Je voulais oublier mes problèmes pour un soir, mes plus beaux souvenirs s'effacent au fil et a mesure. Je cherchais le bonheur, mais j´ai préféré le plaisir. Les gens me regardent de manière bizarre, je me sens surveillée et jugée, j'ai perdu la notion du temps. J'ai abandonné mes rêves naïfs, mes espoirs inutiles. Je suis devenue cynique, apathique, complètement névrosée.
Je ne dors plus, les nuits passent et le diable me suce le sang jusqu'à plus soif.
Je sais que mes yeux fuient, mes mains tremblent mais cette sensation est incroyable, je vis pour cet instant. À quel moment je me suis faite bouffer par mon propre corps ? Je ne me pose même plus cette question, j'ai depuis longtemps accepté mon "sort". Au début, on se roulait nos premiers
joints en groupe, on prenait nos premieres cuites. On se tapait nos premiers rails le samedi soirs, proches, comme dans les films.
On faisait des expériences pour pouvoir raconter des histoires plus tard. Mais petit à petit mes potes s'éloignent mais j´y reste, alors j'en garde toujours un peu sur moi et chez moi. Maintenant je me cache , ils me disent que j'ai pas besoin de ça pour être heureuse. Ceux qui me font la morale et me méprisent aujourd'hui oublient qu'on a commencé ensemble. Grande insouciance. J'ai toujours été à la limite du précipice, y'a que défoncée que je m'apprécie.
Ça tourne dans ma tête, pas de temps pour des relations sérieuses et stables.
ne obsession qui me ferait perdre du temps. Si j'en faisais un business, je pourrais combiner l'argent et le matériel. Rentabilité. Pratique, je n´ai rien a perdre vu mon cas. Je ne suis pas le genre de fille à mendier ou à travailler 35 heures par semaine pour fréquenter des personnes que je n'aime pas. Je ne peux pas être hypocrite, d'autant plus que je supporte de moins en moins les gens que j'apprécie. Je perds progressivement les amis qui me restent, c'est le jeu, de toute façon quand je suis avec eux mon unique envie est de rentrer chez moi pour défier mon anxiété et ma bêtise. Leurs sourires forcés, leurs faux airs et leurs grimaces quand ils me disent que j'ai l'air ailleurs. Je ne suis pas entrain de divaguer en disant qu'ils s'en sortiraient mieux sans moi. J´ai l´impression d´avoir besoin de combattre le mal par le mal. Un peu comme si ma famille et mes amis n'étaient qu'une petite partie insignifiante ma vie. Souvent le soir, je me retrouve clouée sur mon canapé, le visage pâle, complètement ailleurs. C'est comme si je refusais d'accepter mes émotions. Souvent je pense à eux, à ma famille, à mes proches. Je pense qu’ils commencent enfin à comprendre ce que je fais. Après tout, c’est un peu de leur faute, ils sont legerement responsables. Je ne m´arreterai ni pour ma mere ni pour mon pere car je suis convaincue que je ne ressentirai jamais rien de plus intense. Je me sature le nez de
dopamine, je bousille ma peau et je vide mon esprit juste pour ressentir un peu d'émotion.
Je vais me rendre moi-même à l'abattoir, j'ai pas besoin d'escortes, je sais où c'est.