(désolé, gros racontage de vie incoming)
J'avais parlé, dans mon premier article ici, de comment je pensais aux
opiacés/opioides en permanence après une consommation volée à mes grands parents, et comment j'avais continué à voler des cachets à ma famille pendant quelques mois. Après quelques heures d'apprentissage, j'ai résolu le problème du manque de stock en accédant au dark net. Et la, ça a été Noël.
Dans un premier temps, l'approvisionnement a été difficile. J'habite chez mes parents et si les livraisons d'un site en 8 sont facilement prévisible chez moi (3 jours œuvres, ni plus, ni moins) les délais postaux du
dw sont plus aléatoires. J'ai tenu 4 mois avec du
kratom et l'unique plaquette de
dihydrocodeine que j'avais commandée. Après, les
cravings ont passé. Alors, la question ne se posait plus.
Le problème avec les
opiacés, c'est que même quand les
cravings disparaissent, Ils reviennent, incidieusement, des que les choses ne vont pas bien dans ma vie. Ce qui est compliquée étant donnée que je suis atteinte d'une forme de dépression anxieuse chronique. J'ai dû reprendre d'un emploi et, face à la perspective insoutenable du suicide, je suis retournée vers les
opiacés. J'habite seule cette fois, je me sens prête à assumer les conséquences légales de mes actions. Alors, commander sur le
dw, c'est un peu commander sur Amazon. Pas besoin d'aller fréquenter des dealers ou quoi que ce soit d'autre.
Depuis le début, les
opiacés me terrifient. Malgré tout, ils exercent une sorte de fascination dont je n'arrive pas à me sortir. Même en prenant mes médicaments et en suivant ma thérapie, j'ai toujours du mal à affronter la réalité. Avec eux, elle devient supportable, ce qui m'effraie encore plus. Je sais maintenant quel pouvoir ils ont. Les personnes qui en meurent. Ceux qui perdent tout. Je me demande combien de temps, avant que cela devienne mon cas ?
Que ce soit avec les benzos ou les opis, je suis étonnée à quel point l'addiction peut être clean, insidieuse. J'ai tout caché dans une petite boîte mignonne. Mes amis adorent, ils ne savent pas qu'en plus de mes cachets prescrits, j'en ai mis d'autre, acquis illégalement. Ma famille ne sait pas non plus. Mon copain ignore tout. Le pire, c'est que je fous ma vie en l'air, et ne pense même pas à arrêter. Comment arriver à accorder de l'importance au reste, quand on a déjà échoué à se sortir de sa dépression, que chaque endroit devient notre enfer personnel ? Je pense qu'au fond, j'ai juste besoin d'isolement et de réconfort.