Et donc, concernant ces biais cognitifs dont je veux tant vous parler et qui créent, appuient, et renforcent ces stéréotypes et préjugés: voici mon petit palmarès !
2) Les biais empêchant l'évolution des mentalités :
Commençons par La soumission à l'autorité
L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source d'autorité, le lui demande/impose. L'individu dominé reconnaît à un autre, ou à un gouvernement une valeur certaine. Lorsque cette reconnaissance est faite, l'individu passe alors un accord tacite, un consentement avec le supérieur qu'il a reconnu ; il échange sa liberté contre la volonté générale d'être assuré et sécurisé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ob%C3%A9issance
C'est donc le fait qu’une personne ou une entité représentant une autorité pour nous, ayant un ascendant sur nous, semblent avoir raison et dictent nos croyances et actions. Nous nous conformons ainsi préférentiellement et fortement à leurs idées, au lieu de celles d'autres personnes ou entités ne faisant pas figure d'autorité. Cela nuit également à notre propre esprit critique car nous ne faisons pas figure d'autorité sur nous-mêmes.
Exemples : la Loi et le système médical. Les mentalités se sont mises à changer extrêmement rapidement à son sujet lorsque l’homosexualité fût enfin reconnue non pas comme une maladie, mais comme un droit. Avant, elles étaient figées, engoncées pour la majorité de la population, dans ce que ces deux figures d’autorité leur dictaient.
Pour les PUDs, même chose : la psychiatrisation de l’usage et pire encore sa répression judiciaire, sont des freins monumentaux à l’évolution des mentalités et à notre dé-stigmatisation. Car si ces entités disent que nous sommes des malades ou des criminels, très peu de monde n'osera ou même ne pensera le remettre en question (on voit d'ailleurs une meilleure évolution des mentalités dans des pays aux lois plus souples tels le Canada, les Pays-Bas ou le Portugal par exemple).
L' « Argumentum ad populum » (ou biais de popularité) :
Quel nom barbare^^ Mais relax, c’est pas si compliqué !
Pour chaque biais je vais vous copier-coller des définitions brutes du web, puis expliciter et donner des exemples pour clarifier le tout. Donc même si la définition vous semble opaque de prime abord, no panic ! On comprend mieux avec des exemples.
L'argumentum ad populum est un type de sophisme informel,[1][14] plus précisément un sophisme de pertinence,[15][16] et est similaire à l'argument d'autorité (argumentum ad verecundiam)[14][4][9] Il fait appel aux croyances, aux goûts ou aux valeurs d'un groupe de personnes,[12] en affirmant que parce qu'une certaine opinion ou attitude est détenue par une majorité, elle est donc correcte[12][17].
Les appels à la popularité sont courants dans la publicité commerciale qui présente les produits comme désirables parce qu'ils sont utilisés par de nombreuses personnes[9] ou associés à des sentiments populaires[18] au lieu de communiquer les mérites des produits eux-mêmes.
L'argument inverse, selon lequel quelque chose qui est impopulaire doit être défectueux, est également une forme de ce sophisme[6].
https://en.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_populum
Si tout le monde dit que les « drogué-e-s » sont des criminels ou des déchets, des êtres inférieurs etc, hé bien cela doit bien être qu’il y a un fond de vrai, n’est-ce pas ?
Non.
La majorité de la population peut se mettre à croire en des choses erronées. …et entretenir ensuite ces croyances par cet argument d’autorité (la majorité numérique faisant ici office d’autorité). Naïvement, nous pensons que tout le monde ne peut pas avoir tord, alors si une majorité de personnes pense ainsi, c’est que ce doit être vrai.
Il y a quelques siècles à peine (non vraiment, ce n’était il n’y a pas longtemps ), tout le monde pensait qu’une Terre plate se situait précisément au centre de l’univers, et que les étoiles étaient comme collées sur une sphère autour de nous. https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ocentrisme Cela en faisait-il une vérité ?
Le biais de confirmation (d’hypothèse) :
Le biais de confirmation, également dénommé biais de confirmation d'hypothèse, est le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions, ce qui se traduit par une réticence à changer d'avis. Ce biais se manifeste chez un individu lorsqu'il rassemble des éléments ou se rappelle des informations mémorisées, de manière sélective, les interprétant d'une manière biaisée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_de_confirmation
Par exemple si un employé de CSAPA (mais en fait n’importe qui hein !! Même certains PUDs eux-mêmes probablement, c’est tout le drame) voit les PUDs comme des menteurs, il risque de spoter le moindre mensonge de tous ses patients et ça va venir renforcer sa croyance. Il peut même prendre pour des mensonges des propos qui n’en sont pas, d’ailleurs, par erreur car cela va quand même venir confirmer sa croyance.
S’il croit que nous sommes des voleurs, si par malheur un jour il se fait voler ou pense avoir été volé par un usager, il va se dire « voilà ! C’est bien la preuve que j’ai raison ! » (Amplifié par le stéréotype et que donc que beaucoup de gens pensent comme lui (« tout le monde le dit, donc c’est vrai » : argumentum ad populum ho tiens, le revoilà celui-là ! Comme vous allez le voir, les biais sont parfois très (trop) bien imbriqués…)). Alors qu’il n’a peut-être pas été volé en 20 ans de carrière !^^
Conséquences :
Vous comprenez maintenant, de par ces trois seuls exemples de la soumission à l'autorité, l'argumentum ad populum et du biais de confirmation, comment des stéréotypes / préjugés peuvent s’accrocher dans les esprits comme des tiques ? Le votre ne fait peut-être pas exception pour certaines choses (sans doute même : vous êtes humain-e-s). N’hésitez pas à réfléchir de temps en temps et à questionner vos croyances et leur soi-disant véracité ! Nous ne croyons pas qu’en des mensonges, mais il peut s’avérer utile de faire le ménage de temps en temps. L’esprit critique est la clé.
