Ponts ancestraux qui s'écroulent, quatre vérités éparpillées sur ma gueule. Et parfois silences radios soudains sans réponses aux explications.
J'essaye pourtant de garder la tête haute, aucune envie d'être «sauvée» (de moi-même ?) par des amies auxquelles je demanderais simplement de ne pas me reléguer dans un rôle de victime, mais si elles souhaitent et comme elles souhaitent d'être juste là au nom de l'amitié, en connaissance de cause même pour mes défauts.
Ça sera peut-être un défaut de tox d'ailleurs, celui de ne pas se contenter des miettes, de vouloir tout et tout de suite [1], même si je range le trop plein de patience plutôt du côté de mes défauts face aux galères de la vie, pour lesquelles je relativise et contextualise plutôt que de trouver des faciles coupables.
Bref, ce n'était pas ça le sujet du billet. Mais je vous l'ai annoncé, défaut professionnel de contextualisation oblige, la pluie de feuilles, ne m'évoque pas que des voltiges colorées et du goudron polychrome. Larmes du ciel et de mon visage, unique chaleur réconfortante pendant ces jours aux os glaciaux, imbibent mes membres rouillés.
Pourtant, je pédale, je m'obstine à vouloir contempler les derniers rayons rasants du haut d'une colline urbaine, je poursuis les tâches qui me sont allouées. Je m'extasie face à des bonheurs si minuscules qui n'arrivent pas à balayer la masse informe qui m'encombre. Mais je persiste à ne pas vouloir rester encroutée dans les lambeaux de malheur où tout m'amène.
Je pars de loin. C'était une soirée tekno, avec moins de personnes que prévu. Une grande salle au béton sur le sol et le strobos aux couleurs froides qui perçaient le nuage épais de fumée artificielle. J'errais dans les boums-boums qui résonnaient sur les parois bétonnées en me demandant où trouver les survivants. Après avoir vagué dans les espaces du lieu, je remarque que le peu de personnes commençaient à déserter dans un coin sous les toits, poutres au plafond et table au centre de la pièce. Fumée de blonde épaisse, sans fenêtres, traces sur la table, innombrables roules ta paille pliés. Je m'assois, je commence à discuter à droite et à gauche parmi les convives improvisés de cette tablée sans tête ni queue. J'en obtiens un réconfort immédiat par rapport à des méchantes paroles que j'avais reçues par un retournement de situation (car oui, en vrai j'ai le don de me remettre constamment en question jusqu'à ne plus savoir où aller, jusqu"à ne plus savoir ce que j'ai fait ; mais tête haute et droite dans les bottes malgré tout, c'est bien vital sur les terrains glissant de verglas d'incompréhension ; loi des séries je disais).
Dopage limite -- un doux speeball à me réchauffer, un peu d'alcool à arroser les veines --, je parle pour voir quoi d'autre peut être disponible dans ces contrées.
Ça fait à peine une semaine que j'avais gobé de l'MD (autre soirée techno, mais bien plus remplie, surtout de personnes qui réchauffaient l'espace de réconfort chaleureux), mais ce n'était pas ça à me bloquer (d'ailleurs, erreur de dosage la semaine précédente, je prends moins de 70mg, normale que mes mâchoires ne deviennent machine à écrire, même en raccompagnant une inconnue aux parfums d'épices sur sa route -- la seule qu'on aurait partagée d'ailleurs, quelques mètres d'un trottoir...là j'ai bien compris ce qui était le consentement éclairé ; ou c'était peut-être mon insécurité à remettre en cause son invitation qui sortait de ses pupilles plus larges que ses yeux ? Il était question aussi de ses amies à elle, entre leurs inquiétudes et leurs jugements pour son bien-être ; mais bref, je poursuis la route après sa demande d'un câlin glané au bord du tram, avec la promesse éphémère de se revoir surement le lendemain, alors qu'on aurait surement pu prolonger jusqu'à l'aprèm ce matin qui commençait à s'éclaircir derrière les bâtiments des avenues...).
