D’où vient le
crack à la
base?
Une histoire de marchand de cailloux, mais qui a inventé la galette des rois et des mendiants?
La première fois que j’ai vu du
crack, c’était le 22 juin 1992 à 4h du matin, la fête de la musique, je me souviens bien.
Place Stalingrad. J’avais quatorze ans seulement.
Sous les arcades, en passant, un type, du genre pakistanais, m’appelle. Le mec a un couteau dans la main droite, mais il ne me veut pas de mal, au contraire…
Dans la gauche il tient une barre, de la longueur de sa paume, blanche. Du
crack. Je ne saurai pas ce que c’est, avant un long passage, poudreux, par voie nasale, qui ne m’a pas trop plu. Puis en l’injection jusqu'à ce que mes veines n’en veuillent plus.
C’est du
crack, et nous sommes à l’endroit que la télévision baptisera «place du
crack». Deux ans plus tard un reportage au journal télévisé parle du lieu et de l’arrivée du
crack en France. Mais à part dans l’est parisien, personne n’en a vu. Sauf dans le cinéma américain, et les séries comme 21st Jumpstreet.
Les
média américains ont popularisé et imposé au grand public, le mot
crack. Dans les années 80, on parle d’une
nouvelle drogue, qui rendrait addict dès la première prise, enfin taffe.
Crack, mot argotique repris par la presse pour désigner la
base de rue.
Les histoires de soi-disant
crack-babies et de prostituées de 14 ans véhiculent l’ image, terrifiante, d’une
«épidémie foudroyante», un fléau.
Le
président Reagan, en montre à la télévision (la maison blanche a reçu, ce jour là, un gros
caillou blanc, exposé à l’écran), dans ces mains, pour bien montrer qu’il est dans l’affaire, le gars sait de quoi il parle...
Sauver l’Amérique, c’est son job. L’heure est grave, cette épidémie est la pire menace pour les Etats-Unis, après les communistes bien sûr. La guerre, démago-électorale, contre la drogue est lancée, sa femme Nancy en prend la tête, avec le slogan «
just say no». (Sait-elle pour la CIA, comment ne pas?)
Les Américains pensent, et oui, que le
crack est la cause de tous les problèmes de
criminalité, des noirs. En coupant les aides sociales, Reagan a, oeuvré au sous développement des quartiers, et prétend que c’est le
crack qui créé le racisme et la pauvreté, pas l’inverse.
Pour bien résoudre le problème, la loi, qui permettait de justifier les tarifs de la
coke, donc d’enrichir certains va se durcir. A partir de cette année, 1983, il y a une nouvelle drogue dans la tête des 300 millions d’américains,
le crack-head remplace le Junki. Dans les deux cas c’est la
communauté noire qui en est à la fois victime, et stigmatisée. Tandis que certains de ses membres s’enrichissent, en participant à un
business, dont ils étaient exclus jusque là.
Le
crack est d’abord un mot, avant d’être un symbole, un
stigmate ou le diable lui même, en référence au bruit que fait le
caillou quand on le fait brûler.
L'année où je vois mon premier
caillou, c'est le centre ville de LA qui brûle suite aux émeutes et à 10 ans de misères et de gangsters. De crips et de bloods.
Quand Ricky Ross, le plus grand trafiquant de South Central Los Angeles (ghetto noir) entend dire, qu’il vend du
crack, il explose, «je ne vend que de la
cocaïne». Et c’est vrai. En plus au départ ce n'est pas mal vu, comme l'
héroïne.
Avant la médiatisation, puis, pour faire diversion, après le scandale Iran/Contra gate, affaire qui implique la CIA, Bush et Reagan dans les achats d’armes (financés par...le trafic de
cocaïne), le «crack» existait déjà.
Je ferai un article entier consacré à cette histoire d’implication de la CIA, et des plus hauts responsables de l'administration Reagan/Bush, dans le commerce de drogue, de Colombie vers les Etats Unis..
En allant en Martinique en 1996, je passe rue de la Folie à Fort de France, là il y a une association rastafari où on achète de la
weed. Normalement c’est pas cool mais presque, mais en entrant je vois les têtes des rastas devant, qui m’appellent tous la main tendue. Pourtant il y a eu une fierté rasta. Le
caillou a fait de ses mecs des zombies. Je parle comme ceux que je dénonce, mais l’addiction au
crack aliène, détruit socialement, psychologiquement, encore plus que celle à l’héro. Tous ceux qui ont eu les deux addictions le savent. Alors oui, ça me faisait peur, oui, je connaissais, mais bon, on finit par faire ce qu’on redoutait, ou rejetait. Comme payer 20e pour un shoot de
coke je trouvais ça ridicule, pourtant j’en ai fait autant.