3) Les biais créant et renforçant les stéréotypes :
La menace du stéréotype :
La menace du stéréotype est l'effet d'un stéréotype ou préjugé sur une personne appartenant à un groupe visé par ce préjugé : dans une situation où il s'applique, où il risquerait de se manifester, cette personne se sent jugée et éprouve des sentiments d'anxiété ou d'insécurité. De plus, une personne victime de préjugé a souvent peur de le confirmer elle-même et d'ainsi nuire à son groupe. Par exemple, si une femme joue aux fléchettes avec des amis masculins, alors qu'un stéréotype dit que les femmes ont des difficultés à viser, le malaise qui s'ensuit a un impact sur ses facultés, si bien qu'elle risque effectivement de réussir moins bien. Le préjugé est donc une sorte de prophétie auto-réalisatrice. On peut illustrer la chose par une plaisanterie de la forme :
« Si un homme se montre mauvais aux fléchettes (ou en maths, ou à trouver son chemin), c'est parce qu'il n'est pas doué ; si une femme s'y montre mauvaise, c'est parce que c'est une femme. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Menace_du … C3%A9otype
(Ce biais se distingue de l’auto-réalisation des prophéties (à suivre) par le fait qu’il est toujours actif, que la personne soit entourée socialement ou seule.)
En gros le stéréotype se créer lui-même !
La personne victime d'un stéréotype va y croire, et son comportement va changer... pour coller à ce stéréotype et le confirmer ! Ce n'est pas le stéréotype qui aurait un "fond de vrai" : c'est le stéréotype qui fait que le comportement des personnes se calque dessus. Par stress, par conformisme, on ne sait pas vraiment... Mais c'est ce qu'on observe.
Exemple parfait : « les femmes sont moins bonnes en maths que les hommes ».
Cette étude bien réelle de psychologie sociale, menée par Spencer, Steele et Quinn en 1999, a demandé à des femmes et des hommes le même exercice, suivant deux groupes différents. Un seul et unique mot change entre les groupes : à l’un on disait qu’il s’agissait d’un exercice de géométrie, à l’autre, un de dessin. Dans le groupe « géométrie » les femmes se font écraser par les hommes. Dans le groupe « dessin », alors que c’est exactement le même exercice, elles réussissent un chouïa mieux (mais à tellement peu qu’en gros, c’est ex-eco).
Application pour les PUDs (qui malheureusement ont tellement d’étiquettes collées au dos…) :
« On tombe accro dès la première prise ».
Il peut y avoir une petite part de vérité hein, les biais cognitifs n’expliquent pas tout ! Aussi j’admets personnellement avoir eu de symptômes très similaires à ceux d’une addiction psy suite à ma première prise de LSA. Ce n’était pas une addiction à proprement parler (les psychés n’en produisent pas), mais l’expérience m’avait tant bouleversée que je ne rêvais plus que de retrouver ce monde des merveilles. Donc si cela avait été une drogue addictogène, sans parler pour autant encore d’addiction réelle (il faut en réalité plus de temps pour en développer, neurologiquement parlant), hé bien l’engrenage de vouloir en reprendre aurait été, peut-être, lancé.
Mais alors vient un élément crucial : comment réagir à ça ? A cette envie si forte de réitérer l’expérience, vite, très vite ? On peut savoir qu’il ne s’agit pas encore d’une addiction réelle et que l’on peut faire demi-tour. Ou bien croire à ce stéréotype « on tombe accro dès la première prise » et ne pas se battre, parce que « à quoi bon ? Fichu pour fichu... ».
En plus, rappelons que chez de nombreux-ses utilisateurices de produits psychoactifs, l’addiction ne survient… pas xD Tout simplement. Jamais. Mais le fait de penser l’inverse met les gens à risque plus élevé, j’en suis persuadée (là je n’ai pas d’étude à citer mais je ne vois pas pourquoi tous ces biais dont je vous parle seraient valables pour à peu près tout dans nos vies SAUF pour les drogues xD Il faudrait qu’on m’explique huhuhu), d’effectivement tomber accros par rapport aux probabilités objectives et inhérentes aux facteurs influant l’addiction.
Ca vaut pour tout stéréotype : toute personne visée par un stéréotype peut le répliquer, même inconsciemment.
(Attention, on peut croire mordicus ne pas adhérer à un stéréotype consciemment et l’inconscient peut grave nous jouer des tours…… Il faut être vigilant même si on ne se sent pas concerné car détachés de la doxa (=pensée commune)
Cela nous amène à la prophétie auto-réalisatrice cette fois.
Il s’agit ni plus ni moins que d’une variante de la menace du stéréotype, sauf que cette fois elle implique une personne observatrice.
La prophétie autoréalisatrice (de l'anglais self-fulfilling prophecy) est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements et en fonction de ses croyances, ce qui a pour conséquence de faire advenir la prophétie.
Le concept a été introduit par les sociologues nord-américains Robert King Merton et William Isaac Thomas. Il est utilisé dans de nombreux contextes comme l'origine des conflits, l'économie, la médecine, le sport, la pédagogie, la politique, etc.
