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Mes expériences 



Salut, je débute mon blog, je ne sais même pas si quelqu'un va me lire mais j'ai besoin de parler pour me sentir un peu moins mal, ou du moins avoir un peu moins l'impression de mener une vie très malsaine, avec une hygiène de vie déplorable.

J'ai 20 ans, en sortant du lycée j'ai voulu entrer en médecine, j'ai raté 2 fois la première année donc j'ai dû me tourner vers une autre filière (on n'a pas le droit de tripler en PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé)).

Enfin bref, j'avais tout pour moi, j'ai toujours été premier de ma classe de la maternelle à la terminale, j'ai toujours eu plus de 17 minimum de moyenne générale globalement, même en terminale S spé maths, j'avais plus de 18 de moyenne générale, j'ai eu mon bac avec une mention très bien et une note d'environ 17 si je me souviens bien.

J'avais donc, comme je le disais, tout pour réussir, tout mon entourage et tous les profs que j'avais eu croyaient en moi, j'étais vraiment le meilleur élève de mon école/collège et lycée.

Mais voilà, pour faire médecine, j'ai dû changer de ville et donc emménager tout seul dans un appart dans une grande ville où je ne connaissais plus personne.

Cela se passait bien au début, mais au bout de quelques mois, j'ai peu à peu commencé à sombrer dans la drogue (raison (je crois) pour laquelle j'ai finalement raté 3 fois une première année d'études supérieures, là où mes anciens camarades, même les moins brillants, réussissaient tous dans ce qu'ils entreprenaient).

Avant la fac, je n'avais jamais touché à rien, je n'avais même jamais bu une goutte d'alcool.

La première "drogue" à laquelle j'ai goûté fut donc l'alcool, je voulais être comme tous les gens de mon âge donc j'invitais des gens chez moi et on buvait excessivement, mais c'était assez occasionnel donc jusque là, rien d'alarmant.

Ensuite j'ai commencé à écouter Freeze Corleone (ekip), pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un rappeur qui a tendance à beaucoup aimer la lean.
J'ai vu des vidéos sur Youtube (Le Règlement, etc.) qui parlaient de lui et j'ai donc appris ce qu'était la lean et la codéine plus globalement. Et c'est là que tout a dérapé.

J'ai d'abord commencé avec l'alcool et le tabac très occasionnellement donc rien de grave mais au bout de quelques mois (sachant qu'en réalité je détestais profondément l'alcool, je n'ai jamais compris comment on pouvait aimer ce truc alors qu'on n'est plus soi-même, qu'on vomit, que le lendemain la journée est interminable et qu'on se sent mal mais bref), donc au bout de quelques mois j'ai trouvé, chez mes parents, 2 bouteilles pleines d'Euphon, et des boîtes d'antihistaminiques H1. Tout a alors dérapé quand j'ai testé pour la première fois la codéine.

En fait, je pense que c'est génétique, ma mère est alcoolique depuis des années, je pense qu'elle ne fume pas que des cigarettes, bref je pense que génétiquement j'ai hérité d'une fâcheuse tendance à l'addiction.

Mais le fait est que j'ai adoré l'effet de la codéine même si je n'en avais pas pris beaucoup et que je n'étais pas très fort défoncé, mais j'ai quand même adoré essayer une drogue qui défonce tout en pouvant rester conscient de mes actes.

La deuxième drogue que j'ai testée fut le tramadol, c'était vraiment ma drogue préférée pendant des années, je faisais des fausses ordonnances sur Photoshop pour pouvoir avoir plein de boîtes en pharmacie pour seulement 8€ à peu près, j'en ai pris pendant à peu près 1 an (pas quotidiennement, mais plutôt régulièrement) jusqu'à ce que j'en fasse une crise d'épilepsie avec pourtant seulement 400mg, alors que j'étais déjà monté à plus de 500mg (je crois que le max que j'ai fait c'était 550mg).

Après ça, j'ai dû arrêter parce que je ne pouvais pas me permettre d'aller toutes les semaines aux urgences expliquer que j'avais convulsé à cause du tramadol, faire des IRM, des EEG, etc.

Je me suis ensuite tourné 2 ou 3 fois vers le DXM, qui disons le est plutôt agréable vu la redescente qui est quasiment aussi agréable que la défonce elle-même, bien que légèrement trop désinhibiteur pour moi (j'ai appelé en facetime tout mon groupe de classe de terminale que je n'avais pas vu depuis 2 ans lol)

Quelques mois plus tard, j'ai testé pour la première fois la beuh. Rien de vraiment transcendant mais très pratique pour dormir puisque je suis insomniaque.

