Mon premier joint: comment j'y suis venu 



Après un été 2015 particulièrement difficile dans ma tête (arrêté 15 jours à  cause de grosses angoisses qui me clouaient au lit), je me décide donc à  voir ce que la beuh donnerait. Je n'ai aucune expérience avec ça, mais j'ai déjà  vu des mecs défoncés, qui n'en avaient rien à  foutre de rien, et je me suis dit que j'aimerais aussi n'en avoir rien à  foutre de rien plutôt que de crever de peur. Et de prendre des médocs à  dose prescrite.
Je regarde donc sur internet comment se rouler un joint, je vais m'acheter des feuilles avec la honte de l'adolescent allant s'acheter son premier magazine porno, et me voilà  sur la terrasse, à  fumer l'herbe achetée à  mon voisin. Et là ...

J'en aurais pleuré. Au sens propre. De soulagement. D'apaisement. Je venais de découvrir, à  plus de 30 ans, qu'il était possible de vivre de nouveau sans angoisse.
Légèrement stone, d'un calme intérieur total, aussi détendu qu'un string taille 50, c'est une découverte. En fait, pour moi, ça a été émotionnellement l'équivalent de ma première éjaculation  : pourquoi s'embêter à  faire autre chose, c'est ce que je veux passer le restant de mes jours à  faire.
Le souvenir de mes lectures sur les fumeries d'opium en Indochine me revient, et je comprends comment ces mecs pouvaient passer la journée couchés dans une pièce sombre, pendant qu'une congaï préparait des pipes à  côté.

C'est ainsi que je me suis découvert fumeur de joints à  plus de 30 ans. Auparavant, je n'avais fumé que 2 fois (enfin, tiré deux fois plutôt) et j'avais été malade comme un chien  : mélange alcool / cannabis que je ne supporte pas.

Aujourd'hui, je viens de finir mon premier pochon de 10 g. Enfin, il me reste de quoi tenir jusqu'à  la prochaine livraison évidemment. Parce que comme tout ce que je fais, je le fais à  fond. Je suis accroc, dans le sens où je ne m'imagine pas vivre une journée sans, le soir, avoir mon joint à  fumer. Enfin, au moins un joint.

J'aurais pu devenir alcoolique pour les mêmes raisons  : la peur. J'ai eu la chance d'échapper à  ça. Pas par force de caractère, mais parce qu'au moment où j'aurais pu basculer dans une consommation anxiolytique d'alcool, j'ai découvert l'herbe. Et je ne mélange pas les deux.

J'aurais pu devenir héroïnomane  ; sauf que devenir héroïnomane est une angoisse pour moi  : je me verrais presque vendre ma dignité pour un petit fix. Parce que je me connais, je n'aurais pas fait les choses à  moitié. Bon, pour devenir accroc à  l'héroïne, il aurait fallu que je sache où en acheter.

Aujourd'hui, je ne suis ni alcoolique ni héroïnomane, simplement fumeur de pétard, le soir, tranquille, pour décompresser et oublier que si on n'a pas besoin de raisons pour avoir peur, on n'a pas non plus de raison pour ne pas être soulagé. Relaxé.

Catégorie : Témoignages - 04 octobre 2015 à  09:31



Commentaires
#1 Posté par : away 04 octobre 2015 à  10:42
Salut (de nouveau !)

comme je te comprends Robert, tu trouves de l'apaisement ou quelque soit la façon dont on le nomme...mais ça te fait du bien ; exactement comme pour moi.
Toi tu aimes la Beuh comme d'autres aiment le pinard...
Les coups et les douleurs hein ? Ça ne s'explique pas forcement.

Bon dimanche à  toi Robert,
Away

 
#2 Posté par : Syam 04 octobre 2015 à  12:00
C'est bien écrit Robert :)

 
#3 Posté par : Jean C. 04 octobre 2015 à  13:08
Super post. Si nous consommons des drogues, c'est d'abord parce que nous les aimons et c'est toujours très utile de le rappeler, donc MERCI!!!

Moi aussi, j'adore fumer.

Si tu n'es pas fumeur de tabac, je te conseille vivement de fumer pur, car le cannabis est moins dangereux que le tabac et que mélanger le tabac et le cannabis est plus dangereux. Le vapo, c'est pas mal non plus, et là , tu évites totalement la fumée.

Une autre chose que je te dirais (en fonction de mon propre vécu), souviens-toi que, même si tu es fumeur de joints, tu peux être plein d'autres choses en même temps. Je te le dis parce que les gens ont une fâcheuse tendance à  réduire l'identité des personnes usagères de drogues à  leur seule conso de drogues...

C'est aussi un préjugé de dire que les personnes qui fument des joints n'ont pas envie de faire des choses: elles n'ont pas envie de faire des choses qui les emmerdent. Alors si tu as des activités que tu aimes faire quand tu ne fumes pas, tu devrais adorer les faire en fumant.

Je te comprends à  100%. J'adore fumer. Mais je n'aime pas payer pour ça, alors quand je n'ai plus rien, je n'ai plus rien... Mais quand ça revient, je fume comme un porc, parce que j'adore ça wink

Bienvenue au club!

 
#4 Posté par : HeavenB 04 octobre 2015 à  15:39
Salut,

Alors, déjà  bienvenu chez les fumeurs de pétards.
Dans ce billet, bien écris, tu souligne quand même plusieurs points intéressants et qui sont des arguments plus que respectable.

La seule chose que je pourrais te dire, étant un fumeur très régulier de longue date, c'est de ne pas tomber dans l'excès. Certes, c'est génial et tu peux très bien vivre avec, mais plus tu fumera et plus tu en aura besoin, là  est tout le problème de la beuh : petit à  petit elle est nécessaire à  ton cerveau pour ressentir les choses, rigoler etc... Et même si son prix est relativement faible, ça reste un produit qui coûte cher sur la durée !

Mais si tu as un minimum de respect de toi même et de self-control, le cannabis peut et est un médicament naturel et aux effets bien réels.

Bonne journée tongue

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