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Elesi a écrit
Bonjour à tous.
Je me suis inscrite spécialement pour vous partager mon trip au LSD.
Durant mon adolescence, j'adorais lire des trips report sur ce forum.
C'est aujourd'hui à mon tour de partager.
Je suis une femme de 24 ans, 1m68 pour 49kg.
J'ai déjà fumé de nombreuses fois de la beuh, pris plusieurs fois de l'ecstasy, en soirée techno, j'ai testé une ou deux fois la K, la 3mmc, les truffes, et c'était ma quatrième prise de LSD.
On dirait une liste de courses, mais c'est pour dire que je suis assez familière de l'univers de la drogue.
Mais, cette prise de LSD était incroyablement différente de tout ce que je n'avais jamais vécu avec les drogues.
Je me suis rendu compte de la puissance du LSD, et que je ne connaissais absolument pas cette molécule avant cela (ça avait toujours été seulement corporel et visuel).
J'ai pris un buvard entier dosé à 100µg.
Voici mon voyage.
Set&Setting
On est un groupe de six personnes. Il y a des amis, L et N, M et C, et mon copain. On est dans l'appartement de M. On passe le début du weekend ensemble. Le vendredi on fume, on chill. Je ne dors pas spécialement bien et était donc un peu fatigué le lendemain. On avait programmé ce voyage depuis plusieurs semaines, et je pensais connaître les effets que je ne pensais pas si forts. Avec du recul, maintenant, je pense qu'au fond de moi, je n'avais pas pleinement envie de prendre ce weekend-là, et j'aurais dû m'écouter. J'avais de l'appréhension, et pas forcément un bon mood. Je précise tout cela car les TR sont aussi à viser préventive, et je veux en profiter pour insister sur l'importance primordiale du set&setting et du mood face à cette molécule. Avec du recul, rien n'était vraiment réuni pour que je passe un bon moment.
Bref.
On se décide à prendre le samedi soir. Avant, on mange des pâtes. Puis un ami, ayant mieux à faire, part. On se décide à prendre en suivant, chacun un buvard de 100µg, vers 22h.
Début du voyage
On papote et on fait des mots fléchés. L essaie de nous faire deviner un mot, on ne trouve pas et va donc voir dans la solution. Elle nous dit que c'est un « y ». Tout le monde est perplexe. Comment ça la réponse est une lettre ? Elle explose de rire en essayant de nous expliquer que la réponse n'est pas « y », mais un « i grec », iota, on explose de rire. Un fou rire épidémique et interminable. Je me mets à dire « miaou » à la porte des toilettes où quelqu'un était parti pisser, ce qui n'arrange pas les choses. Mon copain, R, demande « petit checkpoint, on est d'accord qu'on est tous déf là ? ». On pleure de rire, on a mal aux joues et aux abdos. L est extasiée par les sets de table, car ils devaient énormément bouger, mais la manière dont elle le dit nous fait tous énormément rire. On en vient même à se demander pourquoi on rigole autant et on ne peut s'arrêter.
C dit que ça fait 50mn que l'on a pris, et 20mn que l'on est en fou rire. On sent tous que ça chauffe et que ça monte.
Ça monte fort.
