Bonjour, ce texte a été disjoint de celui sur le
sevrage et complété.
Comme pour celui sur le
sevrage toutes vos propositions sont les bienvenues.
Amicalement
Pour un Elargissement de la politique d’auto-contrôle des consommations.
1) Petite histoire de la consommation auto-contrôlée.
« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre » (Aznavour)
Avant 1995 ( introduction du
Subutex comme
TSO et développement des Centres
Méthadone) la politique vis à vis de la consommation d’opiacés était basée sur le seul
sevrage. Parfois « proposé » mais le plus souvent imposé à travers des hospitalisations sous contrainte morale ou juridique, voire des incarcérations. Avec une politique d’aveuglement systématique sur son inefficacité totale.
Et ceux qui ne voulaient pas se sevrer étaient « traités » par les dispositions juridiques et pénitentiaires de la Loi de 1970.
Quelques médecins courageux prescrivaient du palfium comme
TSO mais beaucoup l’ont payé cher sur le plan professionnel voire personnel (peines de prison).
Là encore aveuglement systématique sur l’efficacité réelle de ces prescriptions.
Tant que cette politique inefficace ne nuisait qu’aux « toxicomanes » la classe politique, dans sa quasi totalité, préférait « regarder ailleurs ».
Mais quand l’épidémie de SIDA a posé un problème général de Santé Publique quelques femmes et hommes politiques plus courageux ont su prendre les mesures qui s’imposaient. Notamment les programmes d’échange de seringue et les traitements de
substitution aux
opiacés.
Dans le même temps la récente (à cette époque) sortie de l’homosexualité du processus de répression a permis une politique de
Réduction des Risques chez cette population.
http://www.liberation.fr/france/2018/07 … ic_1667309Plus de 20 après, la politique d’auto-contrôle de la consommation des
opiacés par les
TSO alliée à la montée des actions de
Réduction des Risques s’avère un succès. D’autant plus évident que les pays qui n’ont pas suivi cette politique (nous ne nommerons personne mais chacun sait de qui il s’agit) sont confrontés à de gros problèmes sanitaires avec une consommation qui ne décroit pas, bien au contraire, et une explosion des cas de SIDA et d’hépatite.
Il est bon de rappeler que Dole et Nyswander ont dû faire face au début à une opposition féroce.
Ils ont même été menacés de procès et ont eu le courage de passer outre.
http://www.williamwhitepapers.com/blog/ … tment.htmlIn 1964, Dr. Vincent Dole and two colleagues, Dr. Marie Nyswander and Dr. Mary Jeanne Kreek, pioneered
methadone maintenance in the treatment of heroin addiction. A half century later, their work stands as a pivotal milestone in the history of addiction treatment. Few subjects within the history of addiction treatment have elicited greater heat and less light than the rhetorical debates that long raged and continue today on
methadone maintenance treatment (MMT).
(Peu de sujets dans l’histoire de l’addictologie ont suscité plus de conflit et moins de raisonnement éclairé que les débats rhétoriques qui ont longtermps fait rage autour du
TSO à la
Méthadone.)
Actuellement, en France, environ 80 % des consommateurs (ou ex consommateurs) récréatifs d’héroine sont sous
TSO, donc suivis médicalement et leur insertion sociale et professionnelle améliorée la règle plutot que l’exception.
2) Mais la consommation d’opiacés est plutot minoritaire en France.
https://www.ofdt.fr/statistiques-et-inf … ographies/Si les Traitements de
Substitution aux
Opiacés représentent, à l’heure actuelle, l’activité principale des
CSAPA, il faut bien voir que le « mouvement » des consommations est maintenant majoritairement dans d’autres produits, même en excluant le
cannabis qui a toujours été le premier produit consommé en France.
Par exemple à la salle d’injection de Bâle (en Suisse) les deux tiers des injecteurs sont maintenant des injecteurs de
Cocaine.
Or, il n'y a pas de raison de penser que l’auto-contrôle médicamenteux de la consommation (Traitements de
Substitution) , associé bien sûr aux techniques non médicamenteuses, ne soit pas possible pour plusieurs de ces autres produits et qu’il connaisse le même succès que les
TSO.
La "réponse standard" est que s'il existe des traitements de
substitution pour les
opiacés, il n'en existe pas pour les autres produits. Mais quand Dole et Nyswander ont proposé le
TSO à la
Méthadone, personne n’y croyait. Cette opposition a donc un caractère "circulaire" = comme aucun TSX n'est admis, les TSX n'existent pas !! (Traitement de
Substitution X=
cannabis,
cocaine,
amphetamines etc..).
Pourtant plusieurs candidats existent notamment pour la
cocaine et les stimulants, pour lesquels des dérivés probablement moins « récréatifs » mais moins toxiques pourraient être développés.
Ces «
RC » (Research Chemicals) pharmaceutiques pourraient prévenir l’explosion « annoncée » de la consommation des
RC de rue, avec leur bas prix, leur facilité de fabrication et leur large diffusion.. Surtout que l’absence de connaissances approfondie sur leurs effets (dans la plupart des cas) peut faire craindre une épidémie d’effets secondaires..
Pour le
cannabis, l’utilisation de variétés mieux adaptées (taux de
THC, proportion
THC/CBD) pourrait faciliter une consommation mieux adaptée au consommateur et à ses fragilités.
Enfin le
cannabis pourrait constituer un TS efficace, pour l'
alcool et la
cocaine notamment.
https://www.principesactifs.org/le-cann … -opioides/https://www.principesactifs.org/le-cann … e-lalcool/https://www.principesactifs.org/au-chum … a-cocaine/https://www.principesactifs.org/cannabi … her-drugs/https://www.principesactifs.org/le-cann … -au-crack/https://www.principesactifs.org/cannabi … ependence/https://www.principesactifs.org/shockin … ard-drugs/https://www.principesactifs.org/cannabi … ithdrawal/https://www.principesactifs.org/cannabi … ppe-lucas/https://www.principesactifs.org/marijua … udy-finds/Comme pour les
opiacés il y a plus de 20 ans, il "suffirait" d'avoir la volonté d'aider vraiment les consommateurs (et indirectement leurs familles et leur environnement) pour trouver, tester et implémenter des solutions qui leur permettent de prendre moins de risque, éviter les risques de désocialisation ou de perte d’emploi, éviter les risques de conflits familiaux, bref des solutions de
Réduction des Risques et des Méfaits (RdR) !!
D'ailleurs des policiers ont proposé que l’on remplace les politiques de répression, par des politiques de
RdR avec un potentiel d'utilité non seulement pour les consommateurs mais aussi pour la police et la société en général.
https://www.grea.ch/publications/appliq … es-risqueshttps://www.opensocietyfoundations.org/ … 180720.pdfOn ne peut donc que souhaiter que, sur ce modèle, des avancées dans la prise en charge médicamenteuse, psychologique et sociale, comme dans la législation, (RdR et
dépénalisation notamment) permettent enfin d'avancer vers des consommations moins ou non problématiques, avec ou sans
sevrage.