Mai 2010Il est 13h, avec un pote on se cale plein soleil sur le sommet d'un arc duc, on fume 3
joints. L'aprèm' se passe ensuite au château de Versailles, on continue de fumer. 16h30, on rejoint un pote au grec, c'est l'heure de manger. On retourne ensuite au château pour refumer. J'ai rendez-vous à 20h15 à la gare, hop un
joint pour le trajet, je vais à paris avec un autre pote et une amie, ce soir on va en boÎte (soirée étudiante). Je me repose dans le train pour accuser l'aprem' bédave et recharger les batteries pour cette nuit.
Chapitre 1 : La boÎte de nuit (plaza)
22h30 nous rentrons dans la boite, ça fait une bonne demi heure que j'ai gobé mon
para de
2c-I d'une vingtaine de mg. Vers minuit on est 5 à sortir fumer devant la boite, direct mon pote se fait prendre son
joint par le vigile qui n'a que ça à foutre d'empêcher les clubbeurs de fumer, c'est important de bien faire son métier. J'éteins vite le mien puis rentre à l'intérieur, je le finis dans la foule en soufflant la fumée entre mes jambes, je commence à être vraiment défoncé.
La montée s'est faite en douceur. Tu sens que ça pousse dans tout ton corps, ça enfle puissamment mais lentement, rien de trop déstabilisant...ce genre de montée annonce un trip fort et intense, mais pas trop anxiogène, j'apprécie.
Le temps s'est ralenti, chaque moment devient unique, physiquement je ressens comme une lourdeur, je commence à être vraiment trippé. Le trip devient mental puisque je ne parle à personne et ne m'amuse pas plus que ça, le clavier tactile de mon portable commence à fondre. Mon audition me semble sur développée et mes pupilles sont énormes. Je n'arrive pas à sociabiliser, à vrai dire je rentre de plus en plus dans ma bulle, la soirée n'est pas si ouf que ça mais comme je m'occupe moi même avec ce que je vois et ressent, ça ne me dérange pas plus que ça.
2H30 et tout fond, je trip encore avec mon portable, il est si profond et liquide, mon pouce droit s'enfonce dedans et ma main gauche semble elle aussi liquide. La musique me transcende, mais je ne danse pas vraiment, je bouge juste en dandinant les épaules, je n'ai pas encore découvert la danse, ça viendra avec les stimulants dans un autre
Tr.
Mes mains sont occupées par mon bracelet de vie (un assemblage de 2 tubes fluos distribués au bar), je passe mon temps à le manipuler et à le regarder. L'ambiance est vraiment merdique...les gens sont mécontents, il n'y a pas assez de monde, la sik est bof bof commerciale, les vigiles font vraiment chier, mes potes se sont cassés. Moi je trip, je savais que ça allait être comme ça, mais bon je les avais prévenu : si t'es pas perché ou trop bourré dans ce genre de soirée, attends toi à t'ennuyer sévère.
Je retrouve ma sœur dans la boite, nous parlons assez longtemps, j'aime ce moment de complicité, je kiffe juste. J'ai essayé de parler à une fille que j'avais remarqué à une autre soirée étudiante, l'émotion était bien là mais mon côté relationnel se situait autour de 0%. Je tente deux approches mais à chaque fois je me contente d'un "salut" sans rien ajouter, donc ça se termine par deux échecs. Pas évident de parler quand on est trippé en mode tout timide et renfermé sur soi même...alors avec la musique qui m'entraine au fond de ma tête c'est d'autant moins facile...l'émotion me paralysait m'enfin c'est pas très grave.
Je commence à gober mes pilules rouges de Tuxium (DxM) vers 3h00 du mat', 3 billes pour commencer, pas besoin de trop me charger, je suis déjà bien bien lancé. 3h50 j'ai enfin retrouvé mon bracelet de vie, il était dans ma poche arrière en fait...qu'est-ce que j'aurais fait sans lui, je n'aurais pas su quoi faire de mes mains et je n'aurais pas su où poser mon regard...ah le
DXM commence à faire effet, la perception de la musique est différente, pas meilleure mais plus en phase avec moi. Mes pensées sont très fluides, je me laisse porter par le son, aux toilettes les wc vivent, les visuels deviennent de plus en plus impressionnants !
