Pour les douleurs dentaires, les
opiacés sont en général d'une efficacité relativement faible... Je doute très fort que la
morphine te soulage, vraiment
Les
opiacés ne sont efficaces que contre les douleurs dues à un excès de nociception, et les douleurs dentaires sont de nature plus complexe.
Je ne sais pas comment tu prends ton
Subutex (dosage? nombre de prises par jour d'habitude), mais l’utilisation analgésique de la
buprénorphine est aux antipodes de l'utilisation en
substitution. Dans ce dernier cas, c'est idéalement une (grosse) prise par jour. En termes d'analgésie, c'est tout le contraire: beaucoup de prises de faibles quantités.
Pourquoi? Si la
buprénorphine agit pendant une journée, sa demi-vie est très faible (2-3h). Son action antalgique est donc présente sur une durée très limitée... Mais si on sent un "effet opiacé" toute la journée, en fait, c'est du à sa fixation sur les récepteurs (elle est donc présente dans le cerveau mais pas dans le sang!).
C'est un agoniste partiel et il existe un effet plafond, d'où l'AMM qui ne va que jusque 16m g (au delà , en
TSO, la réponse n'est plus du tout linéaire). Eh bien en termes d'analgésie c'est encore pire: on considère que le plafond est atteint dès 1mg par prise. J'ai pu constater cela: un 0,4mg ne me soulage pas moins qu'un 2mg même si ça paraît assez paradoxal! D'où les dosages très faible de la
buprénorphine à usage analgésique: 0,2mg pour les comprimés de Temgésic, et 0,3mg (ampoules de 1mL à 0,3mg/mL) pour la forme injectable.
De nombreuses prises, donc, de petites quantités. Il faudrait que tu en parles avec un médecin, le mien (qui est psychiatre et addictologue) m'ayant conseillé de prendre ma dose habituelle le matin, et de prendre des 0,4mg dans la journée, en plus, et surtout AVANT que la douleur ne s'installe (prévenir une douleur est beaucoup plus facile que de la faire partir quand elle est bien installée, les doses nécessaires sont beaucoup plus faibles).
Subutex 0,4mg ou Temgésic 0,2mg, ça change pas grand chose (sinon le fait qu'il faille prendre 2 Temgésic pour un
Subutex), si ce n'est que le premier est en boîtes de 7 et le deuxième en boîtes de 20!
Attention à ce que l'ordonnance comporte la mention "chevauchement thérapeutique", dans le cas contraire, une pharmacienne mal-bais... Euh, grincheuse pourrait refuser la délivrance!
Mais il ne faut pas oublier les associations thérapeutiques qui entraînent en général au minimum une additivité des effets (1+1 = 2) et au mieux une synergie (1+1 > 2). Si le
paracétamol est souvent considéré comme peu efficace seul, il peut en revanche donner un soutien sérieux en association avec un opiacé (avec la
buprénorphine prise comme décrit plus haut, donc).
Penser aussi aux AINS, il n'y a pas que le Kétoprofène: le Diclofénac est généralement beaucoup mieux toléré et son action analgésique (antalgique plutôt) est supérieure. VoltarenDolo en faible dosage, Voltarène LP en fort dosage. Pareil pour les inhibiteurs de la pompe à protons! (impératifs lors d'un traitement anti-inflammatoire à hautes doses dépassant l'usage ponctuel)
Maintenant, même si ça peut sembler ridicule vu l'artillerie énumérée ci-dessus, les méthodes "naturelles" donnent parfois des résultats surprenants! Les clous de girofle, par exemple...
Bon courage!!!
Phoenix