(Je reviens tout en haut du post pour vous dire que vous ne devez pas vous sentir obligés de lire les tribulations d'une jeune fille perdue, qui un coup vous parle à vous, puis parle à son amour, puis au monde entier, non, c'est juste un post qui sert à coucher par écrit ce que je ne dis pas à mes proches...D'avance désolée pour le pavé qui doit pourrir la mémoire des serveurs de PsychoActif )Cette semaine je suis allée chez un nouveau médecin traitant. Je vous avoue que j'étais pas vraiment malade, mais envie de rester à la maison et profiter de la présence
(de plus en plus épisodique) de mon amoureux. Puis au travail ça va de moins en moins bien de toute façon.
Il me demande donc comment se passe mon taf... Je lui explique le boulot que je fais et il hallucine un peu sur la quantité, puis vois que je commence à me mettre en stress rien que d'en parler... Prescription d'une boÎte de Propranolol 40mg, c'est un bêta bloquant "
Prenez un demi cachet quand vous sentez les montées de stress. N'en abusez pas."Putain de merde, j'en suis arrivée là ... prendre des médocs parce que ça ne va pas au boulot. J'ai une grosse tendance au stress et à la dépression, j'me fais des trucs pas cool sur le corps et dans le corps
(scarifications, abus des substances, boulimie-anorexie...) et cette année je dois avouer que j'ai atteint des beaux sommets là dedans. Mais je me suis toujours refusée à réclamer des anti-dépresseurs au médecin. J'aime pas les médocs, si je veux prendre des substances c'est par choix de me mettre dans un état autre qu'un état naturel
OU parce que mes conditions de santé
physique ne me permettent pas de faire autrement.
Pour le mal être dans la tête... j'veux me croire forte et régler ça toute seule. J'ai jamais pris rdv chez un psys, mais je devrais... Parce qu'il y a des moments où je n'arrive pas à gérer et c'est reparti pour le canif sur la peau.
Alors je fais appel à
mes p'tites béquilles du quotidien :
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La cigarette en tout premier. Ah quel bonheur cette odeur, l'allumage, la tenir entre mes doigts, aspirer une bouffée... on me l'a "interdit" des années
(un ex qui me manipulait, mais pas envie d'en parler concrètement aujourd'hui) et à 21 ans, quand j'me suis sentie enfin libre, je peux vous dire que la clope m'a fait un sacré bien.
D'ailleurs j'en ai ma CLAQUE qu'on nous rabâche que c'est mauvais à la santé bla bla bla : Jm'en TAPE ! T'entends "Gouvernement" ?!!!!-
L'alcool : que j'aime cette petite bière qu'on prends ensemble le soir... Ou dans le bain chaud, serrée contre toi, quand tu me tends la bouteille toute fraÎche...
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Le joint. Je ne l'ai connu que tard, et en ai fumé pas mal... Puis j'ai voulu l'arrêter, je n'appréciais plus trop les effets. J'ai repris et ça m'a fait du bien : maintenant je fume quasi tous les jours, et je préfère le fumer à deux que seule (avec mon chéri, ma coloc...). Il m'apaise, me permets de reconnecter avec ma
maison en oubliant le stress du quotidien :
le taf, l'extérieur, les gens, le métro, les actualités, la pollution, la cruauté humaine... Non, ça n'efface pas tout ça, mais ça m'aide à l'accepter comme une réalité et surtout à
moins en souffrir.
Vous pouvez penser : "
Pff bon ça va, l'apologie de la drogue c'est bon, on s'en tape !", mais non, moi ça me fait du bien d'en parler. Je me suis rendue compte que ces ptits trucs du quotidien, addictifs qui plus est
(surtout la clope) sont pour moi des aides indispensables.
J'aimerais ne pas avoir besoin. Mais j'ai pas assez de tunes pour vivre seule dans une montagne, entourée de la nature avec des bêtes, et pouvoir voler en hélico à la ville voisine pour faire mes soirées avec mes potes. Donc j'me rabats sur des trucs accessibles. C'est simple et tout bête mais c'est un besoin...
Dans la vie, en général, tout te tombe dessus en même temps. Je commençais à me sentir mieux et je me disais que je pouvais encore repousser la visite chez le psys
(j'ai jamais osé y aller encore). Mais je retombe, là .
Tu viens de prendre ton poste à 2h00 de route d'ici... On commençait enfin à se lâcher tous les deux ensemble, autrement qu'en faisant l'amour... J'ai plus un sou en poche, mais je continue à me payer des 40 € de
beuh par ci par là ... Les clopes j'en parle meme pas. Puis une soirée drogue se pointe et c'est 100 balles qui s'arrachent de mon compte.
Et le boulot... Le boulot... Je comptais sur la
Rupture conventionnelle, pour avoir droit à des aides et faire des formations, pour me sortir de mon quotidien ! Penses tu ! J'ai fait du trop bon travail, j'ai donné beaucoup trop de ma personne pour qu'ils acceptent.. Ils me confortent dans mon idée de ne plus JAMAIS en faire
"trop" ni
"trop bien" dès le départ. Mais j'suis comme ça j'ai le goût du travail bien fait... Maintenant c'est pour MOI que je veux bosser, plus pour les autres.
C'est inadmissible qu'à notre époque où on prône le
"Bien être social" des gens se rendent malades, se suicident, développent des cancers, tombent en dépression
à cause de leur boulot.
Y'a plus rien de normal ni d'acceptable aujourd'hui autour de moi, à la télé, nulle part en fait. Plus d'humanité, plus de bonté, plus d'amour plus rien...
Des fois je me dis qu'un moment viendra où j'arriverais vraiment plus à supporter tout ça, et où mes envies
s... reviendront à la charge. J'ai toujours été contre d'avoir des enfants parce que je ne veux pas leur donner à vivre dans ce monde-là .
Et il est arrivé et a changé ma vision des choses.
Pfff, bravo, mon amour. Rien que d'y penser voilà , ça me redonne le sourire. Envisager une vie heureuse, sans avoir besoin de médocs pour tenir le coup, sans penser au malheur de ce monde qui me ronge le coeur, juste une vie SIMPLE, avec
toi, et pourquoi pas avec
eux aussi...
Je sais pas, c'est possible ou pas ? A l'heure actuelle certainement pas... Demain, peut être...