J14 : Je hurle. Putain je suis libre ! Mais où est mon mec ?Qu'est-ce qu'il ferait ? Je cours vers la gare. Il a 20 bonnes minutes d'avance sur moi. Les gens me regardent comme une folle, comme si je portais encore cette combinaison rigide. Prendre le train. Je te cherche partout dans la gare immense. Rentrer. Avec un billet s'il vous plaÎt. Mes derniers francs. Mais je ne veux pas risquer ma liberté. Je parcoure le train dans tous les sens. Je frappe aux portes des toilettes.
Où es-tu ??!! Téléphones sur messagerie. Saisis. 4 heures de train. Je te cherche partout. Ils m'ont menti ? Je bois une bière. Rien à battre qu'il soit 10h du matin !
Je rentre chez moi. Sensation étrange d'être surveillée. Sur la porte un mot d'amis qui me cherchent. Il faut que j'appelle mes proches. Que je leur dise la vérité.
Mon père a connu cet enfer, il sait que la tentation est grande à ce moment. Le risque de faire une OD aussi..
Je suis paralysée.. Où est mon homme putain ? Je respire son parfum. La moitié de moi-même est encore en prison. Je trouve des vieilles cartes et des vieux pochons par terre. Je gratte le boÎtier de dvd et me fait une trace, vite. Waouw que c'est bon putain !
La grande confession. Je veux fumer un
joint. Mais je risque d'être soumise à des tests urinaires pour pouvoir garder mon permis. Je sais que la
coke et la
came reste 4 jours. La
weed 3 semaines. Sauf si je me rationne à un
joint. Alors 4 jours. Mais je suis surveillée.
Chaque pas dans l'escalier je pense que c'est lui et me jette sur le judas. Je tourne en rond comme si j'étais encore en cellule. J'appelle la prison. Oui il a été relâché ce matin. Je commence à me faire des scénarios. Est-ce qu'il a décidé de fuir à l'étranger ? Est-ce qu'il ne veut plus me voir ? Jusqu'où peut-il aller pour me protéger.. ?
Il fait nuit quand j'entends sa respiration dans l'escalier. Je me jette dans ses bras, j'embrasse son corps dégoulinant de sueurs.
Où étais -tu ?Et la réponse me glace le sang. Pourquoi je n'y ai pas pensé ? J'ai eu la même idée. J'y ai pensé tout le temps en prison. Il est allé chercher un gripe.
Il demande à un gars. Réponse
« Attend tu ne vas pas déjà recommencer ??!! » What the fuck ?! Un flic ? Un ange skinhead ?
Il dégage en faisant claquer son élastique sur son poignet.
J15 : Baiser. Encore. Jouer de la musique. Partir rider. On attrape nos boards et on fonce vers la montagne. Douche froide. On se casse la gueule dans la neige encore et encore. Chaque virage, chaque saut est suivi d'une chute. Nos jambes me nous portent plus.. Muscles atrophiés. Mais on respire. On est libres ! Au soleil dans un transat à écouter un mixe et boire de la bière. Ce soir là , première nuit de 8 heures !
J16 : Commencer à ranger. Mais on est tellement fatigués. Et là surprise. Le cadeau, des petits cailloux purs qui ne sont pas passé au tamis ni à la saisie ! Juste 2 traces. Et la force de tout ranger dans l'appartement. On pique presque du nez ! Bon cette fois, il n' y a plus rien.
J17 : : Le tribunal du travail. On me juge. Je dois m'expliquer. Sans avouer. Ils soupçonnent
« 4 jours d'arrêt maladie non justifiés ? La grande fatigue ? Les retards ? ». Ils veulent le rapport de police. Je suis foutue. Mon copain aussi. Abandon de poste. Aucun de nous n'a pu informer son travail. Interdit de communiquer avec l'extérieur. Je rentre. Perdus. Je ne vois que des problèmes qui arrivent. Je voudrais partir loin.. Je sens le manque revenir. Les courbatures. L'insomnie. Je tape une trace de sub. J'en ai des stocks. Mais je ne veux pas en reprendre. 30 jours de
sevrage. Non c‘est mort. Je vais me shooter au sexe maintenant.
J18 : : Je ne prends rien aujourd'hui. Je me sens étrangement bien. Appel de l'avocat. L'enquête continue. On risque 6 mois de prison. Réponse dans… 1 mois ? 2 ?.. En attendant il faut trouver une solution, légale, pour trouver de la thune. Un travail pour espérer un bracelet.
Est-ce qu'il existe des associations suisses ou française pour t'aider après. . ou avant un séjour en prison ?