J'ai 52 ans, 1.71m, 95 kgs.
3 enfants au top, une femme cool..
Et puis 18 ans de substitution dont 10 de Métha = là, c'est bon j'arrête, je le veux.
Je sais, chaque décro est différente suivant le consommateur qu'on est ...qu'on a été. Je vais essayer de présenter mon histoire avec la came afin que ceux qui y trouvent quelques points communs puissent m'apporter un peu d'aide salvatrice!
Et puis, pourquoi ne pas tenir ce blog à jour en une sorte de carnet de bord d'une désintox?
Jusqu'à 20 ans j'ai fait énormément de sport car je "devais" devenir footballeur professionnel ! Excès dans le sport, les efforts physiques, les émotions, montées d'adrénaline, évidemment on peut y trouver quelques comparaisons avec d'autres "passions"!
-1985, J'abandonne du jour au lendemain. Je fais la fête, fume, bois et très rapidement j'essaie tout ce qui traîne. L'héroïne, je m'en rend compte de suite, me plaît trop, me correspond, et répond à mes douleurs, mon mal-être ...
Pourtant jusqu'en 2000, je ne franchirai que rarement le seuil de la dépendance physique. Bon... je t’accorde quelques périodes un peu plus longues de 2, 3 mois max; deux ou trois décro un peu raides gérées avec du Rhum et quelques Rohipnol (c'est vieux tout ça, mais je crois que j'en ai bien chié quand même!!)
Sinon j'alternais entre alcool, coke, ... et des périodes clean de sport, voyage, musique, boulot, famille, etc.. Ceci dit, j'avais souvent besoin de 4 ou 5 Nétux/jour.
- 1996: hépatite C, choppée à la clinique du sport lors d'une opération des croisés du genou, un comble! (à l’époque je fais 55kgs pour 1m71).
• 2000, je tombe vraiment malade. J'ignore ce qu'il m'arrive mais ça va mal de partout + big dépression. On fini par trouver: c'est une Spondylarthrite ankylosante. Pan, dans la gueule!
Tant physiquement que moralement c'est dur mais très vite arrive une "solution": le Subutex (automédication!).
Génial, je revis!!
Je monte une société, je bosse comme un ouf, et aussi la teuf, les copines... Bon ok, avec le recul, ça sent un peu le maniaco-dépressif hein?!
• 2007: ma société peine, ma maîtresse me largue… (je ne suis «que» ami avec ma femme mais on est toujours marié aujourd’hui. Bizarre mais c’est comme ça, bref!)
Je tombe littéralement dans la coke en iv. La vache ça cogne ! J'y claque une fortune et mon médecin ne veut plus suivre pour le subu que je consomme exagérément (en + pour redescendre de la C.!).
• 2008: de toutes façons, troué de partout, incapable de me shooter la coke (je passe 2/3 heures dans les chiottes, du sang pisse de partout, les bras les jambes, film gore...).
Un matin, plus le choix, ma femme m'emmène à l'hosto.
Le médecin va me « sevrer » de la coke comme d'un opiacé et je sais même pas s'il a conscience que je hurle à cause du manque de subu!! Quel souvenir affreux, décrocher du subu dans ces conditions !
C'est con car 15 jours après je sors tout clean, mais... nullement encadré. Et mon entreprise à faire tourner, les salariés, les clients... ça va pas le faire, je panique et je file au centre de méthadone. Je stabilise à 80 mg/j métha + anafranil.
Je prends 25 kgs en 6 mois (je les ai jamais perdus!).
• 2010: nouvel épisode coke en shoot, j'y laisse ma santé mentale et physique et bien sûr mon entreprise.