Bon bah voilà, tout ça pour dire que ce n'était pas un taz celui qui lui ressemblait par la forme et la couleur. Un petit pokémon verdâtre à me faire de l'œil. On fait les présentations, on me dit qu'en réalité il cache ce qu'il faut de 2cb. Molécule inconnue dans mon bataillon d'expériences, entre le vide sidéral sur la piste de dance, le vacillement de ma sécurité en moi, je préfère garder le présent pour plus tard. Je partage une trace de speed (également une nouvelle expérience pour la personne avec qui j'échange) et je ne traine jusqu'à pas trop tard, sans arriver pour autant à ne pas me faire engueuler par l'"agente de nottoyage" qui doit refaire la chambre d'hôtel pour le lendemain (j'avais omis de dire que même si c'était une soirée techno, ça l'était pour le taf, hébergement compris).
Je rentre chez moi, je ressaye quelques soirées sans arriver à balayer de ma tête les difficultés de ces derniers temps. Je suis bourrée un soir, je commence à écrire des textos un peu plus désinhibée que d'habitude. Sans sous-entendu pourtant !
Je propose à quelqu'un une soirée 2cb petit repas espagnol, avec des spécialités d'outres Pyrénées. Je trouve rassurant et marrant de partager la découverte d'une nouvelle molécule. Le fait que parfois des effets aphrodisiaques/empathogènes soient quand même possibles aléatoirement avec la molécule ni m'effraye ni m'encombre plus que ça.
Le seul repaire face à toutes ces coupures bien trop pas nettes qui ont déchiré ma confiance c'est de ne rien attendre, ne rien prévoir, juste essayer de construire l'instant, lui donner vie en façonnant les secondes en sachant qu'ils auront une fin. Ce qui a finalement une vertu plus apaisante que de croire dans ce qui me semblait immuable et se casse la gueule, en me défigurant le visage à coup de tasses d'expresso, portes claquées à la face ou accusations pas explicitées suite à des messages... Incertitudes qui dégringolent du toit au boulot, mais je finis par apprécier la précarité d'un équilibre instable, savourer ces moments qui flottent sans lendemain.
Ah, on en était à un texto un peu bourrée. Repas et 2cb...invitation incongrue que presque j'avais oubliée quand j'en reçois une réponse positive.
Puis quelques jours passent et presque j'ai failli décommander vu l'état de frissons glacés qui parcourt mes membres toute la journée. Malgré le chauffage tropical, je porte en mois l'Arctique artériel, d'autant plus que je ne suis pas certaine de saisir tous les sens subliminaux cachés dans certains messages précédents et l'aura déprimée de ces jours est en train d'avoir raison de moi. Bref, qu'importe, faut surtout que j'arrive juste à allumer les plaques de cuisson.
J'ai failli m'endormir dans le bercement d'un bus, sans répondre donc aux messages que je n'ose pas regarder. Pas besoin d'annuler, je pourrais toujours partir me coucher dès que je sens la fatigue monter. Grâce au syndic qui devait passer vérifier des travaux j'avais sacrifié au ménage mes précédentes matinées, je n'ai pas grand-chose à faire à part m'extasier sur les derniers œuvres réalisées (par mes propres mains en plus, avec un résultat étonnamment propre ! tête haute, je disais).
"Ding dong" -- ah oui la sonnette remarche ! D'ailleurs la chose m'avait fait peur à un premier abord, par rapport à la vulnérabilité qui vient de la rue. À chaque coin de voie où je vois un mec entortillé par couvertures et cartons, je pense à lui. Je pense que j'aurais pu lui ouvrir ma porte encore et encore, que je ne lui souhaite pas de rouiller ses os saillants à cause des courants d'airs coupants, mais que je ne pouvais pas me souhaiter de dégringoler avec lui dans un caniveau malheureux sans choix.
"Ding dong", j'ouvre et j'éloigne les images envahissantes qui rien n'ont à voir avec ce moment présent. Coup d'éponge momentané sur le tableau de la vie, tout semble d'une fluidité enfantine, les échanges, le peu de gênes, les sourires, les rigolades, les mouvements dans l'espace, l'enchainement d'activités tout aussi variées.
