Témoignage Service Sanitaire

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Slocum homme
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Bonjour à tous,

c'est mon premier post sur la plateforme, je vais donc commencer par me présenter.
A 21ans je suis étudiant en médecine et suis sans doute à ranger dans la classe des expérimentateurs ou scientifiques fous en matière d'usage de drogue. Pour l'instant seul les enthéogènes m'intéressent avec un petit faible pour les champis...

Ceci étant dit je voulais vous parler d'une mesure de prévention adoptée par le gouvernement l'an dernier, le service sanitaire alias S.E.S.A. On a pas beaucoup entendu parler de cette mesure et ça me fait plaisir de partager cette expérience de prévention concrète sur un large public. En gros les étudiants dans le domaine de la santé (médecine, pharmacie, dentaire, kiné et bientôt d'autres) sont envoyés faire de la prévention dans les établissements scolaires (primaire à lycée) mais aussi prisons et maisons de retraites (EHPAD) sur des thématiques de santé variées.

On retrouvait notamment le sport et la nutrition, la psychiatrie, l'hygiène bucco-dentaire (parce que oui se laver les dents c'est important smile) et bien d'autres pour finir avec addiction, thématique que j'ai choisie.

/forum/uploads/images/1556/service-sanitaire.jpg


Sachez que ce service sanitaire était une promesse de campagne de Macron et en gros c'est une mesure qui a été imposée à la va vite, beaucoup de grogne notamment en médecine ( nous avons perdu pas mal d'heures de cours et de stages hospitaliers et parfois nous devions faire 3h de bagnole dans la journée pour atteindre des bleds...)roll

Personnellement, j'ai été affecté dans un collège de petit village de 500 habitants, j'étais dans une équipe composée d'étudiants en médecine, de kiné et de pharma.
On a bien expliqué aux enfants que l'addiction était une maladie et non un vice et balancé quelques infos très générales et parfois réductrices (en gros la drogue c'est mal...). Comme c'est la première année de la mise en place de cette prévention on ne peut pas vraiment évaluer son efficacité.

Cette mesure va à mon avis se perfectionner au fil des années, c'est une mesure qui a du potentiel à mon sens, l'avenir nous dira si le message est bien passé héhé.

Et vous que pensez vous de cette réforme? Je suis curieux de vous entendre.

Portez vous bien,
Slocum

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CrevetteSpatiale femme
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salut!Je n'avais jamais entendu parler de cette réforme!! Je pense que c'est bien de cibler les plus jeunes car plus réceptifs il me semble :)

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Wonderland femme
Borderline & beyond
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Salut

Je trouve l'initiative pas mal, dans la forme. Car oui, dans le fond ça pourrait ne pas l'être. Un peu style MILDECA qui militerait contre la légalisation du cannabis (et autres) pour "lutter contre l'addiction".

Si la bonne approche est utilisée, ça pourrait être salvateur pour les générations futures et leur rapport aux drogues. Bon après, je conçois qu'il est difficile de parler du sujet en respectant la ligne très floue et subjective entre RDR et incitation :roll: surtout avec un public jeune voire très jeune.

En tous cas, oui, je trouve cela bien tout de même. Ca pourrait également donner l'opportunité aux médecins et soignants de mieux se former sur le sujet pour pouvoir mieux aider par la suite.

PS: Je ne suis pas d'accord avec la qualification de addiction = maladie. Mais c'est mon avis (qui est partagé par pas mal ici je pense). Ca fait partie du fond que j'évoquais au dessus.

Bon courage en tous cas !

Wonderland

"I've never had problems with drugs. I've had problems with the police." Keith Richards

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Sufenta
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Oui les étudiants infirmiers sont aussi concernés depuis cette année ..

Allez mes petits allez prêcher la rdr dans les écoles ça changera des gengen qui faisaient leur prévention repressif (pauvre France) ..

Je vous direz les retours qd j’en aurais ..

Ps : l’addiction n’est pas une maladie mais un individu dans un contexte qui rencontre un produit qui lui permet d’attenuer des tensions ou d’y trouver un bénéfice..

Je connais plein de personnes (dont moi, à la morphine) qui gèrent une addiction et qui ne la changeraient pour rien au monde car ils sont heureux comme ça !!

Dernière modification par Sufenta (03 mai 2019 à  21:04)


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Anonyme 218797
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Ben le problème c'est que je vois en gros «prévention primaire» (donc qui concerne les non consommateurs pr les drogues).

