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Vitry-sur-Seine - Val-de-Marne : ex-dealer, futur médecin.
© LP/Lucile Métout Villejuif. Bien loin de son juteux business et désormais totalement clean, Roman entend donner l’exemple aux jeunes en manque de repère.
Roman, 28 ans, signe l’édifiante autobiographie d’un ex-trafiquant de drogue aujourd’hui en blouse blanche. Un itinéraire hors du commun qu’il espère publier pour « sauver » les gamins paumés.
À seulement 16 ans, il était à la tête d’un très juteux business : 400 g de shit écoulés chaque semaine, 1 500 € d’argent de poche par mois. Roman n’avait plus d’autre but. Si ce n’est s’enivrer jusqu’au « black out », et déjouer la grisante traque des uniformes. Comment penser que l’ancien dealer finirait toubib ?
Douze ans plus tard, après avoir dompté son « instinct autodestructeur », l’externe en radiologie pédiatrique de l’hôpital Bicêtre signe ses mémoires. L’incroyable récit d’un trafiquant de drogue de Claye-Souilly (Seine-et-Marne) qui entre en 6e année de médecine. 150 pages et six chapitres, comme autant de rebondissements pour cet ado en roue libre, ingénu et obsessionnel.
Roman, benjamin d’une famille plutôt aisée, retrace avec un naturel touchant son goût pour la défonce, les joints, la coke, sa soif d’amour et la « descente aux enfers ». Son indicateur ? Ses résultats scolaires, thermomètre d’un « mec paumé » sur lequel les psychotropes soufflent le chaud et le froid.
Désormais clean, le carabin du Kremlin-Bicêtre, habitant de Villejuif, espère dénicher l’éditeur qui acceptera de le publier. Pour « donner un bon exemple » aux jeunes en manque de repères. Et, parce qu’il connaît son sujet, « redonner espoir » à leurs parents. Citations et explications.
« Il me proposait le kilo à 1 000 €, une offre exceptionnelle, même pour de la merde de ce genre. »
« Avec des potes, on avait cassé le mur d’une école de Claye-Souilly. La mairie nous réclamait 1 500 €. Je me suis mis à dealer pour rembourser mes parents, ce que je n’ai jamais fait. Un mec me livrait, je distribuais des plaquettes que d’autres vendaient pour moi. J’y ai pris goût. Alors je me suis déscolarisé et je faisais tout ce que je voulais. »
« Mes amis avaient fini par m’appeler Chanel, diminutif de chatte éternelle vu la chance que j’avais tout le temps. »
« La police me cherchait dans la rue, mais j’arrivais toujours à m’en sortir. J’ai une tête qui passe bien ! En fait, j’aimais bien me faire courser. Plus tard, trois personnes m’ont balancé. J’ai pris trois mois avec sursis. »
« Tout ce qui m’attendait ici, c’était la mort ou la prison, voire les deux. Il était temps que cet engrenage cesse. »
« J’avais tenté le BEP Cuisine avec des stages au Plaza Athénée. J’ai été livreur, j’ai voulu faire pilote d’avion, l’armée m’a recalé. Un soir, au volant, en pleine hallucination sous LSD, je me suis dit que je devais changer de vie. »
« L’épreuve durait une heure. Il y avait 40 questions comprenant cinq choix, avec une à cinq réponses possibles. »
« En arrivant en médecine, j’étais nul mais super motivé. Je bossais 80 heures par semaine et ça a payé. J’ai eu mon année du premier coup en arrivant 312e sur 3 060. Je voudrais que mon parcours soit utile à d’autres. Il n’y a pas que footballeur ou rappeur pour s’en sortir. Les femmes à poil, l’argent, les Ferrari dans les clips… Vous n’imaginez pas ce que ça fait dans la tête d’un gamin. Si j’en sauve juste un, ce sera gagné. »
Le Parisien
Lucile Métout (@lucilemetout)
Source : http://www.msn.com/fr-fr/actualite/fran … spartandhp
Dernière modification par Anonyme9404 (10 août 2017 à 00:01)
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Ils influencent notre façon de penser, après les gens essaieront de tenter de faire pareil, et s'ils y arrivent pas, ça sera pire, moi franchement je n'aime pas la manière dont s'y prenne les médias.
En quoi ? L'histoire est réelle et va à contre courant d'absolument toutes les politiques gouvernementales depuis Chirac. Ou même des idées avancées par les gros PP. Si tu préfères le délirium des politiques qui consiste à dire que les déscolarisés/défavorisés il faut les envoyer dans l'armée et dans les cursus poubelle* de force pour défoncer leur avenir à 13ans, bah... bof quoi. Suffit de bosser pour réussir dans les études supérieures(je parle du public/semi public), exactement ce qu'il dit dans son témoignage et très franchement je m'y retrouve pas mal. Tu peux être le pire étudiant potentiel possible et très bien t'en sortir si tu te bouges, c'est même plutôt facile(aucune difficulté dans du par coeur). Question de motivation c'est tout.
S'amuser à décourager tous les jeunes qui ont pas des familles de cadre, c'est probablement l'une de plus grosses causes de délinquance&frustration dans ce pays. Quand t'arrives à 18-19ans et que tu commences à réfléchir, avoir de l'ambition et qu'on te sort un gros : "lulz tu feras 1 bon charcutier, c b1 charcutier, surtout pour les gosses des autres" bah t'as un peu la rage contre tout le monde (surtout tes parents qui ont suivi l'avis du conseil de classe il y a 4-5ans).
*ce que j'appelle cursus poubelle, c'est pas une formation X ou Y mais les formations ou l'éducation nationale décide d'envoyer tous les gosses qui ont un potentiel à problème (de l'origine aux revenus des parents en passant par la géolocalisation). Donc si vous avez fait le choix d'un cursus de ce type, vous sentez pas visés, je parle uniquement pour l'armée des dégagés.
Dernière modification par Sevragemaso (10 août 2017 à 11:44)
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