Catégorie : Témoignages - 05 juin 2018 à 11:46
1
groovie a écrit
Salut Janis
Tu es une personne tellement courageuse, tu m'impressionnes et je suis honoré de te lire, malgré tes déboirs tu combats et les masques sont bien pratique pour survivre oui c'est vrai. Mais as tu eu le choix de les porter? tu es une combattante, une guerrière alors lève la tête, redresse ces épaules et sois fière de toi, tu peux l'être crois moi... Tu as traversé la mer gelée des enmerdes tel un brise glace qui carbure au nucléaire.
Merci Groovie....je suis touchée...
Non j'ai pas vraiment eu d'autres choix que de les porter ces masques...enfin dès mon plus jeune âge, j'entendais certains "proches" dire que j'étais foutue avec les parents que j'avais...du coup...j'ai composé...foutue ça m'allait pas ...même si il y avait un peu de vrai dedans. Je me suis extrais de mon environnement et il a fallut que j'ai l'air "normale" (je déteste ce mot) pour là où j'allais désormais naviguer.
Je suis toujours étonnée que mon compagnon me boule pas...parce que honnêtement faut vivre avec moi...je suis souvent pas bien, enfin c'est pas simple. Ou que mes deux amis les plus proches me demandent toujours "ça va?" avec l air d'avoir la boule au ventre de ma réponse....
C'est aussi pour eux que j'ai fait la démarche de la psy qui voulait pas me suivre au début, genre "vous savez je suis psychiatre, je donne des traitements pas des thérapies"; puis elle m'a entendue. 8 mois qu'elle observe sans rien me proposer mais je sens qu'on arrive à une croisée...je veux plus être emprisonnée par un milliard d angoisses quotidiennes, la peur permanente.
groovie a écrit
Seulement on finit par oublier les formes de son "vrai visage"
Je suis content que tu ai décidé de jouer le jeu avec la psy et pas de se foutre de sa gueule en mentant sur tes consos massivement + tableau bisounours
allez courage janis, tu peux y arriver; regarde comme tu es forte !
Bon par contre il est intolérable que 'lon te frappe, entre les lésions, les acouphènes etc. Ne te laisse surtout pas faire
En fait j'ai choisi de jouer le jeu depuis septembre avec tout mon entourage, voilà tant pis...vomissements, sommeil en journée, semi-scarif (je m'écorche parfois...), j'ai tout montré, j'ai arrêté de cacher les choses...j'ai cherché des endroits où parler/écrire plus librement aussi, c'est comme ça que je suis arrivée ici^^ et sur PN. La psy je pense qu'elle m'aide à voir les choses autrement. Par exemple elle m a montré que j'endurais trop les situations sans rien dire, trop longtemps, que je prenais souvent pour normal ce qui ne l'est pas.
Pour le fils de mon compagnon, il a fait un transfert de sa mère sur moi, ;d'où les coups récents et les acou qui en ont découlés, mais j'ai aussi trop cru que je pouvais l'aider...j'y croyais à fond et je n'ai pas vu que même lui n'y croyais pas. L'enfer est pavé de bonnes intentions, j'ai été stupide.
groovie a écrit
Peut être que ce n'est pas le traitement qui taidera à t'en sortir
oeut être que ça ne fera pas la différence , que la solution n'est pas médicamenteuse mais sociale; personelle...
En tout cas , continue de "jouer le jeu"; les psy et leurs médocs ne peuvent pas grand chose pour nous, c'est nous qui faisons +90% du travail pour la plupart des cas
(tu n'es pas psychotique avec un besoin logique, précis, type neuroleptique et des troubles similaires à ceux d'un paragraphe du DSM V...)
a bientôt janis, je reviendrais prendre de tes nouvelles si tu ne nous en donnes pas :)
Sincèrement je sais pas où est la solution, en tout cas je continue à travailler sur moi pour tenter de dégager ce poison de la peur, de l'angoisse et je lutte contre les comportements compulsifs...bon ça c est pas aisé...parce que mes compulsions se posent sur n'importe quoi du moment que le niveau d angoisse baisse...ça peut être sur la nourriture, sur des dépenses inconsidérées, des écorchures, vraiment n'importe quoi.
Merci encore Groovie, t auras des nouvelles, je me sens bien ici^^
Merci j'adore JJ et particulièrement ce morceau par elle.
Anonyme1756 a écrit
Janis,
J'avais lu ton histoire et quand je vois que tu te poses la question de savoir si tu es inopérante, je suis à la limite de m'étouffer: il semble bien que tu as démontré le contraire.
Je vais faire ma psy à deux balles parce que c'est ce que tes écrits m'inspirent.
L'angoisse je la vois comme l'expression d'un conflit insoluble car posé dans les mauvais termes, eux-mêmes paradoxaux. Pourquoi une telle erreur? Probablement parce que redéfinir les termes consisterait à faire un deuil déstabilisant et au départ source d'angoisse majeure. Alors tu es coincée, le chemin sur lequel tu avances est terrifiant, mais envisager d'emprunter un autre chemin te le paraît encore davantage.