Mais alors, c’est quoi le crack?Un nouveau nom, pour ce qu’on appelle le rock, le free
base.
A
base de...
En juin 1980, c’est l’Amérique tout entière qui apprend l’existence du free
base,
au travers de l’accident de
Richard Pryor. Pour ceux qui l’ignorent, Pryor était le pré Eddy Murphy, mais encore plus connu. C’est toute mon enfance, on allait au vidéo club à Laumière, louer des VHS de films, qui ne sortaient pas chez nous. Mais étaient des blockbuster (à cette époque il fallait entre 2 et 4 ans pour qu’un film arrive sur nos écrans!). Bref il n’y avait pas un américain entre 7 et 77 ans qui ne connaissent l’acteur noir à la petite moustache, qui faisait des audiences incroyables, avec son style inimitable.
Toutes les télévisions en parlent en direct, il est transporté à l’hôpital depuis sa propriété de Beverly Hills, avec de graves brûlures.
Il avoue avoir pris feu en allumant le mini chalumeau qui lui servait à cuisiner et fumer sa
coke, après trois jours sans dormir.
Une fois l’effet repoussoir de l’accident passé, oui personne ne parle d’addiction, de
crack ni rien. Au contraire, ce qu’il y a de dangereux n’est pas le produit, mais le feu. On changera de disque, quand les noirs pauvres s’y mettront.
Le free
base entre dans la culture de masse. Mais il est déjà connu par les stars comme celles de LA, avec les studios de cinéma, et bien sûr les vedettes de la Pop. La
cocaïne est chère, et quand on
base, on consomme à la chaîne, des centaines de dollars partent en fumée, en une heure. Chaque hit coûte 50s ou presque!
C’est, comme la
cocaïne en poudre, un must. Le must du must, fin du fin. Un article de Rolling Stone magazine paru en 1980 aussi (l’année de la
base) explique que c’est «the top of the top of the line», en gros la ferrari de la défonce (les premières testa rosa de la coca paraîtront bientôt à LA).
Meilleur pour la santé, préserve le nez et les veines, tout en ayant un effet plus rapide et presqu’aussi intense que l’intraveineuse.
Là certains me diront, mais ce n’est pas la même chose, la
base et le
crack.
On va clarifier direct, le
crack est un nom donné à la
cocaïne une fois basée. La
base étant le nom donné à la forme solide fumable de la
cocaïne. Ni plus, ni moins.
Vous m’direz, oui mais c’est pas la même qualité, le même procédé, pureté, ph, degré d’hydrométrie multiplié par le point g de ta grand-mère au carré...
Il y a de multiples façons de faire, mais que se soit avec du bica, bicarbonate de soude, sodium en fait (baking soda en anglais) ou de l’ammoniac, les deux, de l’éther, ou du rhum, le but est de transformer de la
cocaïne (hcl) poudre, en de la
cocaïne caillou. Un kilo de poudre pure donne un kilo de
crack (base,
caillou), plus un peu de bicarbonate, c'est à dire deux atomes de carbone c'est mauvais pour la planète, et la tête. Tu cherches quoi par terre, des mini cailloux? Non, mon emprunte carbone.
C’est la méthode la plus courante, tu
bases et tu cherches par terre, ce qui est depuis longtemps dans ton sang...
D'où le nom, retour à la
base. Je sais, c'est naze.
Mais on finit à quatre pattes sur la moquette, avec le
crack qu'on soit sur un tapis iranien ou le pavé de la rue d'Aubervilliers.
La méthode ne sert ni à purifier, ni à quoi que ce soit d’autre que transformer de la poudre de
cocaïne en
caillou. Si une partie de la
coupe disparaît en la cuisinant la majeure partie reste dans le produit fini, vous basez à 0,8, très bien mais cela ne veut pas dire grand-chose. On suppose que la
came n’est pas (mal ou trop) coupée, on la teste, on la goûte.
Le
crack, vous l’avez compris, la
coke en bloc, n’est ni plus ni moins coupé que la poudre. Même plutôt moins, par purification ça joue c’est vrai, sur certaines
coupes, mais surtout, une fois le produit cuisiné, il est rare de le re-cuisiner pour le couper. Donc les derniers maillons, vendeurs de rues ou l’intermédiaire ne peut ajouter de lactose au dernier moment.