Aujourd’hui nous avons déménagé, je ne sors plus du tout. Depuis 2011, j'alterne entre 40 et 80 mg de Métha suivant les périodes. Un peu de boulot, beaucoup de dépression et puis les effets néfastes de la métha =
• Dents noires dégueu, les montées de sueurs, le hoquet,
• Libido zéro,
• je pèse jusqu’à 100kgs l'hiver,
• Apnée du sommeil +++ (il va bien falloir en parler un jour : je connais beaucoup de gens qui en souffrent depuis qu'ils sont sous Métha).
• Dépression, plus envie de rien, ni but ni envie ni rêve…
Donc DÉCROCHER : Nous y voilà, j'y pense sérieusement depuis 1an (et sec la décro, j'y tiens! ).
Je viens de passer la métha à 40 mg/jour depuis 2 semaines, je compte entrer à l’hosto à 30mg.
Le manque physique, les 1ers jours affreux, les cauchemars, les «impatiences », ça me terrifie! Je connais et ça risque d'être pire à cause des douleurs de la Spondylarthrite.
Par contre les longs mois ensuite de reconquête de soi-même, ça m'inquiète un peu moins, enfin…
Je me connais bien, j'écris un peu, fais de la zic, je vais peut-être partir faire le chemin de Compostelle ou équivalent. Bref, je minimise pas, mais je m'en sens capable, je suis prêt, je le veux.
J’ai vraiment l’impression que la vie m’attend de l’autre côté...
Reste que je fais appel à vous pour tous les conseils que vous aurez envie de me donner.
J'aimerais aussi savoir où faire ça (l'hosto pour la partie décro sec, le cadre pour ensuite, le suivi, éventuellement les gens à rencontrer, les lectures, etc.).
On m’a parlé de Marmottan mais j’habite le Centre France (Châteauroux/Vierzon).
Ceci dit, je suis prêt à bouger pour un centre qui vaille le coup.
Voilà, pardon d'avoir été si long et merci à ceux qui m'ont écouté jusque-là.
Catégorie : Carnet de bord - 20 décembre 2018 à 20:11
#méthadone #héroïne #désintox #décrochage
1
Anonyme 218797 a écrit
Coucou, merci d'avoir décrit ton parcours (et quel parcours! T'es comme les chats, t'as plusieurs vies )
Quelques questionnements :
» 30mg, c'est pas un peu tôt pour entrer à l'hosto?
» As tu un medecin qui accompagne ton projet de sevrage?
» Tu comptes juste faire un sevrage «express» à l'hosto ou tu compte «consolider» avec une post cure derrière? (Certaines sont basées sur le sport - intensif - je crois qu'il y en a une vers les Alpes / l' Isère...)
Compte tenu de tes pathologies (prblm d'arthrose, hépatite si pas soignée), je pense qu'un accompagnement est important nottament pour les douleurs qui vont sans doute se raviver (la metha joue drôlement sur analgésie...)
» Tu parles d'un sevrage à sec, mais manifestement tu utilisais la metha comme un traitement antidouleur ou un palliatif a la coke.... Ce n'est pas un parcours classique, donc un suivi avc un pro bien formé (addicto voir un spécialiste de la douleur...) Ca me semble important. Mais c'est pas facile a trouver, c'est sur...
Voilà, tu es bien avancé avec ma curiosité
De tt coeur avec toi, mais ne te lance pas trop vite et fais toi BIEN accompagner.
Certains arrivent a decro en mode freestyle, mais je trouve dommage de ne pas en profiter...
Bonjour Maria Singer, excellent pseudo!
Tout d'abord mille pardons pour le retard de ma réponse... je n'arrivais plus à venir sur le site, je repoussais toute pensée, toute réflexion!
Mais de trouver ta réponse m'a fait un bien fou!
30 mgs, ça paraît certes bien just pour un sevrage sec illico, mais je suis incapable de baisser progressivement... ça fait des années que j'essaie. L'été, je fais du sport, je bosse, je nage, je marche, je descends facilement à 30mgs. Mais dès l'automne, je repasse à 60, voire 80.
Dès que j'ai une responsabilité, un truc à faire, la seule chose qui me sert à me motiver, c'est d'en prendre +, de le sentir monter.