C'est pour prévenir de l'usage, pas des risques de l.usage (nuance, mais qui peut avoir son imptce).

Du coup la RdR est pas directement concernée.

Par contre, ça peut etre l'occasion de changer l'approche, de ne pas diaboliser l'usage comme c'était fait avant.
La peur n'evite pas le danger.

Je dois integrer un projet de mise en place prev / rdr dans un quartier qui accede au statut «prioritaire» / a risque.
La ville, l'asso des habitants, les assos de quartier reclament des actions de prev en direction des jeunes.
C'est un lieu ou il y a bcp de deal, la coke envahi les halls et la délinquance a explosé, nottament les vols avc violence, la coiffeuse s'est fait mitrailler la vitrine en pleine aprem... bref..
Du coup la prefecture et les autorités sont sur le coup aussi.

Je vais aider voir participer plus pleinement, surtt pour former a la rdr, comment aborder le public visé, le vocabulaire a bannir / a utiliser...

Mais justement je suis curieuse de voir comment ça va se goupiller, quelles seront les «commandes» faites par les institutions....
Vu que c'est un projet / travail global sur la commune, il faudra composer avec la police, la préfète...
C'est pas dit quil y ai des frictions idéologiques...

Bref, du coup j ai un peu ces questionnements en tete...

Mais c'est vrai que si personne ne donne de coup de pied dans la fourmilière en mettant en avant un discours alternatif a ce qui se fait... Ca ne risque pas de changer...

Mais justement, un topic sur comment distiller l'esprit RdR dans ce qui concerne la prévention primaire, ça m'aiderai bien, et ce serait interressant...

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Slocum homme
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Merci à tous pour vos réponses,

je trouve tout ça très instructif. Désolé pour les petits problèmes de nuances, je suis loin d'être expert..


Sufenta a écrit

Ps : l’addiction n’est pas une maladie mais un individu dans un contexte qui rencontre un produit qui lui permet d’attenuer des tensions ou d’y trouver un bénéfice..

Je connais plein de personnes (dont moi, à la morphine) qui gèrent une addiction et qui ne la changeraient pour rien au monde car ils sont heureux comme ça !!

En tant que bon petit étudiant dans le médical voilà plus le genre de définition de l'addiction que l'on nous apprend. drogue-peace

"Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères." Inserm


Après bien sur je comprend que l'on puisse bien la vivre mais bon pour les enfants c'est déjà pas mal, qu'en penses tu? Peut être que tu faisais la nuance avec la notion de dépendance?

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Anonyme 218797
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Slocum a écrit

Merci à tous pour vos réponses,

je trouve tout ça très instructif. Désolé pour les petits problèmes de nuances, je suis loin d'être expert..


Sufenta a écrit

Ps : l’addiction n’est pas une maladie mais un individu dans un contexte qui rencontre un produit qui lui permet d’attenuer des tensions ou d’y trouver un bénéfice..

Je connais plein de personnes (dont moi, à la morphine) qui gèrent une addiction et qui ne la changeraient pour rien au monde car ils sont heureux comme ça !!

En tant que bon petit étudiant dans le médical voilà plus le genre de définition de l'addiction que l'on nous apprend. drogue-peace

"Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères." Inserm


Après bien sur je comprend que l'on puisse bien la vivre mais bon pour les enfants c'est déjà pas mal, qu'en penses tu? Peut être que tu faisais la nuance avec la notion de dépendance?

Voici qques éléments / pistes, par ex :

Pour illustrer ce dont parlait Suf :

L'addiction n'est pas dûe :
- à un produit / une drogue
- à une personne / un type de caractère / un manque de volonté
- à un environnement / un parcours de vie / un événement....

L'addiction est à differencier de la simple consommation, qui est généralement non problématique et gérée, moins de 20% des consommateurs ont un usage «problématique». Surprenant, mais vrai.
Ce genre d'info tirée des chiffres officiels, mais trop peu diffusée, fait partie des messages a mettre en avant.

Il faut distiller dans les esprit ce genre  de fait concret, car contrer tous les fantasmes engendrés autour de la «drrrogueuuuu», c'est un 1er pas vers plus de compréhension, moins de rejet.


L'addiction est un mécanisme complexe, propre a chacun, qui resulte de la rencontre entre 3 facteurs :
Un individu + une substance + un contexte




/forum/uploads/images/1556/olievenstein.png





Un peu comme un tabouret, l'addition tient donc grace à 3 pieds bien précis.
Sans l'un d'eux, l' addiction n'aurait pas eu lieu, le «tabouret» n'aurait pas trouvé sa stabilité.

