J'accordais à tes yeux quelques vœux incertains
D'aller quérir un peu de tes charmes lointains,
Inconnue, plonge moi dans tout ce que j'ignore;
Dans ton regard glacé je me vois déjà mort.
Je connaissais des rois avides de conquête
Qui pour gagner ta main en couperait deux mille.
Moi qui vient du néant, je deviendrais ascète,
Mais tu m'as emmené d'un battement de cil.
Il en fallait si peu pour que je m'abandonne
A tes jeux interdits, à ta lyre qui sonne
Et qui suivra encore un tempo enjôleur.
Jusqu'au dernier printemps, j'existerai sans peur!
Aimons nous, il est temps! L'Ouest me rappelle à lui,
Ses attraits ennuyeux ne paraissent plus rien.
Si j'en crois votre ardeur qui embrasa ma nuit,
Vos désirs innocents étaient aussi les miens.
Jusqu'à l'aube endormie porte moi en ton être;
Aux premières lueurs, sous les feuilles des hêtres
Je voudrais être tien pour ne plus être moi!
A te voir t'oublier j'en oubliais ma foi.
Ce n'est que vanité que de penser trouver
Chez une nymphe embrassant chaque faille d'un homme,
Un remède à tout maux telle une panacée
Aux démons déchaînés dont j'avais fait la somme
Août 2015, Budapest