Et on bosse, avec une concentration fluctuante à cause de la fatigue pour ma part, et on arrête pour se partager la préparation du repas -- obsession malaisante de ma part celle pour la bouffe et le dévoir, presque maternel --comme on me l'a fait remarquer non sans raison et une pointe d'écœurement à juste titre-- d'assurer que ce soit prêt (histoires familiales qui me façonne, malgré les multes déconstructions déjà entamées). Légèreté donc même dans la répartition des tâches, et chaque bouchée est plaisir, même quand il met les pieds dans le plat en demandant si j'avais pensé si je voulais qu'on passe la nuit ensemble.
Non, je n'y avais pas pensé. Pas de projets, pas de programmes dans mon agenda déjà surchargé. Mais ce qui ne veut pas du tout dire que j'en ai pas envie ! J'omets de dire que malgré la dose réduite d'MD la semaine dernière, sa main dans ma nuque m'avait secouée de plaisir et certainement aussi de désir, que je tâchais bien d'enterrer dans la foule du son.
Puis on a un antécédent déjà, raides bourrés et défoncés aussi, ce qui pour moi avait expliqué la chose...mais si je ne me laisse pas de répéter ici sur le forum que c'est souvent bien trompeur de tout mettre sur le dos des drogues, j'ai du mal moi-même à ne pas endosser cette clé de lecture si facile pour me bander les yeux face aux ressentis plaisants d'orgasmes décousus.
Si je crois donc dans la démystification du sexe, je suis de l’avis que dans cette vie entravée par les galères pas choisies, toute forme de plaisir (encore plus si partagée) est une partie intégrante de la lutte contre les élans mortifères et aliénantes du capitalisme et de son monde. Et cela peut aller des drogues, à la musique, à la découverte de la beauté de paysages et des personnes, de bouffe transcendante et, aussi, d’une partie de jambe en l’air ! Car oui, ça fait bien partie des choses que je kiffe dans la vie.
Après, comme je le (re)découvrirai une fois de plus, quand la confiance et la même longueur d'onde sont là, le partage ne peut être que plus puissant et plaisant.
Revenons à nos assiettes non encore terminées. Nous bossons tous les deux le lendemain matin, mais je ne sais pas comment on arrive à ne pas se faire angoisser par le temps qui tourne. Personnellement, je garde juste l'impression d'un moment figé et à la fois incroyablement dynamique, heure dilatées à la fois dans leur douce lenteur et insouciance à ne pas les voir passer. Mais c'est "la" drogue ça...peut-être, je ne sais pas, je n'ai pas de comparaison.
Car à la base, l'histoire que je voulais raconter, sans être un trip report était ma première au 2cb.
En vrai, déjà ça commence mal, par mon incroyable qualité à ne jamais trouver ce que je cherche. Ce qui, certainement, dans certaines occasions, augmente la frénésie de la trouvaille. Bref, là je me maudis d'avoir parlé d'un pochon que je n'arrive pas à trouver. Je commence par ressortit le contenu de tous les tiroirs de la commode. Je trouve la copie des clés de chez moi porté disparue depuis plusieurs jours, mais aucune trace du cachet.
Une nouvelle bouteille entamée après, j'arrive à mettre les mains sur le petit sachet convié. Hésitation sur les dosages, les temps d'actions, les effets. C'est limpide, facile et rassurant comment on trouve un accord simple et on décide de partir dans l'aventure. Petit set d'une dj techno qu'il avait appréciée quelques teufs en arrière, on se partage le cachet et on le gobe simultanément.
Le plan est simple : on sort le gâteau du four et on se fourre au lit. Je me rends compte que tellement je n'avais pas anticipé cette escapade que je navigue depuis un jour dans la sueur de mon entrainement de boxe et mes draps humides sont tous sauf que propres. Il n'a pas l'air de bien en tenir rigueur. J'insiste quand même pour me prendre une douche, histoire d'adoucir la peau et de réchauffer mes membres glacés (frissonnade inexplicable depuis la matinée). Pendant que l'eau coule, je me dis que j'ai peut-être tout raté avec cette histoire de douche : ça se trouve les effets du 2cb vont disparaitre à cause de la chaleur et l'excitation va se noyer dans l'attente.