Par ex :
Jean-Bloody est nerveux, insomniaque. (Individu)
Il a un boulot stressant, la vie citadine lui pèse (contexte)
Il a accroché au cannabis et aux opiacés (produit)

Si on enlève un element :
-  [INDIVIDU] pas insomnie ou nervosité --> pas besoin de «sautomedicamenter» ou de s'apaiser via ses consos.
Ou
-  [SUBSTANCE] pas de rencontre avc les opiacés, il a connu a la place la coke, le speed, le lsd ---> sans doute qu'il ne serait pas dans une conso excessive et les utiliserai de facon festive.


Autre exemple pratique :
A
Marie-Donatella, etudiante qui aime sortir, voit son groupe d'amis tous les week-ends, ils prennent tous de la coke.

Sans :

[CONTEXTE] - son entourage ou tt le monde consomme / les sorties hebdos

Ou

[SUBSTANCE] - l'héroïne par exemple n'aurait pu jamais la rendre addict...

Ect, ect...

Dernière modification par Anonyme 218797 (04 mai 2019 à  00:47)

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Merci d’avoir argumenté :) suf
 
Clair, net et précis !

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RandallFlag homme
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Sufenta a écrit

Ps : l’addiction n’est pas une maladie mais un individu dans un contexte qui rencontre un produit qui lui permet d’attenuer des tensions ou d’y trouver un bénéfice..

Alors oui, mais pas que...

L'addiction ça peut aussi te tomber sur le coin du groin parceque tu as consommé un produit sans avoir été informé du potentiel addictif de la chose.

Le manque d'information favorise aussi l'addiction.
Et c'est ca aussi la base de la rdr.
Consommer en connaissance de causes.

Et ne pas se réveiller un jour en se disant "woputain je suis accro, je savais pas que ça pouvait arriver"

L'addiction n'est pas une maladie, mais l'addiction peut aussi être une conséquence. (Si elle n'est pas choisie bien sur)
Et les causes sont nombreuses.
Donc dur de généraliser a ce point.

En toute amitié Suf.

Dernière modification par RandallFlag (04 mai 2019 à  00:53)

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Bien sûr je suis d’accord avec ça :)

Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît.

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Sufenta
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C’est moi ton champi randall

Pour revenir sur l’addiction et comme vous l’avez démontré il y a toute une problématique parfois délétère, parfois non, parfois mal vécu, parfois bien vécu.
Mais cela ne se limite pas à une défaillance neuro/ psy, d’ailleurs je suis pas du tout d’accord avec ça et pour moi la PEC addicto n’a rien à voir ac la psy éventuellement comportementale dans certaine situations auto destructrices mais pour les nombreuses autres personnes.

Bon c’est intéressant d’en débattre et je trouve ce service sanitaire (santé publique) une bonne chose autrement.

Amicalement

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Slocum homme
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Bonjour tout le monde,

d'abord je tiens à dire que je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce point :

Anonyme 218797 a écrit

L'addiction est à differencier de la simple consommation, qui est généralement non problématique et gérée, moins de 20% des consommateurs ont un usage «problématique». Surprenant, mais vrai.
Ce genre d'info tirée des chiffres officiels, mais trop peu diffusée, fait partie des messages a mettre en avant. [/b]

Pour les 20% je ne le savais pas, c'est dommage que ces chiffres ne circulent pas... En matière de drogue l'opinion publique est à des années lumières de la réalité...roll


Et effectivement l'addiction se produit dans un contexte particulier et ce n'est pas parce que l'on consomme que l'on est addict. Dans nos cours nous distinguons l'usage simple, l'usage à risque, l'usage nocif et la dépendance.

Il serait intéressant d'avoir l'avis de médecins addictologues dans le groupe ( prescripteur par exemple) , on pourrait créer une discussion dédiée si cela vous intéresse.

Encore merci pour vos réponses constructives

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Hilde femme
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Merci de l'info Slocum, et les autres de vos commentaires.

Slocum a écrit

En gros les étudiants dans le domaine de la santé (médecine, pharmacie, dentaire, kiné et bientôt d'autres) sont envoyés faire de la prévention dans les établissements scolaires (primaire à lycée) mais aussi prisons et maisons de retraites (EHPAD) sur des thématiques de santé variées.