Chapitre 2 : Street Light
4h45 la boite ferme, comme quoi c'était vraiment une soirée de merde pour finir si tôt. Dans la boite tout ondule, le bar, les bouteilles, je me pose dans un fauteuil et regarde les gens s'en aller avant de sortir à mon tour. Dans la rue tout bouge aussi, les arbres, les feux rouges, j'ai auparavant regobé 6 pillax, le
DxM fait de plus en plus effet. Je suis dehors avec un pote et ses amies, je leur fait part de mes visuels, l'ambiance est marrante, les filles sont étonnées, mon pote est habitué... Il n'y a plus de musique et pourtant j'entends un boum boum constant, yes c'est la fête dans ma tête.
Nous marchons vers la gare St-Lazare, les ondulations sont de plus en plus présentes, le trottoir et les façades d'immeubles alternent du gris au noir en fonction des ombres, tout en passant par des phases blanches et bleutés dans les zones plus éclairées, c'est assez incroyable !
D'ailleurs plus je phase sur un point plus ça bouge tout autour, c'est marrant ces illusions d'optique, ça rend réel des choses fausses. Suffit de poser son regard pour que l'on commence à imaginer ce qu'il nous passe par la tête, et de le retranscrire sous forme d'image dans ce que l'on a devant soi, c'est comme une métamorphose de l'imaginaire dans le réel. En fait la barrière entre notre inconscient et notre conscient est tellement mince sous psychédéliques, que l'on peut faire de notre imagination une réalité, suffit d'y croire pour que l'on visualise ce à quoi on pense...là haut c'est tellement simple de s'imaginer des choses fausses et d'en faire une réalité, on peut s'en construire des souvenirs inimaginables dans ces états...d'un simple visuel on passe vite à une vraie hallu, enfin c'est l'esprit humain qui est fait comme ça, on grossit tous nos histoires parce que c'est plus ouf de les raconter ainsi.
Il est maintenant 6h du mat', j'ai laissé le groupe prendre le train et moi je reste tout seul de mon côté, Pour ça je met ma musique et vais rouler tranquilou un
joint dans le hall d'immeuble d'un pote qui habite pas loin. La musique est bonne, 1 minute équivaut à 10 minutes, oula ça va être long...mais à ce moment là "plus vivant que ça tu meurs" (c'est un sms que j'ai envoyé à un pote).
Putain un mec charge sa voiture pile devant chez mon pote, c'est quoi ce bordel, on est samedi et il est 6h du matin, c'est pas un jour et une heure pour un déménagement...il devrait dormir à cette heure là . Bref je me cale dans la rue d'à côté pas rassuré, je galère pour rouler, je ne sens plus le bout de mes doigts c'est un truc de ouf, obligé de m'y prendre à deux fois...25 minutes plus tard je marche enfin avec mon
joint vers la Seine. La
beuh est exquise, goût magique et frais, faut dire je l'ai bien mérité vu l'effort pour rouler.
Je traverse la place de la Concorde, l'obélisque part en sucette, les hiéroglyphes se déplacent tout le long du pilier et changent de couleur, je vérifie quand même qu'il n'y est pas de voiture quand je traverse la route et je continue de fixer les hiéroglyphes, j'hallucine à bloc, comment ça peut autant bouger alors que tout est fixé, ya que le
2c-I pour offrir un tel spectacle...ah oui et une bonne touche de
DxM, j'en suis à 650mg. Je relève la tête et le ciel change de couleur toutes les 5 secondes, il varie dans les teintes orangées du levé de Soleil, la journée s'annonce belle !
Chapitre 3 : Introspection 1.0
Je suis maintenant sur les quais de Seine direction la Tour Eiffel, je commence à triper vraiment fort, je ressens la puissance dans tout mon corps malgré une fatigue au niveau des lombaires. Je commence à me demander pourquoi je fais ça, pourquoi je suis cet objectif, je la vois bouger au loin, elle ondule comme tout le reste, mais je sens que le trip vire au
DxM...effectivement le
2c-I se termine et le
DxM prend le relais, oula ça va faire mal, je n'ai pas peur de partir en vrille, mais je sens que ce premier combo va être intense...mais bon je l'ai décidé ce n'est pas pour baisser les bras maintenant, d'ailleurs je n'ai rien d'autres à faire jusqu'à retrouver Crotale vers midi.
