Parfois je me pose des questions.
Et les réponses que je trouve sont décevantes. A chaque fois.
Ma vie a toujours été une longue route grisâtre, serpentant entre mes crises et mes excès.
Et moi je suis ce routier, qui navigue sur cette rivière de goudron en subissant les aléas qui découlent des directions que je choisis.
Sur le chemin je ne croise que peu de collègues, et ces derniers feraient tout pour me doubler, quitte à me causer des problèmes.
Plus j'avance sur cette route, et plus je me pose des questions sur l'arrivée.
Dans mon périple j'aperçois un croisement.
À gauche, je continue sur le même chemin, je croiserai encore des collègues mal intentionnés, et je continuerai à arpenter cette route grisâtre qui me déprime tant.
À droite, je change de direction, le ciel y serait plus clair et les couleurs plus vives. Et je ne croiserai plus de personnes malsaines.
C'est ainsi que ma décision fut prise.
A droite, le monde me paraît merveilleux.
La route est lisse, j'ai l'impression d'y flotter à bord d'un voilier.
Les feuilles des arbres dansent au rythme du chant des oiseaux, cela me donne le sourire.
Je continue à m'engouffrer dans cette direction sans savoir ce qui m'attend au bout.
J'ai toujours les mêmes questions en tête.
Mais je ne veux pas les écouter, je ne cherche plus de réponses. Je ne veux plus être déçu.
De nouvelles questions s'ajoutent, je le sens, mais je ne veux pas y prêter attention.
Alors j'accélère.
Je m'engouffre dans ce passage qui devient de moins en moins magnifique au fur et à mesure que je le traverse.
La route est lisse et monotone, les oiseaux font un bruit insupportable et les arbres ont des formes inquiétantes. La solitude m'envahit.
Le ciel s'obscurcit, les couleurs deviennent grisâtres.
Un gris plus sombre encore que celui du chemin que j'arpentai avant ce fameux croisement.
Et c'est ainsi que je me suis permis de me poser une seule question:
Ai-je bien fait de tourner à droite ?