J5 sevrage hero et autres a la dure ...

Ciao Deuxll
Je me retrouve dans ton expérience. Quand ma femme me reprochait mes consos, je lui disais que c'est facile de jouer les saintes quand on éprouve strictement aucune envie (et même du rejet) envers la dope. J'irais pas juger un obèse qui se goinfre de sucreries parce que ça ne fait aucune envie. Je crois qu'elle a compris (et même accepté !) l'argument.
Autre chose que je lui ai expliqué (lié à  l'argument que j'ai évoqué), c'est cette idée qu'il y a une sorte de prédestination au produit. Tu le vois bien quand tu examines le cas de patients traités à  la morphine pour un accident, eh bien quand ils sont soignés, ils se passent de morphine (ou de codéine) sans problème...
C'est ça qu'il faut comprendre, il ne s'agit pas de la jouer irresponsable mais de bien voir que l'on est pas tous pareils devant la dope.
Le truc aussi, c'est évidemment d'éviter les situations de conflit du quotidien, d'être proche de l'autre et de passer sur ses sautes d'humeur. Si tu es tolérant avec lui, il le sera forcément plus avec toi.
Un dernier truc sur les drogués "déchets de la société". Le fait que de nombreux grands artistes étaient toxicos est évidemment connu. Mais ce que l'on sait moins, c'est qu'il y a quantité de toxicos bien intégrés, y compris aux plus hauts échelons. J'ai cité dans d'autres discuss' le médecin addictologue Lowenstein qui disait qu'il avait des ministres subsitués dans ses patients. Des ministres !! Alors bon, le côté déchets de la société est totalement bidon. Tu as des études qui montrent que les comportements à  risque sont souvent le fait de personnes à  l'intelligence supérieure à  la moyenne.
En revanche sur le sevrage, je n'ai pas d'expérience marquante, comme je le disais sur un autre fil la conso légère qui était la mienne (1 g environ pour une semaine) pendant des années. Elle m'a protégé des crises de manque carabinées dont j'ai pu avoir des descriptions ici. Pour moi, quand j'arrêtais c'était deux/trois jours moyen, le nez qui coule, parfois la nécessité de gagner assez vite les chiottes le matin. Mais tout à  fait gérable, si ce n'est que moralement je manquais d'énergie (mais je bossais normalement). Et je faisais des breaks, en vacances, je m'arrêtais plusieurs semaines, et ça se passait nickel. En fait, même aujourd'hui après deux ans et demi de traitement suboxone, le sevrage ne me fait pas flipper. Je sais que ce sera pénible quelques jours mais sans plus. C'est surtout l'après qui me fait flipper. Qu'est-ce que je fais sans traitement, sans dope ? Où est-ce que je trouve du plaisir ? Qu'est-ce qui me ferait tenir ?
Biz à  toi,
En y réfléchissant et par rapport à  ton histoire de sieste, je dirais que le sommeil est vraiment une clé. Quand j'arrêtais, j'essayais d'être actif au maximum, y compris en faisant des footings, pour bien dormir la nuit.

Dernière modification par Caïn (07 janvier 2016 à  14:56)

BONSOIR A VOUS EN CE MOMENT JE RECONSOME DE L HEROINE JE SUIS SOU METHADONE MAIS LE MANQUE ME FAIT PEUR JE SUIS SI BIEN SOUS HEROINE JE REVIE ETAN DIABETIQUE ET FESAN DE L ABNER DU SOMEIL J AI PEUR D ARRETER A CAUSE DU MANQUE JE ME POSE LA QESTION COMBIEN DE TANT VA DURER LE MANQUE UNE REPONCE DE VOTRE PAR ME RASSURER

Il y a des relations de couple qui peuvent être qualifiées de toxiques..dépendance à  l autre par l argent, le toit, la voiture , etc...qui fait que l un domine l autre et le traite de sous merde qd il craque ...
Et pire..parfois ce type de conjoint flippe qd on arrêté la dopé et qu on redevient plus..autonome ...il peut alors provoquer des rechutes pour dire tu vois sans moi tu n y arriverais pas ..
Je ne sais si ton mec est comme ça ..mais j'y est pense ..
Parfois deccro demande de revoir ses relations de couple ...et c est difficile ...