Le plateau
Beaucoup trop fort. J'ai chaud. Et, directement, je me braque. Je me dis que je n'ai pas envie de ça, c'est trop pour moi, j'ai envie que ça s'arrête. Mais c'est trop tard, je ne peux reculer, c'est en moi. C'est partie pour des heures et des heures comme cela, ça va être interminable. Je me mets à me répéter tout cela en boucle, en me hissant hors du canapé et élisant domicile sur un matelas disposé par terre, en bout de canap, devant la télé. Je m'allonge et ferme les yeux, dans l'espoir que ça m'apaise. Mais je me mets à fondre et à perdre mon corps. Ma vision se déforme. Tout respire et fond, bouge dans des spirales tourbillonnantes. Une vision à la nuit étoilée de Van gogh. Mes potes mettent un diaporama fait pour nous guider dans ce voyage, avec des musiques et images sélectionnées pour l'occasion. Je me relève, non sans peine. J'entends les sons venir de partout. Hors et en moi. On me parle d'un côté mais la voix semble venir de l'autre. Les sons se mélangent. Quand je me retourne, je vois effectivement la personne de l'autre côté. Mes amis semblent se téléporter. L nous dit de ne pas mettre nos mains derrière nos oreilles car l'effet est horrible. Bien sûr, tout le monde le fait. Et effectivement, c'est horrible. Les visages de mes amis se déforment, ne me semblent plus familiers. Des fois, le son du diaporama coupe et L dit qu'il faut vite remettre de la musique. J'ai l'impression qu'elle ne passe pas un bon moment, j'ai peur pour elle. J'ai l'impression que des bras noirs effrayants sortent de la télé. Ils disparaissent quand la musique reprend. N a mal au ventre et ne se sent pas bien. Je m'inquiète également pour elle. Je me mets à ressentir des boucles dans nos interactions. Une boucle qui se répète, sans fin, et dans laquelle chacun a sa petite interaction avec moi. Je ne suis pas la seule à ressentir cet effet de boucle, ce qui m'enfonce dans ce ressenti. À force, je finis par voir des failles et divergences dans la boucle. Je n'arrive pas à savoir si j'ai envie de faire pipi ou non. Et je n'ai de toute façon pas la force de m'y trainer. Je suis trop satellisée. Puis, je vrille un peu. J'ai l'impression que tout le monde panique. Que tout le monde trouve ça trop fort et anormal. Que tout le monde se met à faire n'importe quoi et devient fou. Je ressens que l'on va rester collé pour l'éternité. Une immense tristesse m'envahit, je ne veux pas les perdre, puis de la culpabilité s'installe. L'ami partit plus tôt de la soirée, P, envoi un vocal. Il nous raconte qu'il a failli se prendre un sanglier. Pour moi, il s'est fait percuter. Il est mort. Ça me fait une nouvelle fois vriller.
C se met à appeler sa copine, mais moi, j'ai l'impression qu'il appelle les secours pour P. Une tristesse viscérale m'envahit.
Le bad
Je finis par perdre le fil de la réalité auquel je peine déjà à m'accrocher depuis le début. Je n'arrive plus à savoir qui je pense venir de perdre, comment je me suis retrouvée ici, dans cet appartement, qui sont ces gens autour de moi, leurs noms. Et au final, qui je suis moi également. Visuellement, tout se simplifie et finit par devenir un amas de traits et de blanc. Je ne distingue plus rien, alors que j'ai les yeux ouverts. Les autres ne se rendent pas compte que je pars. J'ai l'impression que tout tourne très vite, mais ne le ressens pas vraiment. Je me dis que j'ai hâte que tout cela s'arrête et que l'on se retrouve tous demain. Mais que l'on ne se retrouvera jamais, car nous n'étions plus, nous n'étions pas. Je me dis que je les aime, et leur dis adieu. Tout se mélange, l'appartement, nous, on ne fait plus qu'un et je perds mon individualité. Mes pensées se déconstruisent, j'ai du mal à formuler des phrases, puis des mots, puis des idées. Je ne pense plus, mais ressens plus que jamais. Je sens que je n'existe plus, que je n'ai jamais existé. La réalité non plus, ne me semble plus exister. J'angoisse de ne jamais revenir. J'ai l'impression d'avoir atteint et entraperçu le vide, le rien, la mort. C'est extrêmement angoissant car je pense être bloquée ici à tout jamais.
La lente redescente
Puis, je sens des bras réconfortants et chaleureux qui viennent m'extirper. Mon copain. Je distingue sa tête, j'entends ses paroles réconfortantes et rassurantes. Je revois petit à petit la pièce, mes amis. C me dit qu'on va redescendre du plateau. Ils me disent de ne pas lutter et de me laisser aller. Je vais aux toilettes, qui n'est qu'un abîme blanc. J'ai l'impression que tout est sale et mouillé. Je me sens mal car j'ai l'impression qu'on a détruit l'appartement.
Je reviens, et j'ai l'impression que l'ambiance devient étrange, sexuelle. Ça me met très mal à l'aise. Mais d'un côté, je me sens excitée.
