Peut-on faire un sévrage dégressif avec un tramadol en libération immédiate?

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Mlle*Ordinaire femme
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champi vert3champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour,

J'en viens à me poser cette question parce que je commence à douter de ma capacité à m'en sortir un jour de ce tramadol. girl_cray2

J'ai l'impression d'avoir perdu 6 mois à pédaler dans le vide ..

Parce que ma médecin n'a pas l'air de trop connaître la molécule en faite ... Et j'ai beau lui dire que je me sens moyen, elle persiste dans sa méthode.

Demain, j'ai rendez-vous avec elle (bah oui c'est elle qui me fait les ordonnances hmm), et je ne sais pas ce que je vais lui dire: les 2 mois ont été un peu chaotique.

Depuis janvier, ma médecin essaye de me faire stabiliser à 300 tramadol l.i par jour (j'étais à 400 tramadol l.i en une seule fois): au début, elle me faisait un sevrage en 3 prises de 100 mg par jour, puis 3-4 mois après elle a changé pour me faire 2 prises de 150 mg par jour pour 2 mois.

J'ai joué le jeu au début, mais ensuite je suis partie dans tous les sens: je montais certains jours à 350 puis 400, souvent en dose unique...

Je montais parce que je ne ressentais plus rien à 300 surtout en fractionnant, avec toujours du manque physique tous les matins, de l'agressivité parfois, associée à un baisse de motivation...

Je reconnais que je n'ai pas fais preuve de persévérance pour me stabiliser à 300 mg en 2 prises de 150 par jour et je culpabilise parce que je me suis connue bien plus forte pour surmonter les épreuves.

J'aurais peut être dû me stabiliser encore et encore et peut être que je m'y serais faite à l'idée d'accepter d'être plus fatiguée, moins motivée...
En bref, accepter d'être moins bien en entendant d'aller mieux ?

Après tout, peut-être que c'est ça se sevrer? Et finalement, mon médecin ne serait pas vraiment dans le faux...

Mais au fond je me demande si en vrai, on peut se sevrer avec un tramadol en libération immédiate ?
La molécule permet elle vraiment de faire un sevrage dégressif?

Si c'est possible ou pas avec ce type de libération immédiate ? Et comment ? Je serais ravie d'avoir quelques retours à ce propos.

"Dans un voyage, ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru et les détours surtout" Pollet-Villard

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silae homme
Nouveau Psycho
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champi vert4champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour,
Un sevrage aux opiacés ne serait il pas plus simple avec un TSO à demi vie longue comme la méthadone ou à demi vie plus courte comme le Subutex ?

A voir avec un CSAPA ou un addictologue. Les médecins généralistes ne sont souvent pas suffisamment compétents pour gérer un sevrage et pour comprendre les personnes en situation d'addiction.

Attention par contre, il paraît que le sevrage à la méthadone est extrêmement difficile, même plus que l'héroïne, donc il est très long et très progressif.
Certaines personnes décident donc de ne pas se sevrer de la méthadone et la consomment toute leur vie en continu (d'ailleurs, y a t-il des études d'impact sur la prise de méthadone toute sa vie ? Effets sur les organes, la durée de vie, l'état cognitif et affectif ?). A prendre en compte pour ta décision.

Si tu veux plutôt faire un sevrage au Tramadol, ne serait-ce pas mieux de diminuer beaucoup plus progressivement les doses (genre ne pas baisser de 50 mais de d'un demi xprim à chaque fois (environ 20 mg de Tramadol) et garder exactement la même fréquence de prise et nouvelle baisse genre 2 mois plus tard ?

De ce que je sais, pour la douleur, on met un traitement de fond à demi vie longue pour faire un plancher puis on a du si besoin en demi vie courte lorsque la douleur se fait sentir. Et pour le sevrage, l'objectif est de ne pas ressentir le manque (il faut arrêter avec ces conneries de se dire qu'on a "pêché" et donc on doit en baver, fichu culture judéo-chrétienne de la culpabilité, on fait ce qu'on peut avec le poids de son histoire et on ne peut pas se comparer, on a pas tous le même passif et les mêmes ressources pour faire face aux souffrances !) donc diminution hyper progressive et longue !)