7h et quelques, je suis au pied de la Tour Eiffel, elle danse de moins en moins, peu être parce que je suis juste devant et que mon champ de vision est moins large, mais ça reste quand même dément, je suis arrivé enfin à destination donc j'en profite à max...et puis c'est pas tous les jours qu'on voit la dame de fer onduler donc bon, ça le fait. Je m'assoie sur un banc et me laisse partir. Je phase sur le sol à deux mètres devant moi, je part, loin, vraiment loin, mon corps ne m'appartient plus, mes jambes me semblent si éloignées, le sol bouge comme dans Las vegas parano, et plus je me laisse aller dans la transe plus il se décompose....là ça va déjà moins, je me perd dans mon esprit.
Je reviens à moi, me lève et m'aperçoit que je suis frigorifié, je marche mais je n'ai pas froid, je suis froid, mes jambes sont comme 2 blocs de glaçons...ah putain je me suis posé et je vais avoir trop du mal à me relancer, d'autant plus que le trip était fait d'objectif jusque là , le principal était la Tour Eiffel mais elle n'ouvre ses portes que dans deux heures, maintenant la seule chose à laquelle je pense c'est trouver un mac do et me réchauffer. Je me remet en marche, le mot mac do se répète dans ma tête mais je n'en trouve pas, c'est horrible, je souffre de la confusion mentale typique du
DxM. Je m'engage dans une bouche de métro, je m'affale dans le siège et pose ma tête contre la fenêtre. La musique couplée à la fatigue m'emporte direct, je ferme les yeux. Le trip est maintenant plus
dissociatif que psychédélique, bienvenue au bloc opératoire et place à l'anesthésie du
DXM, je ne me souvient de rien de ces 1h30 de métro...
9h quand je renait, je sors de sous terre et regagne en vitalité plus je me rapproche du Champ de Mars, ça y est j'ai retrouvé la Tour Eiffel et le Soleil. Il n'y a pas un nuage dans le ciel, génial, je garde la pêche et commence à faire la queue, mon ascension du toit de Paris se fera par le pilier Sud. Pour l'instant j'attends, je me remet à souffrir dès que je m'arrête. J'en viens à me demander pourquoi j'ai fais ça, comment ai-je pu en arriver là , je suis dans une réalité plus que parallèle où tout est étrange, tout semble mort, je suis comme résigné à faire la queue afin d'obtenir un ticket.
Autour de mes moi les touristes sont aussi inactifs, c'est vraiment une ambiance bizarre. J'oscille entre l'analyse d'une réalité que je ne veux pas voir lorsque j'ouvre les yeux, et l'analyse de ma propre personne quand je les ferme, je n'avais jamais vécu une telle introspection, j'analyse tous mes défauts, je retrace ma petite vie de drogué en quête de ses propres limites...aujourd'hui je pète un score, aussi haut que j'irai en montant les trois étages de la Tour Eiffel, aussi bas je descendrait dans mon esprit, aujourd'hui je touche le fond, je comprend le pourquoi du comment de ma consommation de stupéfiant, j'ai besoin de réponse, et je compte bien les trouver au détour d'une pensée.
Mais en fait j'en ai déjà marre, d'ailleurs c'est toujours au moment de faire les choses que l'on perd toute volonté, mais j'ai lancé ce trip, je le voulais, donc maintenant j'arrête de me plaindre et je termine mon périple.
Chapitre 4 : Introspection 2.0
Je paye 3 euros 50 et le guichetier m'informe qu'à ce pilier on ne monte qu'à pied jusqu'au 2ème étage où là , il faut payer pour accéder par ascenseur au dernier étage...putain la loose, va en plus falloir que je monte à pied arf...
Je gravis les marches une par une en doublant les petits vieux tout essoufflés. Je me surprend, en faisant la queue je commençais à sentir mes jambes fléchir alors que là je suis motivé, c'est ça le fait d'être en mouvement, ça maintien une dynamique essentielle pour avancer dans la vie, c'est simple mais depuis ma bulle ça me parait évident !