D’ailleurs cette histoire de lactose dans la C, c’est connu et vrai. Il y a de meilleurs
coupes, manitol etc. Mais, moi qui shootais, à part le genre d’arnaque individuelle dont je parlais, je voyais bien qu’il n’y avait que du
soluble. Pas de lait blanc, de l’eau.
La qualité a augmenté encore plus vite que le prix a baissé. L’ANPAA estime aujourd’hui que la
coke vendue en France est en moyenne de 40% à
60% pure. Pour l’héro, vendre une telle pureté, serait honnêtement criminel!
Bien sur, on peut couper le
crack au moment de la
cuisine. Mais il y a de la concurrence et, selon pas que moi, les produits n’ont jamais été aussi disponibles, et de bonne qualité. Je ne parle même pas des Antilles, mais à NY comme en Europe de l’ouest.
Paris est une très bonne scène. C’est Porto qui déchire tout, quand j’y étais j’ai surkiffé, puis un gars m’a proposé d’aller chercher mieux, moins cher (que 5e pour 15 chez nous). Mieux que quoi?
Bon à NY il y a de tout comme à Paris. Mais le tout de l’année prochaine est déjà là.
On peut toujours couper, en fait aux USA, la loi du biz puis la loi tout court (comme en Europe avec les quantités d’héro transportées), font que si vous sortez avec 50 g de
cocaïne en poudre, allez chez vous préparer un gramme de
cocaïne en
caillou, vous risquez la même chose au retour qu’à l’aller, pour 50 fois moins. Un gramme de
crack t’envoies derrière les barreaux.
Je veux tirer mon chapeau aux courageux usagers américains qui risquent beaucoup plus que nous. Et je peux dire que je sais, un peu, de quoi je parle.
Pour le reste il y aura des «pas d’accord», car même sur wikipedia, ou le dictionnaire, ils disent n’importe quoi. Et des sites d’information (autres que ASUD et PA) aussi, même les meilleurs, font des erreurs. Pas besoin d’être chimiste pour comprendre qu’il n’y a rien à comprendre, juste à fumer, si ça fait l’effet recherché c’est que ça en est. En effet il est connu, en
IV, depuis 1860. On ne peut pas dire que l’effet inhalé soit plus puissant, non, moins mais plus rapide, donc encore plus addictif. Comme
chasser le dragon, l’héro.
Le
crack n’est ni un sous-produit ni un sur-produit (enfin...HOOOO, s^r ? .%M AS.µ).
On a des consommateurs à la cuiller et des dealers à la casserole. Puis il y a Ricky Ross, qui, avec des fours professionnels sortait des blocs de 35 kilos. Il devait avoir un trans-palette.
Comment couper ça? Avec une hache! Oui, il paraît que ça tranche proprement.
Mais il est rare de vendre du
crack/base en grande quantité, déjà on risque moins en transportant de la poudre, et c’est en bas de l’échelle que ça se passe.
Les gars (et les filles) qui vendent dans la rue, n’ont pas le même produit. Pas la même
cocaïne à la
base, ou coupée différemment, aussi elle peut être ratée. En tout cas la qualité varie d’un mec à l’autre et d’un coin de rue, d’un jour, à l’autre.
Pour l’héro c’est souvent, la même plus ou moins coupée. Mais ces (très) jeunes qui vendent de la poudre, à Paris, ou New York City ne connaissent pas le produit. Ils en jugent par la clientèle. Il y a des testeurs, aussi. Humains pour eux, et chimiques pour ceux d'en haut. On vend des kits pour la
coke en
caillou et en poudre, pas des kits de
base, de test. Sur internet.
Le but est de faire de l’argent, et plus c’est pro, moins c’est de la daube.
Le vendeur-consommateur est un maillon «faible», qui rapporte, mais beaucoup part en fumée, et encore plus descend dans les poches du petit fournisseur.
Un arnaqueur n’est pas un bon vendeur et inversement. On arnaque une fois, on vend chaque jour. L’intérêt des cités c’est ça, il y a d’autres hall, d’autres cités, donc la qualité varie mais reste correcte. Sinon la clientèle par avec.
Comme à Stalingrad ou à la colline, contrairement à Marcadet, sauf si tu sais, (de la bouche emballé argent donné et en
speed), tu as peu de chance de tomber sur quelque chose de mauvais.
Là où il y a beaucoup de vendeurs c’est mieux, forcement.