Pourtant j'en suis à détester cette p... de méthadone! ça nivelle tout en moi, je suis apaisé, certes, mais sans volonté, sans envie, sans rage ni passion.
Je la supporte plus cette came, je veux retrouver le mec que j'étais avant : speed, bosseur, marrant, sociable, fêtard, amoureux de la vie!
Mon médecin traitant est un ami, il me suit dans ma démarche, mais me laisse choisir ma voie.
Et pour l'instant, je suis un peu perdu dans mes démarches.
Pourtant, je suis ultra motivé, même si le passage du sevrage physique me térifie.
De +, j'ai un taf qui m'attend dès mi-mars, faut vraiment pas que je traine!
J'adore mon boulot pour lequel j'ai la chance d'être qualifié (ça fait + de 15 ans que je pratique). C'est bien payé, et même si c'est saisonnier (7 mois par an), je trouve un poste quand je veux, c'est un sacré plus!
Mon hépatite est soignée depuis un bail, mais la spondylarthrite me fait vraiment beaucoup souffrir, donc il est vrai qu'il me faudra traiter ces douleurs d'une façon ou d'une autre.
J'ai le Centre de Chezal-Benoit à côté de chez moi... mais j'y avais fait un stage quand j'étais élève infirmier psy et j'en ai pas un bon souvenir! Ceci dit, ça fait 30 ans, donc ça a dû changer, du moins j'espère! Si quelqu'un connais...
On m'a aussi parlé de Marmottan, s'ils peuvent me prendre de suite, j'y fonce! Pour la post-cure, je sais pas si j'aurai le temps d'ici le 15/20 mars, je vais me renseigner sur celui dont tu parles dans les Alpes (je sais qu'existait un tel centre pour d'anciens sportifs tombés accros, j'ignore si je rentre dans le lot!).
Encore merci de ton intérêt, ton aide m'est précieuse.
Anonyme 218797 a écrit
Coucou, merci d'avoir décrit ton parcours (et quel parcours! T'es comme les chats, t'as plusieurs vies )
Quelques questionnements :
» 30mg, c'est pas un peu tôt pour entrer à l'hosto?
» As tu un medecin qui accompagne ton projet de sevrage?
» Tu comptes juste faire un sevrage «express» à l'hosto ou tu compte «consolider» avec une post cure derrière? (Certaines sont basées sur le sport - intensif - je crois qu'il y en a une vers les Alpes / l' Isère...)
Compte tenu de tes pathologies (prblm d'arthrose, hépatite si pas soignée), je pense qu'un accompagnement est important nottament pour les douleurs qui vont sans doute se raviver (la metha joue drôlement sur analgésie...)
» Tu parles d'un sevrage à sec, mais manifestement tu utilisais la metha comme un traitement antidouleur ou un palliatif a la coke.... Ce n'est pas un parcours classique, donc un suivi avc un pro bien formé (addicto voir un spécialiste de la douleur...) Ca me semble important. Mais c'est pas facile a trouver, c'est sur...
Voilà, tu es bien avancé avec ma curiosité
De tt coeur avec toi, mais ne te lance pas trop vite et fais toi BIEN accompagner.
Certains arrivent a decro en mode freestyle, mais je trouve dommage de ne pas en profiter...
Bonjour Maria Singer, excellent pseudo!
Tout d'abord mille pardons pour le retard de ma réponse... je n'arrivais plus à venir sur le site, je repoussais toute pensée, toute réflexion!
Mais de trouver ta réponse m'a fait un bien fou!
30 mgs, ça paraît certes bien just pour un sevrage sec illico, mais je suis incapable de baisser progressivement... ça fait des années que j'essaie. L'été, je fais du sport, je bosse, je nage, je marche, je descends facilement à 30mgs. Mais dès l'automne, je repasse à 60, voire 80.