Coucou ILE, j'essaye de démontrer le contraire mais je ne suis pas arrivée à me construire une sérénité...c'est la cata de ce côté, je trimballe une peine infinie...je n'arrive pas à ne pas en vouloir à la petite fille qui n'a pas su se faire aimer, c'est complexe.
Oui c'est pas mal comme psy de comptoir^^: je ne peux pas envisager que ma mère soit tout simplement mauvaise....et pourtant...quand mon compagnon m'a rencontré, il a trouvé que j'avais pas mal de symptômes psy puis quelques années plus il a rencontré ma mère...et il a toujours remis en question le fait qu'elle ait juste un problème psy, il la pense vraiment mauvaise. Quant à mon père qu'il connait aussi....bref ça l'a réconcilié avec sa mère qu'il a trouvé fantastique du coup.
Je suis paumée d'une force....partagée entre l'amour que je leur porte, le sentiment d abandon même si concrètement je suis entourée, de perte, et la peur bloquante.
Anonyme1756 a écrit
Ce qui m'a frappée c'est qu'après toutes les carences que tu as subies et toutes les maltraitances dont tu as souffert dans l'enfance, tu trouvais encore une excuse au bourreau. L'excuse c'est certainement rassurant jusqu'à un certain point, celui où elle est de trop. Et si aucune excuse, absolument aucune excuse n'était recevable? Et si tout cela était intolérable, et si tu avais le droit d'en être révoltée? Et si tu étais dans ton bon droit de penser que non seulement bien entendu tu ne méritais pas cela mais qu'en plus c'était criminel? Qu'il n'y avait pas irresponsabilité pénale? Et on pourrait aller plus loin.
Je ne veux pas te bousculer, tout en sachant que certainement je ne peux faire autrement, je voudrais juste te suggérer que ce qui paraît inexplicable l'est souvent pour de bonnes raisons : on ne cherche pas l'explication au bon endroit. Et après on risque d'emprunter un ersatz de solution au mauvais endroit : ADs, anxiolytiques, etc.
Take care,
ILE
Déjà j'ai compris que les drogues n'y étaient pour rien, ma mère a abusé d un milliard de trucs mais son fond est plutôt noir....je vis avec ses menaces de mort quotidiennes, elle a passé des années à m'expliquer comment elle me tuerait et quand j'ai fait mes TS (plusieurs en fait), c'est comme si je réalisais son programme. Le syndrome Aurore je l'appelle parce qu'Aurore dans le conte se pique au rouet juste parce qu'elle est programmée à le faire par la sorcière, ça peut paraitre idiot mais ça colle je trouve.
Puis la santé, ma colopathie est due au fait qu'elle m a bourré de laxatifs violents durant toute mon enfance (dulcolax sur un enfant c 'est pas top)...puis les vomissements, elle m'a toujours traité de grosse et les coups....bref....tout ceci forme une sacrée prison mentale...contre laquelle je lutte en permanence...dans ma vie pro, avec mes filles que j'aime par dessus tout, mon compagnon pour qui je voudrais être plus stable.
Les médicaments peuvent être une béquille...une aide ...même si le travail sera personnelle oui.
Prends soin de toi aussi Ile :)
Janis
janis a écrit
Coucou ILE, j'essaye de démontrer le contraire mais je ne suis pas arrivée à me construire une sérénité...c'est la cata de ce côté, je trimballe une peine infinie...je n'arrive pas à ne pas en vouloir à la petite fille qui n'a pas su se faire aimer, c'est complexe.
Bien entendu je n'entendais pas nier ou minimiser tes angoisses ou ta difficulté à être, ni même la menace que cela peut constituer pour ton équilibre actuel, mais tes écrits traduisent non seulement que sur bien d'autres points tu es parfaitement fonctionnelle mais encore que tu disposes de forces intérieures qui t'ont permis de surmonter l'adversité pour en arriver là, alors que c'était loin d'être gagné d'avance. Cela force l'admiration.
Comment en vouloir à cette petite fille parfaitement innocente? Totalement innocente de n'avoir pas été aimée? Qui méritait absolument d'être aimée? Si tu n'as pas été aimée par ta mère, tu n'y es absolument pour rien.
janis a écrit
Oui c'est pas mal comme psy de comptoir^^: je ne peux pas envisager que ma mère soit tout simplement mauvaise....et pourtant...quand mon compagnon m'a rencontré, il a trouvé que j'avais pas mal de symptômes psy puis quelques années plus il a rencontré ma mère...et il a toujours remis en question le fait qu'elle ait juste un problème psy, il la pense vraiment mauvaise. Quant à mon père qu'il connait aussi....bref ça l'a réconcilié avec sa mère qu'il a trouvé fantastique du coup.
Je suis paumée d'une force....partagée entre l'amour que je leur porte, le sentiment d abandon même si concrètement je suis entourée, de perte, et la peur bloquante.
Seule avec ta mère, dans un grand isolement affectif, avec un entourage, enseignants, camarades de classe, reste de la famille, certainement déconcerté, aveugle ou impuissant, même torturée (je vois ce que tu avais décris comme de la torture), tu n'avais probablement personne d'autre à aimer, alors peut-être as-tu une forme de syndrome de Stockholm, par instinct de survie?
