Prévention de la contamination mère-enfant du Vih Comment ça marche ?

Des femmes porteuses du virus du Vih peuvent donner au moment des bébés sains. L´évolution de la science a permis d´atteindre ce résultat. Mais comment fait-on pour y parvenir.
La prophylaxie a un nom bien connu dans les milieux de la santé au Cameroun : la PTME (la prévention de la transmission du Vih de la mère à  l´enfant). C´est une prise en charge qui permet aux femmes séropositives d´avoir des bébés non contaminés par le virus du Vih.
Et comment s´en sortent les mamans séropositives ? Dr Jean Audrey Ndongo, spécialisé dans la prise en charge pédiatrique de l´infection à  Vih et de la prévention de la transmission mère-enfant du Vih a levé un pan de ce mystère à  la Nouvelle Expression. On retient qu´en ce qui concerne les femmes qui sont déjà  enceinte et infectées, un suivi obligatoire est fait dans les centres spécialisés avec des personnels formés à  la prévention de transmission mère enfant  du Vih.  Au cours de cette stratégie, la jeune femme qui a un retard et infecté va suivre des cours d´informations auprès du personnel pour savoir les attitudes à  adopter durant sa grossesse. Deuxièmement elle va subir un dépistage volontaire  après qu´on lui a dit l´importance qu´il y´a et l´intérêt pour son enfant à   ce qu´elle soit dépistée et suivi.
L´évaluation de son immunité  permettra d´évaluer si elle besoin de traitement pour son propre compte pour sauvé sa vie car si son immunité est basse, elle aura besoin d´un  traitement  qui est  un mélange de trois  molécules anti-rétro virales hautement actives. Ce traitement permettra non seulement de protéger la vie de la mère  contre les maladies mais aussi de protéger l´enfant contre l´infection du Vih. Si l´immunité de la maman n´est pas suffisamment atteinte, alors il y a ce qu´on appelle prophylaxie antirétroviral. L´Oms  avait proposé deux alternatives à  savoir l´option A et B. L´option A est l´association de deux molécules  pendant la grossesse à   savoir Nivirapine et Zelovidine qui sont deux molécules antirétrovirales.
Avant 2010, le traitement commençait à  18 semaines de grossesse mais les études ont permis que l´on commence le traitement plus tôt c'est-à -dire dès la 14e semaine. Pour la protection du bébé, la future mère prend un comprimé le matin et un comprimés le soir.
Quand la femme est en travail,  elle reçoit une double dose de comprimé c'est-à -dire la dose du matin et du soir plus un comprimé de Nevirapine. Elle va pour suivre ce traitement jusqu'à  sept jours après l´accouchement. Par la prise de cette molécule antirétrovirale, la concentration du virus dans le sang de la maman va diminuer fortement.  Pendant la grossesse, la maman va être appelé à  adopter un certains nombre de comportements par exemple, éviter d´avoir des relations sexuelles non protégées de peur de choper un virus d´une forme plus virulente que celle qu´elle avait et qui va annuler l´effet du traitement qu´elle était en train de prendre.
Au moment de l´accouchement, il y a également une étape non négligeable, c´est que la maman doit bénéficier d´un accouchement par un personnel formé avec des soins obstétricaux à  moindre risque. Par exemple on va éviter de faire des touchés intempestifs de peur de créer des légions vaginales et de générer un passage de virus. Quand elle va accoucher, on va suivre étroitement l´évolution du travail pour qu´à  la moindre indication de complication  de travail, on décide de faire la césarienne. La césarienne fait aussi partie des méthodes pour réduire la transmission au moment de l´accouchement. Le bébé né va être lavé dans une solution aseptique et parfois avec l´alcool acétique à  2% de façon à  ce que, s´il y a avait le virus dans les sécrétions, qu´ils ne pénètrent dans les muqueuses du bébé qui sont encore très fragiles. Ce bain de bébé à  la naissance va être salvateur. Le bébé né, la jeune maman va suivre une éducation pour le suivi du bébé. Elle va recevoir des informations sur l´allaitement de ce nouveau-né, son alimentation. L´allaitement artificiel reste le meilleur risque pour lui.
Cette prévention redonne de l´espoir aux jeunes femmes et jeunes couples porteurs du virus et qui ambitionnent d´avoir des enfants exempts de la maladie. Elle contribue aussi à  dédramatiser la pandémie du Sida en réduisant les attitudes de marginalisation et de stigmatisation au sein de la société. A partir de ce moment, le Sida devient une maladie chronique comme une autre, avec laquelle ont vie sans en guérir. Il en est du Sida comme du paludisme qui, selon les statistiques de l´Organisation mondiale de la santé, tue plus que le Sida en Afrique.


Source : la nouvelle expression - cameroun actu