Rien de plus faux. Déjà en montant les escaliers, je ressens une perception différente des couleurs, légers halos brillants derrière les choses...et quant aux ressentis physiques, j'arrive à peine à garder un enchainement chronologique d'instants les plus intenses les uns que les autres. Emmêlement direct de membres dont la chaleur monte proportionnellement aux effets réciproques de deux corps qui s'effleurent de plus en plus près, jusqu'à fondre dans un seul et unique cri et secousse de plaisir extrême. Les gestes s'enchainent, mélange continuel de fluides et plaisirs, touches vivifiantes et électriques, tellurismes corporels entortillés sans plus besoin de définir d'autres sens qu'un apaisement et une excitation profonde.
Ce n'était pas la première fois que je vivais une nuit de passion endiablée, bestiale et câline où tout est laisser-aller et les seules choses qui comptent sont le propre et autrui plaisir. Les deux demeurent inséparables dans des moments d'osmoses orgasmique, l'autre y est bien pour beaucoup et difficilement interchangeable, à chaque fois ses spécificités particulières...et ça faisait un moment que je n'avais pas ressenti mon corps crier sans même réfléchir aux voisins, sans que plus rien ne compte à part ce qui se passe dans cette chambre, si froide il y a à peine quelques heures et si bouillonnante pendant ces instants brulants.
J'ignore combien de fois on recommence et combien je jouis et combien il jouit. Tout est jouissance, y compris le temps qui perd de son sens, dans des instants plus puissants que la plus forte de bases de crack. Et puis le matin se rapproche, les muscles tremblent d'un infini relâchement d'électricité fluide, jusqu'à qu'on s'endort après avoir échangé paroles et rigolé.
Le matin arrive, on repousse le réveil jusqu'au café que j'arrive à sauter du lit pour préparer (enfin par rapport aux standards de mes derniers matins) malgré le peu d'heures de sommeil.
J'ignore si et quand il y aura une autre fois. J'ai du mal à imaginer comment ça pourrait être mieux que la magie de cette soirée. Mais je m'en fais pas, cela m'a bien suffi pour interrompre une loi des séries qui me poursuivait, me recharger les batteries de la confiance et du plaisir dans la beauté des autres. Les instants vécus sont incommensurables pour ce qu'ils ont été, sans besoin de projections ultérieures. J'espère que j'ai pu donner autant que j'ai reçu, autant de courage pour faire face aux difficiles moments qui s'étalent.
Je n'ai qu'à tourner la page et voir les couleurs d'automne à l'horizon, comme le tour dans ce parc dans ce dimanche de repos. Et tout cela m'a servi pour recharger en légèreté et ne pas sombrer quand mon téléphone a sonné et une voix bien trop familière s'est présenté au-delà du fil..." tu n'as pas 20 balles ? "
Je crois bien que ces vingt euros je vais les garder pour acheter ma came à moi. Je finis le billet que je lis le message que je voyais clignoter et je ne voulais pas ouvrir par peur que ce soit l'énième relance. On me propose une came superbe, à plus de 40% d'héro et environ 50% d'autres alcaloïdes. Enfin, j'ai mes plans dans cette ville. Petite parenthèse dans des dédales qui me rappellent ceux des villes méditerranéenne, les tags en plus et la mer en moins (mais la nuit, tous les chats sont gris et les vagues sont noires).
Il ne reste qu'à voir demain que ce ne soit pas la carotte. Il ne restera qu'à voir ces prochains temps si l'énergie, partagée ou pas, pourra continuer à me porter contre vents et marées.
Pour construire un radeau ou un voilier, ce sera l'hiver prochain à avoir le prochain mot !
[1] Les ouvriers des luttes dans les usines italiennes des années 70 devaient en être aussi... À ce propos, je ne peux que renvoyer au chapitre Anne Coppel, "Le temps des pionniers (1964-1974)", page. 60, dans La catastrophe invisible, pour une histoire sociale de l'héroïne, sous la direction d'Anne Coppel, Michel Kokoreff, Michel Peraldi, Éditions Amsterdam, Paris, 2018, 653 pag., où elle parle des revendications " Nous voulons tous" et de la première diffusion de la came.
