Parlez-vous de vos consommations à vos proches ?

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IsadoraD femme
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Hello à tous,

Encore une fois je suis curieuse de connaître les témoignages des consommateurs...

J’aimerais savoir si vous parlez de vos consommations ?
A qui vous en parlez ? (Famille, amoureux, amis, collègues ...) ?
Comment cette parole est arrivée : si vous en avez toujours parlé , s’il y a eu un « moment de révélation , et si oui comment il est arrivé ?
Comment vous vivez le fait que votre entourage le sache ? (Est ce qu’ils consomment eux même ?)

Et si vous n’en parlez pas, pourquoi ?
Et comment vous le vivez ? Est ce que ça vous manque ou pas ?

Voilà plein de questions que je me pose, encore une fois par simple curiosité, pour connaître les histoires des autres.

Pour ma part , je consomme actuellement entre 6 et 8g de coke en sniff par mois.
J’ai commencé en 2016 dans un cadre festif et suite à la première prise j’en avais parlé à mes amies proches (non consommatrice).

Les fois suivantes je n’en ai pas parlé, seuls les amis avec qui j’avais consommé étaient donc au courant.
Au bout de quelques mois ma conso est devenue très régulière et solitaire, et du coup là je n’en parlais plus à personne. Seuls 2 mecs que je voyais en soirée (individuellement) pour taper étaient donc au courant de ma conso. C’était devenu des potes de « nuits blanches ». Ils savaient vaguement que je consommais aussi toute seule. Mais je minimisais même auprès d’eux mes consos, toujours par sentiment de honte, donnant l’impression que ces soirées se prolongeant jusqu’a l’apres midi du lendemain autour d’une table dans le noir, était un moment privilégié que je ne partageais qu’avec eux.

J’ai commencé à voir une psy et j’ai mis 6 mois avant de lui en parler car j’etais dans un grand déni et le fait que personne ne le sache me donnait l’impression que ça n’existait pas vraiment.
A l’epoque j’avais même plusieurs dealers et j’alternais pour qu’aucun ne se rende compte que j’avais une conso quasi quotidienne.
Même auprès des dealers j’avais honte, je faisais croire que j’avais une fête ou que je retrouvais des amis pour qu’ils ne sachent pas que j’etais juste complètement accro et que j.allais tout m’enfiler en solo chez moi ! Alors qu’ils devaient bien s’en foutre mais bon !

mars 2017
J’ai eu beaucoup de mal à verbaliser « j’ai un problème avec la coke » à ma psy. Je me souviens tellement de ce moment, c’etait tellement dur a sortir, à dire, de m’entendre dire ca, de donner cette confidence à quelqu’un.

Une fois que je lui ai dit , il y a comme un truc qui s’est libéré .
Ça a été dur, mais j’ai pu en parler à une amie très proche, puis à une autre. Comme j’avais décidé d’aller dans un centre, j’en ai parlé à ma mère , sur les conseils de mes amies et de ma psy. Elles m’ont convaincues en me disant qu’elle allait être une alliée, un soutien.
Je l’ai donc dit « si je ne vais pas bien c’est que je prends de la drogue »
Le souvenir de ce moment est horrible , elle m’a complètement rejeté , ma mère habituellement si calme à littéralement Pété un cable , c’etait trop pour elle.
Je suis allée habiter chez ma tante, avant d’aller dans un centre.
L’info a circulé , la famille, tantes , cousins etc ont été mis au courant.
,
Personne ne s’etait douté de rien même si j’etais en dépression depuis des mois.
Personne n'avait rien vu. Ils tombaient tous de haut.

Bref je saute plusieurs épisodes car sinon je vais encore écrire une tartine.
Je fais donc une grosse ellipse pour arriver à la période actuelle.

J’ai arrêté pendant 8 mois et pendant cette période d’arret je parlais ouvertement de cette période de dépendance , avec distance, comme une période bel et bien terminée et derrière mois.

J’ai recommencé en janvier et en 5 mois ma conso est redevenue assez régulière.
Toujours dans un contexte solitaire sauf rares exceptions.
J’ai parlé de mes 2 premières prises à une amie proche mais c'est tout.
Je suis suivie par une psy dans un csapa depuis mars et une psychiatre depuis un an et demie.
Mais à part elles personne n'est au courant de ma rechute.
Je continue d’en parler occasionnellement à mes amies proches mais comme appartenant au passé et elles ne savent pas que je consomme de nouveau régulièrement.

J’en ai repris en soirée avec des connaissances à qui j’ai dit que je consommais occasionnellement. Mais ils pensent que ma conso se résume donc à une trace ou deux tous les deux mois.

Si  je pose cette question c’est que le fait d’en parler aux proches me questionne pas mal .
Et notamment ma difficulté à en parler.
D’un côté je n’en ressens pas le besoin car je pense que ça ne m’apportera rien si ce n’est de sentir l'inquiétude et l'incompréhension de ceux qui m’aiment , ce qui sera surtout une source de stress supplémentaire .
C était le cas la première fois et cela me faisait encore plis culpabiliser et je ressentais une pression pour leur faire plaisir, qui prenait plus de place que ma propre motivation à changer .

