L’homme prit l’enfant par la main
le conduisit hors du village.
L’enfant percevait de l’homme,
la main moite et tremblante,
le sang affolé.
Il avait entrevu les pupilles dilatées
senti l’humeur exhaltée.
L’homme rénifla, puis il lui demanda:
« Aperçois tu quelque chose ? »
L’enfant dit :
« je vois de grands arbres
leur tronc respire, se craquelle sous la caresse le vent.
Je distingue avec netteté les moindres détails ».
L’homme cracha dans ses mains,
mit de la salive sur les yeux de l’enfant.
Il lui demanda à nouveau :
« Aperçois tu quelque chose ? »
«J’aperçois les gens :
ils ressemblent à des arbres
quelques uns me regardent souriants »
L’homme, imposa les mains
lui mit la salive sur les yeux.
Il posa a nouveau la question.
L’enfant pâlit :
« … ils ressemblent à des hommes
mais les orbites sont vides
leur bouche n’a que des dents
et .. »
L’enfant s’effondra.
Il était dans le Palais,
il connaissait ce lieu,
mais personne ne semblait faire attention à lui.
De la rumeur, il comprit que quelqu’un s’était échappé,
qui semait la confusion,
Il percevait un embarras,
une colère.
L’enfant fut réveillé par le mouvement de ses membres enraidis,
il se sentait faible et tremblant, il demeura couché.
Après un temps d’hésitation, il ouvrit ses yeux,
il perçu l’aube devant lui, la huma,
il la trouva aimable.
Il finit par se redresser,
il était à l’endroit exact où il s’était effondré.
Se retournant vers l’ombre il aperçu une croix
une forme dessus, que des soldats gardaient.
il su que c’était l’homme qu’il avait connu.
Étonné du sang nouveau qu’il sentait dans ses veines,
l’enfant rentra en lui.
Il eut la vision
d’une barque d’or, qui sur la nuit des eaux, scintillait,
une balancelle d’or,
qui s’enfonce, coule et de nouveau fait signe.
Enfin, à nouveau ouvrit les yeux, il se leva
il reconnu le monde.
Une dernière fois se tourna vers la croix,
l’ombre de l’homme avait disparu.
Encore hésitant,
il fit un premier pas,
son chemin paru.
Parodie de Marc, Mc 8, 22-26 :
« L’aveugle se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté » (Mc 8, 22-26)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde.
Des gens lui amènent un aveugle
et le supplient de le toucher.
Jésus prit l’aveugle par la main
et le conduisit hors du village.
Il lui mit de la salive sur les yeux
et lui imposa les mains.
Il lui demandait :
« Aperçois-tu quelque chose ? »
Levant les yeux, l’homme disait :
« J’aperçois les gens :
ils ressemblent à des arbres
que je vois marcher. »
Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains
sur les yeux de l’homme ;
celui-ci se mit à voir normalement,
il se trouva guéri,
et il distinguait tout avec netteté.
Jésus le renvoya dans sa maison en disant :
« Ne rentre même pas dans le village. »
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