Dès que j'ai une responsabilité, un truc à faire, la seule chose qui me sert à me motiver, c'est d'en prendre +, de le sentir monter.
Pourtant j'en suis à détester cette p... de méthadone! ça nivelle tout en moi, je suis apaisé, certes, mais sans volonté, sans envie, sans rage ni passion.
Je la supporte plus cette came, je veux retrouver le mec que j'étais avant : speed, bosseur, marrant, sociable, fêtard, amoureux de la vie!
Mon médecin traitant est un ami, il me suit dans ma démarche, mais me laisse choisir ma voie.
Et pour l'instant, je suis un peu perdu dans mes démarches.
Pourtant, je suis ultra motivé, même si le passage du sevrage physique me térifie.
De +, j'ai un taf qui m'attend dès mi-mars, faut vraiment pas que je traine!
J'adore mon boulot pour lequel j'ai la chance d'être qualifié (ça fait + de 15 ans que je pratique). C'est bien payé, et même si c'est saisonnier (7 mois par an), je trouve un poste quand je veux, c'est un sacré plus!
Mon hépatite est soignée depuis un bail, mais la spondylarthrite me fait vraiment beaucoup souffrir, donc il est vrai qu'il me faudra traiter ces douleurs d'une façon ou d'une autre.
J'ai le Centre de Chezal-Benoit à côté de chez moi... mais j'y avais fait un stage quand j'étais élève infirmier psy et j'en ai pas un bon souvenir! Ceci dit, ça fait 30 ans, donc ça a dû changer, du moins j'espère! Si quelqu'un connais...
On m'a aussi parlé de Marmottan, s'ils peuvent me prendre de suite, j'y fonce! Pour la post-cure, je sais pas si j'aurai le temps d'ici le 15/20 mars, je vais me renseigner sur celui dont tu parles dans les Alpes (je sais qu'existait un tel centre pour d'anciens sportifs tombés accros, j'ignore si je rentre dans le lot!).
Encore merci de ton intérêt, ton aide m'est précieuse.
Slyderage a écrit
Bonjour où en es-tu à l’heure actuelle pour l’arrêt de la méthadone est-ce qu’avec 30 mg ce n’était pas trop pour décrocher d’un coup où es-tu allé en fait et qu’as-tu fait comme activité en post-cure par exemple.
Salut, (pardon pour mes si longues absences)
Je tenterai d'être bref vu le laps de temps écoulé!
- Sevrage sec métha en centre:
J'ai halluciné, ça s'est passé velours! Allez, 24 hrs à galérer un peu mais rien à voir avec mes expériences de manques à l'époque de y'a très longtemps! Bref, super content.
Passé 2 mois sans rien, juste sous AD, mais boulot physique très dur trop dur... tellement de douleurs, surtout avec ma spondylarthrite.
J'ai eu la chance ensuite de tomber sur un super taf dans la Drôme, cambrousse, un peu de Rosé le soir (50/75 cl), camping, des potes cools.
Malheureusement j'ai eu pbms dent de sagesse et boum, je passe au Skénan que la doc du Centre me prescrit.
Fin du taf au 15 septembre. Pour l'instant c'est la pleine forme, 30mg Sken, sport, et j'ai perdu 15kgs !
Mais galère, mon médecin traitant (pas celui du Centre) veux pas me prolonger le Sken sous excuses bidons. Pas envie de tergiverser, ok, file-moi 20mg de métha et basta.
QUEL CON je suis;;;
En Mai 2020, retour à 40 mg métha, repris mes 15 kilos (horreur!), apnées du sommeil, et surtout rebelote la dépression. Je bouffe que du sucre. Je fous rien.
C'ETAIT BIEN LA PEINE bordel..
Avant de reprendre un nouveau taf, je tente au moins de passer au Sub.
Prescription 8mg Sub. 48 heures sans métha, puis 8 mg Sub: Galère, vraiment pas bien, j'en reprends 8mg... pas mieux!