Ton histoire me parle parce qu'elle fait écho puissance 100 à ce que j'ai pu connaître et que je me suis penchée sur ces choses-là. Mais je suis incapable de me souvenir avoir aimé ma mère. Si c'est le cas, cela remonte trop loin, a été écrasé par le temps. Peut-être que c'était facile pour moi parce que j'avais un père, certes complice et défaillant, mais au fond de lui aimant et que je savais le reconnaître lorsque cela se manifestait. Alors très tôt j'ai résisté, mon sens de la justice s'est exacerbé, et ainsi je suis devenue le bouc-émissaire. Je ne comprenais pas le pourquoi du comment, la répétition, l'acharnement, le harcèlement, l'absence d'issue, les non-sens, je ne voyais pas la manipulation, je n'envisageais pas l'intentionnalité consciente de faire souffrir, j'imaginais une forme d'incompatibilité d'humeur, éventuellement une forme de maladie inconnue, mais je ne cédais pas, je ne pouvais pas céder, il en allait de ma santé mentale, je continuais à résister aux assaults continuels tout en travailllant à me donner les moyens de m'enfuir dès que possible dans les meilleures conditions. M'évader dans la lecture, la musique, l'étude, le sport, les amis, la quête incessante de l'amitié parfaite, d'un l'alter ego, dès le primaire. Le départ fut tardif, beaucoup trop tardif, mais il ne subsistait alors plus aucune dépendance.
Ne pas se sentir coupable ne résout pas tout, parce qu'on reste conditionné, parce qu'on n'a pas appris à gérer les conflits normalement, parce que l'absence d'affection maternelle n'éduque pas au discernement relationnel, parce qu'on a du donner du sens à des comportements imcompréhensibles qu'on ne savait identifier comme inadmissibles, parce qu'on est familiarisé avec l'anormal, qu'en conséquence on n'est pas toujours à l'aise avec la normalité, et qu'on reste soumis au risque d'attribution erronée face aux comportement des tiers.
Néanmoins il me semble que de ne pas m'être sentie fautive et coupable de façon générale, de n'avoir jamais pensé une seconde que je méritais ce que j'endurais, m'en être tenue à ma propre perception et interprétation de la réalité et avoir refusé de faire miennes celles des autres lorsqu'elles choquaient mon entendement, m'a énormément aidée.
Je veux juste te dire que c'est aussi possible de ne pas aimer sa mère (et/ou son père), sans culpabilité, avec une immense tristesse, un énorme sentiment de gâchis, un passage par pertes et profits, et si cela ne constitue en rien une solution en soi, ce peut être une étape vers la réhabilitation de soi-même. Aimer ceux qui méritent ton amour, ne le trahissent pas, et te manifestent le leur: ton compagnon, tes enfants, d'autres personnes, mais pas ceux qui retournent l'amour que tu leur portes contre toi pour te poignarder.
janis a écrit
Déjà j'ai compris que les drogues n'y étaient pour rien, ma mère a abusé d un milliard de trucs mais son fond est plutôt noir....je vis avec ses menaces de mort quotidiennes, elle a passé des années à m'expliquer comment elle me tuerait et quand j'ai fait mes TS (plusieurs en fait), c'est comme si je réalisais son programme. Le syndrome Aurore je l'appelle parce qu'Aurore dans le conte se pique au rouet juste parce qu'elle est programmée à le faire par la sorcière, ça peut paraitre idiot mais ça colle je trouve.
Puis la santé, ma colopathie est due au fait qu'elle m a bourré de laxatifs violents durant toute mon enfance (dulcolax sur un enfant c 'est pas top)...puis les vomissements, elle m'a toujours traité de grosse et les coups....bref....tout ceci forme une sacrée prison mentale...contre laquelle je lutte en permanence...dans ma vie pro, avec mes filles que j'aime par dessus tout, mon compagnon pour quoi je voudrais être plus stable.
Les prédictions qui se réalisent... De ton côté tu ne peux pas renoncer à cette idée d'amour malgré tous les signes contraires, dans cette quête perpétuellement frustrée tu espères qu'au moment où ta vie est en jeu cet amour maternel sous-jacent va enfin se manifester sans ambiguité aucune, tu frôles la mort dans un sursaut ultime et désespéré pour enfin obtenir la confirmation de cet amour maternel. Mais ton espoir est déçu, et en l'absence de confirmation plutôt que d'infirmer la croyance, tu ne conclus pas, tu justifies, tu pardonnes peut-être, tu continues d'aimer, de vouloir sauver. Alors cela t'empêche aussi de te défaire de toutes ces représentations mensongères de toi-même dont on t'a bombardée, que tu étais ceci ou cela; c'est difficile de disqualifier certains propos si l'on ne disqualifie pas la personne qui les a prononcés où qu'on ne remet pas à sa place le contexte dans lequel ils ont été prononcés.
janis a écrit
Les médicaments peuvent être une béquille...une aide ...même le travail sera personnelle oui.
Bien entendu, si les médicaments peuvent t'aider le temps de sortir de prison, à condition de ne pas les laisser t'y maintenir...
janis a écrit
Prends soin de toi aussi Ile :)
Janis
Merci Janis, j'essaye....
