Un jour, Doudou, tu m'as écrit cela :
Je me réapproprie, l'arbre et le vent chaud, la main qui caresse, le soleil des petits matins.
Je me réapproprie, ta gorge et tes reins, la mer qui gicle, l'odeur des pins.
Les paroles sibyllines échangées à l'orée de notre amitié.
Tes chagrins, ton destin.
Je me réapproprie, en noir et blanc
Les gestes, la vie attends,
Je me réapproprie, de venir après
Le sens modération, les sens
Les jardins odorants, et l'arrogance de tes vingt ans.
Mon chemin, un néant.
Je me réapproprie, les tempêtes et les regards interrogatifs
La couleur des fruits, le silence enfin
Je me réapproprie, la première fois et la soif
La morsure, l'essence