Mon papa et moi

Je vérifie quotidiennement la qualité de ses rêves. Même lorsqu'ils comportent de la contrariété, les décors autour lui apparaissent splendides ! (je reprends ses mots). Oui, il glisse en douceur vers un monde/mode bien plus cool

Oui, je lui ai demandé dès qu'il a eu 75 ans, lui disant que cela me manquait venant de mes aïeux, mais rien à  faire.
Bon, il y a du bon et puis ................................... du moins bon............................. puis du franchement mauvais, comme en toutes choses.

La toile de fond = le bon : on s'aime.

Mais on s'agace. Par exemple, il aime bien me dire que l'appartement où nous vivons est le sien, que c'est CHEZ LUI, chose à  laquelle je réponds en gueulant : "pas vrai, menteur, je suis autant chez moi que toi !" Là  ça vole au ras de la moquette, j'en suis honteusement conscient. Mais cela relativise cette fausse image de petit saint qui pourrait dégager de mes lignes.

Allez, je me dois de réciter le pire. Paroles : moi. "Vieux crouton qui pue, tu prendras moins de place en cendres". Vous remarquerez que, si le style manque un peu d'élégance, rien de faux, aucun mensonge dans mes paroles.*
Votre humble modérateur Fil                           à  retordre.

* C'est les nerfs. Sevrage de benzo et d'A.D.

ça n'enlève rien à  ce que je t'ai dit! il est tout à  fait naturel que ce type de conflit éclate! car les mots dits par l'un peuvent induire une surenchère chez l'autre..mais l'amour que tu as pour lu est là !!!

clodb168 a écrit

Mon papa et moi ? (j'ai du encore me planter de site gnagnan.fr?)

@ Clod : ton expérience bien foireuse du rapport au père a son droit de citer ici.
Pourquoi as-tu besoin d'introduire ton texte par une phrase désobligeante. Personnellement, je ne me suis jamais foutu de la gueule du malheur des autres, alors respecte mon bonheur svp.

clodb168 a écrit

Je l'ai retiré c vrai que c'etait pas indispensable.
Mais ce n'etait pas pour t'offenser
désolé si ca l'a fait....

Ah ouais ? Pas indispensable... Content de te lire. De le lire. C'est trop tard ; tu vois, à  l'heure qu'il est, tardive, (à  jeun dois-je le préciser ?) je me prépare à  prendre la route ; bcp auront suivi pourquoi. Tu es..., a été, offensant...

Dimanche, je me dois de parler de toi ; dernière cartouche. Alors que je ne te connais même pas, et je n'ai aucune raison si ce n'est tes mots... Autant tu peux être habile dans le texte parfois, autant tu peux être pire que désobligeant. Tu sera tranquille ensuite. Sourire. Je le devine. Ici, sur ce thread, et ailleurs parce que je relis, tu es... les mots me manquent... Sincèrement, pour une fois... Et tu dors peut-être ; moi pas, pour d'autres raisons... "que la raison ignore"...

Ton histoire personnelle est douloureuse. Encore faut-il avoir la force, comme d'autres peuvent l'avoir, de la lire sans tenir compte du reste. C'est tout à  ton honneur. Je n'en pense pas moins. Il te faudra bien des efforts pour remonter dans la merde qui est ma piètre estime de toi sans importance.

ps : ne reprends une faute d'orthographe ou d'accord, tu en as commis, comme moi, des dizaines. Arrêtes. C'est petit... et méchant.

Fin de la "modération".

Oui je lui ai fait un bel hommage car il le mérite. La non critique de mon propre père m'a beaucoup motivé, aidé, soutenu. Ce que vous voulez.
Fil

Il plane à  3000. Il est allongé, dormant ou rêvant à  peu près 20 heures/24. Quand nous parlons, il me dit qu'il vit un truc à  la fois difficile (acceptation du grand âge) et merveilleux car ses rêves deviennent de plus en plus beaux et de plus en plus proches du rêve éveillé que du rêve endormi. Il ne souffre de rien et les goutes de neuroleptique que le toubib lui a prescrit lui vont bien (pas d'effet secondaire désagréables et planage). Quand je l'entends me dire qu'il est trop bien, ça m'apporte pas mal de joie.

