Le
craving est le petit ange de gauche, la petite voix qui, crecendo, va envahir entièrement l'esprit celui qui puise dans tes plus grandes faiblesses,
Soudain apparaît cette petite flamme, j'essaie vainement de l’empêcher d'accaparer petit à petit mon esprit, mes désirs, mes vœux, mes besoins
Alors quand elle vient je dois me focaliser sur son côté sombre, me souvenir de sa malveillance, de sa férocité, de ses manipulations. Je sais que ce
craving va durer trente minutes, peut-être une heure. Puis il s’en ira… Et de nouveau, enfin, je pourrais réfléchir normalement.
Mais l'obsession, l'obsession c'est se donner les moyens, les moyens d'assouvir son vice.
L'obsession c'est retirer cinquante euros sur un compte à découvert, mentir à ses proches pour leur soutirer de l'argent, que tu n'a pas l'intention de leur rendre. Prétexter une consultation chez le médecin à tes parents.
L’obsession c'est dépenser, sans la moindre once de retenu, le peu d'argent qui devait te servir pour autre chose, de moins important, forcement. Et ce système de priorité, mis en place en l'espace d'une demie-seconde dans la tête d'un junkie, ne sera pas, ne serait-ce qu'une seule seconde remit en question durant le trajet, dans le bus, dans le métro, même une seconde avant la transaction... Il serait encore temps pourtant.
A la place l'esprit jubile, dans une excitation, où les tentacules épineuses du système de récompense éteint toutes les autres et où, le vice poussé à son paroxysme, dévoile une de ses pire visage