A vrai dire une fois lancé ce n'est même pas dur, j'avance comme si il n'y avait que ça à faire, je dois le faire donc je le fais. Arrivé au 2ème étage la vue est magnifique, ma conscience est violentée, je prends cher quand même là , la fatigue se fait vraiment sentir, je vais rouler un
joint pour me relancer. J'ai de la volonté en moi, mais avec un
joint à la place de la carotte au bout du bâton, j'en ai d'autant plus.
Je me pose pour rouler et me demande illico ce que je fais dans cette putain de Tour Eiffel, je ne comprend pas tout, je me pose de grosses questions existentielles...puis vient la perte de repère...je me perd dans mes réflexions et me demande si je vais devenir fou ? vais-je rester dans ce monde d'incompréhension ?
A vrai dire si je joue autant avec c'est que je dois le kiffer ce monde d'analyses et de pensées, j'ai grandi dedans j'y suis habitué, mais c'est vrai qu'en le chamboulant avec la drogue ça m'ouvre de nouvelles voies de réflexions, de nouvelles logiques, ah oui c'est ça, je suis venu pour comprendre une chose que je n'entrevoyais pas sobre, je suis venu comprendre pourquoi je me défonce autant.
J'ai de nouveau un objectif fixe en tête, comme de par hasard le
joint est enfin roulé, je le fume dans l'escalier juste en dessous du deuxième étage. Ça va un peu mieux donc je continue ma réflexion, j'en étais à m'expliquer tout ce que j'avais compris de ma consommation jusque là pour tout mettre bout à bout et en tirer une conclusion...c'est comme si j'avais toutes les pièces du puzzle en moi et qu'il me restait à les assembler dans le bon ordre pour me retrouver avec un tout cohérent.
Donc je me disais que la drogue m'ouvrait les portes de la perception, à vrai dire ce n'est pas vraiment de la drogue, ce sont plutôt des molécules qui alternent notre conscience, ça dissocie notre esprit pour nous mettre dans un état de contemplation...en quelque sorte c'est un outils indispensable à toute personne aimant pratiquer la
méditation made in 21ème siècle..on a les moyens de vous faire penser plus loin !
Ce que j'apprécie chez moi c'est que cet état de contemplation s'apparente plus à un état d'observation dans lequel j'analyse tout malgré moi, et je kiffe ça. J'aime dissocier mon esprit, la drogue me permet de m'analyser autant que j'analyse les gens, c'est ça de dissocier son égo de sa personnalité, au lieu d'être un individu à part entière je ne suis qu'un esprit qui analyse autant ce qui l'entoure et ce qu'il a en lui, et sans que cela ne m'atteignent émotionnellement.
Non je n'ai pas peur de m'avouer ce qui me dérange, et c'est ça qui me fait avancer.
Ah oui voila pourquoi je me défonce, j'aime me comprendre en m'avouant tous mes défauts, les retourner dans tous les sens pour trouver comment les supprimer. Je veux être parfait, socialement irréprochable, je veux mettre à mal mon égocentrisme, c'est ce qui m'obnubile le plus. Et pour m'avouer ces défauts sans me sentir mal, j'ai besoin de la drogue afin d'être dissocié, sans drogue je ne peux pas jonglé entre le rôle de l'analysé et de l'analysant, j'en ai besoin pour booster ma propre folie, j'ai besoin de créer un dialogue entre ma conscience et mon inconscient afin de pouvoir me critiquer sans me juger...il faut que j'apprenne à être franc avec moi même pour être franc avec mon entourage, et je dois surtout apprendre à être en paix avec même, ce qui n'est pas le cas en ce moment, je me défonce trop à mon goût et au vu de ce que j'ai en tête, ça ne risque pas d'aller pour le mieux de ce côté là .
Okay j'ai mal au crâne, mon pétou est finit mais je viens de comprendre un truc, tout ce à quoi je viens de penser ne me sert que d'excuses pour me défoncer, certes ça peut paraitre de jolies excuses, l'intention est bonne et valable, mais ai-je réellement besoin d'autant de défonce pour comprendre ce qui me pousse à me défoncer de la sorte, à toujours devoir me prouver je ne sais quoi, dois-je vraiment tous les soirs fumer un
joint pour méditer en musique pendant environ une demi heure, et ai-je besoin des trips pour relancer mes réflexions et aller de l'avant ? je ne peux pas juste me poser et me satisfaire de moi même ?