Merci. C'est moi qui ai trouvé le dosage à  75% de la dose habituelle recommandée. Je l'ai initié en 10 jours de 10 à  20 gouttes par prises et ensuite ai commencé à  descendre d'une goutte par prise jusqu'à  ce que ses hallucinations désagréables réapparaissent (ce que le psy m'avait conseillé). Comme tu le dis, on se regarde parfois avec une douce complicité, lui avec son neuroleptique et moi avec mon bédot.

très touchant et très beau en même temps.
Beau d'avoir pu partager tes joies comme tes problèmes avec tes parents, c'est si rare de nos jours.
Bien placé pour dire ça ma mère n'est toujours pas au courant de tout ce qui a pu m'arriver, peut être pour ça que ton post me touche autant... :)

Ca parait si simple quand on vois ton récit, pourtant, j'imagine grandement que ca n'a pas du l'être, appeler au secours c'est dur, mais appeler ses parents au secours, c'est encore plus dur non ?

une bonne continuation à  vous (et je ne lui trouve pas d'air sévère :p)

EDIT : oh ben je viens de lire la fin du post...
1/ pas vu que ton premier post datait... Désolée
2/ j'espère que ca va mieux, vu tes écrits vous avez trouvé un bon traitement, et c'est le principal. Jolie anedocte que celle du neuro et du bédot... héhé

Dernière modification par pssykkotex (04 mars 2011 à  15:51)

Je viens écrire le post qui fermera le sujet.

Hier matin, mon papa était habillé et lavé, prêt à  partir dès 6 heures. Lui, croyait que nous allions en voyage vers Rouen, au siège de l'usine de fabrication de chaussures dont il était représentant il y a 31 ans. Moi, je savais que nous allions aux urgences le l'hôpital.

Aujourd'hui, je suis reposé car j'ai dormi d'un sommeil de 3 valium et m'apprête, le coeur de plus en plus gros à  aller lui rendre visite. Il est devenu dément. C'est impressionnant  de vivre aux côtés d'un proche qui a perdu la raison, mais quand la raison lui revenait la semaine dernière, il me disait se sentir bien dans son délire...........

Que ceci se déroule sans douleur est mon seul voeux.

J'ai pas les mots, mon Filou...
Juste.. je pense bien fort à  toi, à  vous...
Bisous

Et Mad, pareil, jsuis...
Bon courage à  toi aussi.
Biz

toujours se souvenir de ce mot "je suis bien" !!! il t'as donné l'essentiel de son vécu! bises

Notre relation a franchi un énorme étape. Ayant été hospitalisé deux fois en trois mois et ce pour des durées supérieures à  trois semaines, j'ai du me résoudre à  trouver une maison de retraite médicalisée pour qu'il puisse bénéficier de meilleurs soins que ceux que je peux prodiguer sans être médecin.

Il est à  l'hôpital, et hier il était dans une sorte de coma gélatineux avec parfois des mots incompréhensibles qui viennent jusqu'à  ses lèvres.

Voilà , notre vie ensemble est définitivement finie et je ne me sens pas triste, même si quelques poussées de larmes ont vu le jour ces dernières semaines. La page est tournée, pas encore pour toujours mais pas bien loin.
Pourquoi je raconte ceci qui pourrait paraître impudique, déballage de sentiments mielleux, etc..........

Je vis dans ce no mans land qu'est l'attente de la fin en étant super vigilant à  toutes tentations faciles qui peuvent venir.

Le message positif à  vous envoyer à  tous est que je ne suis ni triste, ni abattu, ni dépressif, au contraire,je me sens réanimé d'un retour d'énergie vitale. Alors, à  tous ceux qui ont peur de vivre cela, c'est pas si dur (ce n'est pas non plus une ballade printanière au zoo de Vincennes.)

Merci à  tous ceux qui ont participé à  ce sujet ouvert en janvier 2010 et qui m'ont soutenu tout au long de ce passage difficile (la vie avec un papa qui sombre dans la démence).
Fil

Filou

Ton père peu être fier d'avoir un fils comme toi, car malgré tout beaucoup abandonne leurs parents a leurs sorts. (l'inverse est hélas vrai aussi).

tu l as accompagné aussi loin que possible, tu as fait le maximum filial, maintenant il finit la route de son coté, et toi tu vas reprendre le cours de ta vie, doucement,

merci d avoir partagé ces moments,il y a vraiment de "belles personnes "sur ce forum, bises