Globalement cela semble une bonne initiative, la prévention c'est la base, et il y a trop de sujets ignorés ou sur lesquels la population est généralement mal ou sous informée ce qui peut freiner l'adoption de comportements sains ou conduire inconsciemment à des comportements à risque. A partir du moment où il y a un consensus médical et scientifique sur les thématiques en question, autant qu'il soit partagé par la population, de 7 à 77 ans.

La prévention primaire en primaire, c'est certainement bénéfique et suffisant.

Du collège à la maison de retraite on à affaire à des populations qui ont déjà, en autonomie, des comportements à risque, aussi s'il s'agit de faire de la prévention primaire, autant que ce soit avec une certaine forme de neutralité, en creusant un peu en profondeur et sans faire de réduction hâtive...

C'est plus important d'expliquer très clairement pourquoi il vaut mieux agir d'une certaine façon que d'une autre en creusant le comment, que d'asséner le comportement promu d'un côté et d'agiter l'épouvantail des risques à LT de l'autre (d'ailleurs les jeunes s'en foutent car c'est trop éloigné, et les vieux aussi car c'est trop tard).

Après "lutte contre les addictions", ça fait pas très prévention, ça fait on sort le bazooka pour détruire l'ennemi déjà en place je trouve.

Une question: la promotion d'un nutrition de qualité fait-elle vraiment partie du programme car elle n'apparaît pas sur l'affiche?

Aussi Slocum, si tu pouvais nous citer en exemple l'ensemble des actions qui ont été identifiées comme prioritaires sur ton territoire ce serait intéressant.


Faut pas chercher midi à quatorze heures -
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Slocum, la démarche me rappelle celle, pleine d'enthousiasme, des anciens alcooliques, des médecins  ou des gendarmes qui allaient dans les classes dire combien alcool, tabac ou  drogues étaient dangereux (et pour les gendarmes montraient à quoi ça ressemblait avec des sachets de poudre blanche) . Or, plusieurs articles ont montré que cela augmentait la consommation par la suite (probablement par effet de curiosité).
Ces interventions ne sont heureusement plus d'actualité. ou du moins ne l'étaient plus puisqu'elles semblent de retour.
La prévention efficace en milieu scolaire demande une formation de plusieurs années et la bonne volonté n'est en rien un substitut à cette formation.

En fait les démarches les plus efficaces sont celles qui augmentent les aptitudes psychosociales des jeunes (confiance en soi, dire non, s'affirmer, être heureux etc..) et, évidemment, elles ne sont pas détachables du contexte social, familial etc..

Quelques refs (la deuxieme un peu ancienne) de nos amis canadiens qui sont plus pragmatiques

https://www.drogues.gouv.fr/sites/drogu … 02.pdf.pdf





http://www.santecom.qc.ca/Bibliothequev … 009016.pdf

•   l'ensemble des organismes communautaires, les groupes d'en-traide et   les réseaux d'aide naturelle oeuvrant auprès des jeunes doivent  être  reconnus  et  supportés  techniquement  et  financièrement;
•   les intervenants jeunesse professionnels et   non professionnels se  complètent  dans leur  rôle et    devraient être reconnus dans leur spécificité et    dans leur efficacité. Les  éléments d'efficacité d'un  programme de prévention Beauchesne  (1986)  identifie  dans  sa  monographie  quelques  éléments d'efficacité des programmes de prévention. Ces éléments sont fonction des quatres  critères  suivants  : les  modèles de  stratégies  utilisés,  l'âge  et    le    lieu  où les programmes sont mis en oeuvre, l'influence et   le   rôle des parents, et   les communica-teurs de ces programmes. Voyons les cinq  éléments  essentiels à  retenir  afin d'obtenir  des  programmes de prévention  efficaces :
•   une combinaison de différents modèles de stratégies se révèle être  plus  efficace  dans  les  programmes  de  prévention  en  toxicomanie.  Les modèles de stratégies concernés sont  axés : sur la   transmission  d'information, sur le   développement de la personne  et    sur le    milieu  socioculturel  dans  lequel  évolue le jeune. Utiliser des stratégies multiples dans un programme de prévention, c'est tenter d'englober  la   multiplicité des facteurs responsables  de  la  problématique,  donc  d'intervenir  selon  l'approche systémique;
•   les programmes de prévention doivent tenir compte autant des psychotropes licites qu'illicites. À ce   propos, des études démontrent  clairement  que « c'est l'usage  abusif  de drogues licites, surtout  l'alcool,  qui  est  généralement  précurseur  d'usage  problématique de drogues illicites et   que la   polytoxicomanie est le  profil de consommation  habituellement  rencontré  chez les jeunes consommateurs»  (Beauchesne  (1986), p.    56);
•   les stratégies préventives doivent débuter  en milieu scolaire et ce, le   plus tôt possible, c'est-à-dire à la   fin du   primaire;
•   il est essentiel de faire appel aux parents dans les programmes de   prévention des toxicomanies chez les jeunes;
•   les  communicateurs  des  programmes  de  prévention  doivent  être crédibles et   aptes à transmettre une information  objective  et   sans préjugé face à la   consommation.