Anonyme1756 a écrit
Comment en vouloir à cette petite fille parfaitement innocente? Totalement innocente de n'avoir pas été aimée? Qui méritait absolument d'être aimée? Si tu n'as pas été aimée par ta mère, tu n'y es absolument pour rien.
Merci.....
Anonyme1756 a écrit
Seule avec ta mère, dans un grand isolement affectif, avec un entourage, enseignants, camarades de classe, reste de la famille, certainement déconcerté, aveugle ou impuissant, même torturée (je vois ce que tu avais décris comme de la torture), tu n'avais probablement personne d'autre à aimer, alors peut-être as-tu une forme de syndrome de Stockholm, par instinct de survie?
J'ai déjà pensé au syndrome de Stockholm mais je n'étais pas kidnappée....et oui nous étions très isolées, elle nous isolait énormément....me donnait pas mal de lysanxia, et autres pour que je me taise, ou de la beuh, du shit etc. Après la famille, la pensait cinglée et se tenait éloignée. En gros ses parents lui donnaient des sous mais ne se mêlaient pas trop de notre vie. A l'école, j'étais extrêmement sauvage et à cette époque on ne cherchait pas forcément à savoir ce qui se passait chez vous.
Anonyme1756 a écrit
Ton histoire me parle parce qu'elle fait écho puissance 100 à ce que j'ai pu connaître et que je me suis penchée sur ces choses-là. Mais je suis incapable de me souvenir avoir aimé ma mère. Si c'est le cas, cela remonte trop loin, a été écrasé par le temps. Peut-être que c'était facile pour moi parce que j'avais un père, certes complice et défaillant, mais au fond de lui aimant et que je savais le reconnaître lorsque cela se manifestait. Alors très tôt j'ai résisté, mon sens de la justice s'est exacerbé, et ainsi je suis devenue le bouc-émissaire. Je ne comprenais pas le pourquoi du comment, la répétition, l'acharnement, le harcèlement, l'absence d'issue, les non-sens, je ne voyais pas la manipulation, je n'envisageais pas l'intentionnalité consciente de faire souffrir, j'imaginais une forme d'incompatibilité d'humeur, éventuellement une forme de maladie inconnue, mais je ne cédais pas, je ne pouvais pas céder, il en allait de ma santé mentale, je continuais à résister aux assaults continuels tout en travailllant à me donner les moyens de m'enfuir dès que possible dans les meilleures conditions. M'évader dans la lecture, la musique, l'étude, le sport, les amis, la quête incessante de l'amitié parfaite, d'un l'alter ego, dès le primaire. Le départ fut tardif, beaucoup trop tardif, mais il ne subsistait alors plus aucune dépendance.
Ne pas se sentir coupable ne résout pas tout, parce qu'on reste conditionné, parce qu'on n'a pas appris à gérer les conflits normalement, parce que l'absence d'affection maternelle n'éduque pas au discernement relationnel, parce qu'on a du donner du sens à des comportements imcompréhensibles qu'on ne savait identifier comme inadmissibles, parce qu'on est familiarisé avec l'anormal, qu'en conséquence on n'est pas toujours à l'aise avec la normalité, et qu'on reste soumis au risque d'attribution erronée face aux comportement des tiers.
Néanmoins il me semble que de ne pas m'être sentie fautive et coupable de façon générale, de n'avoir jamais pensé une seconde que je méritais ce que j'endurais, m'en être tenue à ma propre perception et interprétation de la réalité et avoir refusé de faire miennes celles des autres lorsqu'elles choquaient mon entendement, m'a énormément aidée.
Je veux juste te dire que c'est aussi possible de ne pas aimer sa mère (et/ou son père), sans culpabilité, avec une immense tristesse, un énorme sentiment de gâchis, un passage par pertes et profits, et si cela ne constitue en rien une solution en soi, ce peut être une étape vers la réhabilitation de soi-même. Aimer ceux qui méritent ton amour, ne le trahissent pas, et te manifestent le leur: ton compagnon, tes enfants, d'autres personnes, mais pas ceux qui retournent l'amour que tu leur portes contre toi pour te poignarder.
Oui tu as su conserver une distance...une justesse d'appréhension de ce qui est bien et mal, même dans ton regard d'enfant.
Et tu avais ton papa même avec ses failles. Ce qui m'épate c'est que tu ais su te détacher de toute culpabilité.
J'étais très seule avec elle, et très dépendante. et puis j'avais peur....tout le temps...des coups, de mourir, qu'elle me mette la tête sous l'eau dans la baignoire...et d'un tas de choses.
Après je ne sais pas si c'est bien de le dire mais je souhaitais souvent que ça s arrête et qu'elle meurt...juste un épisode...je me lève, j'ai 8 ans (je crois) et elle est inconsciente, je me dis "voilà c est fini, je vais plus vivre avec elle", les pompiers viennent (je les appelle), l'emmènent, mon grand pere me récupère et 2 jours plus tard il me ramène chez elle. C'est ce jour là que j'ai compris que personne ne ferait rien.
Tu manies magnifiquement les mots et les sentiments qui s'y attachent Ile.