Superbe billet de blog, très beau, bien écrit, un plaisir à lire avec ces jolies photos qui accompagnent ces belles lignes, prends soin de toi et douce journée si tu récupères tout juste de ces aventures :)
Superbe billet de blog, très beau, bien écrit, un plaisir à lire avec ces jolies photos qui accompagnent ces belles lignes, prends soin de toi et douce journée si tu récupères tout juste de ces aventures :)
Et merci beaucoup !
Moi aussi j'ai bien aimé tes billets ! J'aime bien ton écriture nette et parlante et le coté "carnet de notes"...
Oui tu as bien deviné, il a fallu que je récupère...d'ailleurs je me suis endormie le weekend une bonne partie des journées...
yo, j'arrive un peu là par hasard, comme on s'est déjà croisé plusieurs fois j'ai décidé de venir voir ton dernier blog !
Je me rends compte que je suis absolument fan de toute œuvre qui raconte quelque chose sans forcément les dire de manière directe, prononcée, structurée. Il y a des moments où ca part.. et ca revient.. biensûr c'est pas au niveau du "mindfuck" mais ces allers retours entre phase lucide et phase de "perte" je trouve ca incroyable. C'est la danse du sens. J'aime me "perdre" je sais pas trop comment dire ça et tout ce qui me ramène à ce sentiment me plait beaucoup.
Et donc j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire. Comme si tes mots au délà de leur sens stricts étaient aussi une invitation à partir dans une forme d'imaginaire intérieur... Un petit voyage. Dire sans dire... C'est de la poésie Tu as vraiment une belle plume je guetterai aussi tes autres blogs !
Tant que je suis là je me permets de partager un peu mon expérience. Le 2cb je ne connaissais pas non plus j'en avais entendu parler quelques fois mais c'est tout. C'est quand j'ai fait le festival ozora en 2019 qu'on m'en a proposé et que j'ai acheté. Effectivement c'est comme un taz. En me renseignant rapidement sur internet j'en arrive à la conclusion que les effets s'apparentent à un mélange entre md et lsd. Un taz légèrement tourné hallu. Je n'ai plus tous les souvenirs mais je me souviens un moment une connexion vraiment forte avec le son et j'ai eu des sensations assez extraordinaires. Je jouissais du haut de la tête ahahah. Je me souviens que je dansais avec le son, le son était à l'intérieur de moi, j'étais un avec lui. Et ces sensations m'amenaient dans une forme d'élévation énergétique, j'étais guidé dans cette extase qui grandissait en moi. Le son me parlait mon corps répondait et jusqu'à ce que j'arrive à cette forme de jouissance du haut de la tête, j'étais dans un état de béatitude profonde et connexion avec tout ce qui m'entourait, j'aurais presque pu me fondre avec tout tant j'étais bien à cet instant. J'aurais presque cru aussi que des entités célestes me grattait le haut de mon crâne. Ca n'a pas duré super longtemps mais assez pour que ca me marque. Ce n'est pas aussi perché que le lsd et c'est ça que j'ai beaucoup aimé avec cette molécule. J'ai ressenti le côté "hallu" de la molécule mais c'était suffisamment équilibré avec le côté extatique pour que ce mélange se vive super bien.
Ton témoignage me fait chaud au coeur dans le sens que ca me fait me souvenir de cette molécule qui est vraiment belle et qu'il y aurait encore des choses à vivre avec :)
/\paix/\
(j'ai pas osé mettre un commentaire sur tout tes blogs mais tout ceux que j'ai lu je les trouve incroyable x))
Eheh je viens de voir que tu as écrits pas mal de blog ça m'en fait une paire en attente déjà et je me suis abonné pour la suite
Celui sur la trace de metha il m'a bien amusé aussi je me vois en toi également, puis ce côté rien à foutre de rien.. Je me posais la question comment tu arrivais à gérer l'équilibre dans ta vie entre vie perso et pro. Tu n'es pas obligé d'y répondre c'est comme tu le sens c'est juste que ça m'a traversé. J'ai eu une piste c'est que j'ai remarqué que les tso aident pas mal même en descente, ou en état de fatigue. Ça aide clairement à vivre mieux les événements de la vie. Moi qui me passe de tso 98% du temps je me mange toutes les vagues de la vie mdr. Après il doit y avoir sûrement d'autres choses qui entrent en jeu mais voilà juste pour dire :)
Ah et pour le mot "cryptique" peut être est-ce là que la personne met le plus d'elle même dans ses écrits ?
