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Une année gâchée à cause d’un soir, à cause d’un mauvais traitement. Si seulement ils m’avaient filé des benzo putain... Une année à chercher en vain un nouvel équilibre. Aujourd’hui j’ai peur de la folie. J’ai la conviction qu’à la fin je serai fou. Quand j’en parle au médecin j’ai le sentiment qu’il s'agit d’une peur irrationnelle, pourtant elle m’habite profondément. En fait, j'ai décroché de l'instant présent. Je ne me sens pas vivant, je me sens extérieur à tout. Cet événement a laissé des traces, des résidus dissociatifs persistants. Je souffre de dépersonnalisation, la seule réaction possible face au stress post-traumatique. J’ai bien sûr tenté un nouvel essai avec le Dextrométhorphane afin de conjurer le sort mais sans succès, de mon état d’esprit n’a ressurgi que la préoccupation et de mes souvenirs n’ont ressurgi que l'angoisse. Plus j’essayais d’enfouir l’idée d’une maladie mentale, plus cette idée me faisait paniquer, c’était comme si je ne voulais pas voir la vérité en face. Mais je ne me résigne pas. Je suis toujours en quête de renaissance. Personne ne me connaît aussi bien que moi, je suis convaincu d’être le mieux placé pour m’aider. Je vais poursuivre mes recherches et devenir mon propre sujet d’étude. Comment rompre le cercle vicieux, où l’anxiété est à la fois la cause et la conséquence de mes maux ? C’est dans cette optique que j’ai fait la rencontre de Morphine. Elle m’offre des réminiscences du cocon maternel. Avec elle tout n’est plus que félicité. Mais cette félicité n’est qu'éphémère, ce que je cherche c’est un résultat permanent. Et si je combinais le bien-être des analgésiques avec l’introspection des dissociatifs ?
Catégorie : Carnet de bord - 08 novembre 2021 à 01:01