Ca serait long mais beaucoup plus tolérable pour ton corps.

Après si tu continues de souhaiter avoir des montées fortes, la baisse des prises va finir de toute façon par être décevante, même si tu ne souffres pas physiquement du manque. Dans ce cas, quand tu seras sevrée, tu peux par exemple t'accorder une prise sympa par exemple 2X par an ? Mais ici aussi, comme avec la clope, c'est chacun qui doit voir car risque de retomber dedans...

Enfin, pour la souffrance affective, le sens de sa vie, etc, en parler à un thérapeute peut être libérateur et permettre d'y voir plus clair. Si on est plus apaisé, on a moins d'impulsions à consommer, mais il faut évidemment trouver quelqu'un de bien en qui on a confiance et cela n'est pas évident.

Bon courage en tout cas.

Amicalement,

Dernière modification par silae (25 août 2024 à  14:08)

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cependant
Modo bougeotte
champi vert35champijaune0cxhampi rouge0
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Salut,

Pour moi les molécules LI/courte durée d'action peuvent être utiles dans une baisse, car je peux les utiliser comme "variables d'ajustement"
Ex. Je me réveille et je me sens en chien
À la place d'augmenter ma dose LP qui prendrait des heures, je prend une dose LI, en diminuant la dose totale.

Cependant, il est bizarre, dans une optique de "stabilisation" (mais même de praticité) de passer à la LI.

Perso, si je me sens en manque le matin, je ferai plutôt une petite prise de LP avant de me coucher.
Genre 200mg au réveil + (50mg aprem/50mg LI bonus, à diminuer) + 100mg soir (ou enversement)

De toute façon, je crois qu'il faudrait que le médecin capte qu'il est nécessaire d'abord se stabiliser avant de diminuer.
À priori, la duré du LP c'est bien 12h ?
Il est normal de se réveiller en manque si ta dernière prise est dans l'aprem. Et perso, qui dit réveil en manque dit quand même un peu journée de merde et envie d'en prendre plus me concernant...

Moi en ce moment j'essaie de revenir à ma prescription après une longue session came (moi je suis à la dhc, également LP). D'abord j'ai fait 4 cahchet matin + 30mg morphine en mad au besoin x 3 + 2 cachets soir, puis petit à petit j'ai par ex fait 1/5 en moins le soir et éventuellement juste rattrapé en LI et ainsi de suite...
Actuellement j'en suis à 3 cachets le matin + 1 le soir en ayant bien diminué le LI (genre 10mg au matin)
Et je trouve que ça va

Après j'avoue ma méthode de mélange LI/LP je ne pense pas qu'elle soit "validée" par les médecins ! Bien que, finalement c'est exactement comme ça que les mêmes molécules sont prescrites en antalgiques (une lp pour couvrir la douleur + li pour les "pics")

Bref, je crois que tu peurrais y gagner à ne pas culpabiliser (" j'ai fait n'imp" etc)
Tu as fait ce qui te semblait faisable !! Et si ça ne l'est pas, c'est avec le médecin qu'il faut envisager une solution adaptée

À un moment j'avais envisagé un sevrage au tramadol gouttes, jamais bien l'idée de pouvoir enlever vraiment petit à petit...toi ça te parle ou c'est prématuré ?
Perso, je pense que déjà il faudrait envisager une stabilisation pour ne pas se réveiller en manque !
Et à partir de là voir comment diminuer si tu le souhaite, ou switcher sur un tso éventuellement...

fugu kuwanu hito niwa iwaji

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silae homme
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champi vert4champijaune0cxhampi rouge0
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Pour continuer la comparaison avec la douleur, de nos jours, on essaye de la couvrir complètement : on attend pas que le malade souffre pour intervenir, on organise donc les prises en amont de la fin de l'effet du médicament précédent. Bien sûr, parfois, on n'y arrive pas totalement, mais c'est l'objectif.