La notion est connue en pédagogie sous le nom d'effet Pygmalion et en médecine sous le nom d'effet nocebo. Quand la modification des comportements induits par la prédiction tend à bloquer la réalisation des événements, on parle également de prophétie auto-destructrice (de l'anglais self-destructing ou self-defeating prophecy1).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Proph%C3% … alisatrice
Je vous invite à parcourir cette page wikipédia pour bien comprendre le concept (et même celles des autres biais hein).
Un autre site a une définition et explication qui me parlent encore plus perso :
La prophétie autoréalisatrice est une prédiction qui se réalise en raison du fait qu’elle a été posée, dans la mesure où les croyances qui découlent de la prédiction orientent le comportement de la personne. La personne interprète les évènements ou encore les intentions des autres et se comporte d’une certaine façon, le tout en concordance avec sa prédiction. Cela mène finalement à la réalisation de sa prédiction initiale. La prophétie autoréalisatrice peut avoir des conséquences tant bénéfiques que malheureuses, tout dépendant de la prédiction faite. Ce biais cognitif peut affecter notre propre personne ou—à travers nos comportements—les gens qui nous entourent. En effet, puisque nos croyances influencent notre interprétation du monde et orientent notre comportement, et que ceux-ci peuvent avoir été modifiés à la suite de notre prédiction, nos interactions avec les autres peuvent en être affectées. Ces modifications dans notre façon d’être ou d’agir ne se seraient pas produites si la prédiction de départ n’avait pas été faite [1, 2].
https://www.shortcogs.com/biais/prophet … alisatrice
En gros pour faire très court (parce que c’est basé sur d’autres phénomènes dont j’ai de toute façon oublié le nom, mais c’est pas important retenons juste ça : ) c’est la menace du stéréotype, boostée par quelqu’un de présent qui s’attend, de par le préjugé auquel il croit, à ce que la personne agisse de cette manière et pas d’une autre. Il va alors inconsciemment (quand je dis inconsciemment, et j’emploie ce terme fréquemment dans ce thread, ça peut aller jusqu’à ce que vraiment la personne ne s’en rende pas du tout compte) et subtilement modifier son comportement et son discours (ça peut être de l’agacement et une perte de patience plus rapides, le fait de dire carrément « non mais tu consommes de l’héro donc tu vas forcément tomber dedans », un langage non verbal modifié par rapport à celui qu’il aurait adopté face à un non consommateur…) de sorte à pousser la personne ciblée par ce stéréotype à le commettre. …et aussi incroyable et hallucinant que ça puisse paraitre… Sur un échantillon suffisamment large de population (toutes les études en psycho marchent comme ça)… globalement, ça marche. Ca ne veut pas dire que ça va marcher à chaque fois mais en moyenne, on a une augmentation de la soumission au stéréotype par la personne qui en est victime.
Ainsi pour reprendre notre exemple, être en présence de quelqu’un qui croit qu’on va forcément tomber accro, renforce les probabilités, là encore j’en suis persuadée, de tomber réellement accro.
Et ensuite ladite personne : « tu vois, je te l’avais bien dit ! »… Hahahahaha mais elle a peut-être activement contribué à ce que cela se produise en réalité, ouf, hein ? Ce n’est pas systématique, certaines personnes seraient tombées addictes même sans ce phénomène, mais… d’autres pas. Dépend des cas selon moi. Mais sans ça, si je suis la logique, hé bien il y aurait sûrement moins de personnes qui tomberaient addictes par exemple (ou qui « rechuteraient » dès la première reconsommation après une période d’abstinence si l’observateur pense que dès la première reconsommation on est « fichu », etc. Ce ne sont que des exemples, c’est virtuellement applicable à plein d’autres situations tout ça).
Note: les prophéties auto-réalisatrices ont d'ores et déjà fait l'objet de quelques études concernant les PUDs. Bien que critiquables sous certains aspects, elles ont le mérite d'exister!
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3858521/
https://www.semanticscholar.org/paper/T … e68adfffb1
https://www.researchgate.net/publicatio … _reduction
(Recherches menées par Agartha et Plotch)
L’erreur fondamentale d’attribution :
L'erreur fondamentale d'attribution est un biais psychologique qui consiste à accorder une importance disproportionnée aux caractéristiques internes d'un agent (caractère, intentions, émotions, connaissances, opinions) au détriment des facteurs externes et situationnels (faits) dans l'analyse du comportement ou du discours d'une personne dans une situation donnée. À l'inverse, ce biais nous incite à considérer les facteurs externes et situationnels parfois de manière disproportionnée par rapport aux caractéristiques internes quand nous sommes à l'origine de la situation.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Erreur_fo … ttribution
Exemple : Quelqu’un que vous ne connaissez pas arrive en retard à une réunion. Nombreuses seront les personnes à y assister à se dire « oulà cette personne n’a pas l’air super fiable niveau horaires ! » (attribution causale interne : ça vient de la personne) alors que cette personne est en ce moment très stressée par sa vie de couple et son travail, a constaté un dégât des eaux chez elle juste ce matin et a eu une panne de transport en commun xD Il s’agit donc en réalité, sur ce coup, de causes externes : indépendantes de la personne elle-même. Il peut aussi y avoir un mélange des deux parfois. Mais en tout cas, l’attribution causale externe demande plus d’efforts cognitifs que la interne, en tout cas dans notre culture (laquelle influe certains biais, je ne m’étends pas dessus). Donc si on ne connaît pas la personne et qu’on a pas de raison de faire d’effort particulier pour comprendre sa situation, on va attribuer excessivement des attributions causales internes telles que « elle a oublié de mettre son réveil » ou « elle est légère et peu sérieuse » par rapport à la réalité.
