplient, se matérialisant sous forme d’hélicoptères et de murmures envahissant mon champ visuel-auditif.
Pupilles dilatées, dents serrées, joues creusées, yeux cernés.
Perdu, paumé, putain ca y est. Faut trouver un endroit ou caner.
Un 20 mètres carré, un sachet? Ca suffit a cacher un camé.
Même duper avec de la dure je perdure.
Trace de
ké. Addict, pas très saucé, sans drogue ne peut s’ambiancer.
Camel pastel, poudre, et fraises de Plougastel au menu.
Mes poumons noircis subissent l’industrie. Tendu.
Mes narines sont blanchies et brusquées. Sangsue.
Mais ma langue s’attendrie sur la sucrerie. Vendu.
Négligeant une mort certaine évitable, je procrastine le travail et les problèmes pour prioriser ma sécurité mentale.
Go la source. Pas plus tard qu’immédiatement.
Ce sera comme un passeport pro paradis. C’est absurde, quel étourdit.
Marcher vite, vite, vite. Des centaines de kilomètres s’il le faut. M’auto-convaincre que je ne suis pas discrètement harcelé par des requins avides de sang, de XMR et de jeunes méduses borderline à la dérive.
Outrepasser les hallucinations auditives et sensorielles qui alimentent l’anxiogène tapis en moi.
Ignorer ces plaques d’immatriculations et ces visages identiques se succédant dans ma vie. Ces petites phrases qui, hors contexte, semblent parfaire ma théorie paranoïaque.
Rentrer au spot natal pour mettre un terme à ce qui n’aurai jamais du commencer.
Du bien pour du mal ou du mal pour du bien? Ca n’a désormais plus d’importance.
…
Caressé par le vent marin Finistérien, dans une détente solitaire, le néant m’entoure.
Il n’y a qu’une fenêtre imaginaire, pleine de vautours.
J’y observe les actions subversives des responsables de la détresse mentale que j’éprouvais lorsque j’étais vivant.
Eclairé sur les sujets touchant au trafic, et sur la manière de s’habiller chic,
Je récoltait des données sur les dealers, ces anxieux malfaiteurs du bonheur,
Se bousculant sur l’asphalte tropicale, anormal, quasi-cannibal.
Les pires sont ceux qui à coup d’armes non létales intimident.
Fratricides, calomnieux, anxiogènes, la manipulation dissimulée est leur métier face à la décontraction contestataire ambiante d’une foule inconsciente qui est condamnée a se faire contrôler par une poignée d’antipathiques qui prennent un malin plaisir à lui vider les poches.
Cette catégorie de dealers est monopoliste: ils s’unissent, corrompent, investissent sur le long terme, capitalisent, globalisent, améliorent les technologies spécialisées à ce secteur d’activité jusqu’a l’établissement d’un monopole qui est controlé par la violence, l’intimidation et un service dit de « protection » de l’activité principale.
Si quelqu’un pose problèmes en soirée (flic ou dealer
présumé) il est repéré à l’aide des caméras, il est encerclé, avant d’être victime d’un injection discrète , et finalement il est infecté par il ne sait quoi, par il ne sait qui.
Pendant la période d’incubation, il est suivi et surveillé et ce jusqu’a ce que ce soit sûr qu’il ne posera plus problème.
C’est la face cachée du trafic nocturne que la plupart refusent d’admettre: le monopole, la concurrence, les zones grises entre organisateurs, dealers, équipes de sécurité, agents de police.
Attention aux monopolistes. A défaut de pouvoir se battre contre eux autant les ignorer et ne pas se mettre dans leur chemin. Ne commettez pas l'erreur des les étudier.
D’ailleurs le diagnostic est tombé. SPA