Non, je n'y arrive pas, je dois aller voir plus loin, faut que je change de boucle, que je prenne du recul sur cette réflexion, je sens le bon filon.
Chapitre 5 : Introspection 3.0
Dans la queue pour le 3ème étage je m'appuie et fusionne sur chaque barrière, je laisse pas mal de neurones sur ces bouts de métal. Je suis vraiment mal en point, je me dis que je pourrais mourir là maintenant que ça ne serait pas grave, je m'en fous....je suis déjà comme mort, j'ai perdu mon âme depuis que je suis rentré dans le labyrinthe du métro parisien, je me perçois comme un humain et non comme Laura Zerty, je suis un pion parmi d'autres pions dans une tour en acier...321 mètres de pur
dépersonnalisation.
Une chanson de Lou Reed passe, elle est toute calme...trop calme...je l'aime bien mais je la
coupe au bout de 20 secondes, je partais en bad...ah ouai en fait je suis au bord de la crise de nerf, entre fatigue et grosse défonce j'avais rarement atteint un tel stade de repli sur soi même...respire tranquillement, analyse ce qu'il se passe et ça ira mieux :
Ok je viens de fumer un
joint, étant déjà dans un état d'esprit critique, la chanson triste de Lou Reed a créé une humeur dépressive dans mon esprit et ça a entrainé une montée d'angoisse que j'ai interprété comme un
bad trip...cool dans 5 minutes la balle du
joint va passer et le mal être va disparaitre, d'ailleurs c'est bientôt à mon tour de monter dans l'ascenseur pour le 3ème étage, faut vraiment que je reste actif et que je fasse gaffe à ne pas partir en live malgré moi.
Je rentre dans l'ascenseur, j'écoute une chanson des Wampas, les paroles disent "quand t'es partiiiiiis" pile quand l'ascenseur décolle, j'adore ces petits moments de synchronisation privilégiés, ça m'arrive souvent et ça me donne l'impression de vivre dans un film...j'ai les yeux fermés et c'est sur intense comme moment, je m'oublie totalement l'espace de 30 secondes...enfin j'y suis, ça y est, le sommet !
J'écoute Echoes des Floyd, c'est magique, tout Paris baigne dans une luminosité d'une journée ensoleillée au mois de mai. Mais mon esprit chavire de nouveau, pourquoi une telle déchéance ? pourquoi me mettre aussi mal ? à quoi bon fumer tous les jours et proder de plus en plus tous les week end, tout en augmentant les doses et en combinant les produits ?
Je perçois cet escalade de la Tour Eiffel comme l'escalade de ma défonce, l'analyse est de plus en plus forte, je symbolise tout dans mon esprit, cela me fait prendre des raccourcis alors qu'il me faudrait plutôt détailler à nouveau ma pensée, m'expliquer pourquoi je me défonce au lieu de m'expliquer pourquoi je me dis que je devrais m'expliquer que je me défonce, et merde je ne suis pas sur la bonne boucle, j'ai gardé une strate de recul sur moi même et ça m'empêche de m'avouer une vérité personnelle...à la place de ça je fais un constat inutile sur ma situation, fais chier !
En fait c'est comme tout à l'heure en bas de la tour, c'est devant le fait accompli qu'on se défile...et en l'occurrence mon esprit m'a bien niqué, il m'a fait analysé le fait de vouloir ce que je voulais et non directement ce que je voulais...tant pis, de toute façon je suis au bout du rouleau, faut que je me repose sinon je vais m'écrouler au milieu des touristes.
Je prends quand même la décision de revoir mon mode de consommation des drogues ---> fini les conneries et les abus.
Pfffff combien de fois je me saurais dis ça...et d'ailleurs, plus je me le dis plus je me défonce...faudrait peu être que je me dise de me droguer, si ça se trouve je ne le ferais pas arf.