Entre temps, je suis aussi allé voir une psychiatre qui me prescrit des BZD, du zolpidem et des neuroleptiques.

Mais le pire de tout c'est aujourd'hui, ou en tout cas depuis quelques semaines/mois, je ne sais plus, mais j'ai eu la merveilleuse idée de tester la cocaïne.

Le problème c'est que l'effet euphorisant est beaucoup trop puissant, j'en ai donc pris 1g un jour, puis j'ai recommencé dès le lendemain, et ainsi de suite pendant 6 jours d'affilé.

Depuis, dès que j'ai un peu d'argent sur mon compte, je vais en acheter 2 ou 3 grammes par jour, donc environ toutes les 2 semaines j'en consomme 2/3g par jour pendant 3 à 7 jours d'affilé.

Je pense honnêtement, que l'idée de tester la coke a été la pire idée que je n'ai jamais eu, c'est excessivement cher, ça part beaucoup trop vite, c'est beaucoup trop addictif.

Maintenant, j'ai dépensé toutes mes économies là-dedans, je suis ruiné mais pourtant je continue à en acheter.

D'où la description de mon blog : la cocaïne a détruit ma vie.

Catégorie : No comment - 06 mai 2022 à  15:13



Commentaires
#1 Posté par : meumeuh 07 mai 2022 à  01:48
C'est pas la cocaïne en elle même. elle ne t'as pas sauter dessus...

Puis tu est jeune, rien n'est perdu.

 
#2 Posté par : Anonyme2553 07 mai 2022 à  19:21
Salut Oxylove,

Merci pour ton témoignage dans lequel je lis un grand désarroi...

Je ne suis pas certain de la conclusion : la cocaine n'a pas détruit grand chose à mon avis, elle a peut-être fragilisé ce qui semblait déjà un peu déprimé, je pense que c'est différent. Elle semble constituer un médicament auto-administré, comme un anesthésiant qui calme la douleur d'une entrée dans la vie un peu mouvementée... il faut résister à la tentation de l'essentialiser, la coke ne possède pas de propriétés plus destructrices que d'autres substances, à des degrés divers ; cela reviendrait à dire qu'il y a des drogues douces et dures, thèse à laquelle je ne crois pas. le joint, les prescriptions médicales, la codéine etc. dont tu parles font partie d'une panoplie assez cohérente. Une panoplie qui semble plutôt te soutenir psychiquement, au risque de te ruiner moralement et financièrement (si je lis bien).

Il n'y a pas de "gène de l'addiction" (ça voudrait dire que c'est foutu dès le berceau, comme une fatalité), je ne crois pas à l'hérédité atavique en matière d'usages de drogues ; il y a peut-être identification à l'un de tes parents alcooliques (ta mère), une pente, une inclinaison ; ce qui est plus certain, c'est que ta consommation pose la question de la perte de contrôle (souhaitée ? à l'approche d'une réussite possible en fac de médecine ? inconsciente ?).

On entend parfois qu'un tel ou un tel a fait médecine pour sauver ses parents ; et généralement ça marche quand on ne doit pas se sauver soi-même ; entendre dans les deux sens "se sauver", comme s'enfuir, s'enfuir du parcours tracé, s'enfuir de l'alcool parental, de la fatalité, du poids de la réussite...

L'entrée dans les études ou dans la vie active jeune se fait toujours "au risque de l'échec", risque double lorsqu'il faut en plus assumer un échec parental lié à l'alcool. Comme au casino, à la roulette de la vie, la mise est doublée ; si on gagne, c'est héroïque, on rachète l'autre parent, on le sauve, on met la mère à l'abri ; si on perd, on est "ruiné", c'est la "vie déplorable", la vie "détruite" (je te cite). L'entre-deux est difficile et pour sortir du tout ou rien de ta situation, il faut peut-être "liquider" (c'est le cas de le dire) l'héritage alcoolique, liquider le poids de la réussite, revenir sur le poids des attentes, reconsidérer ton éventuelle culpabilité...

Cela conduit à pas mal d'hypothèses, comme plus haut, mais je ne peux pas trop m'avancer sur la base de ce que tu écris seulement. Il faudrait même que je parle davantage en mon nom, en "je", mais je souhaitais réagir à ton blog. Je te souhaite de te sentir mieux en tout cas, et de sortir de ce qui semble être une impasse de la meilleure façon possible pour toi.

Jéri

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