Ce que tu dis sur le droit à ne pas aimer sa mère (ou son père) me parle...et c'est vrai que c 'est un amour masochiste si on y réfléchit, mais je vais au bout de l'idée, la mère que je n'ai pas eue me manque, j'aime la maman que j'ai eu jusqu'à l'âge de 5 ans.
La culpabilité que je ressens c'est surtout de n'être jamais arrivée à la sortir de là. J'ai essayé jusqu'à il y a peu.
Dans le fond je sais que je ne méritais pas ces actes, mais alors la colère me gagne, contre elle, contre notre entourage passif et inutile. Des fois ça me submerge.
Anonyme1756 a écrit
Les prédictions qui se réalisent... De ton côté tu ne peux pas renoncer à cette idée d'amour malgré tous les signes contraires, dans cette quête perpétuellement frustrée tu espères qu'au moment où ta vie est en jeu cet amour maternel sous-jacent va enfin se manifester sans ambiguité aucune, tu frôles la mort dans un sursaut ultime et désespéré pour enfin obtenir la confirmation de cet amour maternel. Mais ton espoir est déçu, et en l'absence de confirmation plutôt que d'infirmer la croyance, tu ne conclus pas, tu justifies, tu pardonnes peut-être, tu continues d'aimer, de vouloir sauver. Alors cela t'empêche aussi de te défaire de toutes ces représentations mensongères de toi-même dont on t'a bombardée, que tu étais ceci ou cela; c'est difficile de disqualifier certains propos si l'on ne disqualifie pas la personne qui les a prononcés où qu'on ne remet pas à sa place le contexte dans lequel ils ont été prononcés.
Quand je te lis et quand je revois tout ce qui s'est passé, je me dis que vraiment c'est moins elle que j'aime, que la maman qui s'est délitée à partir de mes 5 ans. Mais oui je n'avais jamais vu ça comme ça mais me mettre en danger est une façon de l'appeler....alors ça n'a jamais marché....mais inconsciemment....
Non seulement c'est difficile de disqualifier ses propos mais en plus cette enfance a fait de moi une adulte un peu inadaptée. donc quelque part ses propos ont été rejoints par une certaine réalité. Même si je n'ai jamais voulu abandonner la quête , alors pas du bonheur car ce serait trop douloureux mais d'une relative quiétude intérieure.
Anonyme1756 a écrit
Merci Janis, j'essaye....
Ta profondeur d'esprit est magnifique, ta sensibilité et la façon que tu as de la faire passer sont comme la chaleur et la douceur d'un rayon de soleil.
janis a écrit
J'ai déjà pensé au syndrome de Stockholm mais je n'étais pas kidnappée....et oui nous étions très isolées, elle nous isolait énormément....me donnait pas mal de lysanxia, et autres pour que je me taise, ou de la beuh, du shit etc. Après la famille, la pensait cinglée et se tenait éloignée. En gros ses parents lui donnaient des sous mais ne se mêlaient pas trop de notre vie. A l'école, j'étais extrêmement sauvage et à cette époque on ne cherchait pas forcément à savoir ce qui se passait chez vous.
Pas physiquement kidnappée, pas totalement cloîtrée, mais prise dans un huis-clos avec une mère toute-puissante dont seuls des adultes extérieurs et vigilants auraient pu te faire sortir. Peut-être as-tu essayé de parler, de te confier mais l'on n'en a pas tiré les conséquences. Ou alors peut-être avais-tu trop peur, participais-tu à maquiller les apparences en espérant qu'on verrait au travers du masque. Et puis si tes grands-parents eux-mêmes ne réagissaient pas, comment pouvais-tu espérer que les autres s'en mêlent? Enfant, dépendante, tu restais prisonnière.
janis a écrit
Oui tu as su conserver une distance...une justesse d'appréhension de ce qui est bien et mal, même dans ton regard d'enfant.
Et tu avais ton papa même avec ses failles. Ce qui m'épate c'est que tu ais su te détacher de toute culpabilité.
C'est peut-être le fruit de mon éducation catholique... Le bien et le mal étaient clairement définis dans mon enfance et cependant toujours pervertis par ma mère. Mon père était très respectueux et observant des règles, trop certainement, mais les repères étaient proprement fixés.
Oui, je peux faire le lien avec toi, entrevoir beaucoup de choses, mais je n'irais pas prétendre que je peux comprendre, car je n'ai jamais subi de sévices physiques (juste quelques coups), ma vie n'a jamais été directement en danger même si j'aurais pu sombrer dans ce qui me semblait la folie. Après tout j'ai eu la possibilité de survivre sans me soumettre à mon bourreau et c'est énorme. J'ai l'impression que pendant très longtemps cette possibilité t'était refusée.
janis a écrit
J'étais très seule avec elle, et très dépendante. et puis j'avais peur....tout le temps...des coups, de mourir, qu'elle me mette la tête sous l'eau dans la baignoire...et d'un tas de choses.
Je suis heureuse que tu puisses écrire cela même si c'est douloureux à lire.
janis a écrit
Après je ne sais pas si c'est bien de le dire mais je souhaitais souvent que ça s arrête et qu'elle meurt...juste un épisode...je me lève, j'ai 8 ans (je crois) et elle est inconsciente, je me dis "voilà c est fini, je vais plus vivre avec elle", les pompiers viennent (je les appelle), l'emmènent, mon grand pere me récupère et 2 jours plus tard il me ramène chez elle. C'est ce jour là que j'ai compris que personne ne ferait rien.