Je descend tant bien que mal jusqu'au premier étage pour m'avachir sur un banc face au Soleil, je suis une loque, si il y a bien un mot pour me définir c'est "défoncé", oui je suis défoncé au milieu des touristes, ça ne doit pas être beau à voir mais je m'en fiche. Je ne suis ni bien ni mal, juste sur técla, je m'efforce de ne pas penser à moi, à ma situation présente, mon regard est aussi vide que ma pensée.
Chapitre 6 : L'errance et la rencontre
11H15 plein soleil, je m'allonge sur un rebord de quai de Seine, je finis ma sik et appelle Crotale, un mec que j'ai rencontré sur un forum, c'est la première fois qu'on se voit. Je ne suis plus trop sur terre et je galère à me retrouver dans Paris, je confond le Louvre avec le Palais Royale...c'est pas pratique pour se retrouver.
Il est maintenant 13h, après une heure et demi de galère j'ai enfin rejoint Crotale aux invalides, ça fait 24h que je suis foncedé et je suis lessivé...super la rencontre, mais heureusement ce mec est cool, le contact passe bien pour deux personnes qui ne se connaissent pas plus que ça, dont une qui est en fin de vie.
Environ 14h on est sous un toit, nous fumons un énorme
joint, je me loquise de plus en plus. Nous nous calons dans une chambre de bonnes, cadavre avale un
para d'environ 13 ou 14mg de
2c-I à vue d'oeil. Moi je me contente de 10mg, ça suffira amplement vu mon état. On move vers le mac do le plus proche, je n'ai pas fin, une moyenne fritte me suffit, le coca passe mal, on bouge avant que je reparte en bad ---> direction le cinéma le plus proche.
Le cinéma :
Je commence à ne plus rien comprendre de nouveau, je redécolle un peu juste avant de rentrer dans les locaux du ciné...à vrai dire le trip ne repart pas, juste la perte de mes repères m'embrouille et me met ko. Nous arrivons avec 5 minutes de retard pour la séance de 15h du film Green Zone, à peine assis que nous sommes pris entre 2 feux, ça défouraille vénère ! les images sont ouf, c'est assez prenant mais je ne suis pas dans le film comme d'habitude lorsque je suis foncedé. Je regobe 2 billes de Tx pensant que ça va m'aider...cimer l'utilité du trip, je me dis que je calme sur la défonce et au lieu de ça je me recharge la tête comme un connard...mais bon j'ai rien d'autre à faire, c'est soit ça soit une sale
descente en plein aprem' dans Paris...pas glop quoi...YES C'EST UNE EXCUSE EN OR CA !
Le film se passe, un peu long à la fin, j'ai pas tout compris, je sais qu'il y avait les gentils (matt damon et sa bande) et les méchants (l'américain avec une sale gueule habillé en costard)...ça faisait longtemps que je voulais tester le ciné perché. Pas concluant, j'étais trop claqué.
En sortant je titube à moitié, j'ai mal au dessus des 2 genoux, je perds mes jambes. Cadavre me propose de me reposer dans sa chambre de bonne, il me sauve la vie ! A peine allongé que je m'évanouis dans un sommeil profond.
Je me réveil à 23h25 et retourne sur Versailles en train, je vais mieux, je ne suis plus perché mais mon cerveau est lessivé. Je retrouve des potes qui tisent et se salviatisent la tête avec une pipe faite d'un tube à essai enfoncé dans un écrou...je fume un
joint ---> bam je m'effondre psychologiquement, je cale mes écouteurs et écoute deux chansons pour retrouver une logique et la réalité. Je rentre chez moi à 2h et me couche. Die.
Dimanche matin je me sens bien mentalement, un peu fatigué avec des petites phases d'absence et les jambes endolori aussi. Je pensais mettre 2 jours à descendre mais non, tant mieux d'ailleurs !
Ce trip a été surtout introspectif, je ne m'étais jusqu'alors jamais poussé à bout dans ces conditions, aussi je me suis beaucoup remis en question, et j'ai décidé de changer ma conso de drogue (surtout avec le
cannabis que je consommais quotidiennement). J'ai aussi compris un peu plus le film Las Vegas Parano, notamment la partie finale quand Johnny Depp rédige son journal et se pose toutes ces questions sur les drogues...intellectualisation d'une auto destruction plus qu'évidente pour se donner bonne conscience ?
Surement un peu, beaucoup, passionnément...à la folie..