Suite, je prends le temps ...
Pour ne pas être injuste il faut compléter! 
Sans mon homme je n'aurai peut être pas entrepri cette démarche.  Et les conso étaient devenues n'importe quoi pour moi. J'allais droit dans le mur, et même s'il est gauche, brut de décoffrage, limite dictateur, j'avais besoin d'un grand coup de pied dans le cul pour me réveiller! 
Et puis il a été la. ... a supporter la grosse crise de manque et me frotter le dos, à  veiller sur mes insomnies, à   passer au dessus de la coc que g  prise il y a quelques jours ( pas accepter mais bien passer outre ).
Après oui il m'impose cet austère sevrage sec, ne m'a pas laissé trop souffler ( et me pousse encore à  me dépasser  ), mais après tout quË‹avais-je à   perdre à  tester un mode de sevrage autre que ceux qui ont échoué jusquË‹alors ?
Pour l'instant je m'y retrouve bien. Et remets les choses bien en place : si la conjoncture et mon homme m'ont poussé à  l'arrêt,  c'est moi l'actrice principale de ce qui s'écrit, et si je suis reconnaissante de l'aide quË‹on m'a apporté, il n'y  a ni messie ni sauveur à  mes côtés.

Quel long laïus ! Pas trop barbant j'espère....

Je passe à   présent à  un sujet qui me préoccupe légèrement pour l'instant. Ca va paraître futil mais pas tant que ça !
Je me regarde ce matin dans la glace et ouah, quelle bonne bouille bien ronde ! Longtemps je souffrai de troubles alimentaires ( boulimie, anorexie). Mon schéma  corporel tantôt obèse tantôt cachexique avait trouvé sa juste place depuis 4 ans.  La ligne juste un tout petit peu sous l imc idéal, et voilà   que je vois réapparaître puissance 10 mes compulsions alimentaires !
Pour l'instant ca joue positivement sur ma silhouette ( ouha j'ai des seins et des hanches !), mais ces accès à  la nourriture sont compulsifs et viennent allégrement compenser les injections .... se remplir. ...
Voilà   pour l'instant pas de quoi de tirer les cheveux, mais toujours un gros blême, ( des gros blême )en lattence  et je sents bien venir la cata s'il advient que mon corps soit pu en adéquation avec ce que j'attends de lui. Futil ? Pour une femme de presque 40 ans qui en a bavé  toute son adolesence avec sa propre image corporelle pas tant que ça!

Le sevrage des opiacés  et après?
Le sevrage en matière  de dépendance amoureuse ?
Le sevrage de la bouffe ?

Rechercher l'apaisement dans les différents domaine, la juste mesure, les juste rapports et justes conso.
Si j'avais pu être raisonnée j'aurai pu avoir cette recherche avec mes opiacés
SI ....

Allez cette fois bonne journée  à   Tous !

Deuxll.

Tiens bon Deuxll.
Le truc du "Appelle la police tox de merde ! La justice t enlevera tes gosses t une merde !", c'est absolument pas sûr. S'il est responsable de violences conjugales, c'est même le contraire. Et tox de merde, tu ne l'étais pas. et tu l'es encore moins maintenant, puisque clean.
Courage !