Si une PUD devient accro, on dira que c’est soit sa faute soit la drogue qu’elle consomme : elle avait qu’à pas consommer… En oubliant tous les facteurs génétiques et environnementaux qui sont pourtant décisifs à la formation d’une addiction, et indépendants de la volonté de la PUD ou de la drogue incriminées.
Il ne serait alors pas si étonnant que les jugements se fassent plus sévères qu’ils le devraient…
Exemples vécus (par Pierre):
"Quand tu arrives en retard dans une réunion et que le groupe sait que tu est un drogué, on va attribuer le retard au fait que tu te sois trop défoncé la veille.
Pareil quand dans une entreprise, on sait que tu es un drogué et que tu pose un arrêt maladie, ca va etre parce que tu t'es trop défoncé"
L'effet de halo
L’effet de halo est l’un des biais cognitifs les plus connus de la psychologie moderne, et peut s’observer très fréquemment dans la vie quotidienne.
Il consiste en la réalisation d’une généralisation erronée à partir d’une seule caractéristique, ou qualité, d’un objet ou d’une personne. C’est-à-dire que nous réalisons un jugement à partir duquel nous présumons du reste des caractéristiques du sujet évalué.
Cet effet a été découvert, et nommé, par le psychologue Edward L. Thorndike en 1920, à partir d’une étude au sein de l’armée, durant laquelle il a pu observer que les officiers attribuaient des caractéristiques positives à leurs supérieurs, une fois qu’ils avaient découvert une qualité positive chez eux.
À, l’inverse, ils ne voyaient plus que des éléments négatifs dans leur personnalité à partir du moment où ils avaient évalué une qualité négative dans leur comportement.
https://nospensees.fr/quest-ce-que-leffet-de-halo/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_halo
Exemple ? (Attention, j’ai vu cette étude en cours de psychologie sociale mais impossible de remettre la main dessus, je peux donc glisser des erreurs dans mon rapport : )
Donc dans mon souvenir : ils ont habillé certains gamins à l’école soit en vêtements abîmés soit neufs, en les sélectionnant bien précisément. Les profs, sincèrement bienveillants, se disent (et se croient) impartiaux et ne pas faire de favoritisme. L’étude montre qu’en fait, ils favorisent les enfants mieux habillés, ainsi jugés plus intelligents. C’est totalement INCONSCIENT pas la volonté des profs hein !! Mais du coup en percevant les élèves mieux habillés comme ayant d’autres qualités, les notes qu’ils leur attribuent sont plus hautes : ils sont plus indulgents sans le savoir car les résultats leurs semblent contre toute logique, meilleurs.
Donc l’effet de halo, c’est que : certains traits d’un individu que l’on perçoit débordent sur d’autres : quelqu’un de vu comme intelligent va être plus facilement perçu avec d’autres qualités, quelqu’un de « moche » avec d’autres défauts… Pas forcément existants, ou en tout cas pas aussi saillants qu’ils vont nous apparaître !
Alors si vous prenez un-e drogué-e… Avec tous ses stigmates… Indépendamment des effets éventuellement objectivement neurotoxiques, les « drogués » sont donc potentiellement je pense, perçus comme moins intelligents, plus enclins à des larcins, menteurs manipulateurs voleurs, peut-être même dangereux. Avec l’effet de halo, je vous laisse imaginer tous les défauts intrinsèques que l’on peut nous attribuer à tord par dessus…
Et il n’y a plus qu’à ce que les prophéties auto-réalisatrices opèrent ! Et là, le serpent se mord la queue (voir paragraphe suivant, un des derniers promis et surtout celui qui lie tout).
Et la finale donc, les conséquences de tout ça : La justification du système (et le serpent qui se mord la queue)
Ici il s’agit d’une hypothèse, mais qui tient suffisamment la route pour qu’on nous l’ai faite étudier en psychologie sociale.
Elle est néanmoins moins documentée, et est un peu plus complexe à comprendre que les autres je trouve, mais avec elle, le cercle vicieux est bouclé.
http://www.psychomedia.qc.ca/lexique/de … du-systeme
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9o … st%C3%A8me
Comment dire… Si je me souviens suffisamment bien, en fait… Bon, je vais directement commencer par un exemple ce sera plus parlant : Vous avez moins de femmes, statistiquement, qui vont en fac de sciences ou d’informatique que les hommes. Il s’agit d’un fait objectif, observable et observé. Reste à savoir pourquoi ? Hé bien, la plupart des gens semble penser que c’est parce que les femmes sont moins bonnes en maths que les hommes. Il est donc normal, naturel de voir moins de femmes dans ces disciplines que les hommes.
Vrai ? Pas d’après ce paradigme. En effet cette pseudo-logique communément admise fait appel à tout ce qu’on vient de voir jusque là :
- L’erreur fondamentale d’attribution fait observer une attribution causale interne à outrance : c’est de la « faute » des femmes, et non de facteurs extérieurs.
- La menace du stéréotype et les prophéties auto-réalisatrices : ce sont ELLES qui provoquent en réalité cette moins bonne performance globale en maths (cause réelle externe = environnementale, indépendante de la volonté des femmes), ni plus ni moins, ça a été prouvé et répliqué.