Et d’un côté je souffre de devoir mentir, jouer un double jeu, prétexter des allergies quand je suis enrhumée a force d’avoie trop tapée , prétexter une insomnie bizarre quand je suis exténuée par ma nuit blanche .
Une des choses que j’ai le plus aimée pendant ces 8 mois d’arret, c’etait la sensation d’etre vraie, honnête , présente avec les autres et dans ce que je faisais.
Maintenant j’ai l’impression d’etre tout le temps dans le mensonge, qu’ils ne me connaissent pas vraiment.
Même si je sais que cette consommation ne me résume pas et que si, ils me connaissent bien même s’ils n’ont pas cette information , ça me turlupine quand même pas mal.

Et donc je voulais savoir quels étaient vos ressentis et histoires par rapport à tout ça .

Je ne sais pas si certains ont vu le film « Mais vous êtes fou? »


Pas encore vu, j’attends le streaming, mais ça m’interesse de le voir justement car il aborde le sujet de cacher son addiction à ses proches

Voilà voilà

Merci d'avance pour vos réponses smile
Et désolée pour les fautes ou longueurs, vous vous doutez que je n’ecris pas ce message matinal en buvant un café ...

Dernière modification par IsadoraD (01 juin 2019 à  06:58)


Tout ce qui monte redescend.
Sauf Laïka.

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janis femme
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Coucou EmmaMerlin,

Alors l'usage des psychédéliques est quelque chose que je partage avec mon compagnon donc nous en parlons tout à fait librement. J'ai également un ami avec qui j'en parle à tous moments.

Par contre, en dehors de ce cercle très restreint, je n'en parle même pas à ma psy, ce qui est j'en conviens une erreur…. Mais je trouve qu'il est difficile, dès qu'on aborde ce type de sujet, de lire le jugement dans le regard d'autrui. C'est compliqué de pouvoir s'ouvrir à des personnes soit qui n'y connaissent rien, soient qui ont des a priori gros comme des camions.

Je suis très lâche en fait maintenant que j'y pense. J'aime bien aussi avoir des jardins secrets, quand on me connait, à toute époque, et sur différentes thématiques, ça fait partie de ma vie.

Bises
Janis

J'ai pour me guérir du jugement des autres, toute la distance qui me sépare de moi-même

A. Artaud

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CoachMigui homme
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On voit la culpabilisation que ta famille t'a fait ressentir... Et le fait que tu sois passé comme une merde aux yeux ça me fait dire que c'est normal que tu hésites à mentir ou pas. Et c'est effectivement une mauvaise situation à ce niveau ou tu es car on voit que tu aimerais juste être honnête avec ceux que tu aimes.

Tu n'es pas une sous-merde parce que tu as des consos. Tu ne vaux pas moins que les autres personnes de ta famille pour ça, ils n'ont pas à s'énerver pour toi là dessus surtout si tu es majeure et indépendante.

La phrase qui me tique c'est: " Je l’ai donc dit « si je ne vais pas bien c’est que je prends de la drogue »" .

As-tu déjà pensé au fait que c'était peut-être l'inverse ? Que si l'excès de drogue peut entraîner divers problèmes (argent, relations avec la famille), c'est surtout que tu as d'autres problèmes qui t'amènent à chercher du réconfort quelque part d'autre ?
C'est une possibilité qu'il faut réfléchir, car souvent une consommation abusive de quoi que ce soit est plutôt un symptôme d'un autre problème !


Je t'envoie du courage en tout cas, j'ai jamais eu a cacher mes consos à qui que ce soit, et les gens avec qui je me suis dis que je devais peut-être cacher mes consos bah finalement je les ai sorti de ma vie et heureusement c'était des personnes avec qui je me porte très bien sans eux. Bien sûr quand c'est la famille c'est plus compliqué et c'est pour ça que je t'envoie mon soutient, en tout cas je te souhaite de trouver de l'acceptation car tu n'es pas un monstre car tu consommes et c'est très important que tu l'entendes. Car quand on a été endoctriné toute notre vie à penser que le statut de consommateur nous rendait des sous-hommes/femmes, eh bah c'est dur de sortir de ces clichés. Et vu la réaction de ta mère je pense qu'elle est vraiment pas mal dans cette pensée (faute de connaissance sûrement pas parce que c'est une mauvaise personne), et c'est donc normal que toi-même tu t'appliques certains de ces stéréotypes sur toi et que ça t'amène de la culpabilité (ce qui n'aide pas à diminuer tes consos et les accepter et créé donc un cercle vicieux).

Je pense que dans un premier temps, il serait bon de travailler sur cette culpabilité que la société et la famille t'apportent. La culpabilité c'est très souvent une émotion toxique qui empêche d'avancer et aide pas à préparer un meilleur futur.