Là, ça fait 10 jours, je suis à 16 mg Sub, et ça va pas du tout: cassé comme un vieux, moral zéro, pas la sauce. Et puis surtout je sens pas la moindre mini mini montée le matin quand je prends le Sub, et ça, rien à faire, ça me le fait pas du tout pour l'instant...
Voilà, d'aucuns diront que je viens là que quand je vais mal... c vrai, c naze de ma part.
Je vais essayer de m'y tenir, d'échanger, d'aider, d'oublier mon nombril, ce qui pour un opiomane ne va pas de soi!
Love
Voilà, d'aucuns diront que je viens là que quand je vais mal... c vrai, c naze de ma part.
Enlève toi cette idée de la tête, y'a aucun problème. Viens partagé shlag, pas shlag, c'est toi qui décide. Je laisse d'autres plus expérimentés commenter n'étant pas expert du domaine, juste bonne chance à toi !
Anonyme6525 a écrit
Voilà, d'aucuns diront que je viens là que quand je vais mal... c vrai, c naze de ma part.
Enlève toi cette idée de la tête, y'a aucun problème. Viens partagé shlag, pas shlag, c'est toi qui décide. Je laisse d'autres plus expérimentés commenter n'étant pas expert du domaine, juste bonne chance à toi !
Merci l'ami!
Ha cette putain de culpabilité, hein, ça c'en est de la dépendance!
C'est vrai aussi que quand ça va bien, qu'on pense enfin à autre chose, c'est pas évident d'ouvrir ces pages... de parcourir ce site où se côtoient aides et ...tentations.
Tu vois, hier je parcourais les pages darkweb ici-même et je me disais qu'un petit tout petit extra de C me ferait plaisir. Sauf que mes plus grandes chutes, je les dois à la C en iv.
J'en ai touché un G l'été dernier grâce à un très jeune ami et collègue. Je n'y avais pas touché depuis des années. J'étais clean, en pleine forme et j'avais le meilleur taf du monde. Et pourtant on n'est pas passé loin du gouffre! Le pauvre gamin a halluciné en passant la nuit à mes côtés (lui sniffe juste). Jusqu'au petit matin il m'a vu me faire trou sur trou, cotons sur cotons, les 1ers shoots manqués, le sang, toujours plus tremblant, les dents serrées, le regard de ouf.. Le lendemain j'ai vu la trouille dans ses yeux, et j'ai compris aussi que l'on n'évoquerait jamais cette expérience entre nous et que plus jamais il ne partagerait de C avec moi... Et heureusement pour moi j'étais loin, géographiquement, de tout dealer.
Grâce à lui qui a l'âge de ma fille, j'ai repris la vie clean, le quotidien cool, le taf, le soleil, les apéros et les baignades!
Voilà, depuis, 6 mois sont passés, et j'avais 6 mois de chômage devant moi... Aucune raison de s'en faire avant de reprendre une saison de travail...
Pourtant j'ai réussi à me refoutre sous métha, à reprendre 20 kilos et à déprimer au point de flipper à l'idée de reprendre le taf...
Anonyme813 a écrit
Pour commencer bravo pour ton courage et ta détermination.
Je comprends parfaitement ce que tu traverse car je suis moi-même un spécialiste des sevrages (si je puis dire).
Salut Golgoth,
Tes mots me font du bien ce matin. Disons qu'ils me permettent de mettre un peu de positif dans l'estime si négative que j'ai de moi.
Et ton expérience me montre que j'ai raison d'y croire.
Il n'y a aucune honte, à nos âges, à vivre sous substitution, ça je l'ai compris et admis. Sans doute que j'accepterais maintenant sans scrupules de finir ma vie avec 20 ou 40 mg de métha par jour.
Mais je retiens ton expression :"je suis conscient que ce n'est pas un but réel où souhaitable pour tout le monde mais si tu sent vraiment ça au fond de toi fait le..."