- L'effet de halo va faire que les profs vont potentiellement attribuer des notes plus dures aux femmes en sciences mathématiques, et être moins enclins à les aider puisque de toute façon "leur niveau est tout à fait suffisant pour une femme" (encore une fois inconsciemment !!! Même avec toutes les bonnes intentions du monde, et dépend des profs en fonction de s'ils ont l'effet de halo ou pas mais c'est une tendance globale) => c'est donc aussi LUI qui produit et perpétue le problème.
- Le biais de confirmation d’hypothèse soutient encore et toujours plus ce postulat du « les femmes sont moins bonnes dans ces matières » et vient nourrir activement le préjugé.
- L’ Argumentum ad populum tendent à entériner, conjointement au biais de confirmation, la prétendue « véracité » de ces faits car il s’agit d’une croyance partagée par une majorité d’individus, qui font alors office de figure d’autorité et d'apparente mais trompeuse fiabilité.
- La soumission à l'autorité s'en mêle elle aussi parfois, en fonction du climat politique du pays dans lequel nous nous trouvons et notre culture.
Mais pour les gens, ba le système actuel fonctionne : il y a moins de femmes qui sont en sciences parce qu’elles ont moins de facilités dedans. Hors d’après ce paradigme, c’est parce qu’elles oseraient moins que les hommes à y aller, du coup. A cause du stéréotype lui-même ! Mais le système va bien, il semble fonctionner en apparence. Donc c’est NORMAL que les femmes soient moins présentes en sciences. NORMAL que les PUDs soient plus à la rue (ce qui n’est pas forcément vrai en plus mais est aussi un préjugé^^ ). NORMAL que ces mêmes PUDs finissent en hôpital psy ou en prison.
Et la boucle est bouclée. Si c’est normal, pourquoi changer ? Il s’en créer une inertie des mentalités et comportements assez lourde et difficile à faire bouger, cela peut expliquer en partie certaines choses… Les gens ne réfléchissent pas et ne s’y mettent globalement que lentement, c’est inutile… car tout est en ordre…
Voilà j’espère que j’explique correctement et surtout de façon à peu près complète ce dernier, ça remonte
Bonus stage (ou plutôt malus pour nous) :
La croyance en un monde juste.
Croyance selon laquelle l'individu obtient ce qu'il mérite et mérite ce qu'il obtient, dont le concept a été théorisé par Melvin J. Lerner en 1977 3. Attribuer les échecs aux causes dispositionnelles plutôt qu'aux causes situationnelles (qui ne peuvent être ni changées, ni contrôlées) satisfait notre croyance en un monde juste où nous avons le contrôle de notre existence. Ceci réduit notre perception des menaces4,5, nous donne un sentiment de sécurité et nous aide à trouver un sens aux circonstances difficiles et perturbantes6.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Croyance_ … onde_juste
https://fr.wikipedia.org/wiki/Erreur_fo … ttribution
Méritocratie powaaaa
Elle rejoint pas mal la justification du système dans l’idée.
Si vous faites partie des plus courageux-ses et intéressé-e-s par ce sujet, voici une vidéo que je trouve très claire à ce sujet, très bien faite :
Exemple pour les PUDs (par Pierre): "Si les PUD deviennent addict, c'est qu'ils le méritent. Quand tu veux, tu peux !"
4) Et maintenant, que fait-on de tout ça ?
Encore une fois, la liste est non exhaustive !
Notons que nous parlons là de phénomènes souvent inconscients.
Si on en prend conscience, on est toujours sous leur emprise attention ! MAIS c'est le point de départ, la première pièce pour prendre du recul dessus. Se dire par exemple pour la menace du stéréotype « stop. Pourquoi je fais ça ? Est-ce que ça vient valider un stéréotype ambiant ? » Ou pour le biais de confirmation : « stop. Qu’est-ce qui m’amène à penser ça ? Est-ce que ça vient valider une de mes convictions ? ».
Travailler sur des biais requière une véritable ouverture d’esprit et des efforts ! En effet le cerveau aura souvent tendance à revenir à son mode « par défaut » si on ne fait pas attention. Donc changer les mentalités est la première étape. Ensuite on peut enjoindre les personnes à travailler sur elles à ce niveau, éventuellement. Mais vous, lecteurices et acteurices de PA, pouvez d’ores et déjà prendre conscience de ces phénomènes et apprendre à vous en méfier, puis les désamorcer :)
Je vous encourage donc fortement à prendre conscience de ces biais dans votre vie, vos pensées, vos agissements, et ceux des autres. Surtout en ce qui concerne les PUDs, puisque hey, c’est bien de nous dont nous parlons sur ce forum. Mais c’est, de mon avis, potentiellement applicable à pas mal d’autres sujets.
Apprenez à vous défendre.
Apprenez à reconnaitre les situations où ces biais pourraient éventuellement être à l’œuvre, prenez du recul dessus (sans leur faire porter tout le chapeau non plus hein ! Ce n’est pas parce qu’on se défait de ces biais que l’on se défait des risques de tomber addicts ou autres, mais disons que les probabilités qu’ils se voient artificiellement confirmés peuvent être limitées, et c’est déjà très puissant). Parlez-en autour de vous si vous vous sentez de le faire.
