Il y a eu ces nuits sans sommeil.
De longues nuits à attendre.
Ces moments où l’on dit demain pour parler d’aujourd’hui.
Je me souviens, quand j’habitais dans ma maisonnette.
J’écoutais « La nuit n’en finit plus » de Petula Clark et « Les insomnies » de Barbara en boucle. Et puis, parfois, « Quand la ville dort » de Niagara.
Au petit matin, je guettais l’heure bleue.
Cette heure magique découverte dans un film de Rohmer « Quatre aventures de Reinette et Mirabelle ».
L’heure bleue, c’est une minute de silence, pendant laquelle les oiseaux de nuits se couchent, et les oiseaux de jours ne sont pas encore réveillés. C’est une minute où l’on entend plus rien, où tout est calme, si calme … C’est une minute suspendu.
L’heure bleue, c’est une minute d’entre-deux.
L’aurore, ou le crépuscule, c’est selon.
C’est aussi le titre d’une chanson de Françoise Hardy que j’aime aussi.
Il y a eu ces nuits solitaires, et ces nuits à cavaler dans tout Paris à la quête d’adrénaline…
Il y a eu ces nuits de rencontres, ces moments de tendresse achetée, avec des inconnus. Ce ne sont finalement pas de mauvais souvenirs, bien au contraire.
Il y a eu ces autres rencontres, à la fin. C’était contre rien, c’étaient des moments gratuits, de simple compagnie entre âmes solitaires et insomniaques.
Il y a eu ces nuits de fête, aussi. Ces nuits improbables à danser au Pigallion, ou chez Carmen. Chez Carmen. C’était magique.
Et puis, il y a mes nuits d’aujourd’hui.
Mes nuits en dents de scie.
Mes nuits sans sommeil qui croisent celles lourdes de trop de sommeil.
Je dors trop.
Je dors tout le temps.
J’ai tout le temps envie de dormir.
Je me fais la sensation d’être une grosse marmotte qui hiberne depuis des mois.
A présent ce sont les journées qui me semblent longues, et ce n’est plus le jour que j’attend mais le soir, pour pouvoir me coucher et rejoindre les bras de Morphée …
Je m’agace à trop dormir.
Alors, j’y reviens, parfois.
J’y retourne, à cette putain poudre de Perlinpinpin qui rend mes nuits éternelles.
J’ai bien essayé GC Forme cette semaine. Ce n’est pas pareil.
Bonne nuit.