Le gars à qui tu achètes dix euros, sera encore là pour toi quand tu reviendras, alors il est sympa. Le premier a bien servir a gagné le client, souvent. Une famille entière vit d’une consommation parfois plus..Tous n’ont pas les mêmes motivations. Si tu en as tout le temps et que la qualité est toujours ok, il faut juste pas trop dormir...Déjà que vendre de l'
héro c'est pas marrant, ça non, ingérable. Pour moi en tout cas, alors que pour la poudre j'avais de gentils clients avec des billets neufs. A l'heure et cash.
Les arnaques viennent moins des dealers que des consommateurs. Et des arnaqueurs! Fausses boulettes. Une fois je me suis fait vendre un plastique vide, dans le métro, en
speed. Je suis retourné voir le gars, j’étais le seul blanc au milieu de tous les Africains, essayant de comprendre qui étaient ses amis. Et là, il a menacé...d’appeler la police! J’allais pas me battre pour 8e.
Un (faux) dealer appelle la police pour se protéger!A un haut niveau, à ma connaissance on ne vend que de la poudre, pure (ou du liquide pour les douanes, il pourraient aussi faire des meubles en
crack!).
Un bloc de
crack ressemble a un bloc de poudre en
caillou. Je ne l'ai pas dit, mais on ne fume pas la poudre à cause, non des impuretés, mais de la température de combustion. Je vous la remet pour le plaisir de lire la pub, je traduirai, s'il le faut.
Donc on est passé du free
base des yuppies, Wall Street, Hollywood et Rock’n’roll, super image du mâle alpha qui fume des
cigarettes Winston, approuvées par le Docteur Chepaki, et achète le plus cher modèle de kit
base, dans un
coke shop (oui ça existait dans les années 70). Regardez ces publicités dans les magazines spécialisés, aux Etats Unis la liberté d’expression est sacrée, comme la liberté du pognon. Elles témoignent de l’intérêt et de l’engouement snob pour le free
base,
un consommateur de coke sur dix. Vous pouvez être sûr que Donald Trump y a goûté, et pas sans inhaler...Il représentait tout ceux qui ont besoin de montrer leur réussite par des concours de sots et de bites à coup de seaux de
Champagne sauf que c’était de la
coke. Le mec qui paye, dix mille dollars, pour enfumer sa party, doit être un
sacré crack…
Avant qu’on en vende à des ouvriers noirs, les baseurs de la haute, en parlaient en gourmets.
Ils disent fumer de la «free garbage
base», c’est à dire de la
coke purifiée de ses déchet (garbage). Free veut dire «sans» par exemple drug free zone, c’est zone sans drogue, et pas le contraire. On voit ces panneaux partout là-bas, mais ça ne veut pas dire que les autres sont des drug zones! C’est pas la
base qui est «libre».
En fait il y a une confusion, si la cuisine de la
cocaïne nécessite une
base, comme le produit qu’on va utiliser (basique, alcalin,
bicarbonate de sodium par exemple...), il ne s’agit pas de la
base ou de la
cocaïne purifiée (sinon comment faire du
crack, baser, avec de la pure?).
Le but est de fumer pas de purifier, même si on l’associe. Le mot, au départ vient, je pense d’une importation. Aux USA, on a commencé à consommer de la free
base au cours des 70’s, les Antillais en consommaient déjà quand c’est apparu aux coins de rues à Miami.
C’est la profusion de
cocaïne, péruvienne, puis colombienne, qui a favorisé l’émergence du phénomène en Amérique du nord. Les Posse Jamaïcains ont importé la vente dans la rue de
base, sur la côte est. Mais le feu a été inventé partout en en même temps.
Les Péruviens fumaient ce qu’on appelle de la pâte
base, en fait la
cocaïne non encore raffinée.
Cette pâte
base était fumée dans des
cigarette.C’est le
Basuco, dérivé du mot espagnol pour déchet,
basura. Qui a pu donner
Base. Contenant assez de
cocaïne pour ressentir le high, 40%, quand même. La drogue des villageois, des pauvres, l'est encore aujourd’hui.
Bazuka, je crois aussi en Colombie. Mais c’était, c’est, un produit impur, qui contient encore les autres alcaloïdes de la coca, et les impuretés et produits mélangés, avant la phase finale.
A un moment
le Pérou a interdit les produits indispensables à sa transformation finale, la pâte
base est arrivée tel quelle en
Colombie puis aux
Antilles, Porto Rico, Jamaïque etc.
Certains
Américains auraient vu cela et voulu
fumer leur cocaïne. Ce faisant ils inventaient le
crack, le free
base.
Ou peut-être les dealers des Antilles, qui étaient la plaque tournante du trafic vers les USA, et l’Europe, l’Afrique aujourd'hui.