Hésite pas à nous écrire ici, tu trouveras une oreille attentive et on va pas te juger ! Ca peut aider dans un premier temps pour apprendre à s'accepter. Mais ça a été le cas en tout cas ! :)

Merci du partage ! /coach drogue-peace

Si tu médites et que le diable arrive, fais méditer le diable.
Gurdjieff

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Daane-El homme
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Salut,

Moi j'adore me défoncer depuis très longtemps, j'ai toujours aimer cela et même au pire du pire il n'a jamais été question d'arrêter de me retourner le cerveau.

Ma petite histoire, ma famille sait que je consomme divers produits psychoactifs régulièrement mais le sujet est tabou.

Ma première conjointe qui consommait seulement de l'alcool ne l'a pas su tout de suite car je croyais qu'il fallait le cacher et quand elle l'a su, elle ne m'a pas fait tout un flan pour ça et on a pu vivre tranquillement ensemble pendant sept ans et avoir un enfant en plus des trois qu'elle avait déjà. Nous nous sommes séparés (nous n'étions pas mariés) pour d'autres raisons.(2002-2009)

Ma seconde conjointe (première épouse) savait dès le départ nous consommions ensemble. Mais on a fini par une séparation après deux ans de vie commune et un divorce deux ans plus tard. (2009-2012)

Ma troisième conjointe (seconde épouse) ne le savait pas au départ, elle savait que je fumais des noïds de synthèse mais ne savait pas ce que c'était pour elle c’était comme du joint de cannabis, elle ne supportait en aucune façon que la conversation parte sur le terrain de la psycho-activité donc je n'en parlait pas, j'ai continuer de consommer divers et variés en prenant soin de ne jamais être allumé en sa présence. Un jour j'ai eu un problème assez grave avec une mauvaise idée de recette, j'ai été obligé de me mettre en arrêt pour me sevrer alors que j'étais en dépendance physique et psychologique, et à partir de là, elle a acquis pour certitude que c'était que j'étais pas bien avec elle or c'était faux. C'était simplement une terrible erreur de manip de ma part. on s'est séparé un an plus tard, avons essayé en couple chacun chez soi ça a foiré et là on ne se voit plus depuis longtemps et on doit encore divorcer d'ici la fin de cette année. Cela c'est passé une semaine avant noël 2018 et si j'avais pas eu mon fils je ne sais pas si j'aurai pas fait une connerie.(2012-2018)

A partir de là, je met le pan psychoactif de ma vie en avant en premier dès lors que je rencontre des gens nouveaux. A ce sujet il va me falloir d'autres tee-shirt de Psychoactif.

A ce jour j'ai une petite amie depuis Mai que j'ai rencontré en Janvier au boulot, elle est au courant de mes polyconsommations de produits psychoactifs et ne me demande presque rien dessus car elle même n'y connait pas grand chose, mais elle voit que je gère plutôt pas mal entre mon fils, mon boulot, mes loisirs, ma famille et mes amis et pour l'instant ça n'a pas l'air de la déranger mais comme cette histoire est toute nouvelle je me méfie. Si je tripe je lui dit, avec quoi, combien et les effets majeurs sur moi. A voir si c'est toujours aussi cool dans le temps.(2018-????)

Tous mes amis et les collègues de boulot savent que je suis un psychonaute averti et actif. Il en va de même pour toute personne que je ne connais pas et avec qui il me sera donner le temps de parler un peu

Cela fait donc quelques mois que je joue de cette façon et ce qui revient le plus souvent c'est que je serais aux yeux des gens un grand malade, c'est cool et ça ne l'est pas. C'est cool parce que comme ça le tri est vite fait dans mon cercle d'amis. Et c'est pas cool parce que vraiment le vulgum pecus ne sait rien de rien à propos des substances psychoactives et de leurs usagers. Et quand je tombe sur des personnes qui veulent bien en parler avec une apparente objectivité, j'arrive toujours à entendre " oui mais c'est bien parce que t'as des soucis que tu te drogues..." corde-pour-se-pendre

Moi je suis ni malade ni délinquant ni suicidaire ni un boulet ni un ignorant, moi j'ai choisi de choisir la vie(transpotting forever) je kiffe le plaisir que me procure mon fils, ma famille, la bouffe, mes potes, Psychoactif, les échecs, le bowling etc etc etc mais je préfère celui que me procure mes petites molécules favorites et ce depuis des années.

Bien à vous,
Daane-El

"Seuls les poissons morts suivent le courant" , proverbe autrichien.

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Marijane femme
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Salut alors pour ma part cest un grand secret aussi .. je ne veut pas que mon pere sen fasse avec sa le stresser etc ... seul mon copain et ma meilleure amie sont au courant de ma conso qui dure depuis 10 ans cest tres lourd et jai aussi l'impression que les gens autour de moi ne me connaissent pas en faite alors bon courage je te comprend .. cest pas evident

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