J'avale les cachets avec une bière. Je m'endors en une seconde sans m'en apercevoir (Yes!). Je me réveille au milieu de la nuit et regarde par la fenêtre: le ciel est pourpre, étrangement pourpre... Ca y est, l'hiver nucléaire a été déclenché (enfin/encore, rayez la ou les mentions inutiles...), ou bien ce sont des chemtrails, nous sommes entré dans une guerre chimique d'envergure planétaire. Le soleil ne se percera plus. Les enfoirés! On ne nous a même pas prévenu!. De toute façon, cela n'aurait servi à rien me dis-je... Ou peut être que les grands de ce monde ont tiré un immense voile tout autour de la planète, ne laissant plus passer la lumière, pour d'obscurs desseins, ou pour préparer la population en grandeur nature... Ca y est, c'est le début de la fin. L'humanité a eut sa chance, et elle a échoué. La planète va lentement devenir une bille de cendre. Peut-être se résorbera-t-elle sur elle-même dans l'éclatement d'une supernova, disperssant des bribes de vie terrestre dans toutes les directions de l'univers. Peut-être est-ce cela le destin de la race humaine: coloniser l'espace malgré elle dans sa propre auto-destruction, sans fusées ni navettes. Pourquoi pas... Il faut que j'aille dehors pour savoir ce qu'en pensent les gens. Je met mes chaussures puis abandonne l'idée de faire mes lacés face la complexité de la chose. Je repars m'asseoir, les chaussures aux pieds, en pensant à ce que je dois mettre dans mon ultime sac de survie, avant de me jeter à corps perdu dans un monde en proie à la panique, à la démence, et aux instincts de survie les plus féroces, digne d'un mix de Silent Hill et de Mad Max, pendant que les bonnes gens prient de toutes leurs forces pour que dieu mette fin à cette apocalypse. Puis j'y renonce, de toute façon cela ne servirait à rien. Fuir ou survivre? Pour aller où? Le soleil ne se lèvera plus, et dehors, l'atmosphère à l'air lourde à m'en dissoudre les os. J'en fais tomber mes lunettes, et ne les retrouve plus. J'en cherche d'autres et tombe sur des lunettes de soleil (la pièce dans laquelle je suis est dans le noir)... Je regarde un peu l'heure, puis vais aux toilettes. Au retour, je regarde à nouveau, et abdique à comprendre: Je sais qu'à cet heure-ci, dieu seul décide quand l'horloge se remet à tourner...
Je reviens peu à peu à moi. Que s'est-il passé? me demandai-je. Aucune idée. Je me souviens de lumières... Ai-je été enlevée par des extra-terrestre? Ou par d'autres personnes? Peut être y a-t-il quelqu'un d'autre chez moi? Suis-je sortie, et un voisin bienveillant m'aurait gentiment raccompagné me coucher avant de m'enfermer à clef chez moi? Peu probable... Puis un éclair de lucidité: ces lumières, c'était moi qui ai tripoté mon jouet favoris. Je me souviens! J'ai gobé un paquet de cachets! Oui! je retrouve les emballages! Pas une fois je n'y avais pensé. Je pense maintenant à cette mélasse médicamenteuse dans mon estomac. Je pense à une possible overdose. Y a-t-il des excipients dangereux dedans? Une mauvaise conservation aurait-elle pu détériorer les molécules? Je fais quelques petites contorsions pour forcer le passage de la mélasse dans mon intestin, et elle diffuse une petite chaleur pas désagréable aux endroits ou elle passe. Il est temps de dormir. Il reste une question sans réponse: Ou sont mes lunettes? quelqu'un m'aurait il fait une mauvaises blague? C'est frustrant, mais je vais dormir. Après le réveil, je finirai par les trouver, sous le divan, alors que j'y avais pourtant passé la main plusieurs fois. Un rapide coup d'oeil dans ma sphère visuelle, je n'ai rien renversé, je n'ai rien cassé, ça va. Ma chaussette droite est-elle mouillée? Non. Je l'ai pourtant cru toute la nuit, persuadé qu'il y avait une fuite dans la salle de bain, ou que j'avais pissé à chaque fois partout sauf là où il fallait.