Je passe ici pour donner des nouvelles à ceux qui ont eu la gentillesse de me lire, de poster ici (et pour les autres aussi).
J'ai arrêté jusqu'au
joint depuis environ 15 jours. Je fume uniquement des
cigarettes à présent. Pas d'
alcool, ni aucun médicament.
Bref cette fois ça tient sans rien. J'ai davantage d'énergie pour faire les choses que je dois faire (retrouver un taf notamment). La semaine s'annonce bien, deux entretiens, une vacation en pneumologie, c'est cool.
Je reste très méfiant vis-à -vis de moi-même pourtant. Ma mère m'a dis c'est bien ça s'arrange c'est derrière toi etc... Je lui ai dit : Non je ne me fais plus vraiment confiance. Combien de fois je me suis fait avoir à reprendre une consommation excessive me disant qu'il n'y aurait pas de conséquence et bingo à chaque fois.
Il y a des moments dur, où je suis triste, des moments ou je me regarde le passé et je me suis dis l'autre fois, Allez rien que deux bières fortes, une flash de whisky, tu es chez toi, aucun impératif, il n'y aura pas de conséquences.
Je me suis dit en moi-même : c'est en picolant qu'on devient picolo, c'est à dire que j'ai ressenti cette fois-ci la nécessité pour moi de ne pas céder même si ça n'aurai pas changé la donne (une bière de plus ou de moins au compteur au final peu importe).
Et bien si cette fois ça m'a importé et j'ai saisi que c'est tous ces petits détails rassemblés font que mon embarcation se trouve lestée et qu'il y a des moments où je coule.
J'ai 35 ans et j'ai l'impression que depuis que je défonce sérieusement (+/- 15 ans) ma vie file à toute vitesse sans que j'ai pu construire quelque chose qui me reste.
Suis-je mieux ou moins bien sans les drogues ? Je dirai pareil en ce qui me concerne. Un poil plus d'énergie au mieux, idées un peu plus claires et plus rapide mais là aussi c'est pas drastique comme changement.
Mon entourage voit lui une nette différence. Tant mieux le social c'est important pour moi en moment (famille, professionnel). Ce que j'aimerai c'est que la sobriété m'apporte un comportement plus stable avec les autres, je me souviens de l'
alcool quand j'étais imprégné, même à jeun il y avait des moments ou je devais être un peu deshinibé et avec le recul je me suis souvent dit, sans la tise j'aurai pas fait ceci ou cela etc.
Mon comportement + les drogues = des soucis, de la solitude.
Si j'enlève les drogues je verrai bien comment l'équation évolue. J'espère que cette période va tenir sur la durée ça me saoule de tourner en rond : perdre son taf parce que je me défonce, rester à la maison à se pouiller, puis se calmer, retrouver un taf, reprendre juste un peu comme ça, puis de plus en plus, puis merder au taf et le perdre etc... depuis des années c'est la même spirale.
Par rapport à d'autres je suis conscient que même si j'ai perdu des choses ça aurait pu être encore plus dommageable pour moi, je sais que j'ai eu de la "chance" puisque je suis encore la pour en parler et que l'occasion m'est donné de corriger le tir.
Mais plus les années vont passer, moins ça va être possible. J'ai envie de tourner ces pages et d'écrire d'autres choses dans ma vie. Je suis pas"fâché" avec l'
héro comme je le suis avec la
coke ou les stims, le
poppers (qui m'a bien flingué les yeux au passage). Mais je sais qu'à part quelque barres sur un
joint qui tourne ou une trace offerte j'ai plus envie d'aller pêcho et m'exposer aux tracas du statut illégal. Ca m'a mis dans des situations tellement chiantes où j'avais qu'à subir. J'imagine tomber sur un contrôle routier, bim positif au
cannabis (même sans en avoir fumé avant... récidive, perte permis, emploi...). Nan vraiment j'ai plus la motivation pour supporter tout ça.
Si ça peut apporter un petit témoignage positif à ceux qui veulent arrêter et ceux qui se demande si c'est possible, tant mieux. Au final arrêter c'est chiant c'est sur mais consommer c'est galère aussi (enfin pour ma part).
Bonne continuation à tous, prenez soin de vous