En terminant, il    importe de noter deux éléments d'inefficacité : soit l'abstinence et   l'information seule.  En effet il   est démontré d'une part, qu'un programme axé sur l'abstinence s'avère inefficace. Selon Beauchesne, ceci tend à  montrer  «qu'il  faut prévenir  l'abus  et     non  l'usage  de  drogues  chez  les  jeunes»  (Beauchesne (1986), p.    56.).
D'autre part, les programmes de prévention qui se limitent à transmettre  uniquement de  l'information sur les drogues n'ont aucun effet. Il   semble même, d'après des recherches consultées par Beauchesne, que certains de ces programmes d'information «auraient tendance à accroître la   consom-mation de drogues chez les jeunes»  (Beauchesne  (1986).

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Post utile et instructif. Merci pour les liens. Marla
 
Très intéressant, merci! Stelli

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Anonyme 218797
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Slocum a écrit

Anonyme 218797 a écrit

L'addiction est à differencier de la simple consommation, qui est généralement non problématique et gérée, moins de 20% des consommateurs ont un usage «problématique». Surprenant, mais vrai.
Ce genre d'info tirée des chiffres officiels, mais trop peu diffusée, fait partie des messages a mettre en avant. [/b]

Pour les 20% je ne le savais pas, c'est dommage que ces chiffres ne circulent pas... En matière de drogue l'opinion publique est à des années lumières de la réalité...roll

ves

Alors attention, le chiffre precis est a retrouver.
De memoire ca tourne plus autour des 10%...
Mais dans le doute, j'ai préféré la jouer large en disant «moins de 20%»

Moi aussi je trouverai utiles d'avoir un topic dédié aux connaissances sur la rdr, l'addiction, comment faire de la prev, s'adapter au public et a l.objectif donné (financeurs, maitre de stage,....), le vocabulaire a bannir / a utiliser....

J'ai plein de ressources documentaires dans mon ordi et mes cours d'educ, comme j'avais choisi l.addicto comme spécialisté et pr le memoire a rendre.
Ca pourrait etre bien de mettre en commun le plus utile et accessible (les pdf de 60pages, je vous les epargne...).
Vu le nb d'étudiants et de pros qui utilisent PA, ça servirait... Aussi au citoyen labda, aux assos, bénévoles...

Je voulais en creer un ou mettre des outils / docs sur un post de mon blog...
J'attends de voir ce quen pense l'équipe et / ou Pierre histoire de pas faire une boulette...

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Je te rejoins. Effectivement ça pourrait être très utile!

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Slocum homme
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Hilde a écrit

Une question: la promotion d'un nutrition de qualité fait-elle vraiment partie du programme car elle n'apparaît pas sur l'affiche?

Aussi Slocum, si tu pouvais nous citer en exemple l'ensemble des actions qui ont été identifiées comme prioritaires sur ton territoire ce serait intéressant.

Concernant tes questions sache que la prévention autour de la nutrition était regroupée dans le thème "Alimentation et activité physique".

Personnellement dans le Nord il me semble que nous étions nombreux dans les thématiques suivantes : "Addiction", "Santé sexuelle et contraception", "Santé mentale" et "Alimentation et activité physique". Quand on connait certains chiffres sur la région ce n'est pas étonnant...



Ce qui m'amène au commentaire de Prescripteur :



prescripteur a écrit

Slocum, la démarche me rappelle celle, pleine d'enthousiasme, des anciens alcooliques, des médecins  ou des gendarmes qui allaient dans les classes dire combien alcool, tabac ou  drogues étaient dangereux (et pour les gendarmes montraient à quoi ça ressemblait avec des sachets de poudre blanche) . Or, plusieurs articles ont montré que cela augmentait la consommation par la suite (probablement par effet de curiosité).
Ces interventions ne sont heureusement plus d'actualité. ou du moins ne l'étaient plus puisqu'elles semblent de retour.
La prévention efficace en milieu scolaire demande une formation de plusieurs années et la bonne volonté n'est en rien un substitut à cette formation.