Oui, c'est bien de le dire. Tu viens de raconter la menace qui pesait sur toi, les coups, les simulacres de noyade, la peur... C'est normal d'avoir peur quand sa vie est en danger, c'est normal de vouloir cesser d'avoir peur, c'est normal de vouloir se sentir en sécurité pour ne plus vivre la peur au ventre.
Comme c'était ta mère qui était le danger et qui te faisait peur, que tu étais condamnée à vivre avec elle, le seul moyen d'éliminer le danger c'était que ta mère disparaisse. La pulsion de survie.
Oui, tu as dû te sentir terriblement seule et abandonnée que l'on t'ait renvoyée chez ta mère. Défaillance des grands-parents, défaillance des services sociaux; c'est facile après d'en vouloir au monde entier ou de perdre confiance en les autres. Tu vis un enfer et le reste du monde par son inertie, quelle qu'en soit la cause, nie cette réalité. Il ne reste que toi pour la vivre et le savoir. Peut-être te reste-t-il alors suffisamment de forces pour longuement pleurer à chaudes larmes et t'auto-réconforter, ou bien cela même t'est-il refusé?
janis a écrit
Ce que tu dis sur le droit à ne pas aimer sa mère (ou son père) me parle...et c'est vrai que c 'est un amour masochiste si on y réfléchit, mais je vais au bout de l'idée, la mère que je n'ai pas eue me manque, j'aime la maman que j'ai eu jusqu'à l'âge de 5 ans.
La culpabilité que je ressens c'est surtout de n'être jamais arrivée à la sortir de là. J'ai essayé jusqu'à il y a peu.
Dans le fond je sais que je ne méritais pas ces actes, mais alors la colère me gagne, contre elle, contre notre entourage passif et inutile. Des fois ça me submerge.
Les parents... Même si l'on voulait leur dénier la qualité de parent parce qu'ils n'ont pas tenu leur rôle, ont abusé du lien, on ne peut la leur nier car ce serait nier sa propre réalité issue de la relation parent-enfant: c'est arrivé parce qu'ils (dé)tenaient le rôle de parent et qu'on était l'enfant.
C'est plus juste de dire comme tu l'écris que la mère que tu n'as pas eue te manque. J'ai pensé, je pourrais dire la même chose.
Le propre de ce genre de parent c'est de ne pas répondre aux besoins de l'enfant (ou de le faire de façon aléatoire, imprévisible et stressante) et d'en revanche attendre ou exiger l'inverse. Petit à petit tu apprends qu'il est vain d'exprimer tes besoins, tu te conditionnes à les taire, tu te domestiques à anticiper et satisfaire les besoins propres du parent insatiable. Les rôles sont complètement renversés. Comme le pari qu'en retour de l'attention que tu lui portes elle fera attention à toi. Tu t'es sentie responsable de ta mère dès 5 ou 6 ans. C'est ancré en toi. C'est ainsi aussi que votre relation a fonctionné et qu'elle a continué de fonctionner, presqu'automatiquement. Ce n'était pas ton rôle à l'époque; aujourd'hui au vu du passé on ne peut pas te l'imposer. On souhaiterait plutôt t'en délivrer, pour que tu te consacres à devenir ta propre mère en quelque sorte, t'occupe de toi-même en même temps que tu t'occupes de tes enfants.
Reconnaître ses émotions, accepter ses sentiments, les laisser s'exprimer sans jugement, sans censure, sans culpabilité c'est une première étape. S'autoriser à être en colère, attribuer les torts sans indulgence, se laisser submerger comme tu le dis. Il faut que cela sorte. Par la suite être en colère à l'idée qu'on ait le pouvoir de te mettre en colère. Identifier les limites à ne pas dépasser, les situations auxquelles ne pas s'exposer pour ne pas être renvoyée à tout ce passé. Garder cette colère légitime sous contrôle au fond de soi, que ce ne soit pas elle qui prenne le contrôle de ta vie. Poser des limites aux autres, s'imposer à soi-même de prendre soin de soi, de ne pas aller poser le pied en terrain miné où l'on ne contrôle plus rien.
janis a écrit
Quand je te lis et quand je revois tout ce qui s'est passé, je me dis que vraiment c'est moins elle que j'aime, que la maman qui s'est délitée à partir de mes 5 ans. Mais oui je n'avais jamais vu ça comme ça mais me mettre en danger est une façon de l'appeler....alors ça n'a jamais marché....mais inconsciemment....
Non seulement c'est difficile de disqualifier ses propos mais en plus cette enfance a fait de moi une adulte un peu inadaptée. donc quelque part ses propos ont été rejoints par une certaine réalité. Même si je n'ai jamais voulu abandonner la quête , alors pas du bonheur car ce serait trop douloureux mais d'une relative quiétude intérieure.