Et par rapport à l'auto destruction... Ça avance.. petit à petit. Aujourd'hui je mettrai le mot sabotage. Mais je me comprends de mieux en mieux, m'accepte de plus en plus tel que je suis. Et je continue de travailler sur ce qui a le plus d'importance pour moi pour ce qui est de me sortir de cette situation infernale. Comme tu as du le comprendre je ne me bats pas contre la drogue mais le fait que j'arrive à la drogue pas par réelle envie, un plaisir consentit, mais par nécessité, comme quelque chose d incontrôlé,de l'ordre de la pulsion, presque de la survie... Je veux juste être libre de faire ce que je veux quand je le veux. Pouvoir choisir quand je veux me faire un kiff par exemple sans que ça me manque dans ma vie. Bref la quête de la satisfaction personnelle (intérieure) Je sais que j'y arriverai car c'est ce qui compte le plus pour moi. Sinon je ne vivrai jamais bien. Il n'y a qu'à voir l'état de ma vie depuis des années. Mais mes pratiques m'aident beaucoup et je ressens aujourd'hui comme un aboutissement de quelque chose, comme si je récoltais le fruit de mes efforts passés... À voir sur le long terme... /\
Chaque fois c'est une immersion ta façon d'écrire... le relief est simplement ouf... Tu te souviens peut-être pas, c'était début 2018 je crois, j'avais écrit un truc sur le comment et le pourquoi j'avais du fuir ma ville ou j'ai grandis dans le 01 à cause de blems avec des petites frappes de la mafia turc... j'avais écrit : "je ne sais pas où je vais. Mais j'y vais"... Et t'avais répondu un truc qui disait en substance : "situation si difficile, que dans ce "je ne sais pas où je vais. Mais j'y vais" il y a une intransigeance. Tu n'avais plus le choix, alors t'a fait le premier pas et sauté dans le vide..."
Aujourd'hui je peux affirmer que c'était un mal pour un bien. Il fallait à la base une cata pour que je me bouge enfin. Pour moi tes billets sont des catharsis précises de moments précis, une photo parfois violente, parfois trash, toujours enivrante, souvent lumineuse du moment présent...
Bref enfin voilà quoi. J'suis soufflé à chaque fois.
nt, puis ce côté rien à foutre de rien.. Je me posais la question comment tu arrivais à gérer l'équilibre dans ta vie entre vie perso et pro.
Salut,
je ne peux pas dire que j'ai un côté "rien à foutre de rien"...au contraire, et je pense que dans ce sens ça ressort quand même de mes billets, j'ai tendance à me prendre la tête sur tout ! Ce qui ne veux pas dire que j'y travailles aussi, en essayant de me laisser "aller" vers un "balek salutaire" !
Chaque fois c'est une immersion ta façon d'écrire... le relief est simplement ouf...
Salut,
Merci pour ton commentaire. Je ne sais pas si je me souviens de la phrase précise à laquelle tu fais reference, mais je me souviens de t'avoir déjà demandé ce que t'entends par "relief"...?
Si on se frotte à un objet qui a du relief, on risque de s'egratiner...
Chaque fois c'est une immersion ta façon d'écrire... le relief est simplement ouf...
Salut,
Merci pour ton commentaire. Je ne sais pas si je me souviens de la phrase précise à laquelle tu fais reference, mais je me souviens de t'avoir déjà demandé ce que t'entends par "relief"...?
Si on se frotte à un objet qui a du relief, on risque de s'egratiner...
Ciao Cep'
étrangement la définition principale du relief d'un texte est celle-ci :
La mise en relief est un excellent outil de construction du point de vue. De manière générale, elle consiste, dans un récit, à distinguer la progression de l'action et les descriptions, commentaires ou autres précisions qui prennent place autour de la trame principale.