Et à bas les préjugés !! è___é /
Et pour ce qui est de la prophétie auto-réalisatrice par exemple, tout un travail est en train de se faire (feat Agartha, Plotch...) et on pense (apparemment des chercheurs aussi^^) qu'instaurer une vision plus positive de l'usage des drogues, ou en tout cas moins diabolisée, pourrait contribuer à maximiser les effets positifs et limiter une partie des effets secondaires et les risques. C'est aussi pour ça qu'on insiste sur les bénéfices liés à l'usage de produits ces derniers temps. Amha l'idée n'est pas de tomber dans l'extrême inverse, mais d'équilibrer nos représentations de l'usage de drogues.
Pour toute question je reste disponible dans la limite de mes propres connaissances N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce mini-cours de comptoir hihi, et si vous pensez qu’avec de l’entrainement, peut-être je l’espère, il pourrait vous être utile ?
J'ai conscience que cet article était dense, si vous êtes arrivé-e jusque là félicitations (oui, même si vous avez sauté des paragraphes : je vous vois ! mais c'est pas grave ), cela montre une véritable curiosité et engagement de votre part ! Nous tenterons de créer un résumé plus digeste mais du coup moins complet, à l'avenir mais là comme nous le constations en réunion d'équipe je suis crevée, ça fait plusieurs mois que je suis sur ce texte... Besoin d'une pause !
Excellente année 2023 à toustes, l’année je l’espère de l’éveil des consciences et de la rébellion contre les discriminations dont on nous affuble !
Morning ~
Avec le soutien du reste de l’équipe
Catégorie : Actualités - 19 janvier 2023 à 20:49
1
Refugee roulette », la roulette des réfugiés : c’est le titre d’une étude américaine ayant montré que parmi les juges décidant d’admettre ou non un demandeur d’asile, l’un acceptait dans 5 % des cas et un autre dans 88 % des cas. Et c’est loin d’être le seul domaine où des décisions majeures et supposément objectives présentent une variabilité stupéfiante : les ressources humaines, la justice, la médecine, la police scientifique… pas un secteur qui n’y soit soumis. C’est à cette variabilité indésirable, ce « bruit » dans les jugements, que s’attaque ici Daniel Kahneman, Prix Nobel pour ses travaux pionniers sur les facteurs psychologiques intervenant dans les comportements économiques, avec Olivier Sibony, spécialiste de la prise de décision à HEC Paris, et Cass Sunstein, professeur à Harvard.
2
Par opposition aux biais, comme les préjugés raciaux ou sexistes, qui faussent les jugements toujours dans le même sens, le bruit est aléatoire. Les auteurs nous expliquent ses origines, notamment psychologiques, son ampleur et surtout les façons de le réduire. Il s’agit d’un moyen privilégié pour diminuer les erreurs, car le bruit, non content de provoquer une variabilité inacceptable, rend nombre de nos jugements peu pertinents. Les bénéfices seraient multiples : économiques et sanitaires, mais aussi éthiques et « politiques », avec une amélioration de la confiance dans toutes sortes d’organisations clés – médicales, judiciaires, industrielles…
3
Ce livre est d’autant plus important que le problème est largement sous-estimé. Dans une étude sur les primes d’assurance proposées par les professionnels, les auteurs ont observé que la plupart des gens s’attendaient à une variabilité d’environ 10 % autour de la moyenne, alors qu’elle était en réalité cinq fois supérieure ! Cette sous-estimation, doublée d’un certain fatalisme (« c’est normal que les décisions humaines varient »), a conduit à un manque d’études sur le sujet. Dans ce contexte, cet ouvrage non seulement donne des outils immédiatement exploitables (comme des conseils pour réaliser un « audit de bruit » dans son organisation), mais ouvre en plus un passionnant champ de recherche pour les années à venir.
AmyW a écrit
Félicitation pour ce travail. J’avais déjà entendu parler de certains de ces biais mais comme tu le dis toi-même, ce n’est pas parce qu’on sait qu’ils existent et comment ils fonctionnent, qu’on n’en sera pas victime soi-même.
D’ailleurs il me semble plus facile de repérer un biais cognitif chez autrui que chez soi-même, en commettant là, si je ne raconte pas de bêtise, une erreur fondamentale d’attribution : on accorde plus d’importance à ces biais, quand il s’agit de juger nos interactions sociales, dans ce qui est extérieur (les autres), plutôt qu’intérieur (soi).
C’est fascinant la psychologie. Encore merci pour ce « cours de comptoir » :)
Je n'en suis pas certaine, c'est possible en fait mais j'ai un peu de mal à évaluer le truc.
En fait plus tu vas avoir quelqu'un de proche de toi (le plus proche étant toi-même, puis un ami ou ta famille, et le plus loin étant un parfait inconnu), moins tu vas être sujet à l'erreur fondamentale d'attribution car plus tu seras enclin à faire automatiquement des efforts pour te dire "mais non il a dû lui arriver quelque chose, certes il est souvent en retard mais il a peut-être des problèmes en ce moment dans sa vie" (attribution causale externe : ce n'est pas sa faute, mais la faute de ses potentiels problèmes actuels). Avec un parfait inconnu ba c'est que "il est en retard et ça veut dire qu'il est paresseux, point" (attribution causale interne: c'est de sa faute, c'est une caractéristique intrinsèque à cette personne que d'être en retard) plus facilement.
Je pense que le fait de plus facilement repérer les biais chez les autres (si c'est effectivement le cas mais c'est tout à fait possible), peut éventuellement venir du fait qu'on a plus de recul sur eux qu'eux-mêmes. Je ne sais pas^^
Et de rien en tout cas ^_^/ Ça fait plaiz que ça parle à quelqu'un !!