Je pense que tu aimes une image rassurante et réconfortante qui reste belle dans ton esprit, un beau souvenir comme un aperçu de bonheur, que tu as poursuivi le reste de ta vie. Le jardin d'Eden. Belle motivation à vivre tant qu'elle ne t'entraîne pas dans une quête impossible : ressusciter un mirage.
Partiellement inadaptée, oui, puisque tu le dis, mais tu reconnais comment tu l'es devenue malgré toi, c'est important déjà pour admettre ensuite que tu n'es pas figée dans le marbre, qu'il n'y a pas de fatalité, qu'il est possible de se rééduquer, de progresser, qu'il n'est pas trop tard pour apprendre à corriger ses propres dysfonctionnements qui ne sont en général qu'une adaptation à un contexte extraordinaire donné qui perd toute efficacité dans un contexte différent et régi par d'autres règles; inadaptation qui toutefois peut t'influencer, si tu n'entreprends pas cette démarche de "rééducation", à rechercher sans cesse des environnements compatibles avec ton adaptation mais pas avec ton épanouissement.
Je te souhaite un entretien serein et productif demain avec ta psy.
Amicalement,
ILE
Anonyme1756 a écrit
J
Peut-être as-tu essayé de parler, de te confier mais l'on n'en a pas tiré les conséquences. Ou alors peut-être avais-tu trop peur, participais-tu à maquiller les apparences en espérant qu'on verrait au travers du masque. Et puis si tes grands-parents eux-mêmes ne réagissaient pas, comment pouvais-tu espérer que les autres s'en mêlent? Enfant, dépendante, tu restais prisonnière.
J'ai essayé de parler aux parents de mon père qui lui était parti très loin sans me reconnaître, mais eux je les voyais, et comme j'étais techniquement une "batarde", juridiquement ils n'ont rien tentés.
Anonyme1756 a écrit
J
Oui, je peux faire le lien avec toi, entrevoir beaucoup de choses, mais je n'irais pas prétendre que je peux comprendre, car je n'ai jamais subi de sévices physiques (juste quelques coups), ma vie n'a jamais été directement en danger même si j'aurais pu sombrer dans ce qui me semblait la folie. Après tout j'ai eu la possibilité de survivre sans me soumettre à mon bourreau et c'est énorme. J'ai l'impression que pendant très longtemps cette possibilité t'était refusée.
oh là là oui j'ai faillit sombrer dans la folie...ts, alcool, perdition, mon début de vie post-ado n'a pas été simple. Je devais tout redécouvrir....puis ma mère me faisait croire que des esprits voulaient me tuer, qu'elle m'en protégeait, enfin tu vois c était vraiment pas simple et même si j'ai essayé de de vite faire la part des choses, on va dire que l'entrée dans la vie non colorée par sa folie et sa noirceur, a était folklo.
Anonyme1756 a écrit
J
Oui, c'est bien de le dire. Tu viens de raconter la menace qui pesait sur toi, les coups, les simulacres de noyade, la peur... C'est normal d'avoir peur quand sa vie est en danger, c'est normal de vouloir cesser d'avoir peur, c'est normal de vouloir se sentir en sécurité pour ne plus vivre la peur au ventre.
Comme c'était ta mère qui était le danger et qui te faisait peur, que tu étais condamnée à vivre avec elle, le seul moyen d'éliminer le danger c'était que ta mère disparaisse. La pulsion de survie.
Oui, tu as dû te sentir terriblement seule et abandonnée que l'on t'ait renvoyée chez ta mère. Défaillance des grands-parents, défaillance des services sociaux; c'est facile après d'en vouloir au monde entier ou de perdre confiance en les autres. Tu vis un enfer et le reste du monde par son inertie, quelle qu'en soit la cause, nie cette réalité. Il ne reste que toi pour la vivre et le savoir. Peut-être te reste-t-il alors suffisamment de forces pour longuement pleurer à chaudes larmes et t'auto-réconforter, ou bien cela même t'est-il refusé?
Je suis interloquée d'à quel point tu arrives à te projeter dans un environnement et à en transcrire les sentiments, les enjeux psychologiques et émotionnels aussi. Alors en fait, tout ce qui est émotions de l'époque, j'ai oublié, je sais c'est idiot. J ai accès aux émotions d aujourd hui, aux angoisses (trop cool) mais pas aux émotions de l'époque...je les imagine bloquées derrière un rideau et ça me va...les douleurs je ne les ressens jamais comme à l'époque, c'est compliqué à expliquer, c'est distancié...
Anonyme1756 a écrit
J Tu t'es sentie responsable de ta mère dès 5 ou 6 ans. C'est ancré en toi. C'est ainsi aussi que votre relation a fonctionné et qu'elle a continué de fonctionner, presqu'automatiquement.
Je suis bluffée, c'est tout à fait comme ça que ça c est mis en place. Je cuisinais, faisais les courses à 7 ans dans le quartier, etc....
Anonyme1756 a écrit
Reconnaître ses émotions, accepter ses sentiments, les laisser s'exprimer sans jugement, sans censure, sans culpabilité c'est une première étape. S'autoriser à être en colère, attribuer les torts sans indulgence, se laisser submerger comme tu le dis. Il faut que cela sorte. Par la suite être en colère à l'idée qu'on ait le pouvoir de te mettre en colère. Identifier les limites à ne pas dépasser, les situations auxquelles ne pas s'exposer pour ne pas être renvoyée à tout ce passé. Garder cette colère légitime sous contrôle au fond de soi, que ce ne soit pas elle qui prenne le contrôle de ta vie. Poser des limites aux autres, s'imposer à soi-même de prendre soin de soi, de ne pas aller poser le pied en terrain miné où l'on ne contrôle plus rien.
