L’été est chaud sa maman.
Il fait 40 degrés Celsius et le ciel suce des pénis inter-stellaires.
En danger.
Sous
GBL et sous
3MMC au milieu de tous ces nantis. Ils ne se doutent de rien. Mydriase pourtant. Mes pupilles sont dilatées au milieu de mon visage comme des trous noirs au milieu de la galaxie.
Mais comment pourraient-ils savoir ? Petits-bourges loin de mon monde toxique.
Résidence d’écriture dans les Cévennes. On m’apprend à faire de la fiction. Je n’y prends aucun plaisir. Mon registre c’est le témoignage, la saisie à vif du décors sous mes yeux. Raconter mon sexe et ses humeurs, mes plaies et leurs ouvertures. Ici, il faut créer des personnages, jouer avec eux dans l’imaginaire.
Je n’ai aucun imaginaire.
Quand j’étais un enfant, pourtant, mes jouets avaient des vies souterraines, des langages secrets et des codes cryptés. J’inventais des mondes tous les jours. Gamin joyeux et solitaire.
Aujourd’hui je ne fais que dans l’exhibo-scato-mégalo-porno-pharmaceutique. C’est tristement contemporain, je crois. Je suis un anonyme dans un monde narcissique, j’écris comme on prend des selfies. En cherchant des reflets-dans-les-autres.
Je m’affiche.
Ma gueule en poster dans la chambre d’un ado en manque de sensations fortes.
Ma gueule ostentatoire dans les miroirs des dépressifs.
Ma gueule sur les panneaux au bord de la route, fléchée dans toutes les directions.
Ma gueule ma gueule ma gueule.
Ta gueule.
L’été est chaud sa maman.
Il fait 40 degrés Celsius et le ciel suce des pénis inter-stellaires.
En danger.