Johnny a écrit
Wow une vrai mine d informations
G pas eu le courage d aller jusqu'au bout mais c était très intéressant
Yes merci haha c'est honnête^^
Effectivement on s'est dit qu'un truc plus condensé et succinct serait bénéfique pour apporter ces connaissances vraiment au maximum de personnes, pas uniquement à celles qui seraient prêtes à suivre un "COURS" accéléré et rudimentaire certes, mais un "cours" de psychologie quand même.
Moi j'étais même tiraillée parce que, pour être franche, les biais cognitifs en vrai, si on veut faire le tour de ceux qui nous sont à ce jour connus, ça ressemble à ça :
(Cliquez pour afficher. Non mais, cliquez, vraiment, et puis zoomez, sinon vous z'allez rien voir x) )
Alors tous ne nous sont pas obligatoirement défavorables, et sur tous les défavorables tous ne s'appliquent peut-être pas aux PUDs. Mais ça montre un peu l'ampleur du truc quoi, ce que j'essaye de vous transmettre ce ne sont pas des ingrédients pour faire une tarte aux pommes (ou aux fraises... Moi je préfère le citron), c'est une liste beaucouuuup pluuuuuuuuuuuuuus loooooooooooooooooooooooooooongue, et faut décrire. Chacun. Des. Ingrédients.
Donc je vous ai servi les plus célèbres, les plus marquants, probablement les plus importants, ceux sur lesquels on a vraiment appuyé à la fac, quoi.
Tu comprendras maintenant que faire le résumé d'un résumé, c'est pas facile Mais ce serait bénéfique qu'on s'y attelle ouaip, peut-être...
En tout cas n'hésite vraiment pas à revenir sur cette page quand même par petits bouts tu vois, pas besoin de tout digérer d'un bloc! Tu peux le lire petit à petit. On pense dans l'équipe que ce serait vraiment bénéfique à la communauté qu'elle aie conscience de cette petite sélection de biais.
01asleept a écrit
C'est impressionnant tous les biais qui peuvent exister.. le cerveau humain est telllement complexe. Merci
Et le fait qu’on ne puisse utiliser que ce cerveau pour essayer de comprendre comment il fonctionne, je trouve ça plutôt vertigineux. Est-ce seulement possible ?
The Karlouchist a écrit
Bonjour,
Vous avez une idée d'où je peux trouver le poster en grand et en français ??
Merci !
Ba il est en grand^^Suffit de cliquer...
En français par contre là j'ai pas >_>
C'est trop cool de voir des personnes s'emparer du sujet, le visualiser le comprendre et poser des réflexions dessus :)
AmyW a écrit
01asleept a écrit
C'est impressionnant tous les biais qui peuvent exister.. le cerveau humain est telllement complexe. Merci
Et le fait qu’on ne puisse utiliser que ce cerveau pour essayer de comprendre comment il fonctionne, je trouve ça plutôt vertigineux. Est-ce seulement possible ?
On a un cerveau qui nous permet heureusement, en s'y mettant à plusieurs, de monter des expériences standardisées aux variables parasites contrôlées (souvent en randomisation en double-aveugle par exemple, et la randomisation en crossover arrive doucement (un peu trop à mon goût^^)). Bref, des outils mis en place pour tenter de comprendre comment on fonctionne le plus précisément possible.
Après je pense qu'il faut rester réalistes: on aura jamais une vision totalement objective et parfaite de notre monde, et encore moins de l'objet le plus complexe de l'univers connu: le cerveau humain :) Mais on peut s'en faire des représentations qui s'en rapprochent le plus possible, toujours plus affinées à mesure que les techniques et outils évoluent, pour nous permettre de les appréhender au mieux!
Le problème c’est les autres
Une constante en matière d’analyse du comportement sur la route, c’est que le problème est souvent l’apanage des autres. 96% des conducteurs français citent au moins un adjectif positif pour se décrire au volant, ils sont 89% à citer au moins un adjectif négatif pour décrire le comportement des autres. Une réflexion souvent évoquée dans les stages de récupération de points (stages de sensibilisation à la sécurité routière) que la réalisatrice Coline Serreau avait déjà souligné dans son film “Tout est permis” en 2016.
Amicalement
L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source d'autorité, le lui demande/impose. L'individu dominé reconnaît à un autre, ou à un gouvernement une valeur certaine. Lorsque cette reconnaissance est faite, l'individu passe alors un accord tacite, un consentement avec le supérieur qu'il a reconnu ; il échange sa liberté contre la volonté générale d'être assuré et sécurisé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ob%C3%A9issance
C'est donc le fait qu’une personne ou une entité représentant une autorité pour nous, ayant un ascendant sur nous, semblent avoir raison et dictent nos croyances et actions. Nous nous conformons ainsi préférentiellement et fortement à leurs idées, au lieu de celles d'autres personnes ou entités ne faisant pas figure d'autorité. Cela nuit également à notre propre esprit critique car nous ne faisons pas figure d'autorité sur nous-mêmes.
Exemples : la Loi et le système médical. Les mentalités se sont mises à changer extrêmement rapidement à son sujet lorsque l’homosexualité fût enfin reconnue non pas comme une maladie, mais comme un droit. Avant, elles étaient figées, engoncées pour la majorité de la population, dans ce que ces deux figures d’autorité leur dictaient.