Les gens qui connaissaient le basuco, mais se sont mis, grâce aux prix, et la disponibilité à baser la
base. Enfin, à purifier la pâte
base, puis la
cocaïne arrivée ou produite, avec du bicarbonate et du rhum. Mouais.
Enfin, dire qui a inventé le fait de fumer de la
cocaïne pure, je dirais un dealer pour sa conso...
Avant les années 70 aux USA, rien, au Pérou le Basuco. Puis un chimiste inscrit le mot
base sur la liste merck (dalloz), ce qui est soit faux soit idiot, car c’est cette même firme qui commercialisait la
cocaïne (entre autres).
La formule chimique étant différente, comme de l’eau liquide et de la glace, la forme, il croit avoir découvert une nouvelle substance (là j’y crois pas trop mais la source est très sérieuse). Gardons la moitié de l’histoire, et disons que les conditions étaient propices à la découverte du feu, par des personnes différentes non concertées, au même moment.
Une dernière histoire qui illustre le phénomène : celle de Freeway Ricky
Son nom a été repris par un rappeur, car il est une légende.
En 1980, décidément, un jeune black qui ne sait pas lire, mais bien compter, commence à vendre de la
cocaïne. C’est hors de prix, peu de noirs en ont vu, mais les habitudes changent pour la paie du vendredi, on s’offre un demi. Un jeune ambitieux est là pour choper toute opportunité.
Ricky Ross, vend de la
coke à des clients pressés, qui vont bosser.
A LA on part à 5h du matin, au lever, d’un seul bond, du soleil, pour éviter les bouchons.
Les gars qui vont au boulot passent par Freeway Rick, il habite près du freeway, l’autoroute, se plaignent de devoir repasser chez eux pour cuisiner.
Là, notre ami va avoir l’idée de faire la cuisine lui même. Pas pour arnaquer (ces clients là) mais pour fidéliser.
Bon après il y aura de tout, jusqu’à ce que Ross se retrouve à alimenter les réseaux qui se sont créés et qu’il a créé, en
coke, en cailloux, en gagnant des centaines de milliers de dollars par jour, et des tonnes de poudre.
Tu veux un gramme de powder ou un gramme de rock? Cela devrait être toujours comme ça. Mais, quand on goûte la
base, on ne revient plus à la poudre,
le pouvoir addictif créé par l’inhalation est incroyable. Du pain béni, c’est vrai, pour les dealers, qui, après tout ne font que répondre à la demande. Le cercle vicieux est en place,
disponibilité , le
prix,
l’offre, première prise et augmentation du nombre de consommateurs.
Surtout, ce n’est pas comme l’héro, il n’y a pas de limite. Seul le manque d’argent stoppe le fumeur. Les premiers neo-consommateurs de
base, n’ayant jamais sniffé, et le fait que tout le monde demande du rock, font que la poudre disparaît des coins de rues.
Le free
base n’est pas une invention «commerciale» mais c’est le
parfait produit pour s’enrichir donc ça l’est devenu. On dirait qu’il est fait pour. Cela a permis, sans préméditation d’écouler le
matos des
narcos à beaucoup plus de
gringos.
Le shoot ou le
crack par rapport au
sniff, c’est comme passer du sablier qui s’écoule lentement, à la main pleine de sable qui s’ouvre d’un coup.
Pour qualifier sa
cocaïne à fumer, Ricky Ross parle de
READY ROCK.
Voilà, c’est le consommateur qui a inventé la
base, les trafiquants créé la matière première, et les dealers le système commercial de
vente au détail. Quant au
crack il est très à la mode dans la jeunesse très aisée des grands universités américaines... Le
freebase leur donne un côté gangsta, ils aiment ça! Et sont livrés à domicile directement à la cuisine. Mais pourquoi pas du déjà fait? Ils n'achèteraient pas?
Le
caillou est toujours en vente au coins des rue des centre villes délabrés des grandes cités américaines.
Inner city’ white rock/ black blues
On dit que tout ce qui est américain vient chez nous après. On a loupé le
PCP, mais la
cocaïne n'a pas fini de débarquer, au Havre ou en méditerranée. Le nouveau marché est en Afrique de l'ouest.
Sur la plage en face de chez moi, il est arrivé qu'on trouve des paquets de
coke, un stock largué par un navire pour échapper aux douaniers. Tragique ou ridicule. Imaginez-vous acheter ça à quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il a...
Franchement les gars, arrêtez de vouloir traiter un problème (ou pas) de santé avec des prisons, la criminalité cessera quand on reprendra ce qu'on aura laissé, cent ans, entre de mauvaises mains.