Bonjour Tous !
Merci Cain t toujours là !
Hara Kiri merci de ta disponibilité et t'inquiète je tiens le coup et ce malgré tout !
Ct pas très approprié de balancer comme ça le plus gore de ma relation. Après ma seule soupape c ce site, et ct soit je gueule un grand coup ici, soit je bip les flics.
Je suis pas niaise, je sais que devant une telle situation j'aurai eu gain de cause aux yeux de la justice. Rien ne justifie de se faire malmener surtout sous son propre toit !
Mais ça implique d'énormes conséquences ... Appel des flics ç mise en sécurité des enfants et de la mère, et sans point de chute, foyer mère-enfant et tout le tintouin. Et ça j'en veux pas !
La je vais me faire engueuler sévère mais de plus la sanction justice pour mon mec n'était pas fondée. Je sais, un homme qui blesse sa femme n'en est pas un. Mais g vraiment l'art de pousser à  bout, surtout sous l'influence d'alcool ! Après ç lui qui pose la bouteille sur la table et c la que ç vicieux!  Cet aléas de la vie se passe alors quen effet
je me pose en tant que personne avec des désirs et projets, et la, ça lui plait pas.
Retour au discours de Bighorse : ç pas la seringue quˆil me met dans le bras, mais la bouteille sous le nez !
Avec l'argumentation à  la con : t une droguée tu changera jamais !!
Oui je suis une droguée et le resterai jusquË‹à  la fin de ma vie. J'en ai pas honte, ca fait partie de mon identité. Maintenant continuer à  subir jusquË‹ à  la fin de ma vie les remontrances dun rétrograde de la pensée, c même pas envisageable !

Voilà  pas de bile, toujours la, toujours clean, et surtout toujours consciente de ce qui se joue !

Une bonne journée à  Tous, prenez soin de vous!

Deuxll

Salut DeuxLL,
Perso, je ne suis pas partisan de la violence qui répond à  la violence, on sait pas trop où ça peut mener. Je crois plutôt qu'il y a des services sociaux à  alerter.
Tiens bon en tout cas,
Big hug à  toi.

Deuxll a écrit

Il faut des fois se mettre des bons coups de pied dans le cul, mais je pense que là  est tout le secret.

Deuxll.

ohhh putain ... mais c'est un Scoop ! :) je suis battu... mais oui ! pourquoi personne n'y a pensé avant toi :) ca je me demande... la réponse était là , sous nos yeux, et toute l'humanité est passé à  coté depuis que les opiacés sont.

faut arreter avec ce genre de petits pics moralisants. Ca veut dire quoi ? Que ceux qui n'y arrivent pas n'ont aucune volonté ? Tu parles d'un secret...

La bonne vieille morale protestante qui transpire ton texte, j'adore ! :) le culte du travail !

On se retrousse les manches et on y va, parce que le travail rend libre ?

(Arbeit Macht Frei : le slogan marketing du 3eme Reich)...

et puis le mythe du contrôle, de croire que l'on peut par une volonté consciente mise en exergue balayé un processus addictif n'est rien de plus qu'un autre mythe - qui conduit souvent les Uds au devant des pires désillusions...

Sans vouloir te casser la baraque, se sevrer n'a rien d'exceptionnel. C'est facile au fond. Quelques jours malades et c'est fini. Rien de bien transcendant - si on prend un peu de recul par rapport à  toutes les souffrances de l'existence...

Par contre, ce que l'on sait c'est que si on prend les gens une année apres leur sevrage brutal, 90% sont raccrochés. Peu importe à  ce qu'il semble qu'ils aient pris des "coup de pied au cul" (expression que je vomis - soit disant en passant).

Désolé d'avoir focus sur ce petit détail de ton texte, mais c'est lourd de sens et surtout ce n'est pas, mais absolument pas du tout, mon avis. Je trouve ca meme carrément stigmatisant et tellement dans le stéréotype Mr Sylvestre... que je me dois de tacler ça... et que je n'ai jamais vu quiconque réussir avec ce genre de discours...

a mon sens, l'essentiel est ailleurs... si il suffisait de vouloir pour pouvoir, les addictions ne seraient par définition pas des... addictions.  Puisque la définition de l'état de sujétion c'est justement un état sur laquelle toute volonté n'a plus aucune action.

enfin bref... je me comprends.

Dernière modification par ziggy (21 janvier 2016 à  11:15)

Deuxll a écrit

J accepte volontier le tacle ! Ceci est mon histoire, en rien un exemple, ni un jugement de valeur.