En fait les démarches les plus efficaces sont celles qui augmentent les aptitudes psychosociales des jeunes (confiance en soi, dire non, s'affirmer, être heureux etc..) et, évidemment, elles ne sont pas détachables du contexte social, familial etc..

Et bien je suis plus que d'accord avec toi, en addiction et en santé mentale la crainte de faire plus de mal que de bien était bien présente du coté étudiant et du coté formateur. Car oui nous avons été "formés", une semaine de formation qui fut un désastre, les addictologues recrutés pour ça ne savaient pas quoi nous dire ou alors nous balançaient des concepts médicaux totalement hors sujet, nous étions tous scandalisés. Elle eut cependant le mérite de nous former efficacement à la démagogie... Après la première journée plus personne ne venait malgré les habituelles menaces de représailles en cas d'absence. La qualité des intervenants n'était pas du tout en cause, ils étaient très compétents mais totalement pris au dépourvus, pas du tout préparés. Je me rappelle bien l'ironie dans le discours de certains, le prof arrive en retard et balance "Vous êtes en MISSION pour MACRON, vous allez SAUVER LA FRANCE" lol

Pour moi le service sanitaire a néanmoins du potentiel car certaines thématiques sont sans doutes plus simples à aborder ( Hygiène bucco-dentaire, école du dos...). Et elle favorise la mixité inter-spécialités.

Néanmoins il faudra tirer les conséquences des erreurs commises dans le passé et ça pas sur que ça se fasse sans réel investissement. Un investissement qui dépasserait le coup marketing politique...




Anonyme 218797 a écrit

Je voulais en creer un ou mettre des outils / docs sur un post de mon blog...
J'attends de voir ce quen pense l'équipe et / ou Pierre histoire de pas faire une boulette...

Ça m'intéresserait beaucoup smiley-gen013


Amicalement

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Bonjour, le tableau pdf que je citais est vraiment écrit tout petit. J'ai donc fait l'effort d'en faire un document pdf texte. En maruqe d'admiration !!

peterson2.pdf

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (04 mai 2019 à  18:29)

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Merci pr ton travail! Je telecharge ;) Marla

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Merci Slocum.

prescripteur a écrit

Bonjour, le tableau pdf que je citais est vraiment écrit tout petit. J'ai donc fait l'effort d'en faire un document pdf texte. En maruqe d'admiration !!

Si l'on en croit ce document, une initiative comme le S.E.S.A. a bien peu de chances d'atteindre ses objectifs en termes de lutte contre les addictions...


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mon problème avec ce service sanitaire ,c'est l'impréparation de cette mesure.Ca va faire 20 ans que je fais ca d'en plein de milieux sur les addictions, la sexualité, le bruits.
prescripteur le dit bien c'est de la prev a la papa, avec des gens de bonne volonté. Sauf qu'on va au carton avec ces conneries, c'est pas parce que on a des connaissances medicale et/ou paramédicale qu'on fait du bon boulot. les connaissances c'est une chose, savoir les transmettre en est une autre, et le faire bien une autre encore et efficace encore une autre.
il y a d'autre parametre a prendre en compte
etre au clair avec ces propres représentations
avoir une vrai formation
regarder d'autre faire
etre supervisé pour ces premières
etre a l'aise dvt un groupe a l'oral

le pire d'en l'histoire c'est de penser que la prevention c'est pas un métier, que tout le monde peu le faire comme un hobbies. et que les médicaux et paramédicaux sont les mieux placé. En fait si on pousse la logique a l'extrème c'est un moyen gratuit pour l'état de se dédouaner de son boulot. C'est faire fi de tout ces personnes qui ont inventées de nouvelle façon de faire de la prévention parce que ils et elles ont décider de se prendre en main (prev sexuelle qd le préso était en vente libre ds les sexe shop seulement, rdr par des UD pour des UD……………)
le travail communautaire, le renforcement des compétences psycho sociale, la reflexion sur ces conso,usage et le partage avec les autres.
j'arrete car je pourrais en parler pendant des heures, la santé publique c'est trop sérieux pour faire ça de manière amateur a la va comme je te pousse.

moi perso ca me fou en rogne (et le mot est volontairement gentil) cette manière de faire retour en arrière guarantie .

l'infirmier masqué

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