Pourtant ce n'est pas comme cela que je vois le relief. C'est l'idée qu'une simple feuille A4 se transforme - grâce aux descriptions habiles - en carte 3D...
Mais heu... osef ?
PS : et "relief" en anglais signifie "secours", "évasion" ou "soulagement"... je ne crois pas que cela soit dû au hasard. Je me penche depuis plusieurs mois déjà sur "la philosophie du langage" (ouais c'est pompeux n'empêche que ça délimite bien le terrain entre illusion totale et recherche de "vérité"...)
Juste un dernier truc : à la lecture de beaucoup de textes postés dans les blogs de P/A depuis 2018, je n'ai pas fait que seulement m'égratigner. J'en saigne encore aujourd'hui. C'était parfois tellement authentique... bref... voilà quoi.
J'aime bien votre échange sur le relief ! Nils à raison : tes textes en regorgent Cependant :) Et dans le meilleur sens du terme ! Mon petit grain de sel sera une éloge du relief...
Le relief d'un texte, pour moi, c'est l'inverse de la platitude, c'est le contraire de la réduction de la mise à plat !
Le relief d'un texte, c'est quand il n'y a pas de plan, et que, pourtant, il en ressort quelque chose !
Le relief d'un texte, c'est ce qui fait sa hauteur !
Le relief d'un texte, c'est cette petite fêlure qui fait son éclat, qui fait son brillant !
Le relief d'un texte, c'est comme le tumulte qui agite la surface de l'eau en cercles concentriques, quand on y jette un caillou...
Le relief, c'est pas forcément les arêtes du pavé dans la marre, qui explose et qui éclabousse, ça peut être les infinies vaguelettes qui parcourent la surface en autant de douces ondulations gracieuses qui se perdent vers l'horizon des événements...
Le relief, ça n'est pas forcément le tranchant, ça n'est pas nécessairement ce qui égratigne, ça peut aussi être la fluidité des courbes et la douceur des contrastes, ça peut aussi se trouver dans le pastel des subtiles nuances d'ombres et de lumière !
Le relief, ça n'est pas forcément ce qui te met une baffe, c'est tout autant ce qui agit comme une caresse !
Le relief d'un texte, c'est ses collines et ses vallons, c'est ses formes, c'est son corps, c'est ses tripes, c'est ce qui le rend vivant, c'est ce qui en fait autre chose qu'un pur exercice intellectuel ! C'est cette illusion réussie qui le fait ressembler au réel brûlant de la vie, plutôt qu'au réel froid des mathématiques...
Le relief d'un texte, c'est ce qui le rend attirant, c'est ce qui nous enivre, c'est ce qui fait naître le désir de se laisser faire, de se laisser porter, en suivant ses lignes de force, comme la pluie coule le long de la montagne en suivant les sillons creusés par le ravinement...
Le relief d'un texte, c'est ce qui reste désêtre après l'érosion du temps, des tempêtes, des orages, des déluges, et des sécheresses. C'est le modelé des corps à travers l'histoire qui forme les êtres, qui les fait et qui les défait, c'est du côté de la structure, de ce qui est propre à chacun...
Le relief d'un texte, c'est ce qui détermine sa trajectoire, comme une larme, un émoi, un "et moi ?", qui glisse le long du visage, et s'arrête soudainement au bord du gouffre, semblant hésiter un instant, avant de repartir dans une autre direction pour continuer sa chute, ne laissant derrière elle qu'une fine trace d'humidité salée...
Le relief, c'est ce qui permet de deviner cette trace subtile et invisible, que seule la tendresse d'un baiser saurait goûter...
Le relief d'un texte, c'est ce "je ne sais quoi" de l'auteur.e, cette hauteur qui se lit entre les lignes, au-delà des évidences, cette faille profonde et énigmatique, du côté de la déchirure, ce vide qui invite à se laisser en saigner, dans l'espoir, peut-être, d'arriver à se laisser enseigner par l'autre.
Le relief d'un texte, c'est ce qui fait son style, c'est sa saignature^^
Le relief, c'est ce qui relie et fait effet, c'est ce qui relie effet et faits !