Par ailleurs, on ne considère plus la douleur comme un phénomène objectif qui serait identique pour chaque individu, la souffrance est vécue différemment par chacun et le traitement doit donc être adapté selon le ressenti de chaque personne.

Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis @cependant. Je ne suis pas addictologue mais la comparaison avec la prise en charge de la douleur me paraît vraiment pertinente. Traitement de fond en LP (notamment pour la nuit afin de ne pas se réveiller en chien), LI pour gérer les pics et ne pas souffrir, baisse TRES progressive selon le caractère addictif de la molécule (si trop difficile on peut même décider de baisser de 5% tous les 2 mois par exemple, notamment pour les benzo qui sont affreusement addictives avec phénomène de rebond des angoisses gigantesque !)+ ressenti de la personne + psychothérapie si la personne le souhaite pour apprendre à vivre sans l'effet permanent d'un produit (si on le souhaite), c'est à dire avec un nouvel équilibre psychique puisque les ressentis qu'on a des choses ne seront plus les mêmes.

Souffrir n'a aucune utilité thérapeutique, au contraire cela a un impact sur le moral, n'améliore en rien la culpabilité si on en a (au contraire, ça la rappelle, "j'ai foiré donc bien fait pour moi si je souffre") et donc peut faire retomber dans des prises massives ("je suis nul, je n'y arrive pas", la souffrance psy + physique conduit à une nouvelle défonce pour oublier et se soulager), puis rebelotte. On tourne alors complètement en rond entre baisse trop importante, souffrance puis nouvelle prise "défonce", culpabilité, baisse trop importante, souffrance, etc.

Je ne raconte pas tout cela pour dire que c'est une règle générale et que tout le monde aurait ce schéma, mais c'est longtemps le rapport que j'ai eu avec les produits + expérience pro dans des lieux où on souffre beaucoup et donc avec des prises en charge de la douleur, jusqu'à la sédation profonde si on arrive pas à couvrir la douleur et que la vie de la personne devient insupportable. Ne pas soulager les personnes et les laisser agoniser est vraiment inhumain et ne devrait plus exister...

J'essaye aujourd'hui de consommer ponctuellement pour profiter du plaisir des molécules que j'apprécie mais sans les conséquences éventuelles de toxicité (dose max à ne pas dépasser) et de la dépendance et la souffrance associée. J'utilise pour cela un tableau excel que j'ai mis dans un autre post. Après bien sûr, chacun sa méthode.

Dernière modification par silae (25 août 2024 à  15:03)

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rébus_07 homme
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question toute bete mais : pourquoi tu veux absoluement te sevrer / stopper la prise de Trama ? surtout si tu ne te sens pas pret physiquement  mentalement

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SiC homme
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Hello

L'exemple que cite Silae ne s'applique pas à mon cas. Sans vouloir remettre en cause ton avis, bien entendu.

Suite à une blessure au genou, menisque interne, j'ai subis un meniscectomie partielle.

Avant la chirurgie j'étais sous Tramadol H24, et en parallèle suivait des séances de balnéothérapies et de kinésithérapies.

Dans mon cas le Tramadol, en plus de m'avoir fait passer par les cases dépendance/diminition/sevrage complet, a aggravé l'état de mon genou car je ne sentais pas lorsque je devais arrêter les exercices.

J'ai décidé depuis mon sevrage au Tramadol (j'en ai d'autres en cours...) de refuser tout antalgiques.

Alors oui, j'ai mal, je souffre, cela m'affecte psychologiquement. Mais au moins je sais quand m'arrêter pour pas détériorer ce qu'il reste de mon ménisque et de me retrouver avec une prothèse à à peine 40 ans...

