15 Janvier 2021
On est vendredi, début d’après-midi, il fait super beau, c’est la première fois depuis longtemps. Je suis de bonne humeur, je médite mais me retrouve bloqué en quelque sorte. Je me dis que c’est peut-être l’occasion de retester de la DMT et vérifier si le soleil joue sur l’impact des visuels.
Je mets 50mg dans la pipe. Je prends la première taffe, super bien d’ailleurs. J’ai compris la technique, il suffit de tirer doucement au début puis progressivement, tirer de plus en plus fort. Je souffle et pas mal de fumée sort. Je sens déjà les vibrations en moi. Je prends la deuxième taffe. En même temps, j’aperçois un nuage de fumée se refléter face à la fenêtre et reste en suspension. C’est magnifique. Je souffle la deuxième et le nuage s’agrandit. Je sais déjà qu’il y aura une percée à partir de maintenant. Je prends la troisième mais la sens à peine. Je ferme les yeux. L’image de ma fenêtre, qui me fait face, reste imprimé. Très rapidement, celle-ci disparait vers le haut. Je descends. Je suis propulsé directement à travers terre. Je me retrouve au centre de la Terre, dans le noyau même. Je voyage très vite à travers ce monde fractal, avec des formes géométriques biologiques qui semblent infinis. Par je ne sais quel moyen, je transperce ce monde fractal, principalement composé de noir et d’orange, et je me retrouve dans l’autre dimension. Dans l’autre monde. Celui que je n’ai pas revu depuis août dernier, lors de mon deuxième trip. C’est un monde vivant, avec aucune limite, complètement anti-dimensionnel. Les couleurs sont absolument incroyables et profondes. Les gens, les formes, les textures, tout est juste parfait. Les gens vivent leurs vies tranquillement. Je flotte à travers ce monde jusqu’à ce je me fasse accueillir (comme d’habitude). Je sens cette présence féminine, qui m’agrippe, qui prend mon âme et me fait visiter. Je ne suis plus sur Terre, je suis complètement avec eux. Il est presque impossible pour moi, ou même quiconque, de décrire ce que j’ai pu voir, alors que pourtant c’est tout ce que j’ai envie. Il y a beaucoup trop de détails. Tout ce que je peux dire que c’est que la sensation est extrêmement intense mais fabuleuse à la fois. L’acouphène était de retour et ne me posait pas de problème, il me servait de balance en quelque sorte.
Bref, je me retrouve alors à un moment donné dans une sorte d’église je pense, tout ce que je sais, c’est que les murs étaient blancs, et qu’il y avait ce sentiment de sainteté. Et d’un coup j’avais un choix à faire, je devais décider d’aller à gauche, un monde qui semblait sombre, mais qui rejetait néanmoins aucune négativité, ou alors aller à droite, et continuer à visiter le monde dans lequel je suis. Un homme, très grand, vêtu de vert passe devant et en même temps au-dessus de moi. Je n’arrivais pas à me décider et finalement je décide de lâcher prise, et je l’ai senti physiquement. L’acouphène disparait, mes muscles se relâchent, mon cœur ralentit. Et je passe entre les jambes de l’homme et je vais tout droit. Je me rends compte que finalement on n’est pas obligé de décider, il suffit juste de se laisser guider. L’univers sait ce qu’il fait, et il faut lui faire confiance. Je continue mon trip, évidemment je ne me souviens plus de tout en détail alors que j’écris ce trip report seulement une heure et demie après (ce qui est d’ailleurs la première fois que j’en écris un aussi rapidement, sûrement sous peur de tout oublier). J’arrive en suspension, et cette présence féminine du début se rapproche de moi, même si elle n’est pas exactement physique par rapport à tout le reste. Avec sa tête, elle fait tourner ma tête vers la gauche. Ce que je fais aussi dans la vraie vie, première fois où je bouge d’ailleurs. Et là, on s’est tout de suite compris. Elle me fait comprendre qu’elle est là, qu’elle est toujours là, que de son monde elle entre en contact avec le nôtre. L’autre monde est toujours présent, toujours avec nous. Elle nous guide de là-haut. Une fois qu’on était d’accord elle et moi, elle me prend d’un coup et me mets sur une sorte de véhicule et tente de m’emmener le plus loin possible. Elle veut me montrer d’autre monde, d’autre dimension. On est extrêmement heureux tout les deux. Je me sentais en pure extase à ce moment. Puis les visuels se dissipent. Elle s’en rend compte et ralentit. Elle me dépose à terre, sur la Terre.
