Retour vers le futur II 

Je creuse le sol et m'enterre doucement.

Plaisir prohibé. S'entretenir, maigrir, courir sur place derrière des vitres ou devant des miroirs.. Être beau, être bien. Ça c'est autorisé.

Non je ne sais pas refuser les cadeaux, quand on m'offre un rail, plutôt une poutre ou une avance, je dis merci. Ce n'est pas un frein de ne pas avoir de thune. Mais le problème c'est d'être traité comme un terroriste si je récidive. Je me répète «Ne plus être esclave de la came». J'y crois encore car ma tolérance est presque celle d'une vierge.

Yes limit. Je suis capable de m'imposer des limites qui n'existaient pas jusque là . Et je me suis fixée la fin du mois pour oublier cette rechute. Surtout, je commence les tests urinaires imposé par le tribunal (1 jour fixe/semaine, pendant 3 semaines consécutives).

Le temps fixe les blessures. À 16 ans, j'ai testé le shoot. N'importe comment pour un début, pas de filtre, aiguilles IM, cuillère.. Depuis je porte des manches longues été comme hiver car j'ai des traces aux deux plis des coudes. Induration (boule dure), sous la peau d'un côté et une cicatrice violacée extériorisée de l'autre, évolutives.. C'est pour ça que je suis allée voir un chirurgien de reconstruction plastique, pour effacer le passé et reconstruire. Je passe une échographie-doppler pour «déterminer l'étendu des lésions du réseau vasculaire sous-jacent» la semaine prochaine. Le chirurgien n'a pas de réponse. Mais ses premières hypothèses sont hardcores. "Corps étranger" "nodules" "tumeur bénigne" "excision chirurgicale" "radiothérapie" "greffe de peau". Non cancéreux, mais traitement similaire. Bref, j'attends les résultats des investigations et l'avis de ses confrères. J'espère qu'il se trompe. Et je me mords les doigts d'avoir attendu si longtemps pour sortir les déchets..

Je cherche une façon de continuer ces journées interminables, sans sueurs, sans peurs, sans pleurs. Je me demande combien de temps je vais tenir, les opiacés me rattrapent. Comme lorsqu'en manque, toutes les douleurs physiques endormies se réveillent violemment. Rechuter ou rester clean, même peur.

Parental Advisory/Explıcıt Content. Je suis fatiguée de l'hypocrisie de mes parents, je me souviens pourquoi je mentais, par omission. Car ils n'ont saisi aucune occasion d'ouvrir les yeux, seringue dans la salle de bain, pailles, médicaments contre le manque, keufs, disparitions brutales pendant les fêtes de famille...
Une fois mon père a carrément trouvé un pochon de speed, que j'avais ramené de teuf et oublié. J'avais 15 ans, je me pissais dessus pensant recevoir la raclée de ma vie. Oh je me suis faite engueuler, pour lui avoir causé un putain de mal de crâne à  cause du speed éventré qu'il venait de taper! Ils ont aveuglement, passivement attendu que je me fasse incarcérer.
Je ne suis pas désolée, je m'explique sincèrement mais pas d'excuses. Je n'ai plus grand-chose à  leur dire de plus, de toute façon tout ce qu'ils veulent savoir c'est si je consomme de nouveau. Ils sont là  pour m'aider. Là -bas, à  des centaines de kilomètres de moi.. Pour m'aider, mon père a interdit à  toute la famille de me prêter de l'argent. Ça me fait marrer car financièrement ils ne m'ont jamais aidé. Sinon on ne se retrouve pas à  dealer de la weed au lycée.

#NERD/Provider/Old School Pharrell/Tony Hawk. 10 years ago.


Mon père a taxé la famille avec ses consommations, ses cures, ses accidents de voiture…Moi non. N'agit pas comme si tu me connaissais car je ne suis pas toi ! OK on a le même sang ..
Mécanisme de défense : je refuse ce qu'on ne me donnera pas de toute façon.
Et j'ai un principe : ne pas taxer d'argent à  mes amis. C'est un puit sans fond vue ma consommation.

Cap ou pas cap ? L'hypocrisie de mon père me fait bien rire. Tellement rire que j'ai envie de lui envoyer un petit cadeau !

Mauvaise blague apparemment.. car on me reproche : "Je pense que tu prends tout à  la légère et ça commence un peu à  me deranger. En même temps c'est ta vie tu fais ce que tu veux.".. 
C'est le monde à  l'envers, faut croire qu'ils préféreraient que je me laisse glisser dans la dépression et la culpabilisation.