Ensuite, je me mets à ressentir les choses de manière très primaire, et avec des couleurs. Par exemple, ce coin de la pièce, rouge, m'apaise, et j'ai envie d'aller m'y blottir. De l'autre côté, c'est bleu et effrayant, je ne veux certainement pas m'en approcher.
N va vers le balcon, et ça m'inquiète. Je lui demande de s'en éloigner. Elle va ensuite aux toilettes, et, comme tout être normal ainsi que comme depuis le début de la soirée, elle verrouille à clef.
Mais cette fois, le bruit du verrou résonne dans mon cerveau, et j'ai très peur. J'ai l'impression qu'elle va se faire du mal et lui ordonne de ne pas fermer à clef.
Après cette crise de flippe, je retourne me poser. On part tous dans notre tête, et L dit « checkpoint » pour se moquer de ce qu'avait dit mon copain en début de trip. Mais il le reprend, sérieusement, et le dit de temps en temps, ce qui me ramène à la réalité à chaque fois.
Puis je repars, une dernière fois, j'ai l'impression que l'on se mélange tous. Je vois un à un le visage de mes amis, puis moi, dans un tourbillon, on se met à ne faire plus qu'un.
J'ai l'impression que nos esprits font l'amour, et que l'appartement m'a recrachée, toute sale. Cela me donne un sentiment très désagréable, je ne voulais pas cela.
Retour à la réalité
Je reviens brusquement à la réalité, choquée de tout ce que je viens de vivre.
Je me remets à penser à peu près normalement, et à pouvoir parler. Je raconte ce que je viens de vivre à mon copain. Je regarde l'heure, il est 9h.
Je regarde le diaporama. Les images ont des couleurs vibrantes et bougent (alors qu'elles sont en réalité fixes).
Je décide de dessiner sur un tableau à l'aide de peintures et de feutres, car je trouve ça passionnant sous LSD. Les traits glissent et respirent, s'illuminent. On a l'impression de faire un chef-d'œuvre.
Je regarde le tableau que L m'a offert. C'est une femme coincée dans des barbelées et pics. Je vois les pics s'enfoncer et sortir de sa peau. C'est dramatiquement beau.
On se pose tous devant The Midnight Gospel, le truc parfait à regarder sous LSD. Certains s'endorment.
Il est 11h, et je n'arrive toujours pas à dormir, mon copain et L non plus. On décide d'aller se poser dans un parc en bas. La lumière nous déchire la tronche, mon copain se tape une barre parce qu'il dit « bonsoir » à un passant alors qu'il est 11h.
Le soleil nous fait énormément de bien. L'air frais aussi.
On partage nos ressentis, et ça nous rassure. L et moi, on a encore grave de distorsions visuelles et on s'inquiète pour le lendemain.
Avec mon copain, on décide de rentrer chez nous en train car nous ne nous sentons pas de prendre la voiture. On finit par s'endormir à 21h, j'avais toujours des distorsions visuelles.
Feedback
Le trip était très long et intense.
(Je m'excuse d'ailleurs de la longueur de mon TR).
Il m'a énormément épuisée physiquement et mentalement.
Sur le moment, je me disais que j'avais peur de ne jamais revenir, et que j'aurais voulu ne jamais vivre tout cela.
Mais maintenant, avec du recul, beaucoup de réflexion et d'analyse, j'en ai une autre vision.
Le LSD, c'est extrêmement puissant.
Quand on dit qu'il faut faire très attention à être dans un bon état d'esprit et dans un bon environnement : c'est même vital.
Mais, même si tout n'a pas forcément été agréable, ça m'a fait réfléchir sur moi-même, et je m'en sens véritablement grandie.
J'ai quand même l'impression que c'est assez fréquent cette histoire de boucle sous LSD perso sûr 3x ça me la fait 2x et c'est pas ouf quoi..
par contre la fois où ça me la pas fait c'était extraordinaire c'est aussi là fois où j'en ai pris le moins donc j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux y aller doucement sur le dosage enfin dû moins pour ceux qui sont sujets à ce genre de boucle/Bad
Dernière modification par Zk (28 octobre 2023 à 10:21)
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Dernière modification par Cub3000 (28 octobre 2023 à 12:19)
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