Je reviens à moi très rapidement. Mes yeux veulent s’ouvrir. Il fait trop lumineux. Je referme les yeux et je me repose un peu. Je me détends, j’apprécie le reste du trip non visuel. Je rouvre les yeux et regarde les nuages, le paysage, les couleurs… Je me remets à penser aux visuels, en tout cas ceux dont je me souviens et une légère euphorie survient. C’est normal, je suis complètement stupéfait. Je ne m’attendais pas à tout ça. C’était extrêmement satisfaisant. Je joue ensuite avec les phosphènes qui restent imprimés sur ma rétine et sont vachement plus accentués. J’ai envie de parler de ce trip pendant des heures, mais en même temps je ne me souviens que de la moitié. Même si on oublie une partie, ou des parties, tout ceci reste ancré en nous, pour toujours. J’ai beaucoup appris à travers ce trip. Rien ne nous sépare de l’autre monde. On est toujours en pure harmonie et en coalition avec la conscience. On ne fait qu’un avec tout, même avec ce qui n’est pas physique. Je pourrais continuer de faire l’éloge des visuels, qui sont très stimulants et denses, surtout en termes de couleur (beaucoup d’orange, de vert et de violet, saupoudré de paillettes aux reflets arc-en-ciel) mais le plus important je pense est la sensation qu’on a durant le trip, comment on le gère, et ce que ce trip nous dit, nous communique. On est submergé dans beaucoup d’émotions différentes, aucunes négatives. Et on ressort satisfait, ébahi, éblouit, confus, prêt à recommencer à vivre en quelque sorte. J’ai peur d’avoir oublié beaucoup de détails et je vais sûrement revenir sur ce TR dès que je me souviens mieux de différentes choses. Tout s’est déroulé si vite et en même temps le trip a pris son temps. C’est fascinant. D’ailleurs je m’étais pris une quatrième taffe en revenant ici, mais elle n’avait aucun effet, c’était inutile.
Autre petite chose avant que j’oublie, je sais que c’est notre esprit qui crée ce monde dans lequel on voyage sous DMT. Mais je ne comprends pas comment, et je l’ai sûrement déjà dit dans un autre TR. C’est impossible pour notre imagination de créer quelque chose qui n’est pas de ce monde. On est limité avec ce que l’on a déjà, on ne peut pas volontairement aller au-delà de nos frontières. Par exemple une idée qui est conçu dans notre temps est une idée qui peut être exécuté dans notre temps. Et pourtant ici, sous DMT tout est hors de ce monde, et en même temps on se rend compte qu’un monde que l’on crée est un monde qui existe.
Après le trip, j’étais bien plus joyeux, je me suis mis du Grateful Dead en boucle, alors que je n’en écoute jamais d’habitude, j’ai mangé léger, juste un petit sandwich salade-tomates. J’avais à peine envie de fumer. Je me suis baladé dans la forêt, histoire de profiter du soleil. Je suis bien, je suis en paix, et ça fait beaucoup de bien. D'ailleurs, je ne sais pas si le fait de l’avoir fait l’estomac vide a aussi joué un grand rôle pour atteindre la percée. Trip fait cette fois-ci vers 14h, et non 16h.
Et pour conclure, finalement oui, le soleil a bien un impact sur le trip. Il nous ouvre les portes plus facilement.
Catégorie : Trip Report - 06 février 2021 à 17:45
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