Certes et je le respecte tout entier. C'est juste que tu as parlé du "secret" ... Enfin voila, si tu as 20 piges et des milliers de sevrages derriere toi, tous foirés comme tu dis, me vient la question : à  quoi bon recommencer avec une méthode brutale ? si ca n'a jamais marché, qu'est ce qui te laisse croire que ca marchera mieux ? le meilleur prédicteur d'un comportement futur reste un comportement passé...

et  j'imagine que tu sais tres bien que parfois on arrive à  se remettre dans le clean sans meme savoir pourquoi et que ca passe quasi naturellement sans efforts (parce que les conditions sont au Top, l'entourage est la, lassitude de la dope et/ou il y a de l'amour et de l'espoir dans le cœur etc...) et que d'autres fois, malgré tous les efforts les plus insensés, on n'a aucun contrôle sur notre comportement en cours...

avec les années, j'ai appris à  prendre les expériences de décro des uns et des autres avec du recul. Si je regarde autour de moi, ces 12 dernieres années, j'en ai vu des dizaines et des dizaines (moi y compris tant de fois aussi) réussir à  se retablir physiquement, à  passer le cap ou le manque s'estompe, à  se remettre en selles... et pourtant, si on sort d'une echelle court terme (jour/semaines) pour regarder la mécanique de la dépendance avec plus de recul sur une échelle de temps plus large (mois/Années) - tout de suite, le chiffre est moins drole. En réalité sur ces centaines de décro que j'ai vu, lu suivi, enduré, encouragé - mon constat est radical, je n'en connais aucune (mais vraiment... aucune) qui ait résisté à  l'épreuve du temps... si j'en connaissais une à  laquelle j'ai presque cru, l'histoire d'un pote qui s'est sevré en prison en 2010, ressorti propre en 2011, qui a tenu 3 ans sans rien... à  part qu'a l'heure ou je t'écris, il purge une nouvelle peine pour avoir remis les couverts comme jamais...

par contre, pour etre positif, des histoires de succes durables, j'en ai quelques unes à  raconter et elles partangent tous un point commun : un vrai sevrage sur le long cours, avec un substitut, diminué tres graduellement...

mon expérience de terrain rejoint tout à  fait les statistiques de l'hôpital de Lexington à  NYC qui avait publié un taux d'échec de 99% pour le sevrage brutal, le 1% restant étant plus lié à  une incertitude qu'a un réel succes...

pour le sevrage doux, il semblerait qu'on puisse raisonnablement atteindre du 50%. C'est déjà  plus jouable...

Je reprends un post que je viens de laisser sur un autre fil :
Chacun sa complexité Ziggy,
ça t'est sûrement arrivé dans ta vie en général et dans ta vie d'ud en particulier, d'avoir deux tendances qui s'affrontent. Celle qui te donne toutes les bonnes raisons de te défoncer (on a qu'une vie, profite, vas-y à  fond, il sera trop tard sur ton lit de mort pour regretter). Et celle qui correspond à  ce que l'on a coutume d'appeler la voix de la raison (vas-y mollo, essaie d'être clean, tu verras il y a aussi des bons moments possible sans dope etc.).

Tout ça pour dire que DeuxLL entend plus spécialement, en ce moment, "la voix de la raison" (qui peut être déraisonnable d'ailleurs), j'aurais plutôt tendance à  l'encourager dans cette voie. Tout comme je l'encouragerais si elle se retrouvait à  replonger (pour maintenir un conso raisonnée ou partir sur un TSO à  bon dosage).
Je crois pas qu'il y a de déterminisme dans un sens ou dans l'autre. Et d'ailleurs mon expérience perso m'aide à  en douter. Sur la bande de potes avec qui j'ai commencé à  prendre de la dope, je suis le seul qui suis un TSO. Les autres, après diverses galères, ont fini par stopper ou ne consomment que très occasionnellement (bon, le plus "junk" d'entre nous est maintenant alcoolique, je sais pas si c'est mieux...).
Moi aussi, ceci dit, le discours "on peut y arriver, faut s'accrocher serrer les poings, faire du sport, regarder devant soi etc." me gonfle un peu. Mais je crois qu'il aide. C'est une sorte de méthode Coué, la prévision auto-réalisatrice appliquée à  soi-même.

Dernière modification par Caïn (21 janvier 2016 à  14:49)