mardi, 09 mars 2010
(La vieille d'à côté)
Au premier étage de la clinique, que j'ai "volontairement" accepté après une HDT abusive, , à deux portes de ma cellule, y'a une vieille. Enfin quand je dis vieille, elle a cinquante-cinq, soixante ans à peine mais semble en porter un tiers de plus sur ses épaules.
Elle est paumée la vieille.
La vieille, y'a des jours çà va ; y'a des jours, çà va pas. Comme moi
Ca dépend si sa fille lui répond au téléphone ou pas. Une fille ? je ne suis même pas certain qu'elle en ait une, la vieille.
Je devrai peut-être faire çà , moi, m'inventer un compagnon imaginaire, qui me tiendrait toujours compagnie, qui ne me décevrait jamais.
Aujourd'hui on est dimanche.
Aujourd'hui, j'ai pas mis un pied hors de ma cellule. Aujourd'hui tout mon être était à vif.
Aujourd'hui, j'ai demandé que personne vienne me voir, ni ne m'appelle.
J'attendais avec impatience 21 h 30 qu'on me donne le Théralène, afin que je m'enfonce dans un somme agité, mais qui parenthèse huit heures du quotidien.
Aujourd'hui j'avais besoin de moi.
Il y a des jours comme çà ou çà va pas ; moi, c'est comme la vieille.
Ce soir, j'aime autant ne pas être chez moi. J'les sens, les failles. J'en ai parlé au docteur de Mesles qui comme moi ne voit pas ma sortie précoce. Il faudra bien pourtant, un jour.
Comme dans la chanson de la Môme, je hais les dimanche. J'ai détesté celui-ci.
En fin d'après-midi, Enguerrand, l'ami apparu en crise - il sort d'où ce numéro - m'a téléphoné, j'ai pas répondu. Enguerrand, c'est un aristo, marié, père de famille trois mômes - qu'il dit - qui vient de temps à autre se faire sauter quand ça gratte trop, qu'il en a marre de troncher ça grosse. Juste avant Vêpres. Enguerrand est vraisemblablement mytho puisque j'ai compulsé toute la descendance de la famille ducale dont il prétend rejetonner , mais à aucun ni ait jamais trouvé ce prénom.
Je sais trop "ces familles" peu promptes à l'originalité, ni à l'interruption des lignées qui rattachent pas des Alain ou des Josselin, des Guy et des Armand, dix siècles d'histoire.
N'empêche, ça me fait toujours triper un peu de sauter un faux marquis, de me faire pomper par un pseudo prince pontifical. En plus il a des manières. C'est courtois et civil même si ça reste une sodomie. J'imagine pour pour nos amis des anciennes colonies, le cul des blancs peut parfois être un ersatz de vengeance des méfaits de notre impérialisme éclairé. J'ai des potes qui adorent. Moi, j'suis juste parti en courant devant un blackos qui alignait un matos où même avec deux mains j'arrivais pas !
J'ai donc éconduit, ce soir, ce cher Enguerrand Il se servira de sa main droite, ou de sa grosse. A sa guise.
Loi des séries : peu de temps après c'est Brice qui réclamait son coup dominical. Pas Hortefeux le Brice, plutôt tout le contraire, un laskard, un keumé de 25 piges déjà plombé, qui rapplique souvent en fin de week-end. Ca veut dire qu'il a fait la tournée des soirées parisiennes, qu'il s'est déchiré à la C et au reste pendant trois jour, qu'il est "grave och" et qu'il est disposé à tomber comme un fruit mûr. Comme on est voisin, quand je suis là , je j'rends service.En plus j'l'aime bien Brice. On ne partage rien d'autre que les réponses de nos corps.
Mais bon, ce soir, ce sera sans moi : je suis enfermé. Privé de mes compulsions
Au premier étage, la vieille gueule toujours.
Moi j'ai pourris au tel ma troisième blonde conseillère de chez Orange : ma connexion 3G merde et que j'peux pas poster en instantané. Et ça, c'est un vrai problème. C'est comme ça, moi, quand j'écris. C'est tout de suite. Maintenant. Y'a urgence parce que dois savoir que vous pouvez me lire, me faire un retour : c'est bon ou pas bon. J'parle pas du fonds, j'cause juste des mots, de leur «certain assemblage».
Je sens que ça y est, que c'est revenu. Les mots. C'est revenu parce que les maux sont aussi là de nouveau. Je suis mal donc j'écris bien.
Mes meilleures pages seront d'outre tombe.