Après ce n'est que mon expérience personnelle, on ne réagit pas tous pareils au Tramadol, comme on n'a pas le même seuil de résistance à la douleur.

En tout cas Mlle*Ordinaire je te souhaite encore une fois beaucoup de courage et t'envoies plein d'énergie positive !

Bises à tous

SiC

Dernière modification par SiC (30 août 2024 à  14:41)


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silae homme
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J'ai peut-être en effet été un peu radical dans mon propos, la douleur est en effet aussi un signal qui permet d'éviter de se faire plus de mal.

A voir du coup selon les contextes pour ne pas masquer un signal qui serait utile, tout en limitant la souffrance qu'on peut avoir au risque que ça bouffe la tête et le moral.

Et en effet, je pense que c'est au choix de chacun car on ressent tous le mal différemment...

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SiC homme
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Je ne voulais pas te recadrer Silae hein, on est d'accord, je donnais juste mon point de vue par rapport à mon expérience.

L'alcool joue aussi le rôle d'antidouleur, mais je ne vais pas boire des bières avant ma séance de kiné. Par contre une ou deux après, ça m'aide, et 3h après l'effet s'est estompé

Par contre j'ai également un problème de gestion de ma conso d'alcool... Et je suis en sevrage dégressif aux benzos (RCs et légales)... Donc mon avis n'est valable que pour moi, on est pas tous dans la même situation.

Après dans le cadre de douleurs chroniques, je te rejoins entièrement qu'il est inutile de souffrir le martyr lorsqu'il existe des solutions pour soulager ces douleurs.

Même si je ne veux pas retomber dans le Tramadol, le jour où on m'annonce que, malgré tout le cursus médical que j'ai suivi, je dois me faire poser une prothèse complète du genou, bah je ne vais pas endurer tout ça sans Tramadol, où autres antidouleurs. Je ne suis pas masochiste non plus haha.

Je n'en serai pas satisfait car je suis bien conscient de mes tendances aux addictions, mais je ne vais pas m'imposer d'hurler à la mort à chaque fois que je poserai le pied au sol.

Et oui comme tu l'as dit, même si c'est mon choix d'avoir arrêter les antidouleurs, vivre constamment avec mon genou qui me lance, qui me balance des décharges du bout des orteils jusqu'à l'épaule, qui me lâche des fois quand je porte des poids... Ça me ronge de l'intérieur et me mine le moral.

La pire des fois, j'étais clean j'avais rien bu, je portais ma fille qui s'était fait un gros bobo, et clac je me suis retrouvé au sol. J'ai pu au dernier moment, en me tordant encore plus le genou, m'orienter de façon à tomber sur le côté, pour protéger ma petite princesse. Heureusement, elle n'a rien eu.

Tout ça pour dire que selon les cas, il faut bien mettre sur la balance les effets positifs et négatifs d'une conso, quelle qu'elle soit.

Bises à tous

SiC

Dernière modification par SiC (Hier à  16:15)


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silae homme
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T'inquiète, aucun soucis, ton post m'a fait me rendre compte que j'étais excessif dans mon propos et c'est très bien.

Je pense qu'il ne faut pas laisser souffrir les gens (en tant que soignant j'ai vu souvent cela là où je travaillais) car cela ne soigne pas et que même si on a "merdé" (par exemple en trop consommant), on ne doit pas payer par de la souffrance car cela n'apporte rien (et ne soulage pas non plus la culpabilité).

Il n'empêche que la douleur est un signal qu'il faut écouter et donc comme tu dis ne pas toujours la masquer si elle permet d'éviter de s'abimer. Mais il ne faut pas non plus vivre un martyre sinon la vie devient insupportable !

Il est de tout façon difficile de parler de manière générale de ce sujet car chaque situation et chaque personne est différente...

Bon courage en tout cas pour trouver le bon équilibre et continuer d'aimer la vie avec ta fille !

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