Là c est plus compliqué, les émotions de l'époque sont verrouillées, par contre j'ai eu quelques problèmes de violence plus jeune, mais jamais sur les gens , sur les choses et sur moi.
Anonyme1756 a écrit
Partiellement inadaptée, oui, puisque tu le dis, mais tu reconnais comment tu l'es devenue malgré toi, c'est important déjà pour admettre ensuite que tu n'es pas figée dans le marbre, qu'il n'y a pas de fatalité, qu'il est possible de se rééduquer, de progresser, qu'il n'est pas trop tard pour apprendre à corriger ses propres dysfonctionnements qui ne sont en général qu'une adaptation à un contexte extraordinaire donné qui perd toute efficacité dans un contexte différent et régi par d'autres règles; inadaptation qui toutefois peut t'influencer, si tu n'entreprends pas cette démarche de "rééducation", à rechercher sans cesse des environnements compatibles avec ton adaptation mais pas avec ton épanouissement.
A méditer; particulièrement la dernière phrase, je n'avais jamais vu ça comme ça, merci ILE.
Je te souhaite un entretien serein et productif demain avec ta psy: oui j'ai imprimé mon tableau d'humeur, hum il est ....éloquent...et je verrai ce qu'elle en dit. pour une psy qui ne fait jamais de thérapie non pharmaco, elle est pas mal.
Amicalement à toi aussi ILE
janis a écrit
Je suis interloquée d'à quel point tu arrives à te projeter dans un environnement et à en transcrire les sentiments, les enjeux psychologiques et émotionnels aussi. Alors en fait, tout ce qui est émotions de l'époque, j'ai oublié, je sais c'est idiot. J ai accès aux émotions d aujourd hui, aux angoisses (trop cool) mais pas aux émotions de l'époque...je les imagine bloquées derrière un rideau et ça me va...les douleurs je ne les ressens jamais comme à l'époque, c'est compliqué à expliquer, c'est distancié...
Ce que j'arrive à percevoir, ce n'est pas le fruit du hasard; j'en ai déjà livré un aperçu, mais je ne vais pas entrer dans les détails du pourquoi du comment. Arrive toutefois le moment où je pénètre en territoire inconnu : celui où pas le moindre soulagement émotionnel n'est possible, où tout se fige.
Tu te souviens des faits, pas de tes émotions de l'époque. Cela ne me semble pas idiot ou quoi que ce soit. C'est possible que tu les ai bloquées à l'époque déjà, comme une anesthésie post-traumatique, eventuellement doublée d'une amnésie qui se prolongerait. Etre soumis à un niveau de stress ponctuel extrêmement intense, ou y être soumis de façon répétée, et pire, les deux combinés, va avoir des effets complexes, qu'ils se manifestent immédiatement suite aux évènements, ou à plus, voire beaucoup plus, long terme.
janis a écrit
Là c est plus compliqué, les émotions de l'époque sont verrouillées, par contre j'ai eu quelques problèmes de violence plus jeune, mais jamais sur les gens , sur les choses et sur moi.
Je pensais au présent en fait, au sentiment de colère qui peut surgir, soit quand tu es confrontée à des schémas qui se répètent avec les mêmes personnes ou d'autres, soit quand tu poses un regard rétrospectif et distancié sur le passé et que ça remonte.
Ces expressions de violence retournée contre les objets et toi-même c'est probablement la conséquence du verrouillage de tes émotions.
janis a écrit
A méditer; particulièrement la dernière phrase, je n'avais jamais vu ça comme ça, merci ILE.
Oui, c'est le plus important.
janis a écrit
Oui j'ai imprimé mon tableau d'humeur, hum il est ....éloquent...et je verrai ce qu'elle en dit. pour une psy qui ne fait jamais de thérapie non pharmaco, elle est pas mal.
Un distributeur d'ordonnances, mais pas automatique!
Ratounette a écrit
T'es une sacrée warrior, discréte mais warrior quand même !
Respect, je serais bien incapable de faire preuve d'autant de lucidité.
(les AD, je les ais à peu près testé, ça a marché moyen quand ça aggravait pas mon problème !)
Je trouve que tu as beaucoup d'amour en toi et d'empathie.
Je ne peux que souhaiter que tu laisse tout ce tas de bouserie qui te pourrit la vie, si je trouve de la sérénité, je tâcherai de trouver le moyen de fabriquer des pilulles pour t'en refiler.
Encore une fois, je te trouve très très courageuse, Sista.
(moi j'ai la chance de n'avoir plus ni père ni mère donc plus de viols et de Münschausen par procuration de la part de ma mère).
Respect à toi ( et à tou-ses les personnes qui commentent !)
Merci ratounette!
Des pilules de sérénité? J'adore l'idée, je prends^^
Prends soin de toi
Janis