Ce que je ressens au fond de moi, c'est cette rage que j'avais, cette énergie, cette force de sentiments que l'usage quotidien de méthadone m'a ôtées.
Je ne suis pas le seul à avoir cette sensation que la substitution aplani tout, écrête les émotions comme le mp3 fait sur le son!
Ayant commencé il y a + de 20 ans avec le Subutex, je voulais y retourner car mes souvenirs sont assez positifs de cette période. Je bossais dur, je n'étais pas gros, j'aimais la vie! C'est sans doute exagéré et embelli mais je déteste tellement cette saleté de métha...
En tout cas le switch métha/subutex n'est pas évident. J'aurais dû me souvenir du switch inverse: Sous métha je retrouvais les montées d'opiacés, ce moment magique même si très peu perceptible où tout s'apaise, où je souffle enfin et me départis de ces poids sur mes épaules, de ces angoisses.. où je suis enfin heureux d'être moi-même.
Malheureusement le retour au Sub n'avait rien de magique à me proposer, comment avais-je pu en douter?
Fais chier, je me sentais si bien l'été dernier que j'étais sûr de savoir quoi faire pour ne pas rechuter, enfin, je savais! Mais ça ne m'a pas empêché, le farniente avec l'automne arrivant, de sombrer à nouveau dans mes sables pourtant guère mouvants... suffisamment mouvants pourtant, pour m'ensevelir à nouveau.
émouvant, non!? (Desproges sors de ce corps!)
Tes mots me font du bien ce matin. Disons qu'ils me permettent de mettre un peu de positif dans l'estime si négative que j'ai de moi.
J'ai l'impression que certains arrivent à être très peu dans la culpabilité vis-à-vis de leur consommation, quand je vois certains pots. Moi c'est une constante cette culpabilité. A chaque fois pour moi je sais que je fais quelque chose de "mal", pas vraiment niveau morale judéo-chrétienne, mais comme je suis passionné de dope je sais précisément quel système je dérégule, quel émotions ou sensations j'enfouis profond plutôt que la dissiper de façon positive à travers du sport, de la méditation ou autre chose.
Mais y'a un truc qu'est en train de me faire doucement changer. Ça a l'air vraiment cul-cul, je suis aussi passionné de méditation et pourtant j'ai mis beaucoup de temps à m'y mettre, j'avais beaucoup de résistance à ce niveau. C'est l'idée (et la pratique) de l'amour inconditionnel envers soi-même.
Quoi que tu fasse, quoi que tu dise, quoi que tu pense, est-ce que tu arrive à t'aimer toi même ? C'est très subtil. C'est pas dutout être complaisant avec soi même comme on pourrai le croire. C'est reconnaître que la haine vis-à-vis de soi n'apporte rien de plus que plus de lutte, de tension mentale. Et la tension mentale, le problème c'est qu'elle se règle facilement par plus de consommation, toute personne avec une addiction l'as apprise. C'est a la fois le problème et la solution.
Mais ducoup, s'aimer, même dans ses comportements les plus destructeurs, c'est baisser cette tension. C'est la solution la plus rationnelle, la plus efficace si tu veux du changement. Ducoup j'essaye de pratiquer ça. J'y arrive pas encore dans tous les moments biensur, mais déjà depuis quelques mois j'observe un effet positif. Et de plus en plus dans certaines situations ou je n'avais que de la haine pour moi même, j'arrive à avoir quelques instants de compassion.
Est-ce que tu arriverai à avoir de la compassion pour toi même, même dans le cas ou tu es en train de te charcuter à la recherche d'une veine ? De reconnaître que c'est cette approche qui est la plus sensée pour progresser vis-à-vis de toi, sans être même un tout petit peu dans la complaisance ?
Enfin bref voilà j'arrête ma diatribe haha, mais ça m'as évoqué ça ton message vis à vis de l'estime négative que tu avais de toi ! Bon courage pour la suite :)