Pour les PUDs, même chose : la psychiatrisation de l’usage et pire encore sa répression judiciaire, sont des freins monumentaux à l’évolution des mentalités et à notre dé-stigmatisation. Car si ces entités disent que nous sommes des malades ou des criminels, très peu de monde n'osera ou même ne pensera le remettre en question (on voit d'ailleurs une meilleure évolution des mentalités dans des pays aux lois plus souples tels le Canada, les Pays-Bas ou le Portugal par exemple).
C'est une véritable menace dans un contexte autoritaire telle que la montée de l'extrême droite, explications complètes ici:
Morning Glory a écrit
La soumission à l'autorité
L'obéissance (ou soumission à l'autorité) est l'une des formes de l'influence sociale. En psychologie sociale, il est question d'obéissance lorsqu'un individu adopte un comportement différent parce qu'un autre individu, perçu comme une source d'autorité, le lui demande/impose. L'individu dominé reconnaît à un autre, ou à un gouvernement une valeur certaine. Lorsque cette reconnaissance est faite, l'individu passe alors un accord tacite, un consentement avec le supérieur qu'il a reconnu ; il échange sa liberté contre la volonté générale d'être assuré et sécurisé.
C'est donc le fait qu’une personne ou une entité représentant une autorité pour nous, ayant un ascendant sur nous, semblent avoir raison et dictent nos croyances et actions. Nous nous conformons ainsi préférentiellement et fortement à leurs idées, au lieu de celles d'autres personnes ou entités ne faisant pas figure d'autorité. Cela nuit également à notre propre esprit critique car nous ne faisons pas figure d'autorité sur nous-mêmes.
Une vidéo intéressante en rapport avec la soumission à l'autorité et le sujet des biais cognitifs, où cette enseignante (aussi membre du comité d’éthique du CHU de Bordeaux et de l’Institut universitaire de France) explique comment l'idéologie des biais cognitifs permet de dévaloriser les capacités de jugement politique des populations.
"Si les citoyens ordinaires ont un mode de raisonnement qui est défaillant, alors finalement c'est la démocratie elle-même qui devient problématique".
En somme, il y aurait ceux et celles exempts de biais et en capacité de prendre des décisions, et les autres.
Et paradoxalement, cette idéologie s'inscrit dans un contexte d’ingénierie sociale, avec par exemple les techniques de nudgings qui exploitent ces biais notamment pour "orienter les populations dans la "bonne direction" par des techniques d'incitations qui ne sont pas perçues".
anonymexxx a écrit
Morning Glory a écrit
La soumission à l'autorité
C'est donc le fait qu’une personne ou une entité représentant une autorité pour nous, ayant un ascendant sur nous, semblent avoir raison et dictent nos croyances et actions. Nous nous conformons ainsi préférentiellement et fortement à leurs idées, au lieu de celles d'autres personnes ou entités ne faisant pas figure d'autorité. Cela nuit également à notre propre esprit critique car nous ne faisons pas figure d'autorité sur nous-mêmes.Une vidéo intéressante en rapport avec la soumission à l'autorité et le sujet des biais cognitifs, où cette enseignante (aussi membre du comité d’éthique du CHU de Bordeaux et de l’Institut universitaire de France) explique comment l'idéologie des biais cognitifs permet de dévaloriser les capacités de jugement politique des populations.
"Si les citoyens ordinaires ont un mode de raisonnement qui est défaillant, alors finalement c'est la démocratie elle-même qui devient problématique".
En somme, il y aurait ceux et celles exempts de biais et en capacité de prendre des décisions, et les autres.
Et paradoxalement, cette idéologie s'inscrit dans un contexte d’ingénierie sociale, avec par exemple les techniques de nudgings qui exploitent ces biais notamment pour "orienter les populations dans la "bonne direction" par des techniques d'incitations qui ne sont pas perçues".
NON. Je ne suis pas d'accord.
Si tu es un être humain, tu es soumis aux biais cognitifs connus.
Pas à tous en même temps, mais tu en as forcément.
Les quelques personnes qui ne sont pas allées au bout de l'expérience de Milgram par exemple, ont effectivement une résistance supérieure à la moyenne au biais de soumission à l'autorité. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ont une résistance à tous les biais!^^
Ils seront très certainement plus sensibles à d'autres biais pour lesquels d'autres personnes qui seront allées au bout de l'expérience de Milgram ont plus de résistance.
Il est impossible à ma connaissance de définir la propension des x% d'individus à être plus ou moins sensibles globalement à tous les biais que d'autres, car chaque personne est unique et sera donc plus ou moins sensible à tel ou tel biais.
Mais un être humain immunisé contre les biais cognitifs, ça n'existe pas. Des études montrent même que ceux qui se pensent les plus immunisés parce que plus résistants ou plus intelligents, sont en fait ceux qui tombent le plus facilement dans le piège...
Du coup il me semble aberrant de classer la population entre ceux qui ont des biais et ceux qui en seraient exempts. Ca me paraît extrêmement dichotomique et surréaliste.
Morning Glory a écrit
NON. Je ne suis pas d'accord...
Du coup il me semble aberrant de classer la population entre ceux qui ont des biais et ceux qui en seraient exempts. Ca me paraît extrêmement dichotomique et surréaliste.
Attention, ce n'est pas du tout ce que je dis dans mon message !
Je t'invite à le relire et à visionner la vidéo postée à ce sujet pour mieux comprendre.